# La Maison Akamatsu Ven 13 Mai - 22:23
Amène ça au lavoir, je veux que l’ensemble soit prêt pour la premier heure demain.
Avec tout le dédain et le mépris possibles, l’héritier Akamatsu avait projeté sa tenue sale sur le dallage coloré du hall, des vêtements teintés de sueur et de sable mêlés des suites de son entraînement au Camp extérieur. L’étoffe qu’il portait à présent, finement ornée de dorures qui fendaient sa couleur sablonneuse, il l’avait passée aux baraquements de l’armée après s’y être délassé, peu enclin qu’il était à traverser la moitié de la ville dans un accoutrement détrempé de sueur et qui gisait à présent aux pieds d’Hanya. Celle-ci était l’une des jeunes, très jeunes domestiques que la mère de l’Ecarlate avait fait entrer au service de la Maison Akamatsu ces derniers mois. Depuis l’incident fatidique d’Eirin il y avait bien des années de cela, Akamatsu Sayuri avait fait en sorte que plus aucune femme en âge de susciter le moindre désir chez un homme ne travaille au sein de leur Maison, de peur que son fils aîné ne récidive. Une manœuvre désespérée, qui se basait sur le postulat que Radagon ne se livrerait jamais à de nouvelles horreurs sur des domestiques qui n’étaient fondamentalement que des enfants.
L’Ecarlate, à l’occasion, s’était déjà amusé à faire douter sa génitrice de ce postulat et s’était délecté de la peur et de l’aversion qu’il avait alors lu dans ses yeux. Cette situation le faisait rire intérieurement, à plus forte raison à présent qu’il était capable d’amener jusqu’à sa couche toutes les femmes qu’il souhaitait en usant de ses simples charmes physiques et de sa verve aussi mielleuse que tranchante en fonction des besoins.
Et n’oublie pas les huiles, cette fois.
Oui Radagon-dono, ce sera fait.
Sans croiser le regard du jeune Seigneur, Hanya s’accroupit pour ramasser les vêtements et s’éclipsa vers l’arrière cour, où se trouvait le lavoir de la luxueuse demeure des Akamatsu. Avec l’allure suffisante d’un conquérant victorieux, l’Ecarlate rejoignit le grand salon d’accueil de l’aile ouest, pour l’instant désert, et se servit un grand verre de nectar cramoisi qui reposait là dans une carafe aux ornements ostentatoires. Tandis que l’héritier Akamatsu se repaissait de sa coupe, toutefois, celui-ci sentit distinctement approcher une présence qu’il reconnut sans peine, tant par le bruit de ses pas sur le carrelage que par l’aura qui l’accompagnait.
Il est un peu tôt pour ça, Radagon. Tu es un soldat de l’armée régulière, maintenant, tu pourrais être appelé à tout moment pour défendre ton pays.
Ôda, le père de Radagon, s’était approché à l’autre extrémité du salon au-delà de la grande table centrale rectangulaire. La coupe toujours renversée sur ses lèvres tandis que le vin lui irriguait le gosier, l’héritier de la Maison fit darder ses yeux émeraude en direction de son paternel, marquant ostensiblement chaque gorgée avant de finalement exulter en abaissant son verre vide.
Hmmm aaah… J’entends bien votre remarque, Père. Ne faites pas toutefois l’erreur… de comparer ma constitution à la vôtre.
Subtilement, l’Akamatsu bomba le torse et banda ses muscles, laissant les doigts de sa main gauche glisser sur la table tandis qu’il en faisait le tour. Ôda, bien sûr, ne rata rien de ce petit numéro, et tâcha de se persuader du mieux qu’il le put qu’il ne l’impressionnait en rien.
...Hn ! L’humilité t’est encore étrangère, mais ce monde que tu crois connaître te l’inculquera tôt ou tard. J’espère seulement… que ce ne sera pas au prix de ta vie.
Un discours bien creux, dans la bouche d’un homme qui ne s’est jamais battu pour qui ou quoi que ce soit… A l’inverse d’oncle Radan.
Je me bats tous les jours pour le bien de cette Maison… !! répliqua Ôda en levant un doigt sévère en direction de son fils. Et il faudra bien un jour que tu comprennes qu’on ne règle pas tout en se roulant dans les dunes avec le sang de nos ennemis sur les mains !
Radagon sourit. Évoquer le nom de son oncle, avec quelques fioritures, avait suffit à faire perdre son calme à Ôda. Se sachant victorieux, Radagon leva une main lasse et dédaigneuse à l’attention de son père tout en lui tournant le dos, puis commença à s’éloigner du salon.
Oui, oui… Vous m’excuserez Père, j’ai beaucoup à faire. On attend de moi plus que d’un simple trouffion.
La silhouette élancée de l’Akamatsu disparut derrière un paravent, laissant alors Ôda seul à se demander si forcer son aîné sur la voie du soldat avait été, en fin de compte, une si bonne idée.
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