La jeune Kunoichi pouvait voir se présenter devant elle un petit bout de femme en robe qu’elle dépassait aisément d'une dizaine de centimètres. Sa carrure, bien que formée était largement moins travaillée que celle de l'assassin, même si elle pesait plus lourd que la nabote, il y avait chez elle les affres d'une vie de confort. Ayane ne put s'empêcher de la juger de haut en bas mais pas de façon malpolie. Assez instinctivement, elle venait s'incliner respectueusement dans sa direction et lui tendait le paquet. Constatant que la jeune femme se présentait en première, elle attendait que celle-ci termine sa phrase avant de s'introduire à son tour. Se redressant fièrement une fois l’acte de bienséance terminé, elle prenait la parole d'une voix assurée mais trahissant tout de même une certaine soumission dans sa nature.



S'il était vrai que Ayane portait le Daisho, son choix d'armes ne faisait cependant pas d'elle une samouraï et son choix de carrière aurait de toute manière était une insulte à l'ensemble de la caste. Non, elle était une ninja et si ce statut ne l'innondait pas spécialement d'une fierté outre mesure, elle savait quelle était sa position dans la société. A ses yeux du moins, elle n'était qu'une simple exécutante, accomplissant la volonté de son maître.

La Watari, ne semblait pas manquer d’aise ou du moins d'estime à son sujet. Si Ayane était une parfaite soldat, elle avait cependant vu son lot de localisation et savait reconnaître un clan qui était sur le déclin. Pourtant l'arrogance de la jeune femme transpirait de tous ses pores et les quelques petites phrases qu'elle venait de lui soumettre était tout de même curieuses dans leurs formulations. Mais il n'était certainement pas là pour provoquer un conflit diplomatique, ainsi, elle se contentait d'apporter des précisions tout en ignorant les… curiosités de la femme.



Terminant sa phrase d'introduction, elle attendait sur le bord des grilles d’entrée et toujours au même endroit où elle avait fait sonner la clochette, tendant toujours son paquet cadeau en attendant que la femme le refuse une première fois, comme le voulait la coutume. Même si, vu l'attitude de la jeune femme elle ne serait pas surprise de la voir le prendre directement.

Beaucoup de choses se devait d'être curieuse dans cette interaction, La Panthère était connue comme étant le chef de la brigade secrète du village des épines. Si le nombre exact de membres la composant était inconnu, ainsi que leurs identités à l'exception de Hyo, il en restait le chef et surtout le meilleur élément. Personne n'avait connaissance de ses missions, à part ceux qui le commandait et personne ne savait jamais réellement où il était à part son Kage et ceux qui avait le plaisir (parfois malheureux) de le découvrir sur le pas de leur porte. La réalité était qu’avec le temps qui passait, Ayane était la dernière membre de son unité, la seule survivante Hyo n'avait jamais pris le temps d'en recruter d'autres. Le village des épines n’avait au final que deux assassins/saboteurs/informateurs et dans le futur proche, il n'en n'aurait plus qu'un seul. Mais cette information, seulement deux personnes en disposait et Ayane comme Hanami n’en faisait pas parti.

Car les liens qui liait la panthère à la famille Watari n'était certainement pas en relation avec le village caché des Montagnes Bleues mais bel et bien avec la dynastie en elle-même. Hyo ne servait pas Seizan mais échangeait des faveurs avec une noble famille et ce genre de lien, même lorsque les Watari se trouvaient dans une mauvaise position, ils pouvaient se révéler éternellement utile. Car les antiques clans de ce monde ont un fort respect des traditions et ils n’oublient jamais leurs amis, leurs devoirs et leurs dettes. Tout comme leus ambitions ne s'arrêtent jamais. Si Ayane était envoyée pour remettre le cadeau, c'est bel et bien pour la former à ce genre de personne que Hyo avait l'habitude de fréquenter. Il était important de pactiser avec les puissants de ce monde et d'avoir des amis partout, des contacts comme il aimait les appeler. Les Watari offraient argent, refuge, information, influence et en échange, il offrait mort et espionnage. Tout le monde y trouvait son compte, dans le plus grand secret.

La jeune femme aux cheveux albâtre venait bien évidemment suivre la jeune nobliaute à l’intérieur. Elle portait toujours le paquet dans les mains, et lorsqu’elles s’installèrent pour le thé, la Kunoichi venait le proposer pour la seconde fois.



Elle respectait la coutume, une coutume qui se perdait de plus en plus mais à laquelle la jeune femme avait été parfaitement formées. L’étiquette ancestrale du peuple d’Izanami. Concernant le thé, l'assassin venait tout simplement mettre sa main sur le dessus de la tasse en signe de refus tout en écoutant son interlocutrice, ne souhaitant pas commenter pour l'interrompre.

La tueuse ne venait formuler aucun jugement ni même aucune appréciation sur les commentaires d’Hanami, elle n'avait aucune idée de la nature de leurs liens ni même des relations qu'ils entretenaient. Et en bonne soldat, elle ne comptait pas poser de question sans avoir de mission affiliée. Donc elle laissait la jeune femme de noble naissance entretenir la conversation jusqu'au moment où cette dernière venait lui soumettre des questions.



Le regard de la jeune ninja vêtue du justaucorps noir se perdait dans l'antique demeure qui était le berceau de la famille ancestrale. Il y avait là sans doute beaucoup d'histoires et surtout eu beaucoup de conversation très importante et de négociation très rude. Peut-être même, que ces murs avaient été le théâtre de plus d'un massacre. L'assassin venait imaginer comment la mort avait pu être porter et surtout dans quels coin de la pièce, quelles circonstances. Peut-être même que la mort avait été administrée simplement à travers une tasse de thé empoisonnée. Elle venait ensuite replonger son regard bleu glace dans celui de la Genin.



Elle semblait hésitante, mais la suite de la déclaration d’Hanami venait lui fournir la parfaite porte d'évasion à cette question personnelle à laquelle elle n'était pas prête.



Une déclaration parfaitement franche et égoïste, mais elle connaissait bien son maître et surtout elle connaissait bien son travail. Il était important de faire comprendre que le panel de compétences des deux shinobi allaient bien au-delà de simplement donner la mort, il était des outils, d'excellents mercenaires qui avaient l'expérience et les compétences pour accomplir toutes sortes de choses que bien souvent des mondains n'avez ni l'occasion ni les connaissances pour le faire. Mais ils disposaient des ressources et de l'influence que les deux assassins convoitaient.

Les jeux et les traitements que les différentes strates de la société se réservait, avec chacune leurs codes et surtout chacune leur morbidité. Entre des dockeurs qui bizutent un nouveau venu ou font payer des taxes pour tous déchargement se déroulant sur les quais qu'ils gèrent qui ne sont rien d'autre que des extorsions. Et des puissants, se faisant des sourires tout en insultant et se menaçant de façon voilée avant de libérer un assassin ou déchaîner une armée pour un regard ou une passion un peu trop forte. Chaque strate avait ses codes, ses incompréhensions, ses interprétations, et ses jeux de pouvoir. Du petit meunier qui protège la pureté de sa fille, au spadassin imposant à quiconque de ne pas le regarder dans les yeux sous peine d'y voir une insulte, au courtisan qui d'une courbette vient tromper son petit monde en rendant illisible ses pensées et intentions réelles. Tout avait ses codes, et tout était une question de pouvoir et d'étiquette. Il n'y avait pas de jugement à porter sur les codes de chacune de ces sociétés car en tout temps, l'homme était parvenu à trouver un moyen de faire société et de s'imposer à l'autre.

« Les conventions sans l’épée ne sont que des mots et les mots n’ont pas la force pour appliquer les conventions ».

La jeune femme aux cheveux de cendres venait d'adresser un petit sourire en direction de la brune tout en s'inclinant légèrement alors qu'elle acceptait le cadeau et venait la questionner sur la nature de sa famille. Le sourire, plein de politesse plus que d'affection ou de sympathie était une façon de montrer qu’elle la respectait.


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Elle lui disait ça, toujours avec un petit sourire aux lèvres empreint d'ironie et de sarcasme. Sourire qui venait s'effacer lorsque la brune suggérait à l'assassin qu’elle avait probablement bien plus à atteindre en étant maîtresse de ses décisions et surtout de son destin. De se voir au-delà de servir, même si c'était quelque chose auquel la jeune femme aux cheveux albâtre pensait de plus en plus dernièrement, elle ne pouvait se permettre de répondre à une femme versant autant dans l'intrigue. Cela devait rester secret et puis elle ne savait elle même pas comment s'y prendre pour se libérer de ses chaînes qui l'entravaient depuis maintenant…Elle ne savait même pas combien de temps.

La Watari venait cependant formuler un début de requête concernant des informations que l'on pourrait qualifier de croustillante sur des personnes présentes à Seizan. l'assassin savait que le village caché des Montagnes Bleues n'était pas un arrêt fréquent pour le Duo. Mais elle savait aussi que les gens voyageait et que beaucoup, se rendait à l'extérieur de leur demeure parfois pour commettre des actes qui aurait soit pu être répréhensible, soit à la limite, honteux. La requête ne tombait donc pas dans l'oreille d'une sourde et elle savait bien que si un jour, elle venait à mettre la main sur de telles informations, la famille Watari entendrait de nouveau sa clochette sonner.

 Enfin, tout dépendait de sa réponse à la prochaine question.



Parce que oui, c'était une relation d'intérêt et toutes les relations d'intérêt se gave d'échanges qui satisfaisait aux deux parties. Même si la guerrière n'avait rien à obtenir personnellement de ces échanges étant donné que c'était la panthère qui récoltait tous les fruits des graines qu'elle venait semer. Elle faisait de son mieux pour servir son maître.

Puis l'espionnage rentrait largement dans les cordes de la jeune femme, elle avait l'habitude de mener les filatures depuis les ombres, de poser des marques de chakras sur certaines personnes pour pouvoir les pister tout en dissimulant sa propre présence. Elle savait se faire discrète autant qu'elle savait repérer les gens. Et puis lorsqu'on travaille dans la sécurité, savoir prévenir les risques et identifier les menaces, c'était quelque chose d'important et ça Ayane l’avait bien compris.

Le paquet déposé sur la table qui était encore emballé contenait d'ailleurs la dernière requête de la famille à l'intention d’Hyo. Une vieille antiquité, un sabre familiale disposant de sa marque ayant visiblement bien pris la rouille. Peut-être qu'un de leurs artisans serais capable de le récupérer. L’arme en elle-même devait avoir pas loin d'un siècle. Quant à où ils l'avaient trouvé exactement,  cela restait un mystère dont peut-être seul le grand-oncle possédait la réponse.