Ils ne rentreront pas du boulot

@Doji Seichiro @Doji Kamon @Takeda Kenzan après une  très longue marche, vous parvenez à l'entrée de la mine de Yama. Un camp temporaire a été monté par les mineurs. L'ambiance est pesante, tout le monde semble plus ou moins démoralisé. A cause des disparus, peut-être ? A moins que ce soit leur collecte qui leur met le moral au plus bas. Certains hommes sont blessés mais ils semblent avoir un minimum pansé leurs plaies.



Quelqu'un se lève et balance sa pioche sur le sol en direction de l'homme qui vous adresse la parole. Il tremble. En l'observant avec attention, vous pouvez deviner qu'il est aussi effrayé qu'en colère.  Bien que vous ne comprenez pas au premier abord le problème qui se pose, le garçon ne va pas tarder à vous éclairer.



Un homme à l'air plus sinistre prend ensuite la parole pour prononcer quelques mots énigmatiques, rien de bien optimiste, hélas.



Le chef du groupe, l'homme qui vous a accueilli, se gratte la nuque avec embarras. Il ne peut pas se permettre d'arrêter son travail, beaucoup de personnes comptes sur les métaux de la mine de Yama.



Etant donné que chaque membre de l'équipe possède des connaissances médicales, surement pourriez vous leur apporter de meilleurs soins, mais selon l'état des mineurs encore prisonniers, peut-être que vous feriez mieux d'économiser votre énergie. Selon vos informations, il y a sept mineurs qui sont prisonniers de la galerie qui a connu un éboulement.

Court. C'était le seul mot approprié pour décrire notre trajet jusqu'à la fameuse mine de Yama, l'un des coeurs économiques de l'empire pour la majorité de ses habitants et l'entrée séduisante du royaume éternel et infernal d'Izanami, la psychopompe suprême.  

La cause de notre présence en ces lieux était plus que simple : des civils étaient en danger.  En effet, pour des raisons encore obscures, un éboulement eut lieu il y a peu, l'accident piégeant certains des mineurs dans ce qui risquait de devenir leur tombeau, leur dernière demeure. Alors, en compagnie de deux autres médecins appartenant au fameux clan Doji, nous fûmes envoyés sur place afin d'élucider les zones d'ombres de cette affaire et surtout apporter notre aide aux blessés.

J'étais resté plus ou moins silencieux tout au long de ce voyage, non pas par timidité ou une volonté d'être désagréable, mais plus pour pouvoir me préparer mentalement à ce qui nous attendait. Je savais d'expérience que ce genre d'accident était synonyme des blessures les plus atroces, la Nature n'ayant aucune pitié lorsqu'elle décide de se retourner contre l'humanité. Alors, la plupart du temps, je répondais vaguement aux questions qui m'étaient adressées ou hochais simplement de la tête.

Puis, quelque temps après avoir quitté le village de Yama, la mine apparaissait petit à petit à l'horizon et avec elle, les silhouettes floues d'un groupe de mineurs s'éclaircissaient. Prenant l'initiative, j'allais directement m'adresser à l'homme nous ayant interpellé alors que notre groupe faisait enfin face à la fameuse « bouche des enfers »



Intrigué par l'intervention du jeune et de la petite discussion qui s'ensuivit, je restais attentif, la mention de l'infâme réputation de la mine et le cryptique... avertissement d'un autre mineur occupant mes pensées. Je n'étais pas quelqu'un de superstitieux par nature, mais en tant que membre du Bureau, je me devais de m'informer de toutes mentions qui auraient un possible lien de près ou de non aux yokais.

@Doji Seichiro et @Takeda Kenzan décident de prendre leur temps, visiblement peu convaincus par l'idée de s'élancer dans la mine sans préparations ou au moins informations complémentaires. Ils décident donc d'interroger le chef du groupe de mineurs ainsi que les deux bouches qui se sont ouvertes pour mettre en garde les nouveaux arrivants et promettre une infinité de malheurs à quiconque continuerait à travailler dans cette mine. Le chef approche de l'homme à la chevelure d'ébène et lui tend une liste.



L'écriture de l'homme est difficile à déchiffrer mais Kenzan réussit avec quelques longue secondes d'observation à comprendre les mots -en l'occurrence ls noms- inscrits. Les blessés qui ont réussi à sortir de la mine sont donc : Harata, Akito, Misato et Sadasu. Les individus disparus et dont l'état est incertain comptent : Saito, Masaru, Tatsuki, Benkei, Yamamoto, Hiruma et Yuuga.

L'homme qui a mentionné les corbeaux s'appelle Harata. Il fait partie des blessés qui ont réussis à s'échapper avant l'effondrement de la galerie. Il ne lève pas les yeux en direction de Kenzan. Il regarde la terre sur laquelle il dessine un schéma du bout d'une brindille.



Il accepte de laisser le médecin l'ausculter mais refuse de lever les yeux comme s'il avait peur de voir quelque chose. L'homme ne pourra pas obtenir grand chose de plus du mineur, il le sait. Maintenant, peut-il réellement se fier aux mots du blessés ? Ce n'est pas sûr, mais en tous cas il a l'air de penser ce qu'il dit et lorsque le guérisseur regardent en direction de Seichiro, il aperçoit un corbeau dans le ciel, un corbeau qui semble s'éloigner.

Le Jonin a préféré se concentrer sur le chef du groupe de mineurs et sur les informations pratiques qu'il peut leur fournir. Il sort une carte de sous un plis de ses vêtements et la tend au blond. La carte présente l'entrée qui est visiblement depuis le campement temporaire puis un tunnel qui se sépare en trois. C'est à deux cent mètres de l'embranchement, dans le tunnel du milieu qu'a eu lieu l'éboulement. Le tunnel de gauche semble s'éloigner de beaucoup du tunnel central, mais celui de droite semble assez proche arrivé un certain point. Difficile à dire sans se rendre sur place, mais peut-être serait-il possible de rejoindre le tunnel central, après l'emplacement de l'éboulement, par le biais de celui de droite ?



Le mineur marque une pause. Il en profite pour réfléchir à ce qu'il pourrait dire de plus aux envoyés de Toge.



Parmi le matériel, il y a des bougies et des torches que les mineurs utilisent pour illuminer les tunnels lorsqu'ils travaillent et qu'il fait trop sombre et les outils qu'ils utilisent pour l'extraction de minéraux et pour creuser leurs tunnels -ils ne semblent cependant pas avoir d'explosifs avec eux-. Ils ont d'ailleurs des planches en bois, certaines plus imposantes que d'autres, des clous, des marteaux et des cordes avec lesquels ils sécurisent certaines zones ainsi que de grands paniers dans lesquels ils mettent leurs trouvailles.

La dextre tendue, je récupérais le morceau de papier, mes yeux parcourant assidûment son cryptique contenu tout en me faisant une liste mentale des noms inscrits. Sept. C'était le nombre de mineurs pour qui l'étreinte terrible de la Psychopompe se resserrait à chaque seconde écoulée. Aux antipodes des déités de la bonne fortune, ces pauvres hommes devront entretenir le feu de la vivacité encore quelques instants, assez longtemps pour que nous puissions les sortir de là.

Je soupirai en glissant la liste dans l'une de mes poches. J'espérais que le nombre de victimes de cet éboulement suspect soit le plus bas possible. Mais le temps des regrets n'était point entamé, pour l'instant, nous ne pouvons qu'agir.

Alors, je m'écartai en compagnie du dénommé Harata, profitant par la même occasion de procéder à son auscultation, l'hésitation de son acceptation ainsi que ses propos sibyllins démontrant clairement les signes d'un traumatisme. Attentif, je l'écoutai sans dire un mot, une quelconque intervention de ma part risquant de replonger le misérable dans les profondeurs nébuleuses de la confusion.

Encore une fois, le mineur mentionnait des créatures aux traits semblables à ceux des corvidés, animaux connus pour leur intelligence mais aussi pour être de mauvais augure. Peut-être voulait-il faire référence à la possible présence de la mort dans la mine ? Pourquoi parler en énigme alors ?

Intrigué encore plus par toute cette affaire, je finis de m'occuper du mineur avant de rejoindre mes coéquipiers. Étrangement, le vieil homme se mit à gribouiller un étrange symbole à même le sol. Voulait-il me communiquer un message caché ? Sortant la liste de noms, je retranscris du mieux que je pouvais l'idéogramme au verso. C'est à ce moment que les propos de l'accidenté prirent une tournure des plus suspectes. Dans le ciel, une étoile d'ébène au bec crochu s'éloignait de notre position, telle une sentinelle s'apprêtant à sonner l'alarme.

J'étais loin d'être quelqu'un de superstitieux. Mes croyances reposaient le plus souvent sur des hypothèses prouvées puis validées, des faits clairs et explicables. Toutefois, je n'étais pas totalement fermé aux choses au-delà de la compréhension humaine : divinités, yokais, coïncidences.  Quelque chose me disait que l'origine de l'éboulement risquait de nous surprendre...

Le chef du groupe de mineurs accepte de suivre les consignes de @Doji Seichiro et @Takeda Kenzan, il leur tend le matériel dont ils pourraient avoir besoin dans leur mission de sauvetage et demande aux mineurs encore en forme de commencer à dégager l'entrée du tunnel qui s'est effondré en gardant pour maître mot la "sécurité". Il ne veut pas perdre plus d'homme et ordonne à c que tout le monde se replie au moindre danger.


Les deux fiers médecins de Toge entrent dans la mine avec leur torche, leurs cordes et leurs pioches. Alors qu'ils s'apprêtent à emprunter le tunnel de droite, ils aperçoivent d'étranges inscriptions à la lueur de leur torche :

Ni Kenzan ni Seichiro n'a le souvenir d'avoir déjà lu de pareilles inscriptions quelque part. Ils ne parviennent pas à comprendre le sens des inscriptions mais en pénétrant plus profondément dans la mine, ils constatent la présence d'autres gravures, mais cette fois il ne s'agit pas de symboles mais de dessins. Des dessins de sombre augure, de morts, comme s'il s'agissait d'une mise en garde.

Les mineurs n'en ont pas fait mention. Peut-être n'ont-ils rien remarqué ? Peut-être ont-ils crû à une blague ? Qu'importe, il sera toujours possible de leur demander au retour. Une brise légère se fait sentir. L'odeur du sang parvient jusqu'à vos narines tandis qu'un gémissement parvient à vos oreilles. L'un de vous se prend le pied dans une pierre, le bruit semble attirer l'attention d'un malheureux qui vous appelle à l'aide.



Les Togejin agrippent leurs pioches et se mettent à creuser dans le but de rejoindre le tunnel central, en essayant de ne pas être trop proches du blessé. Grâce à son physique hors norme, l'homme à la chevelure d'ébène creuse plus rapidement et profondément que le Jonin si bien qu'il ne faut que quelques courtes minutes pour parvenir de l'autre côté.

L'homme que les soldats ont entendu est bloqué sous des débris et semble grièvement blessé. S'il ne reçoit pas de soins en vitesse, il risque de mourir. A côté de lui, sous d'autres débris, les deux braves aperçoit respectivement un bras et une jambe dépasser des débris. Deux morts sont déjà à recenser.

Le blessé montre du doigt la continuité du tunnel qui s'est effondré.



La brise semble plus forte, plus présente.

Pris de court par la réponse inattendue de l'homme à la crinière d'or, je fronçais légèrement les sourcils, presque instinctivement, la simple conséquence d'une confusion qui frôlait l'agacement. Certes, il fallait faire vite, c'était une évidence. Toutefois, négliger les possibles conseils d'un spécialiste relevait presque de l'insouciance ou pire, une funeste arrogance.

Néanmoins, je me pliais aux commandes du Jonin, saisissant l'équipement tendu avant de le suivre sur le chemin de l'inconnu. Ce même chemin qui, quelques mètres après avoir quitté le regard chaleureux d'Amaterasu se voyait tapissé d'étranges idéogrammes aussi indescriptibles que les divagations du mineur qu'était Harata Akito.

"不许进入". Était-ce l'un des signes laissés par ces sibyllins corbeaux ? Accompagné de dessins macabres, ce bout de texte créait une atmosphère plus que lugubre. S'agissait-il d'un avertissement peut-être ? Ou une simple canular laissé derrière par un espiègle ermite ? Quoiqu'il en était, je préférai guérir que mourir. Sortant le précédent morceau de papier, j'y retranscris l'inscription en y annotant une petite légende, un simple souvenir de son possible sens.

Puis, par-delà ce cryptique autel dédié au Mystère, la morbide fragrance de l'ichor trouva son chemin vers mes narines, portée par une douce brise semblable à un baiser fatidique d'un shinigami. Son origine, dissimulée sous des gravats cédant rapidement à de puissants coups de pioche, n'était autre qu'un horrible charnier, la tombe précoce de trois âmes maudites. Cependant, l'une d'entre elles n'avait pas encore franchi les portes du Yomi.

Très vite, mon homologue se chargea d'administrer les soins nécessaires à la survie du misérable mineur. De mon côté, je suivis tout d'abord du regard la direction que celui-ci pointait tandis que l'étrange vent animant l'air de ces galeries semblait se faire plus pesant. Alors, d'un enchaînement de mudras, je façonnai à partir de la terre environnante un petit serpent de boue que j'envoyai immédiatement en tant qu'éclaireur, sa langue spécialement conçue pour repérer les ennemis de l'humanité.

Ceci fait, j'aidai enfin Seichiro en usant à nouveau de mon chakra, les mudras utilisés cette fois-ci servant à créer progressivement, à partir des débris ensevelissant l'homme, une alcôve afin de faciliter son déplacement. La transformation de la roche autour de lui étant relativement lente, je voulais lui éviter de quelconques dégâts liés à un changement brusque de pression.

Résumé:

Les hommes n'ont aucun mal à dégager des débris le mineur encore en vie afin que Seichiro puisse le stabiliser à l'aide de son Iroujutsu. Entre le clone du blond et le serpent de boue du brun, le duo n'a rien à craindre d'une attaque surprise venant des profondeurs du tunnel. Il y a plusieurs minutes de silence et de paix pendant lesquelles le blessé peut être traité. Il n'y a cependant aucune nouvelle du serpent de Kenzan. Peut-être est-il mort ? Difficile à dire sans que le ninja et sa création soient liés l'un à l'autre.

Malgré les soins reçus, le mineur n'est pas en état de se déplacer tout seul pour regagner la sortie. Il faudra très certainement l'accompagner ou demander à quelqu'un de venir le récupérer. Mais, avant que vous ayez pu bouger, vous entendez comme un bourdonnement et ressentez une énorme pression qui émane du fond de la grotte. Le blessé perd connaissance sur le coup. Une légère brise vient caresser votre peau.



Des bruits de pas se rapprochent, brisant le silence qui régnait en maître jusqu'alors. Mise en valeur par la lueur des torches, une silhouette se dessine plus loin dans le tunnel, à quelques pas seulement du clone du blond. Une créature mi-homme mi-corbeau qui porte des vêtements sophistiqués  et qui est armée d'une épée à l'apparence singulière.


Le visage de la créature semble exprimer de la colère, il pointe son épée en direction des Togejin. C'est un Yokai, cela va sans dire. Mais les Yokais sont-ils seulement capables de ressentir des émotions ? Voilà peut-être une information qui serait susceptible d'intéresser le Bureau d'Etudes des Yokais.



La créature mi-oiseau semble pouvoir parler, on dirait qu'elle cherche à communiquer mais son langage vous est incompréhensible et son ton vous semble plutôt agressif, ce qui n'augure rien de bon. Sa lame change de forme pour adopter celle d'un fouet tranchant. A voir son apparence soignée, la façon dont il se tient, ses expressions et le fait qu'il puisse chercher à communiquer, ce Yokai semble intellectuellement évolué, peut-être même proche de l'humanité.

Très vite, nos efforts combinés nous permirent de tirer l'homme de son tombeau d'infortune tandis que Seichiro continuait à assurer la pérennité de sa vie. Une seconde, puis une autre, et encore une. Le temps semblait s'étirer à l'infini pour celui qui risquait de se faire happer par le gouffre béant du Yomi, mais aussi pour nous, dernières sentinelles, derniers sentiers vers le monde des vivants. Ce fut au bout de ce qui était une éternité pour nos consciences sous adrénaline que l'état du misérable se stabilisa enfin, nous offrant alors un instant de répit.

Pourtant, l'étrange sentiment qui, tel un serpent insidieux remontant lentement mais sûrement un arbre à la recherche d'une quelconque proie, se saisit de moi était aux antipodes de la douce sérotonine, ambroisie issue de cette fontaine de jouvence qu'était la relaxation. Non. À sa place, ce fut une peur presque primale, le titillement désagréable d'un instinct de survie ancestral qui parcourut mon être alors qu'un bourdonnement incessant s'empara de mon esprit, véritable brouillard cognitif.

Toutefois, la cause de cet état de confusion instinctif se fit vite connaître. Perçant les voiles insondables des ténèbres et du silence, une silhouette aux vagues traits humains s'avança, la prestance sibylline de sa forme grossière visible aux yeux de tous. À mi-chemin entre un homme et un corvidé, étrange chaînon manquant entre deux espèces que tout éloignait si ce n'est qu'une relative intelligence similaire, la créature, non, l'être pointa une sorte d'épée, la preuve d'une conscience aussi élevée que celle de l'Humain vers nous.

Le visage tiré dans une expression proche de la colère, l'ailé cracha d'une véhémence à peine dissimulée, une courte phrase, incompréhensible dans notre langue et pourtant ô combien pleine de sens tant sa signification universelle était claire. Un avertissement.

Quelque peu libéré à de ma stupeur surnaturelle, je restais un instant sans voix face à la découverte de ce nouveau type de Yokai intelligent. Un instant néanmoins interrompu par une volonté de garder ma vie, et assurer celle de mes congénères. Alors, après avoir jeté un regard plein de sens en direction du blond, je fis quelques difficiles pas en direction de l'hybride, mes mains bien visibles en guise de bonne foi et ma démarche si désarticulée qu'elle ne pouvait signifier qu'une chose : mon désir d'éviter une quelconque effusion de sang.

Relativement proche de la créature, je posai ma torche au sol avant de saisir la liste de noms précieusement gardée. Tandis que je m'accroupissais, je posai un doigt sur le sol poussiéreux, le mouvement lent mais efficace me permettant de dessiner autant de figures qu'il y avait de noms de mineurs. Après avoir barré les noms de ceux ayant déjà quitté notre monde, je me relevais afin poser mon regard sur celui de l'ailé.

Je me pointai alors du doigt, tandis que machinalement, je prononçai quelques paroles.



Marquant une pause, je jaugeai silencieusement la réaction de ce mystérieux être. Aucune réaction pour l'instant. Jugeant alors qu'il devait s'agir d'une bonne nouvelle, je continuais.

Résumé:

L'un des sourcils de la créature se hausse lorsque le Takeda s'approche de lui en gardant ses mains bien visibles. L'être inhumain ne fait aucun geste pouvant trahir une attaque à venir, il semble curieux mais ne baisse pas son arme pour autant, arme qui d'ailleurs n'a rien de "normal". Si le médecin a déjà entendu parler d'armes "mécaniques", celle-ci n'avait pas l'air d'en être une. Elle ressemblait davantage à une arme démoniaque ce qui rend cette entrevue encore plus étrange. Cette créature était-elle capable de forger ? Avait-elle voler cet objet ? Et comment parvenait-elle à l'utiliser ? Cela ne relève pas de l'instinct "animal".

Le Yokai observe avec attention chaque mouvement de Kenzan. Son corps semble se raidir lorsque celui-ci pose sa torche à terre et se baisse mais il regagne rapidement une posture plus décontracté lorsqu'il le voit dessiner des figures au sol. En regardant le visage de l'homme-corbeau, le médecin jurerait voir un immense sourire se dessiner sur ses lèvres bien que la présence de crocs rendent celui-ci plus menaçant qu'autre chose. D'ailleurs, la créature a cessé de générer son aura menaçante, comme pour laisser une chance aux hommes de s'exprimer.

La bête plisse les yeux lorsque l'homme essaie de s'exprimer sans faire de phrase, juste en utilisant quelques mots clefs et en pointant du doigt sa personne, des morts, le blessé et les figures dessinées au sol. Les ailes du Yokai se mettent à frétiller, il regarde derrière lui, range son arme puis s'essaie lui-aussi à communiquer. Il se pointe du doigts en articulant autant que possible et en répétant deux ou trois fois le même mot. Etant donné qu'il s'incline légèrement la première fois qu'il prononce le mot, le Takeda croit deviner qu'il donne son nom.



Certains sons de cette mystérieuse langue sont extrêmement difficiles à saisir pour des humains, raison pour laquelle la créature répète plusieurs fois en articulant bien. Elle se gratte ensuite la tête et pointe du doigt de l'or.



Puis, il se pointe du doigt.



Il pointe ensuite du doigt le mineur blessé et reprend la parole en émettant un grognement juste avant et en fronçant les sourcils l'air mécontent.



Il n'est pas bien difficile de comprendre que les mineurs ont mis en colère le Yokai qui semble visiblement s'être approprié la mine et ses richesses ou du moins, une partie. Il pointe du doigt le médecin et lui fait signe de rester.



Le Yokai s'absente quelques instants et lorsqu'il revient, il porte avec lui le reste des mineurs disparus qu'il jette aux pieds du médecin comme une pile de vêtements sales. Il frotte ensuite ses vêtements comme s'il voulait se débarrasser de saletés puis, il pointe la sortie du bout de son index griffu.

Surpris par ma tentative de diplomatie réussie, je soupirais intérieurement, une sensation de légèreté traversant mon être lorsque je sentis le brouillard psychique disparaitre peu à peu. Il semblerait même que mon interlocuteur ait, lui aussi, apprécié la tournure des événements, ses traits inquiétants se tordant dans une grimace innocente, un simili sourire laissant apparaître des crocs aussi acérés que celles d'un prédateur. Ces créatures étaient-elles uniquement carnivores ?

Tiré hors de mes pensées par le mouvement de l'arme inhabituelle, je sentis mon corps se raidir un instant, mes réflexes de shinobi sur le qui-vive, puis se relaxais doucement lorsque je vis l'inhumain ranger son épée. Lui aussi se voulait diplomate. Mimant ma tentative de communication simplifiée, il semblait se présenter avant d'exposer son plaidoyer.

Des Yokais civilisés. Cette simple idée m'emplissait d'un enthousiasme presque enfantin, si pur que je ne pouvais m'empêcher de réprimer un grand sourire en reproduisant la forme d'étiquette de l'ailé.



Puis les présentations ainsi faites, il continua son monologue. Si mon interprétation était juste, l'inhumain semblait revendiquer la propriété de l'or de la mine. Son apparente misanthropie serait alors une simple avidité, sentiment témoignant d'une complexité intellectuelle proche de l'Homme. Preuve aussi intéressante que décevante. Mais mon esprit carburait déjà à cent à l'heure. Cela voudrait-il dire qu'eux aussi ont une économie fonctionnelle ? Une culture chérissant l'opulence ?

Réflexions à nouveau interrompues, Haitchan posait à mes pieds les quatre derniers « voleurs » avant de me faire part de son désir de continuer notre conversation. Cependant, je me devais d'évacuer les blessés en premier lieu.



Je saisissais alors deux des mineurs avant de les amener vers Seichiro puis je fis de même avec les deux restants, le chakra insufflé dans mes muscles aidant grandement dans cette entreprise. Administrant alors les premiers soins en compagnie de mon homologue, nous passions les prochaines minutes à diagnostiquer puis à soigner les différents malades. L'état de la majorité des mineurs stable, j'aidais alors le blond à les conduire vers l'extérieur en prenant soin.

Une fois à l'extérieur, je me tournais vers Seichiro.



Arpentant à nouveau les tunnels de la mine, ce second trajet se révéla beaucoup plus rapide que le précédent. À présent devant Haitchan, je lui présentai un sourire amical.

Résumé:

Le Yokai laisse partir le Doji et le Takeda sans problème, leur offrant la liberté d'emporter avec eux les blessés après avoir stabilisé leur état, tâche des plus simples lorsque sont réunis deux médecins de talent. Ayant mémorisés le chemin à emprunter, il ne leur faut pas bien longtemps avant de retrouver la sortie et de ramener les blessés auprès des hommes qui les attendent à la sortie de la mine. Il va sans dire que les mineurs étaient heureux de retrouver leurs  compagnons même si certains n'étaient revenus qu'en état de cadavre.

Certains curieux se sont approchés des soldats de l'armée d'Onogoro pour leur demander s'ils avaient trouver la cause de l'éboulement. Parmi eux, il y en avait qui répondaient à leur instinct de survie et à leur peur, désireux d'en savoir plus afin de se préserver, d'autres étaient simplement animés d'une curiosité presque malsaine ou étaient à la recherche de ragots à raconter dès leur retour dans leur petite maison. Dans le troupeau, il y avait évidemment ceux qui ne voulaient rien savoir et souhaitaient juste oublier toute cette affaire. L'une des premières réactions du chef, après s'être intéressé à l'état de ses hommes, a été de demander si la mine serait de nouveau exploitable et si oui, quand.



Si Kenzan est accueilli en héros par les humains qui étaient à la recherche d'aide, le Tengu ne semble pas aussi heureux de le revoir. Il expire bruyamment, fronçant les sourcils de mécontentement. Il montre ses crocs au médecin tandis qu'il se met à dégager la même aura funeste que les deux hommes ont pu ressentir il y a quelques minutes de cela. Une sorte de brume écarlate se forme, empêchant totalement Kenzan d'avancer.





Son ton est exactement le même qu'il a employé lors des premières secondes de leur rencontre et qu'il a ordonné aux médecins de partir, si la compréhension de Kenzan est bonne. La créature commence à former des mudras que l'homme ne peut interrompre à cause de la pression qui est exercée sur lui. Les mudras finis, un vent puissant vient vers le Takeda pour le balayer et l'asphyxier.

Encerclé par une foule locale aux aguets de l'avancement de cette situation qui, il était évident, marquait leur quotidien au fer aussi rouge que le sang versé de leurs défunts, j'appréhendais quelque peu la nouvelle à leur annoncer. Héraut du malheur, j'avais pleinement conscience que la présence de l'humanoïde ailé représentait sans doute une fin de l'exploitation des mines de Yama. Temporaire, certes, mais tout de même assez conséquente pour impacter les locaux, leur gagne-pain, leur famille, leur santé.

Mais pouvions-nous seulement leur annoncer cette vérité ? Révéler au grand jour une telle avancée dans l'étude des Yokai sous l'influence d'une compassion instinctive ? Garder le mystère pourrait aussi s'avérer risquer si quelconques âmes téméraires poussées par cette maladive curiosité, essence de l'Humanité, se tentaient à braver le danger de l'interdit. Pourtant, il fallait faire un choix.

Faisant face à cette tapisserie du bas-peuple, je ne pus retenir un soupir de résignation. Lançant un regard en direction du blond qui semblait trop occupé à remplir son rôle de médecin pour faire face à la meute, je me décidai enfin à prendre la parole.




De retour face à un être que je pensais naïvement amical, je fus confronté à la dure réalité des choses. Moi qui pensais avoir trouvé en cet être aussi familier qu'inconnu un allié singulier, je ne pouvais pas plus me tromper.

Similaire à l'Humain jusque dans ces vices, ma théorie sur la cupidité de l'ailé semblait se renforcer tandis qu'il m'accueillait avec une intense animosité. D'interlocuteur, j'étais relégué au simple rang d'intrus pour qui seule l'intimidation pouvait laver l'affront de sa présence.

Honteux instinct naturel éveillé, mon esprit semblait se figer tandis que la pression alourdissait l'air autour de moi. Encore une fois, je me trouvais affligé d'une confusion primale, sorte de peur innée à tout organisme qui fut une fois une proie, uniquement inhibée par un pragmatisme supérieur à la moyenne. Alors que mes sens s'adaptaient difficilement à ce nouvel état, mon épiderme frissonna au contact d'un vent terrible.

Instinctivement, je commençais à malaxer mon chakra à travers une lente et difficile série de mudras. Mais le vent pris de l'ampleur, encore et toujours plus, à tel point que je me sentis arraché aux douces mains de la gravité et violemment projeté en arrière, en direction de la sortie. C'est à peu près à ce moment que mes poumons se comprimèrent. Écrasés par une terrible pression, je sentais mon souffle vital m'échapper petit à petit, pressé tel un vulgaire fruit juteux.

Puis, plus rien. Un silence total. Une froide solitude, isolée de tout ce qui faisait attrait à la vie. Je ne sais pas combien de temps cela dura, une seconde, une minute, une éternité ? Toutefois, les ténèbres furent chassées lorsque je sentis mes mains frotter une surface rocheuse. Était-ce là le résultat de mon instinct de surv-...

Résumé:

Condamner la mine ? Personne n'avait commenté les mots du médecin. Certains hommes, effrayés, n'étaient très certainement pas prêts de retourner à cette mine. Cependant, d'autres ne semblent pas prêts à abandonner leur travail. La mine recèle de nombreuses richesses qui sont nécessaires au bien être des habitants du village de Yama. Une partie des ressources est acheminée vers Toge et Teito, ces deux villages seraient donc impactés par une fermeture ne serait-ce que temporaire de la mine.  Est-il véritablement possible de la fermer ? Seul le temps pourra le dire.

Le Togejin a fait ce qui était en son pouvoir maintenant, c'est aux mineurs de prendre leur décision tout comme Kenzan a pris la sienne, celle de retourner auprès du Yokai. Etait-ce la bonne décision ? Apparemment pas, d'après la réaction de la créature. Le Chunin survit mais il tombe inconscient et se retrouve salement amoché. Sans doute que le monstre ailé aurait pu l'achever mais il ne l'a pas fait. Par intérêt pour  l'humain qui a essayé de communiquer avec lui ? Peut-être bien ou peut-être que le Yokai trouvait le brun trop insignifiant pour se préoccuper qu'il vive ou meurt.

En tous cas, lorsqu'il rouvre les yeux, l'homme se retrouve sur un lit, dans la maison du chef des mineurs. D'une façon ou d'une autre, il a été récupéré et ramené au village de Yama par un de ses partenaires après qu'il soit tombé inconscient. A son réveil, un repas chaud préparé par son hôte et un message de la part de ses camarades l'attendent. Visiblement, il est temps qu'il retourne à Toge.