Combien d’années s’étaient écoulées depuis la perte de ses parents ? Plusieurs déjà s’étaient écoulées depuis ce temps où il ne pouvait que regarder son père s’aventurer sur les routes, traverser le Monde pour porter secours à son épouse gravement malade. Bien des lunes s’était écoulées depuis la dernière fois qu’il avait pu toiser le sourire de sa défunte mère dans sa mémoire.

Pendant ce temps passé seul, le Shinobi de Seizan avait su rester droit dans ses bottes, avait su forger sa place au sein du village, en qualité de Stratège reconnu par les siens. Pourtant, si le Cavalier d’Argent brillait parmi les siens par son jeune âge couplé aux responsabilités croissantes dont il s’acquittait avec minutie et détermination, il était encore une secrète source de motivation qui persistait, loin du champ de bataille et de la militarisation de Seizan, ou même de l’Empire.

C’est dans une tenue décontractée, sans armement ou matériel de soldat que Hikaru se retrouvait à présent. Souriant, il courait dans les rares étendues parsemées de verdures au cœur des Montagnes en compagnie de nombre d’enfants qui le poursuivaient en riant.

Situé un peu à l’écart du quartier résidentiel tout en y étant rattaché, l’Orphelinat qui trônait au sommet d’hauteurs boisées recueillait autant les enfants dont les parents avaient péri au combat, que ceux qui arrivaient plus rarement au village, sans rien, ni famille ni argent. Une initiative organisée par une civile, inapte à servir sa patrie par les armes, qui pourtant rendait fièrement service à la communauté en sauvant de la misère toutes ces petites bouilles qui n’avaient plus rien.

Hikaru courait sur le tapis de feuilles mortes qui s’étendait alors sur des dizaines de mètres, au pied de cette petite chaîne d’arbres entourant l’orphelinat. Entre farces et attrapes, il tendit des pièges à ses petits joueurs en apparaissant soudainement, utilisant son chakra pour se percher telle une chauve-souris sur une branche dont la tête se retrouvait d’un seul coup face aux enfants qui, effrayés, hurlèrent de peur avant de rire en chœur, donnant de la vie à l’endroit silencieux.



Souriant, c’est entouré de ces petits garnements que le Jonin en repos ce jour revenait d’un pas tranquille de sa petite promenade de santé. A l’entrée du bâtiment construit en un bois parfaitement entretenu se tenait la personne en charge de ces enfants et de cet endroit. Une excellente réputation et un travail de Maître pour assurer un avenir aux jeunes pousses des montagnes, voilà ce que soutenait plus secrètement le Cavalier d’Argent dans ces temps sombres pour l’avenir de Seizan, de l’Empire quand les souvenirs récents des génocides commis par la secte malveillante aux yeux de l’Empire revenait en tête du jeune homme.

Il fut extirpé de ses pensées par un concert de gargouillements de ventre l’entourant. De véritables petits goinfres auxquels le Seizanjin ne put que répondre, s’approchant de la jeune femme qui dirigeait les lieux.







Aussitôt la pique lancée que la petite fusée se détacha du groupe en riant, gambadant pour échapper à la maîtresse qui le fusilla du regard, sous le rire général de l’assemblée. Hikaru riait ce jour-là, d’une manière détendue, sans arrière-pensée et sans avoir à lancer la machine à calcul pour anticiper quoi que ce soit, profitant simplement d’une journée ensoleillée.



Tournant les talons, le Soldat prit la route menant au centre du village qui ne se trouvait qu’à quelques centaines de mètres de là. Après quelques minutes de marche, les allées du quartier commerçant se toisaient déjà devant lui, aussi animées qu’à leur habitude à ces heures avancées de la matinée. Sifflotant à cœur joie, d’un pas léger, le regard de Hikaru se porta sur une silhouette qu’il ne connaissait déjà que trop bien.