Hanami errait dans le manoir à la recherche de souvenirs peut-être. Elle n’avait pas eu le loisir d’avoir ce que l’on pouvait appeler une enfance heureuse. Remplie, pourquoi pas, intense sûrement, beaucoup trop de haine assurément. Est-ce qu’elle la regrettait une seule seconde ? Indubitablement pas. La Watari était bien trop dans la tradition de sa famille. Parfait produit de cette dernière, elle en respectait des usages dessués, marque d’une noblesse fanée où l'on se retenait à tout ce que l’on pouvait. Du sang, mais certainement pas des larmes, la jeune fille qu’elle était dans ses couloirs ne se plaignait guère. Derrière la dure éducation de son grand-oncle se cachait un profond respect. Il aurait fort bien pu abandonner, laisser tomber, mais ce n’était pas le genre de la famille. L’empereur et ses alliés avaient tout pris ou presque indiscutablement par leurs valeurs. Hanami ne savait aucunement si jamais c’était vrai ou pas cette rébellion, cette trahison, était-ce réellement important ? Non, ce n’était qu’un piège et ses ancêtres étaient tombés dedans. Elle aurait fort bien pu tendre aujourd’hui ce genre de traquenard afin de tromper une famille gênante.

À chaque pièce usée, abimée, il y avait une histoire. Soit celles contées par leur grand-oncle afin d’apprendre une leçon ou encore après un difficile entrainement que ce soit au ninjutsu, à la calligraphie ou encore l’histoire de l’art. Hanami était destinée à devenir la figure publique de la famille. Soit, de nombreuses connaissances étaient nécessaires, et elle appliquerait ses leçons. Derrière toutes ses peines et cette dureté, il n’y avait véritablement qu’un seul vrai soulagement. Ce genre de personne à qui on tremblait, pour qui on pourrait tout faire. C’était une des très rare où la jeune femme encore aujourd’hui pouvait être vraie, sans se cacher derrière un faux sourire. C’était toujours avec un si grand plaisir qu’elle revenait vers ses quartiers, vers tous ses souvenirs qui lui paraissaient si vrais. Voir cette personne, capté son parfum qu’il soit de sang ou autre. Il a toujours été violent, et alors ? La plus âgée des sœurs Watari l’était également à sa manière. Tout aussi cruels, décidément, ils allaient bien ensemble. Son cœur battait la chamade à mesure qu’elle s’approchait. Cependant, elle se sentait si bien en sa présence. Était-ce mal ? Incongru ? Tordu ou de la perversion ? Ils ne pouvaient pas comprendre, ces gens-là qui jugeaient sans savoir. Ils avaient tant de liens, ils se ressemblaient tant par de multiples facettes. Quoi que l’on en dise, c’était son seul véritable amour.

Watari Hanami• « Kasumi ? Tu es rentré ? »

Demanda par principe Hanami, alors qu’elle entra dans sa chambre malgré tout et ce peu importe s’il avait eu le temps de répondre ou non. Qu’est-ce qu’elle pourrait découvrir qu’elle ne connaissait pas de toute manière ? Dommage, il n’était pas là. Elle aurait bien aimé le surprendre dans une situation gênante ou torse nu à la regarder comme à son habitude. Sans hésitation, elle parcourut son regard dans la chambre, ce qu’il pouvait traîner ou autre avant qu’elle ne récupère une tunique qu’il avait visiblement déjà portée. La jumelle porta à son nez le vêtement comme pour se souvenir de son parfum.

Watari Hanami• « Elle serait Futsunishi, il sera Hachiman et je prendrais le rôle de Omoikane … »

Tout à son inspection olfactive, Hanami perçut l'approche caractéristique de son jumeau lorsqu'il fut pleinement à l'orée de sa pièce. Elle ne se retourna guère affichant simplement un léger sourire sur ses lèvres. Les autres membres de la famille savaient certainement les relations très proches qu'entretenaient ces deux moitiés d'un même tout. Est-ce qu'ils trouvaient cela bizarre ? Tordu ? Complètement dingue ? Cela n'avait que peu d'importance aux yeux de la brune. Cela s'avérait de meilleurs aloi si jamais les personnes extérieures de la famille n'étaient pas au courant, question politique. Hanami se savait belle, désirable, sans doute qu'elle jouait évidemment sur ce tableau lors de certaines rencontres. Tel un jeu de dupes, dans l'espoir de voir sous son kimono alors, mais cela n'irait jamais plus loin que cela. La simple et bonne raison était que son cœur était déjà prit par un homme d'exception, inimitable. La plus âgée des soeurs Watari avait rembarrée plusieurs prétendants sans aucun gant.

Ce fut là que la jeune femme s'apperçut de la tenue de son frère, nue contre elle. Ce n'était pas quelque chose qui la gênait outre mesure. Elle se laissa faire pleinement lorsque ce dernier lui prit la gorge. La brunette remonta lentement le visage les yeux légèrement clôt. Cette étreinte quoi que certains aurait pu parler de brutale ou virile l'enivrait. Aucun homme ou femme pouvait se vanter de pouvoir poser ce genre de main sur son corps sous peine de mourir dans d'atroces et longues souffrances. Cependant, Kasumi pouvait la posséder pleinement. Comme prise sur le fait, Hanami laissa échapper de ses doigts le vêtement subtilisé. Délicatement parfumée, parfaitement apprêté bien évidemment, elle était prête à rencontrer des personnes importantes. Une belle image se révélait vitale dans le type de relations qu'elle recherchait.

Watari Hanami • « J'imagine que c'est lui que tu voudrais être finalement dans cette histoire ? L'on pourrait bien être les réincarnations de ces êtres d'exceptions, non ? Je trouve que l'on remplirait ces rôles à la perfection. Quand on aura de l'argent pour ce type de frivolités, je ferais bien peindre un magnifique tableau représentant tout cela, une grande scène dramatique et subtile. »

Hanami se fit repousser sur le futon, dont elle ne resista en rien. Elle en lança même un léger rire dans cette étrange relation fraternelle. Se retrouvant alors allongée sur le lieu de repos de son jumeau, elle s'allongea tranquillement ses cheveux mi long de jais étalés à l'admirer en tenue d'Adan avec un léger sourire.

Watari Hanami • « Alors l'on donne à notre grand-oncle le rôle celui du dieu guerrier ? Je suis certaine que l'on pourrait prendre ses places de divins au moins dans le cœur des Hommes lorsque l'on aura une certaine puissance. J'imagine que tu seras contre pour Jashin ? Comme si tu t'aurais suffit d'une vie banale si notre famille n'aurais pas chut. Je te vois mal en premier de la classe à procéder contentieusement à un rapport auprès de notre Kage. Moi, au bras d'un homme, un beau parti, afin de renforcer politiquement notre famille. »

S'amusa Hanami à agacer son frère jumeau avec un léger sourire taquin. Assurément qu'il n'apprecierait pas de voir votre servante au bras de quelqu'un d'autre que lui.

Watari Hanami • « Je ne t'ai pas oublié moi, et je ne le ferais jamais. »

Commenta simplement la plus âgée sœur des Watari, alors qu'elle regarda Kasumi se couper un doigt afin de se faire saigner. C'était presque banale, tant et si bien qu'elle prit le temps de se placer à genoux face à lui afin de venir passer lentement sa langue le long de la petite entaille pour y goûter. Puis, Hanami vient tendrement prendre le doigt dans sa bouche pour y le sucer délicatement les yeux mi-clos. Ce goût ferreux dans la bouche, si banal, il avait fait tellement pire que cela. Elle était bien capable d'infliger pire que cela aux autres sans aucune once d'hésitation ou de remord. Les Hommes et les bêtes devront suivre les instructions de la famille Watari ou être brisés. Ils avaient été patient jusqu'à là, ils poursuivront cette quête jusqu'à l'heure dite où leurs puissances ne pourront plus être ignorées ou bafouées.

Watari Hanami • « Tu as quelque chose en tête pour le reste de la soirée ? Je pense qu'il faut que l'on soit dans la même équipe de ninjas. Je n'ai pas envie de te penser loin de moi si tu vas au devant du danger. Je veux être présente. On va être imbattable. »

Hanami sourit légèrement à cet aveu de son frère jumeau, il pourrait bien être qui elle voulait. Ce n’était pas une relation de dominant et dominé, bien que Kasumi avait certainement des tendances de ce genre là à cause ou grâce à ses croyances. Surement qu’il n’était pas prêt à jouer le rôle de son propre dieu, c’était trop, alors qu’elle ne voyait là qu’un jeu afin d’abuser de certains crédules. La brunette n’était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds, cependant, il était un des rares à avoir accès à ce genre de petits jeux. Leur relation fusionnelle ne laissait place à rien ni personne en travers. Elle exigeait que ce soit exclusif, et lui également bien entendu. Voir naître les futures générations Watari risquaient d’être ardu, mais ils n’en étaient pas encore là.

Watari Hanami • « Excellente réponse. »

Concéda alors Hanami avec un léger sourire, comme une gratification. L’un pour l’autre n’avait aucune limite, aucun secret, tout n’était qu’une relation de pureté infinie. Ce mélange d’amour fraternel et intimiste était à ses yeux la meilleure dose possible. Comment de parfaits étrangers qui ne se côtoyaient que depuis quelques années pouvaient dire qu’ils s’aimaient. Jusqu’où étaient-ils capables d’aller pour l’autre ? Il serait amusant de tester cette théorie si jamais l’expérience se présente. A quel point ce grand amour pourrait se sacrifier pour l’autre ? La Watari serait capable de mettre en ruine tous les pays du monde si jamais elle devait se venger d’une exaction contre son autre moitié.

Watari Hanami • « Hmmm … »

Hanami se contenta d’émettre un simple son de désapprobation. Elle marqua également son visage par un très léger mouvement de sourcil froncé, à peine perception, mais largement suffisant pour lui. Elle glissa un doigt contre ses lèvres avec une grande douceur.

Watari Hanami • « Je sais que tu te complais dans les ombres, là où aucun regard ne puit se poser sur toi, cependant, si jamais la lumière de la politique ne te sciés guère, tu n’es pas que cela à mes yeux. Certainement pas ! Tu es quelqu’un d’important, même si tu préfères rester discret. Tous ces jeux de dupe n’ont d’intérêt que notre force, rien d’autres. Je n’ai pas envie de t’oublier en tout cas, et il n’y a que toi qui compte, puis la famille, quant aux autres … Cela n’a point d’importance. »

Il y avait clairement une hiérarchie dans son cœur, et son frère jumeau n’était pas au même niveau que les autres Watari, quand bien même elle adorait sa famille, ce n’était pas pareil. Hanami n’aimait pas l’idée que Kasumi se dénigre de cette manière. Elle désirait de tout son cœur qu’il ait une grande importance. Elle avait conscience qu’il n’était pas fait pour les feux de la rampe à l’instar de votre servante, cependant, cela la tarabiscotait. Elle désirait ardemment lui offrir une place en or de pouvoirs et d’influence, mais c’était surtout son propre rêve qu’elle étendait à sa moitié. La jeune femme rit doucement en entendant Kasumi imaginer quelques scènes de leur équipe commune. Blottit contre lui avec tendresse, une main sur son torse sans penser à rien, comme c’était bon de ne penser à rien ou presque, pas de pression, pas de piège ou de traquenard, juste enlacé ainsi.

Watari Hanami • « Alors, imaginons l’inverse, qu’est-ce que tu ferais si jamais je te parles de quelqu’un qui m’aurait regarder ou que j’aurais écorché pour avoir tenté quelque chose ? J’imagine que ta réaction serait même bien pire que sur place. Nonobstant, lorsque l’on est ensemble, on est invincible. Qui pourrait nous battre ? On se connait par cœur, et on se complète bien. Cela ne me dérangerait pas que tu plantes qui tu veux, mais il faudra savoir raison garder si jamais c’est une personne importante. Je ne pense pas que j’ai des difficultés à démontrer mes talents comme tu dis, qu’ils soient martiaux ou de courtisane. Si je compte monter en grade le plus haut possible, j’aimerais également te placer quelque part également où tu seras à ta place. Tu ne seras jamais un frein pour moi, mais comme tu veux. Je tâcherais de dresser mes futurs coéquipiers dans l’équipe où l’on me mettra alors. »

Indiqua alors Hanami, bien qu’elle fût déçue tout de même de sa décision. Elle mima sans émettre un son un dommage en le regardant dans les yeux. Elle était certaine qu’ils étaient capables de tout plier sous leurs bottes ensemble, contre vents et marées. Elle saurait assumée et apaisée toutes les situations pour son frère jumeau. Laissant Kasumi se relever, elle s’assit sur son futon en le regardant s’habiller de ces frusques de moine assez ridicule ou tout du moins trop simpliste à son gout. La brunette sourit légèrement en le voyant procéder. Voyant son amant de toujours s’apprêter à partir, elle se releva rapidement afin de le plaquer lourdement contre le mur juste à côté de la porte avec ses petits muscles comparés aux siens.

Watari Hanami • « Dis donc … tu comptes partir d’ici comme ça le moinillon ? »

Hanami vint se blottir contre lui en venant l’embrasser avec une certaine fougue agrippant sa tenue. Elle le laisserait partir ensuite, ce n’était comme pour marquer son territoire également, mais aussi afin de se souvenir un petit peu plus du goût de ses lèvres. L’idée de partir ou de le voir quitter son regard et son rayon d’action sans elle la chagrinait. La Watari n’aimait pas du tout cela et elle l’avait exprimé très clairement. Il n’y avait pas de réserves ou de retenue d’aucune façon avec lui, quelqu’un qui la connaissait par cœur de long en large et de travers.