Alors que Shiro venait de finir une nouvelle journée de dur labeur, il fut appelé par Naoko. Cette dernière avait besoin de lui pour un boulot un peu spécial. Elle avait invité des étrangers pour une affaire urgente et avait réglé tout ce qu’il fallait. Le souci, c'était qu’un des invités voulait visiter le village et qu’elle n’avait malheureusement pas trop le temps de le faire. Shiro ne pouvait rien refuser à Naoko et décida de s’en occuper.

Il marcha jusqu’au point de rendez-vous en passant dans ces ruelles qu’il avait parcourues en long en large tellement de fois qu’il pourrait presque le faire les yeux fermés. Il devait retrouver une certaine Usui Shizuka pas très loin du bureau de la jonin. Les seuls trucs que sa supérieur lui avait transmis, c'était un nom et une vague description physique, mais bon, il ne lui en fallait pas plus pour l’apercevoir de loin. Il ne connaissait pas énormément de personne à Sakyuu qui portait aussi bien les cheveux blancs.

Il s’approcha d’elle et la salua. Comment allait-il gérer cette affaire ? Même lui ne savait pas. Il s’était fait plusieurs trajets dans la tête pour qu’elle puisse voir le maximum de chose, mais ce n'était pas forcément la meilleure chose à faire. Elle voulait peut-être prendre son temps ou visiter quelque chose de précis. Probablement, qu’elle n'aura pas envie de marcher pendant longtemps et donc voir des choses éloignées était proscrit. Comment une tache aussi simple pouvait devenir un vrai casse-tête. Shiro commençait à comprendre pourquoi Naoko lui avait refilé le bébé.



Le chunin s’inclina devant son interlocutrice.



Le shinobi invita la jeune femme à avancer en direction d’une ruelle proche de leur position. Commencer par les commerces leur permettra de voir quelques spécialités du village et Shiro était sûr que ça plaira à Shizuka.

Une visite surprise

Shizuka attend patiemment à côté du bureau de la Jonin. Maintenant qu'elle est réhydratée, elle se sent d'attaque à faire un petit tour du village afin de chercher de l'inspiration et de se faire une meilleure idée de la valeur de Sakyuu. Elle n'est pas encore sûre de pouvoir trouver des partenaires commerciaux d'intérêt ou des personnes de sagesse qui seraient susceptibles de la comprendre ou au moins de l'aider à trouver Yomi no Kuni. Mais, elle ne perd rien à observer et à chercher. Qui sait ? Peut-être que les rudes conditions de vie des Sakyuujin les rendent plus enclins à la négociation et à la création de réseaux.

C'est un homme au teint mat et à la chevelure encore plus sombre, contrastant avec le teint de la voyageuse et sa chevelure d'un blanc immaculé, qui se présente à la prêtresse d'Izanami. Déçue, elle l'est très certainement même si elle n'en montre rien et qu'elle se contente de sourire à l'homme.



Elle s'incline en réponse à la salutation de l'homme.  Il ne passe pas par quatre chemins. Il est franc et va à l'essentiel, ce sont de bonnes qualités, selon la jeune femme, si derrière la personne demeure capable de rester maître de ses émotions et de témoigner du respect même aux personnes les plus abjectes.



Un savoir de singe reste un savoir. Toute information est bonne à prendre, surtout pour une personne comme Shizuka qui ne peut compter sur la puissance pure mais qui est dans l'obligation d'employer des moyens détournés pour parvenir à ses fins. A peine sortie du bâtiment, la jeune femme remet son chapeau afin de se protéger du soleil qui tape bien trop fort pour elle.

Shiro sortit du bâtiment en compagnie de Shizuka. Elle avait enfilé en grand chapeau. C’est vrai qu’à force de vivre sous le soleil, le chunin s'était habitué à la chaleur et à la puissance de l’astre de feu. Il n'y avait pas mal d’accident où les équipes de médecins ramassaient des personnes qui avaient perdu connaissance ou étant en totale déshydratation.

Le chunin jeta un regard à Shizuka quand elle lui posa sa question.



Shiro indiqua à Shizuka qu’il fallait tourner dans une ruelle bordée d’échoppe diverse. À gauche comme à droite on pouvait retrouver de la nourriture et des épices, laissant une douce odeur bercée les passants.



Shiro attendait de voir si Shizuka souhaitait s’arrêter acheter quelque chose ou regarder des articles dans les différents étalages. Il y avait quelque chose de charmant dans cette rue, outre l’odeur des épices. Elle était très animée, et en fin d’après-midi le soleil se couchait à la sortie de la ruelle, ce qui illuminait d’une couleur orangé sur les murs et le sol de la ruelle marchande.



Shiro montra un homme qui était en train d’acheter des légumes.



Shiro leva les épaules.

Une visite surprise

Shizuka penche la tête sur le côté lorsque l'homme lui parle des marionnettes comme spécialité du village. C'est son domaine, à elle-aussi, l'utilisation de marionnettes et même de marionnettes humaines. Malheureusement, elle n'est cependant pas la mieux placée lorsqu'il s'agit d'amélioration de pantins. Peut-être qu'observer les créations de Sakyuugakure saurait l'inspirer ? La femme sourit avant de manifesté son intérêt pour ce genre de spectacle si singulier.



Elle ne précise pas que son intérêt est dû à ses compétences et connaissances en matière de Kugutsu de peur que le garçon puisse confondre cela avec de l'espionnage -ce qui n'est pas tout à fait éloigné de la réalité- et qu'il aille la dénoncer à sa supérieure qui a tout l'air d'une femme à ne pas mettre en colère. La prêtresse d'Inari  continue à suivre son guide, regardant à gauche à droite les étales. Elle se pince le nez et accélère le pas lorsqu'elle passe à proximité des épices, ayant un odorat sensible qu'elle souhaite préserver autant que possible. Elle s'arrête cependant devant un stand de soie et décide d'en acheter une certaine quantité.



Même si la fidèle d'Izanami n'est pas censée être attachée au monde matériel et s'intéresser à ce genre de futilité, elle adore l'art. Et, comment ne pourrait-elle pas souhaiter se confectionner quelques vêtements à partir d'un tissu de si bonne qualité ? Si on lui demande pourquoi acheter de la soie, elle dira que c'est pour une offrande aux dieux ou pour offrir un présent à quelques supérieurs. Si on lui demande pourquoi elle a de nouveaux vêtements d'ici quelques semaines, elle répondra alors qu'il s'agit de cadeaux de quelques connaissances. Perdue dans ses pensées, la jeune femme n'en ressort qu'en entendant la voix du Genin. Celui-ci présente la création de prothèses comme une autre spécificité de ce village.



La Chunin n'est pas vraiment fascinée par les prothèses bien qu'elle en reconnaisse la complexité et l'ingéniosité de leurs créateurs. Elle préfère la chaire et les greffes même si elle sourit et applaudit, par politesse.

La jeune femme exprima son intérêt pour les spectacles de marionnettes, quoi de plus normal. C’était quelque chose qu’on ne voyait pas ailleurs alors c’était une occasion pour le chunin de lui faire découvrir quelque chose de nouveau.



Le jeune homme n’avait jamais eu la chance d’y aller et ne savait pas ce que le village proposait. Il faudrait qu’il y aille à l’occasion.

Il la regarda acheter de la soie, elle avait bon goût et semblait savoir choisir une étale de qualité. Si la soie de Sakyuu était de qualité, sur les marchés, certains arrivaient à se démarquer.

Shiro acquiesça d’un signe de tête lorsqu’elle dit qu’il y avait moyen de faire de beaux vêtements. La soie était légère et se portait facilement.

Shizuka demanda à voir un spectacle, mais voulait manger quelque chose avant.

Où pourrait-il trouver un bon spectacle de marionnettistes ? Parce que c’était monnaie courante dans le village et honnêtement, il y en avait des meilleurs que d’autres. Il souhaitait aussi éviter de l’amener chez des marionnettistes trop étranges. Des rumeurs circulaient sur des momies et des types portant des masques de chair. Nul besoin de lui donner une mauvaise image du village.



Shiro invita Shizuka à avancer. Il comptait l’amener vers un restaurant qu’il connaissait et qui avait bonne réputation.



Ils arrivèrent devant un petit bâtiment en brique marron, à la porte, on pouvait voir un homme aux cheveux blonds attendre sa clientèle pour les installer.

Une visite surprise

Le Genin questionne la belle sur le type d'artistes qu'il y a à Toge, trahissant une certaine curiosité. Mais, Shizuka n'est pas sûre que quelqu'un d'un village aussi austère que Sakyuu serait en mesure d'apprécier les arts bourgeois de Toge.  Elle prend quelques secondes pour réfléchir, c'est difficile de parler de l'art de Toge en une ou deux phrases seulement.



Avec un peu de chance, sa curiosité le poussera peut-être à se rendre à Toge et à y dépenser ses ryos sans modération. Si un barbare n'est pas forcément intéressé à l'idée de se rendre à ce village d'artistes et d'intellectuels, elle ne doute pas qu'elle fois sur place, Toge saurait séduire n'importe quel barbare.
La prêtresse d'Inari hausse un sourcil en entendant la réponse du jeune homme à sa question sur l'alimentation des Sakyuujin. On voit que le basané connait le sujet. Il relève le problème de l'aridité sans pour autant s'apitoyer sur le sort de son village, il ne semble même pas vouloir essayer l'agriculture, préférant protéger son environnement et confier l'approvisionnement à d'autres. Elle accepte de goûter cette fameuse spécialité qui porte le nom de Sutāchi et, en attendant d'accéder à un stand, elle continue à questionner l'homme.



Arrivée au stand, elle sourit à l'homme qui lui demande si elle préfère manger seule. Hors de question. Les males ne savent pas se tenir, alors les barbares males ? Elle craint de ne pas supporter d'être accoster par un quelconque individu de sexe masculin pour des raisons complètement stupides ou animales. Ainsi, elle ne serait pas contre utiliser son guide comme moyen de dissuasion. Et puis, il serait impoli de le laisser attendre à l'extérieur. Et elle n'aimerait pas commettre d'erreur d'étiquette sans s'en rendre compte..

Shiro eut des réponses à ses questions. Toge avait un éventail plus grand au niveau de son art. Calligraphie, artisan, musicien, acteur et surtout les spectacles de kabuki. Shiro en avait déjà entendu parler, mais n’avait jamais eu l’occasion d’y assister. La jeune femme donnait envie au Chuunin de passer par Toge la prochaine fois qu’il devait partir dans le sud-ouest.

Shizuka semblait intéressé par le fonctionnement du village. Elle continua à lui poser des questions. Ne craignait-il pas la famine ? Cette question était étrange, mais juste.



Shiro leva un sourcil lorsque la belle lui posa la deuxième question.



Shiro continua de guider la Chuunin dans la direction d’une échoppe qu’il connaissait bien.



Ils arrivèrent finalement devant l’échoppe. À sa question, elle sourit et lui demanda de rester.



Shiro se rapprocha du cuisinier et lui demanda deux Sutāchi en posant quelques pièces sur le comptoir. Il n’y avait pas grand monde à cette échoppe, elle était mal placée, mais on y mangeait bien. Une chance pour les deux comparses, les tabourets étaient tous libres. Shiro se retourna vers son invitée.



Shiro s’installa à côté de Shizuka et entama une discussion le temps que le cuisinier prépare son plat.



Shiro fixa Shizuka pendant qu’elle répondait à sa question.

Le cuisinier mit deux plats en terre cuite devant ses clients. Devant les deux Chuunins se trouvait un lit de légumes. Des patates mélangées avec diverses choses comme des courgettes, aubergines, oignon, … Une odeur indescriptible se dégageait du plat donnant l’eau à la bouche au Chuunin de Sakyuu.



Shiro attendit que Shizuka entame son plat avant d’attraper sa cuillère en bois et de suivre son exemple.

 

C’est vrai que cette femme l’intriguait. Elle avait fait affaire avec Naoko, ça devait donc être quelqu’un de spéciale.

Une visite surprise

Pas d'autre choix que de s'en remettre aux autres... Est-ce pour cela que les Sakyuujin semblent si durs, si barbares comparés aux membres des autres villages ? Pour dégager force et respect afin que personne n'essaie de se jouer d'eux ? Leur austérité est surement due à ce manque de ressources. Comme ils ont moins, ils gaspillent moins et se contentent du strict minimum au cas où une catastrophe venait à leur tomber dessus.

Shiro dévoile une grande confiance concernant la protection des convois à destination de Sakyuu. Surement est-ce là où ce village concentre le plus d'efforts, pari qui semble payer, pour l'instant. Mais Shizuka craint que l'intimidation ne fonctionne pas éternellement et que des bandits plus forts ou plus malins se présenteront un jour ou l'autre. Ce qui lui fait d'ailleurs repenser à la conversation qu'elle a eu avec Sabaku Naoko et à cette histoire de possible manigance destinée à nuire à ce village par le biais de Yokais.

La blanche hoche la tête. Il semble effectivement logique de ne pas manger ses montures hors situation de crise mais elle a préféré interroger le jeune homme étant donné que les montures sont les seules créatures qu'il a mentionné parmi les élevages du village ce qui est tout de même assez curieux.

La Chunin laisse son guide passer commande tandis qu'elle part s'installer sur un tabouret. En attendant que leurs plats soient prêts, les deux combattants de l'armée d'Onogoro décident de discuter entre-eux. Le basané questionne la femme sur le théâtre de son village, un art surement très différent de celui qui est développé à Sakyuu et sur lequel Shizuka pourrait parler pendant une bonne heure sans s'arrêter mais, elle décide de faire simple et court pour le bien de tout le monde.



Lorsque le plat arrive sous le nez de la marionnettiste, celle-ci s'imprègne de l'odeur qui s'en dégage. Elle observe ensuite le plat, tentant d'en déduire la composition. Ce n'est qu'après qu'elle ose goûter la spécialité locale. Elle se veut un pu méfiante, mais rien de vraiment inhabituel. La fidèle d'Izanami hausse un sourcil lorsque l'homme l'interroge. Parler d'elle ? Elle n'a pas grand chose d'intéressant à lui raconter, mais elle se lance comme pour répondre à une prière.



Shizuka a enjolivé la réalité pour éviter de possibles complications, mais elle en a dit beaucoup, plus qu'à un bon nombre  de personnes. Peut-être parce que Shiro habite loin de chez elle et qu'elle doute le recroiser un jour. Peut-être parce qu'il est plus simple de se confier à un inconnu. Elle prend quelques bouchées de plus avant de lui retourner la question.

Le kabuki avait l’air de ressembler fortement aux spectacles de marionnettes, mais composé d’Humain uniquement. Le jeune homme nota dans un coin de sa tête que la prochaine fois qu’il en aurait l’occasion, il passerait en voir un, afin d'imager un peu ce que lui a raconté Shizuka.

 

Ça donnait l’occasion aussi au chunnin de revoir une pièce. En effet, la dernière fois qu’il en avait vu une, c'était quand il avait quinze ans et que lui et son frère étaient rentrés par une porte dérober dans un théâtre.

Les plats arrivèrent et le repas commença. Shizuka accepta la demande de Shiro et commença à lui raconter qui elle était.



Shiro reprit une bouchée de son plat. C’était plutôt facile de se confier à Shizuka, elle écoutait et en plus de ça, le chunnin n’avait pas vraiment l’occasion de discuter de ce genre de chose ou alors il esquivait les questions, préférant ne pas se mettre en avant peu importe la façon ou le sujet de discussion.

 

Shiro laissa la chunnin parler et attendit qu’elle finisse de manger. Il était presque l’heure d’aller au théâtre. Shiro se leva et s’adressa à la chunnin.

 

Ils marchèrent dans les ruelles de Sakyuu, le soleil disparaissant petit à petit du paysage, laissant la place à l’obscurité et les étoiles. Le vent s’engouffrait dans les rues, contrastant avec la chaleur dégagée par l’astre de feu.

Le duo arriva après quelques minutes de marche devant un grand bâtiment en brique jaunâtre. Au-dessus de la porte en bois, se trouvait un écriteau : “ Towairaitoshiatā". C’était un petit théâtre tenu par un vieux couple de marionnettiste. Devant la porte d’entrée, se trouvait la petite mémé qui attendait les spectateurs.

 

Elle agita le bras dans la direction de Shiro. Il fallait dire qu’ils avaient un passif, Shiro était venu quelques fois sans payer et lui en voulait encore, bien qu’il avait rendu service au couple quelques fois gratuitement.

 

Shiro montra Shizuka d’un mouvement de tête. Les yeux de la petite vieille s’illuminèrent.

 

La petite grand-mère traîna les deux shinobis jusque dans la salle principale.

 

Shiro plissa les yeux. Mais quel toupet cette vieille !

Une visite surprise

Lorsque Shiro évoque les spectacles kabuki en employant l'expression "ce genre de chose", Shizuka se demande si cela implique que les spectacles de marionnette de Sakyuu sont semblables. C'est rassurant mais aussi décevant à la fois. Elle aimerait être surprise, émerveillée par la culture locale et ne pas seulement voir quelque chose qui lui est familier. Elle espère que la façon dont les marionnettes seront déplacées et manipulées par les artistes saura la surprendre et la fasciner.

Contrairement à ce qu'elle avait pu imaginer le plat au nom barbare qu'on lui a servi est plutôt bon, même si celui-ci la réchauffe davantage alors qu'elle a déjà du mal à supporter la chaleur caractéristique de Sakyuu.

La prêtresse d'Inari s'attendait à une histoire plus intéressante que cela, elle songeait que beaucoup de Sakyuujin devaient être des enfants du désert mais l'histoire de son interlocuteur semble d'un ennui à mourir. Un monsieur comme tout le monde... avec pour seule particularité son lien avec cette renarde de Naoko. Même si la femme à la chevelure blanche ne l'aime pas, elle doit tout de même lui reconnaître quelques talents. Cependant, ce n'est pas vraiment elle le sujet de la discussion. Par politesse, souhaitant démontrer un certain intérêt pour son interlocuteur, mais aussi poussée par sa curiosité, la Chunin décide de poser deux questions supplémentaires à l'homme.



Le visage de Shizuka se décompose lorsque le basané évoque un autre membre de son équipe, un gars qui aurait une soeur à Toge, qui aurait totalement craqué et se prendrait pour un envoyé d'Inari. Nul besoin que l'homme mentionne le nom de ce prêtre pour qu'elle sache de qui il parle. De son frère, qu'elle croyait mort-né, son stupide frère qui avait réussi à la mettre hors d'elle lors d'une rencontre qui aurait pu être douce et sentimentale. Shiro la plaint. Elle se sent humiliée. Et dire qu'elle l'a menacé de mort s'il venait à salir son nom...



La femme n'a aucune envie de défendre son frère, surtout maintenant qu'elle sait qu'il s'est vanté d'avoir une soeur à Toge, alors même qu'il passe pour un demeuré au sein de son village. Au moins, cela la rassure, elle n'est pas la seule à trouver son comportement étrange, pour ne pas dire stupide ou complètement fou. Résultat, elle préfère défendre la déesse Inari et ses fidèles qu'elle essaie de dissocier de Shingen.

Elle finit de manger assez rapidement. Avec ce qu'elle vient d'entendre, elle peine à savourer la suite de son repas. Puis, elle se met à suivre Shiro vers le théâtre où elle pourra finalement assister à un spectacle caractéristique de Sakyuu. A entendre le Chunin et la gérante de l'établissement, ils semblent se connaître bien qu'elle ne parvienne pas à saisir la nature de leur relation. Elle ne comprend pas tout ce qu'il se passe, mais elle va s'installer dans un coin qui lui semble adéquat pour observer avec suffisamment de recul le spectacle de marionnettes.

Elle paraissait intéressée par l’histoire de Shiro. Shizuka posa une question à propos du frère du chunnin.



Shiro lâcha un petit souffle avec son nez.



Il leva les épaules avant de commencer à parler de l’autre zozo masqué. Il semblait qu’il eût mis le doigt sur un truc. Shiro n’avait pas fait l’effort de retenir le nom du prêtre yokai, possédé. Du coup, lorsque la chunnin prononça le nom de Shingen, Shiro eut un flash lumineux.



Shizuka lui expliqua que la fameuse sœur vivant à Toge n’était autre qu'elle-même. Shiro plissa les sourcils, trouvant cette coïncidence quand même balèze. Shiro se gratta l’arrière du crâne.



Après la discussion et le repas, le duo partit au théâtre géré par la vieille peau qui en voulait encore à Shiro pour diverses choses. Shizuka s’interrogea sur ce qu’il venait de se passer et comment lui en vouloir, c’était… Étrange.



Shiro soupira avant de s’asseoir à côté de Shizuka.



Shiro s’enfonça dans sa chaise.



Elle demanda si elle devait participer au spectacle. Shiro arqua un sourcil.



Shiro montra une femme vêtue d’une robe en soie pleine de couleur qui préparait sa marionnette. Ce devait être probablement l’actrice que venait de recruter la petite vieille.

Une visite surprise

Retraite anticipée pour cause de blessure, une chance diraient certains qui souhaiteraient cesser de travailler mais n'en ont malheureusement pas le droit. Enfin, il n'y a certainement pas grand chose à envier au frère de Shiro, car s'il est autorisé à cesser toute activité au sein de l'armée, cela doit impliquer une sacrée blessure. Peut-être même qu'il a été amputé d'un membre ou deux, mais la prêtresse n'est pas assez curieuse et antipathique pour pousser le questionnement plus loin.

Shizuka ressent une pointe de jalousie à la mention du lien qui unit Naoko et le Chunin -même si partager ce genre de lien avec un homme la dérangerait-. Elle n'a jamais eu l'occasion de nouer de lien fort avec qui que ce soit, mis à part Meiyo mais cela n'a rien d'une amitié de longue date. A l'époque où elle vivait à Teito, elle n'avait personne. Sa famille ne l'aidait pas et elle n'avait pas non plus d'amis, personne sur qui se reposer. Bien sûr, elle n'envie pas le fait qu'ils aient vécu dans la rue, détail qui lui permet de comprendre un peu mieux le comportement de la Jonin.



Un rire s'échappe des lèvres de la fidèle d'Izanami lorsque son interlocuteur mentionne l'envie d'enterrer Shingen qui a parcouru son esprit. Elle aussi a eu cette terrible pensée, bien que le contexte ait été différent. Et que les propos que son imbécile de frère a pu prononcé face à sa supérieur sont d'une gravité encore plus extrême selon Shizuka.



Le raisonner... peut-être pas le meilleur mot pour qualifier ce à quoi songe la prêtresse d'Inari. Si l'homme ne peut lutter contre ses pulsions animales, elle veut bien l'aider à garder son statut de moine et la dignité qui va avec en le débarrassant d'un organe qui ne devrait pas lui servir et en faisant de son frère un honorable eunuque.  Evidemment, elle ne peut malheureusement pas exprimer ce genre de pensée, beaucoup interpréteraient surement très mal les intentions de la fidèle d'Izanami.

Shizuka hausse un sourcil quand Shiro lui dit de ne pas faire trop attention à ce qu'il vient de se passer, lui assurant qu'il est malgré tout apprécié de l'ancienne. Elle ne sait pas trop d'où lui vient cette confiance, mais ce n'est pas son problème s'il a des ennuis aussi longtemps qu'il ne lui en apporte pas.



Le regard de la femme se pose sur la marionnettiste que Shiro vient de lui pointer du doigt en indiquant que la gérante devait parler d'elle. Il s'agit effectivement d'une jolie créature.

Elle avait raison. Avoir quelqu’un sur qui compter était la meilleure chose au monde, y a qu’à voir sa relation avec Naoko. Shiro ferma les yeux et acquiesce.



Le chuunin croisa les bras après avoir parlé d’enterrer Shingen. Laissant Shizuka répondre.



Shiro souffla du nez se rappelant de ce que Shingen avait osé dire à Naoko.



Enfin bref, assez parlé de frère estropier ou prédateur sexuel, Shiro et Shizuka étaient tous deux assis devant la scène qui commençait à s’agiter un peu.



Shiro se gratta l’arrière de la tête.



C’était donc une marionnettiste ? Chuunin et marionnettiste ? C’était assez étrange de croiser une personne comme elle, faisant partie de la grande armée d’Onogoro et sachant bouger des pantins en bois. Ceux de Sakyuu était quelque peu originaux, soit ils n’arrivaient pas à parler comme il faut et ressemblait à des momies, soit il portait de la peau humaine sur la tronche. Shiro les évitaient comme la peste. Alors être assis dans une salle de théâtre avec une marionnettiste qui semblait être normal était plaisant.

Soudain un clap vint briser les chuchotements et deux des acteurs approchèrent sur le devant de la scène.



Sans plus attendre, les deux acteurs se reculèrent et commencèrent à mouvoir leurs marionnettes.

Tout était millimétré, le placement des marionnettes ainsi que celle des marionnettistes qui faisaient intégralement partie du spectacle. Le jeu de lumière mettait en valeur la scène grâce au positionnement des torches. La voix de la nouvelle actrice survolait la foule et chatouillait les oreilles des spectateurs subjugués.  Les musiciens étaient cachés tout autour de la scène et opéraient dans la pénombre. Ce spectacle était intéressant et divertissant, même pour le Sakyuujin qui en avait vu d’autre.

Ils racontaient une histoire, celle d’une princesse déchue qui décida de s’exiler dans une montagne. Là-bas, elle rencontra une sorcière qui lui donna le pouvoir de contrôler les Yokai. Avec cette nouvelle puissance, elle décida de se venger de l’empereur qui était responsable de la mort de son père. C’était sans compter sur l’intervention de Mitsuky, un prêtre Kamisuuhai, qui, après un combat long et sanglant, arriva à défaire la princesse Yokai malgré son énorme puissance.

Après leur formidable prestation, les artistes, musicien, costumier et même la vieille sorcière virent saluer une publique conquit qui applaudissait. Shiro en fit de même.



Shiro se redressa de son siège.

Une visite surprise

"Et vous ? Vous avez quelqu’un à qui vous confiriez votre vie ? " une phrase qui fait apparaître comme une ombre sur le visage de m jeune femme. Elle aimerait mais hélas, elle n'a personne avec qui elle peut se montrer sous son vrai jour, elle n'a personne à qui elle peut totalement se confier et confier sa vie.



C'est faux. Elle n'attend pas, elle aimerait mais elle sait que la voie qu'elle suit est loin qui d'être la plus simple et elle ne s'imagine pas trouver quelqu'un comme cela avant très longtemps. Ou peut-être a-t-elle déjà trouvé cette personne mais qu'elle n'ose pas s'ouvrir complètement à cause des risques qu'elle encourrait, supérieurs au gains que s'ouvrir pourrait lui apporter.

La prêtresse d'Inari écarquille les yeux lorsque son interlocuteur, Shiro, dit tout haut ce qu'elle pensait tout bas. Il dit très clairement qu'il pense que la castration est la solution et propose même son aide. A vrai dire, c'est la première fois que quelqu'un lui parle de ce genre d'acte aussi... naturellement. C'en est déconcertant. Surtout venant d'un homme, ce qui lui fait penser que le cas de son frère est encore pire que ce qu'elle imaginait, à moins que les hommes de Sakyuu soient éduqués d'une façon plus rude. En tous cas, il lui confirme ce qu'elle avait crû remarquer, Shingen aime bien se placer en victime et se veut difficile -voire impossible- à raisonner.



Shizuka se retient d'ajouter un "comme les animaux", se disant que cela serait peut-être trop, même pour quelqu'un qui a proposé la castration comme solution.

La fidèle d'Izanami se sent un peu plus à l'aise avec son guide que lorsqu'ils se sont rejoins. Elle n'irait pas jusqu'à lui confier ses petits secrets, mais elle a l'impression que c'est un homme franc. Il ne passe pas par quatre chemins quand il s'exprime, même quand ses mots pourraient être mal vus. Il se moque également de l'avis que les autres pourraient avoir de lui, une attitude qui pourrait bien être dangereuse s'il venait à s'éloigner de ce qui est reconnu comme la norme ou le "bien".



Takiyasha Hime, une légende d'Onogoro. Les lèvres de la femme s'étirent pour former un grand sourire, elle a toujours adoré les contes et légendes alors elle se réjouit d'autant plus à l'idée d'assister à ce spectacle. Les spectacles de Toge n'étaient pas aussi impressionnants. Ils étaient plus "traditionnels" et s'en remettaient d'avantage au jeu des acteurs et à leurs chorégraphies qu'à des effets spéciaux. Cette pièce étaient véritablement à couper le souffle si bien que lorsque la pièce fut finie, Shizuka se leva pour applaudir, les yeux scintillants comme une enfant qui venait de recevoir un cadeau.



Elle marque une pause, prenant quelques instants de réflexion avant de répondre.

Shiro écouta Shizuka réfléchir à sa proposition. Peut-être avait-il été un peu extrême, il espérait ne pas l’avoir choqué.

Le chuunin acquiesça à ce que disait sa partenaire du jour. La castration était une méthode plutôt expéditive, mais diablement efficace. Il avait entendu quelque part que les eunuques n’avaient justement plus de problème de ce genre.



Shiro hésita quelques secondes et regarda son interlocutrice.



Le spectacle fini, le chuunin vit Shizuka se lever et applaudir. Elle avait l'air d'avoir apprécié la pièce.

-Ils sont doués hein ?! C'est pour ça qu'on y venait avec mon frère.

Elle confirma, lui disant qu'elle avait passé un très bon moment et qu'elle en avait oublié d'observer les techniques utilisées. Il se leva pour être au niveau de la chuunin.



Il fit sa proposition à Shizuka et attendit sa réponse. Devant l'hésitation de la jeune femme, Shiro prit une décision.



Shiro raccompagna la femme aux cheveux blancs jusqu'à l'entrée du théâtre. La nuit avait commencé à pointer le bout de son nez et un léger vent soufflait dans les ruelles de Sakyuu. L'endroit que voulait lui montrer le chuunin n'était autre qu'un point de vue incomparable sur la voie lactée qui surplombait le village des dunes.





Shiro fronça les sourcils et hocha la tête.



Il attendit la réponse de la prêtresse et se tourna vers le genin qui était venu le chercher. Le pauvre enfant avait l'air d'avoir couru un marathon, il était à bout de souffle et de la sueur dégoulinait de sous son bandeau frontal.



Shiro s'inclina en direction de la chuunin et parti.

Et ainsi s'acheva une bonne soirée en compagnie de l'envoyer d'Inari.

Une visite surprise

Un frère qui plonge dans la débauche... Voilà un point commun qui pourrait bien rapprocher les deux Chunin ou du moins, qui permettrait à Shizuka de l'apprécier un peu plus. Et, cela se passe effectivement ainsi. Elle ressent de la sympathie pour son interlocuteur qu'elle reconnait comme un homme au-dessus des autres, un être qui n'aurait pas encore été atteint par la bêtise et la barbarie masculine. Elle ne le place évidemment pas au niveau de Kirei qu'elle connait depuis un moment déjà et qu'elle reconnait comme un mâle de haute qualité, mais il demeure tout de même assez au-dessus de la moyenne pour qu'elle puisse réellement l'apprécier.



Le spectacle était époustouflant. Shiro semble du même avis que la guérisseuse. Il semble apprécier les belles choses, ce qui n'est pas donné à tous. Même au sein de la gent féminine, il y en a qui manquent de sensibilité. En soit, le spectacle était assez proche de ce qui pouvait être vu à Toge, mais les techniques et le type de mise en scène choisis rendent le spectacle tout à fait unique. La prochaine  fois, il faudrait qu'elle essaie d'y traîner son partenaire même si elle n'est pas sûre que le théâtre soit totalement à son goût.



La jeune femme est impatiente de voir ce que son interlocuteur souhaiterait lui montrer cependant, leur promenade est interrompue par un homme qui vient transmettre au Chunin une convocation de Naoko. La scientifique est très clairement déçue à l'idée de mettre fin aussi brutalement à cette agréable soirée, cependant elle comprend que la sécurité du village passe avant tout. Elle espère juste que la Jonin ne va pas envoyer son subalterne en mission suicide, comme elle a voulu le faire avec Shizuka et Kirei.



Elle s'incline respectueusement face à l'homme avant de le regarder partir. Puis, elle demande au messager de l'accompagner jusqu'à une auberge qui ne soit pas excessivement cher.