"Mon fils, tu as donné beaucoup de ta personne ces dernières années. Tu as arrangé beaucoup de mariages qui battaient de l'aile. Désormais nous croulons sous les dons, tu es une vraie bénédiction"

"Merci mère. Je n'ai fait que de suivre ce que vous m'avez appris. J'aime croire qu'Inari-sama récompense mes efforts."

"Elle récompense les efforts de tout ceux qui lui sont fidèle... je t'ai fais venir parce que j'ai une faveur a te demander."

**Elle ne s'est pas trompée... tu as vraiment donné beaucoup de ta personne avec ces femmes mariées hein...?**

**Chut Ari c'est important la**

Le rire hilare de la renarde retentis dans le crâne de Shingen alors que sa mère adoptive se dirigeait vers un coffret qu'elle lui remit. Le son des pièces fut assez fort pour que le renard comprit de quoi il s'agissait sans même a avoir a l'ouvrir pour comprendre. La prêtresse s'agenouille devant son fils adoptif, le regardant dans les yeux alors qu'elle lui dépose le coffret dans la main. Prenant une voix plus sérieuse que d'habitude:

"Lors de la nuit du grand feu et les dévastations qui en ont suivi, le sanctuaire était en ruine, les gens dans la misère, le commerce a l'arrêt. Le temple de la Lune nous a donné une grande somme d'argent pour la reconstruction et l'aide aux fidèles. Il est temps de nous acquitter d'une partie de cette dette et c'est toi qui ira remettre cet argent. C'est ta récompense pour ton dévouement"

La... elle était parvenue a choquer le renard. Lui aller représenter le temple de Sakyuu dans une mission officielle a Toge? C'était une récompense assez incroyable et il se devait d'être parfait. C'est ainsi qu'il entreprit le dangereux voyage l'amenant a Toge, le contrôle aux portes ne posant aucun soucis a la différence que contrairement a Sakyuu, les samouraïs de faction lui demandèrent d'ôter son masque et aucun n'eut l'air choqué de ses pupilles fendues sur la verticale... Ce village était bien plus étrange que le village désertique ou il avait grandi.

Dans son kimono blanc en soie de ver du désert, le jeune homme progresse dans les rues, une cité bien plus calme que les rues commerçante effervescentes de Sakyuu. Préférerait-il vivre ici? Il n'en avait aucune véritable idée, attachant son bandeau de chuunin sur le haut de son bras gauche, le prêtre avise une novice du temple de la lune avec un grand sourire:

"Bonjour, je viens du temple de Sakyuu. Je souhaite solliciter un rendez vous avec quelqu'un du temple de la lune s'il vous plaît. Je me prénomme Usui Shingen."

Le prêtre des renards s'avance ensuite dans le temple alors que la pré-adolescente s'enfuis en courant, le feu aux joues. Les rires d'Ari résonnaient dans sa tête, la kitsune semblant être d'aussi bonne humeur que son hôte. Une fois arrivé dans le temple, le maître renard décide de s'installer devant l'autel et prier afin de présenter ses respects a toutes les divinités ici présente. Après tout c'était la famille de sa déesse...

**Hmm... c'est un village curieux quand même. On se les pèles grave**

**Vrai, mais ce kimono était le plus beau que j'avais. Je ne pouvais pas venir habillé de manière grossière**

**Peut être mais tu aurais eu moins froid**

**T'en fais pas, je mettrais quelque chose de plus chaud une fois arrivé a l'auberge**

**Elle a dit...**

**...Usui? Non on lui a dit mon nom et c'est une blague... hein Ari?**

**Je sais pas petit bout... elle te ressemble...**

Les yeux de renard de Shingen se dilatent a cette nouvelle... Non non... elle disait vrai? Pourquoi mentirait-elle? Après tout... pourquoi une souhei du temple de Toge prendrait elle du temps pour se moquer d'un orphelin de Sakyuu plutôt éloigné de la capitale? La réponse était non, elle avait pas grand chose a gagner. N'avait-elle pas encore notifié? Pendant une seconde il hésite, il hésite a montrer cette bague, seule chose qui le rattachais a cette identité en plus des dires de la chef des prêtresses de Sakyuu. Reprenant contenance le jeune homme souris:

"Non non... je viens du temple d'Inari de Sakyuu. Je m'appelle Shingen. Usui Shingen. J'aurais des questions a vous poser mademoiselle Shizuka s'il vous plaît... Mais parlons affaire avant s'il vous plaît."

C'était incroyable, néanmoins, Shingen finit par ôter son masque de renard, montrant un visage beaucoup trop similaire a celui de la prêtresse de Toge, beaucoup trop identique a l'exception de ces yeux de renards qui la fixaient, la pupille étant néanmoins dilaté par la surprise. Si elle pouvait entendre les battements du coeur du maître des renards elle entendrais un chaos désordonné, si elle pouvait sentir son odeur, ce serait la douce odeur de la menthe du désert qui émane de lui. Il avait mis son plus beau kimono, dans une soie très chère a Toge, celle de ver des sables. Néanmoins, le renard est un prêtre et les affaires d'Inari venaient avant.

"Donc... je suis venu de la part de donc du temple d'Inari a Sakyuu. Vous n'êtes probablement pas sans savoir... que enfin... excusez moi. Donc juste après la nuit du grand feu, le temple de la lune a fait un prêt au temple de Sakyuu pour aider a la reconstruction et a la reprise des affaires commerciales qui font de cette cité l'une des plus riches monétairement de l'empire. La grande prêtresse Kaede-sama m'a chargé de vous remettre au nom du temple de Sakyuu une partie de cette somme. Avons nous un endroit plus privé ou faire cette transaction? C'est assez inconvenant devant les fidèles."

Honnêtement, quelqu'un qui était extérieur a la scène aurait pu croire qu'il était sous le charme de la prêtresse mais la vérité est ailleurs. Non, il était grisé par ce hasard... Non, c'était la déesse qui le récompensait, lui qui l'avait suivie fidèlement toute sa vie, voila que la déesse le bénissait d'une rencontre avec une cousine qui pourrait peut être lui donner des indices... Le pourpre gagne ses joues d'albâtre avant de demander:

"Je dois vous concéder que... j'ignore a quel point notre nom est répandu. Pardonnez mon trouble Shizuka-sama. Puis-je vous préparer un thé le temps que nous finissons les parties administratives? Je sais que cela est inconvenant pour un invité et que la déesse préconise que cela est votre rôle, mais j'ai ramené du thé a la menthe du désert de Sakyuu et j'aimerais vous le faire goûter. Les marchands venant de Toge déclarent que c'est une délicatesse appréciée et rare ici. "

Cela était visible qu'il mourrait d'envie de lui poser des questions. Les yeux de renard brillants dans la pénombre du sanctuaire. Peut être même sait-elle qui sont Rintarô et Liura? Etait-il convenable de lui raconter sa vie? Cela se trouve ils n'avaient aucune parenté?

"Disons que... depuis ma prise de fonction en tant que prêtre, les donations semblent affluer davantage. La prêtresse nous bénis et nous voulons partager cette bénédiction avec vous qui nous avez sauvés d'une misère certaine. Le coffret d'après le registre qui m'a été confié devrait détenir la somme de quinze mille ryôs. Bien entendu, je vous laisserais compter."


Etrangement, ce fut un soulagement de couper ce contact visuel. La nouvelle était assez grosse a digérer, laissant a Shingen le temps de silencieusement reprendre son souffle, son coffret dans les mains. A la plus grande surprise du maître des renards, ce ne fut pas dans une salle quelconque qu'il fut emmené, mais une salle ou a Sakyuu on aurait pu considérer inviter la noblesse locale et les marchands les plus influents. Est ce que c'est ce genre d'honneur que Shizuka était entrain de lui faire?

"Votre gentillesse vous honore vous et votre temple Shizuka-sama. Puis-je vous appeler comme ceci? Il me fais bizarre a l'oreille de vous appeler Usui-sama en toute franchise. Je suis la pour répondre aussi a la moindre de vos questions même si j'ai bien peur que je n'ai que trop peu de réponse a vous apporter"

Il était doué avec le thé, Kaede, sa mère adoptive avait été toujours claire sur une chose. S'il voulait être un prêtre idéal il devait savoir a la fois ce qu'endurait homme et femme, c'est ainsi que les arts du foyer n'avaient littéralement aucun secret pour lui. Des gestes lents, délicats a la limite de l'hypnotique, voila comment était catégorisée habituellement par les gens assistant a une cérémonie du thé servie par le renard. Néanmoins, cela semblait être autre chose qui fascinait la jeune femme, Shingen n'eut pas de mal a comprendre que c'était son visage. Ce n'était pas la première fois, mais il doutait que contrairement a d'habitude, la question charnelle y a a voir.

"Il n'y a pas de mal. Je comprends bien que la situation est assez... inédite. Je ne pensais pas rencontrer ici quelqu'un qui porte le même nom que moi, alors vous qui voyez arriver chez vous quelqu'un qui le porte... Sûrement est-ce la la volonté de la déesse qu'en pensez vous?"

La destinée, les dieux, la chance... tant de mots pour dire la même chose. Shingen était plutôt sur l'école de la causalité plus que celle du chemin prédéfini par une entité supérieure. Cela ne faisait pas de sens pour lui, mais en général il préférait ne pas exposer ses pensées philosophique, ayant trop tôt compris a quel point il était éloigné du point de vue des autres Sakyuujin. Ironie étant qu'il aurait eu beaucoup plus sa place parmi les gens qui composaient son peuple natal alors qu'il a été élevé par les prêtres dans le désert.

Le thé le rappela a l'ordre alors qu'il vient donner a Shizuka sa tasse les deux mains en avant comme le veut la politesse. Le coffre posé sur la table a côté d'elle, mais tout deux n'étaient pas plus intéressé par cela que par les questions qu'ils se posaient. Shingen décide donc de montrer de suite la preuve de ce qu'il avançait, ses mains délicates écartant légèrement son kimono, laissant entrevoir son torse avant de se saisir d'une chaîne d'or finement ciselée qui portait en son bout une bague. Le bijoux venant être posé sur la table, aux armoiries des Usui prouvant ainsi la véracité de ses dires:

"Je dois admettre... que je connais très peu sur mon nom. Tout ce que je sais c'est que mon père s'appelle Rintarô et que ma mère s'appelle Liura. Dans des livres j'ai vu qu'il existe une lignée des Usui samouraï auprès de l'empereur. Après mon voyage ici je comptais aller me renseigner a leur domaine, ce bijou est trop finement ciselé pour avoir appartenu a quelqu'un du commun d'après des joailler et horlogers de Sakyuu. Je ne sais pas ou commencer..."

Portant le brevage a ses lèvres, le renard se mit a réfléchir... il ne savait réellement les raisons pour lesquelles il avait été abandonné. Ari était sensé amener la chance a son entourage et la légende de la possession du renard était quelque chose de connu... Pourquoi l'avoir abandonné la? Il allait continuer sur ce que Kaede lui avait dit, des choses collaient pas dans le comportement de sa mère après tout.

"Connaissez vous les personnes que je vous ai mentionné? Je dois admettre être assez nerveux a l'idée d'aller les rencontrer. Sinon... en dehors de vous, je n'ai que les prêtres de Sakyuu. Ils m'ont recueilli quand j'étais bébé et m'ont élevé jusqu'ici, notre chef de temple Kaede-sama s'est occupée de moi comme si j'étais son fils et je lui en serais éternellement reconnaissant. Je ne sais que dire de ma vie a Sakyuu, si c'est bien mon village... j'ai l'impression assez souvent d'être en décalage avec lui, comme si nous ne vivions pas dans le même monde. Mais cela ne m'empêche pas de répandre l'amour et les conseils de la déesse du mieux que je peux. Néanmoins, il est parfois difficile avec ces yeux de rassurer les gens. "

Que dire... Il étudiait des domaines sous estimés, a la limite de l'ignoré par le Sakyuukage, un but dans la vie qui entrait directement en contradiction avec le village des dunes tant qu'ils comprendront pas que vivre aux côtés des yokais pouvait leur apporter une quantité d'argent non négligeable, plus que ce qui leur coûtera il en est certain.

Pour le coup... Il était difficile de savoir qui était le plus choqué... Shizuka qui revivait manifestement un moment très douloureux de sa vie ou les yeux grands ouvert de Shingen qui fixait la jeune femme sans avoir l'impression d'y croire... Une femme aussi belle et distinguée, aussi bien élevée et douce serait sa grande soeur? Y avait il un espoir qu'il ait réellement une famille encore? Cet espoir est vite balayé par la remarque comme laquelle Rintarô, leur père n'était plus considéré comme étant de sa famille? Qu'avait il fait cet homme pour s'attirer la colère d'un être qui avait apparu jusque la au renard d'une extrême bonté? Portant sa tasse a ses lèvres pour se redonner contenance, le renard blanc a l'impression de devoir donner des explications a Shizuka...

"Je... me dois de t'expliquer ce que je sais. Je tiens ce récit de Kaede-sama, qui m'a recueilli. Je ne sais pas si le nom de Kazuki Shura t'es familier? Un jour dans le désert, Kaede-sama l'a découverte, portant un bébé. Elle avait subi plusieurs piqûres d'insectes venimeux du désert qui m'ont par chance épargné. Dans son agonie, elle a expliqué que mère a accouché de moi... trop tôt, beaucoup trop tôt. Père l'avait envoyé dans le domaine de campagne a Toge, mais durant le voyage, elle accoucha. Dans les heures qui ont suivi ma naissance, une envoyée de la déesse se serait emparé de moi, elle disait que mes yeux étaient d'un bleu azur a ma naissance. Comme les tiens. Quand les gardes sont arrivés il n'y avait personne sauf elle. Elle a ordonné a mademoiselle Kazuki de m'emporter, loin et de s'occuper de moi jusqu'à ce qu'on puisse m'exorciser. A sa mort, Kaede-sama a convaincue sa supérieure de l'époque de me garder au temple. Sakyuu n'est pas un endroit accueillant pour les yokais et possédés... je me dois d'officier masqué et mentir pour ma sécurité, même si c'est un envoyé divin. La nuit du grand feu a ravagé les esprits. Si j'avais été envoyé dans un orphelinat j'aurais été abandonné dans le désert ou étouffé sous un oreiller personne ne se serait plaint. J'ai donc suivi les enseignements du sanctuaire de Sakyuu, avant d'être envoyé a l'académie. La déesse Inari m'a béni avec la capacité de pouvoir appeler les kaminotsukai renards. J'ai appris l'existence de ma vraie famille il y a quelques années mais... je n'avais pas le courage d'aller a la capitale rencontrer père. Si tu as la moindre question... n'hésite pas je suis la pour ça. Ma question sera dure mais... père a-t-il fait dresser un lieu a la mémoire de mère ou nous pourrions nous recueillir? J'aimerais au moins... faire ça une fois dans ma vie. Nul ne mérite de devoir finir sa vie comme ça."

A vrai dire, il était difficile de voir si ce nom lui évoquerait quelque chose, l'amnésie infantile était quelque chose de fort, mais un lien affectif avec une ancienne nourrisse pouvait l'être tout autant. Après Shingen ignorait quel lien avait cette servante en particulier avec la famille et le renard n'avait pas pu s'empêcher de verser une larme silencieuse qui vient s'écraser sur la table en entendant le destin de la pauvre femme.

Les mots de Shizuka qui suivent permirent a Shingen de mieux cerner le personnage qu'était leur père. Il profitait de la vie a l'excès... Enchaînant maîtresses et bâtards au travers d'Onogoro, sans doute le pouvoir lié a sa position a la cour impériale et la richesse qui y était souvent associé. Il n'était pas dur de comprendre que cette histoire d'adultère répété et le suicide de Liura étaient très probablement lié. Pour avoir vu des cas similaires a des strates moins élevées de la société, la nouvelle belle mère était rarement bienveillante... Doucement, le jeune homme tends le bras pour poser sa main sur celle de sa soeur, espérant son contact apaisant:

"Le pouvoir et l'argent ont le pouvoir de corrompre même le plus vaillant des coeurs. Mais aies confiance, les pêchés se paient toujours un jour ou l'autre, que ce soit dans cette vie ou devant les dieux. Je suis désolé pour ce que tu as subi a cause de lui."

Oui, c'était beaucoup trop évident que Shizuka avait subi l'enfer a cause de leur paternel. La jeune femme l'avait après tout rayé de sa famille... Honnêtement, il avait presque oublié la raison principale de sa venue, l'argent. Après un remerciement le jeune homme saisit la feuille ou était fait les comptes, si Shizuka suivait ses yeux, il était aisé de reconnaître qu'il lisait. Jusque ce que le sinistre avertissement franchisse les lèvres délicates de la prêtresse, il n'avait pas vu avec quelle intensité elle mémorisait son visage, le laissant pantois pendant plusieurs secondes... Le tuer...? S'il empruntait la même voie que leur père? Un certain étonnement perce dans ses yeux, il avait sous estimé l'étendue de son traumatisme...

**Elle est flippante Ari! Je fais quoi la!? Elle dit que c'est ma soeur et après elle veut me tuer! ça fait pas de sens!**

**Ouais, elle est vraiment sérieuse. Bon, va falloir que tu marches relativement droit. Fait ce que je te dis, normalement, elle ne devrait pas s'énerver. Fais moi confiance**

Shingen reste silencieux, ses yeux de chat fixant la belle Shizuka avant de se lever silencieusement, lentement avec aucun geste agressif. Doucement il arrive dans le dos de la prêtresse mais non, il ne vas pas l'attaquer il n'était pas lâche. Ses bras passent devant elle, venant se placer sous la poitrine de la prêtresse alors qu'elle pouvait sentir son petit frère se placer contre son dos, la différence de taille le faisant la dominer doucement en hauteur. Se penchant légèrement, il dépose un baiser dans sa chevelure en espérant que le message affectueux passerait:

"Ce matin, je me suis réveillé orphelin et ce soir, je me coucherais en ayant une famille... toi. Il est de ton droit de me corriger si j'emprunte un mauvais chemin et jamais je ne te détesterais pour ça. Je ferais ce qu'il faut pour être le petit frère dont tu rêves... parce que a partir de maintenant j'ai que toi au monde... Onee-chan."

Et en soi, la réciproque était vraie, même s'il ne pensait pas nécessaire de le préciser. Bien entendu, la déesse et ses envoyées passait en premier, mais y avait-il besoin de le dire?

Usui Shingen a écrit:

Une Dette a Rembourser
Avec Usui Shizuka

Les choses s’éclaircissaient petit a petit et le cadet de la fraterie comprenait désormais le dégoût et l’horreur que cet homme inspirait a son aînée. Enfin s’il était incapable de sonder la noire étendue qu’était l’âme de la belle, il était partagé... partagé entre la colère envers cet homme, d’avoir négligé son mariage, sa famille, d’avoir foulé au pied les cadeaux de la déesse renarde ou la tristesse de voir cette colère et cette haine que manifestait l’âme de Shizuka. Prenant un air réfléchi, il penche la tête:

”Je te remercie d’être revenu sur ces événements pour m’éclairer Onee-sama.”

Au ton de Shingen, il n’était pas difficile de comprendre qu’il voulait pas s’éterniser sur le sujet, qu’il le fasse par égard pour Shizuka ou parce qu’il n’en avait pas besoin de plus n’avait pas vraiment d’importance. Ce qui avait besoin d’être dit avait été dit et le renard du désert commençait a comprendre qu’il aurait sûrement obtenu un accueil assez mouvementé de la part de ce père qu’il avait espéré bon de coeur. Les choses allaient donc être plus difficiles que prévues... De quoi donner un mal de tête a vrai dire.

Etrangement, il n’obtient pas la réponse espérée. Différence culturelle entre le désert et la forêt? Il était difficile d’admettre pour le renard fraîchement arrivé qu’il était toléré... accepté? Peut être pas forcément. Avait-elle déjà été dans le désert? Comprenait-elle ce qui arrivait aux gens arborant des caractères inhabituels? Le désert ne pardonnait pas comme la forêt... elle a donné des gens durs et cette dureté se ressentait dans leurs rapports aux autres... Un léger soupire franchis les lèvres du cadet, sa tête s’étant redressée alors que ses yeux fixaient la porte d’un air vague, trouvant cela dommage de devoir plus s’expliquer:

”Egoïste... oui. Par contre pour la première fois je vais devoir t’interdire de me catégoriser comme lâche. Sais-tu en quoi consiste un exorcisme dans le désert? L’hôte est torturé jusqu’à ce que les prêtres pensent que le yokai ne le supporte plus et fuis. Noyade, bastonnade, brûlure... tout est permis. C’est le sort auquel tu peux me soumettre d’une simple lettre Onee-sama. Cela te concerne parce que... je ne suis pas uniquement a Toge pour vous remettre de l’argent. J’ai besoin de réponses aux questions que tu as vocalisées. Je ne me cache pas derrière Inari-sama, je cherche justement des réponses pour pouvoir mieux faire perdurer son oeuvre en ce bas monde... Mort j’imagine que cela serait plus difficile.”

**De toute manière t’as pas a avoir peur t’as rien a te reprocher**

**Ouais... j’imagine que faut laisser le temps au temps**

**Complètement**

S’écartant d’elle de quelques pas, il la fixe de ses pupilles d’or. Shingen pensait qu’il avait été assez équivoque sur son ambition de se livrer au bureau d’étude des yokais si jamais il ne trouvait rien dans les bibliothèques publiques de Toge. Poliment il s’incline devant elle, reconnaissant de fait sa supériorité sur lui, après tout elle était son aînée...

”Tu m’as demandé que je ne salisse pas notre nom. Je tiens a présenter mes excuses en avance si cette extrémité en vient a te salir. Mais j’espère que tu comprendras que je n’ai que peu de choix devant moi Onee-sama. C’est pour cela que ça te concerne.”

Se dirigeant vers la sortie, il était évident que Shingen lui avait donné beaucoup de choses a penser et l’idée qu’un Usui risque de se présenter au bureau d’étude des yokais en prétendant avoir un kitsune logé dans son esprit... Le renard prenait le risque qu’on le prenne pour un fou a lier et le pire... serait qu’ils envoient l’information a Sakyuu.
”Je te remercie de ta bienveillance Shizuka-sama. Je ne peux trop qu’insister sur la mort certaine qui m’attends a Sakyuu si tu en décides autrement. Je comprends que tu es quelqu’un de très occupée et je vais avoir moi aussi des jours pleins. Si j’espère te revoir avant mon départ, je comprends totalement que tu ne puisses pas. De toute manière dans le cas contraire tu sais ou me trouver”

Shingen lui adresse son plus beau sourire, avant de commencer a la suivre dans ce qui s’annonçait être un périple intéressant dans les rues commerçantes de la ville.

CEYLAN