# Au détour d’un verre. (ft.Naoko) Ven 29 Avr - 0:39
Au détour d’un verre.
A mesure que les tombées de feuilles se firent plus fréquentes, bousculées par la brise annonciatrice d’un début de mois de Kanatsuki, l’éclatante couleur écarlate guida les pas du Jonin, qui marcha tranquillement le long d’une allée peuplée de ces arbres atypiques pour le reste de ce monde, uniquement visibles à Seizan.
Au milieu de volcans aujourd’hui éteints, cette couleur représentant les flammes d’antan restait dominante, donnant une tout autre dimension au crépuscule approchant minute après minutes. Au loin, les lueurs du quartier marchand offraient une vision qui ne s’oubliait pas. Guidant la Sakyujin en visite, le Soldat avait jugé bon de convenir d’un rendez-vous quelques heures suivant leur première rencontre, déjà pour lui permettre de se rafraîchir les idées avant de proposer un accueil quelque peu différent.
En ce début de soirée, aucune intention sournoise n’était visible dans le regard étincelant du jeune homme, qui profitait de ce temps de répit pour se recueillir auprès des Dieux, auprès de ses parents également qu’il priait chaque jour, quelque fut sa localisation, d’un endroit saint au tapis de verdure dans un endroit plus sauvage. De cette même voix cristalline, celle qui avait bercé son enfance, il ferma un instant les yeux, se laissant bercer par la chanson que lui chantait sa mère, à cet endroit reculé du village.
Nostalgique, sentimental et d’un regard brillant, étincelant des mille feux en provenance du quartier commerçant, reflétés dans ses yeux, il chanta de tout son soûl, faisant porter sa voix par-delà les feuillages des arbres. Par-delà les nuages se teintant de rouge à mesure que le soleil déclinait, finissant sa course. Par-delà ce ciel s’assombrissant lentement, se gorgeant de ces teintes de couleurs propres à Seizan en ce début de saison où les crocs du froid se révélaient encore inoffensifs.
Ta voix est celle qui me guide,
Celle qui me recherche dans ce ciel sans nom,
Dans les jours clairs, dans les jours pluvieux, je me décide,
Je n’ai qu’un vœu, te faire parvenir ma chanson.
Battons des ailes qui nous sont données,
Promettons de ne jamais nous arrêter de voler,
Demain, nous nous retrouverons sous le même arbre teinté de rouge…
Esquissant un sourire tout en soupirant, Hikaru ferma les yeux, face à ce ciel et cet horizon qui s’étendait loin derrière la chaîne de montagnes face à lui. Le travail était important et lui avait forgé une réputation au sein de l’Empire de par les efforts qu’il avait fourni depuis toutes ces années. Pourtant, le Cavalier d’Argent restait cet enfant qu’il voyait en regardant ce paysage si familier qu’il traversait déjà, haut comme trois pommes sous le regard bienveillant de cette figure maternelle qu’il n'oublia jamais.
Lorsque les premiers nuages sombres s’annoncèrent dans le ciel, le Seizanjin se leva pour descendre rapidement de son perchoir. Il devait honorer ce rendez-vous qu’il avait fixé lui-même, non pas au nom d’un village, de l’Empire, mais de sa propre volonté en tant que personne, c’était quelque chose qui lui tenait à cœur.
Rapidement, le voile de l’obscurité qui s’était emparé rapidement des hauteurs depuis lesquelles il surveillait le reste de Seizan se dissipa dès son entrée dans le cœur de l’activité nocturne de ses contrées natales.
Des lanternes traditionnelles de toutes couleurs, diffusant nombre de lumières aux couleurs festives pour le plus grand plaisir de tous, gambadant dans les rues très animées. D’un pas calme, l’Officier traversa tranquillement l’allée en se frayât un chemin sans grande peine, se protégeant des quelques tombées de neige à l’aide de son parapluie. Il entra rapidement dans le bar où il avait fixé le lieu du rendez-vous.
Avançant jusqu’au comptoir où il s’installa pour rester visible depuis l’entrée, un lieu convivial, bien loin des bars malfamés pullulant jusqu’aux confins de l’Empire, l’ambiance était à la fois festive et joviale, sans exagération aucune. Sérieux jusqu’au bout, le Jonin se fit servir un cocktail sans trace d’alcool, simplement issu de fruits rouges dont il raffolait.
Il n’attendait alors plus que son invitée de la soirée, jouant avec la paille qui lui était donnée avec la boisson.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|