Des pas résonnèrent en écho dans les couloirs sombres du théâtre de Bunrakuza. Dans l’obscurité, dont la seule lumière s’avère être les rayons lunaires qui pénètre de ci de là les fenêtres du théâtre, créant dans le couloir une sorte de piano de couleur – tantôt éclairé, tantôt éteint – un homme. Un homme à la marche nonchalante. Ce-dernier se retournait de temps en temps afin de vérifier que personne n’était en train de le suivre. Continuant son épopée vers un endroit encore inconnu pour vous – lecteurs – son masque de chair passait de la lumière à la noirceur sur une moitié de son visage : l’atmosphère du théâtre était de plus en plus tendue tant le physique du personnage ne laissait présager rien de bon. Et pourtant, cet homme n’était autre que Chôkoku Aoi, Marionnettiste du village.

Le Chuunin avait la possibilité de pénétrer l’établissement vu que ce dernier était justement un manieur de pantin – la principale activité du théâtre. Mais Aoi avait été un peu plus loin que cela. Dans cet antre de divertissement, le Macabre entra dans le lieu de culture et pouvait observer au loin la scène. Au sommet des gradins, il gravit les marches en direction de la descente. Ses pas continuaient de résonner en écho dans ce lieu vide de toute activité. Parfois, un bruit semblable à un craquement – signe que la matière travaillait – perturbait les bruits de pas du Chuunin qui venait d’arriver au pied des gradins. Longeant ces derniers, il passa sous ceux-ci, et il était enfin à l’abri des regards indiscrets. Qui irait sous les gradins ? Des jeunes adolescents en quête d’une aventure ? Peut-être. C’est pour cela qu’Aoi allait au plus profond de cet endroit, dans un noir quasi complet.

Au sol, une grille. Relativement lourde nécessitant la force d’un membre de l’armée pour lever cette dernière. Un grincement sourd avait remplacé l’écho des pas, suivi d’un bruit métallique et sourd frappant le sol – c’était enfin ouvert. Une échelle assez longue, d’un métal rouillé menait au sous-sol que le Chuunin convoitait. L’aventure fut de courte durée bien que la profondeur pour arriver à cet endroit était de plusieurs mètres.

Plus que quelques échelons, et Aoi se laissa tomber de quelques vingtaines de centimètres. Dans cet endroit encore plus sombre que les couloirs, se trouvait les locaux techniques du théâtre. Mais pas que ! Au plus profond du sous-sol, dans un coin abandonné dont la porte légèrement cachée à l’abri des regards, se trouve un local qui intéresse le Chuunin. Et ce n’est pas pour rien ! Une clé pénètre la serrure et d’un claquement, l’antre s’ouvre au Marionnettiste.

Du plafond de ce local, différents membres en bois étaient suspendus. Des plans étaient dessinés sur un plan de travail, différentes formules étaient inscrites au mur de cet endroit. Des combinaisons bien spécifiques que seul le Marionnettiste pouvait comprendre tant sa méfiance à l’égard d’autrui était élevée.

Pourtant, bien qu’il ait été très discret quant à sa venue dans son lieu de travail, il ne pouvait s’empêcher de se sentir suivi… Peut-être une erreur ? Peut-être pas… Aoi ferma la porte tout en sortant de son local afin de laisser cet endroit encore tenu secret. Il ne pourrait travailler en bonne et due forme s’il se sentait suivi… Dans le couloir du sous-sol, la porte de son QG fermé, il allait rebrousser chemin… Mais…

Spoiler:

Dans les sous-sols du théâtre, là où Aoi avait décidé d'emménager son QG dans la conception des marionnettes, un bruit sourd se fit entendre et donna raison au Chuunin quant à l'idée de s'être fait suivre. Ce-dernier décida de s'enfoncer à son tour dans les sombres couloirs jusqu'à savoir qui était là et pourquoi il était ici. Ce genre d'infiltration ne devait pas être toléré d'autant plus que des secrets de fabrication s'y trouvaient. D'un pas discret, l'un après l'autre, allant jusqu'à maîtriser sa propre respiration pour éviter de se faire localiser trop facilement, il longeait les murs jusqu'à entendre des bruits de pas se rapprocher. Un kunai à la main, Aoi était prêt à en découdre. Il était tout de même dans un endroit qu'il connaissait bien, avec une pièce dans laquelle se trouve certaines de ses créations... Il était clairement sur un terrain à son avantage...

C'est alors qu'il vit la silhouette d'une personne. Celle-ci ne semblait pas être gâté par la nature tant il était de petite taille. Un enfant ? Très probablement. Dissimulant son arme blanche dans ses longues manches, sa main devenant invisible par l'individu, il s'arrêta et laisser ce-dernier s'approcher de lui. Une fois à hauteur, tout en gardant une certaine distance de sécurité, le petit prit la parole.

« Euh bonjour, je ne suis pas tout à fait sûr mais je crois que je me suis un peu écarté de la zone publique non ? »

Était-ce là un subterfuge pour tenter de manipuler Aoi pour mieux le poignarder dans le dos ? Le Marionnettiste gardait une certaine méfiance à son égard car il semblait être trop aimable pour être honnête. Toutefois, le Macabre joua le jeu et décida de lui répondre en étant... Lui-même.

« Tu n'as rien à faire ici. » Dit-il d'une voix rauque et autoritaire. « Ce sont les sous-sols du Théâtre et c'est – effectivement – un lieu interdit aux personnes non autorisées. » Il observa de haut en bas son interlocuteur. « Tu n'es pas une personne autorisée. »

La messe est dite. Comme à son habitude, Aoi n'allait pas par quatre chemins, et préférait la franchise plutôt que de tourner autour du pot. Et encore plus dans ce cas là. En effet, à quelques dizaines de mètre se trouvent une pièce qu'il ne souhaite pas encore faire découvrir aux personnes qui s'aventurent ici. Cet endroit – en plus de disposer de marionnette en bois – disposera par la suite de véritable corps humain pour l'étude des pantins de chair... Une étude qu'Aoi voulait absolument réaliser pour parfaire sa maîtrise du Kugutsu.

« Je vais te raccompagner à la sortie. » Fit-il tout en montrant la direction. « Et tâche de ne plus revenir ici. » Conclut-il.

Sur la distance qui séparait ces deux individus de l'échelle rouillée menant à la sortie de ce sous-sol, Aoi ne pouvait s'empêcher d'observer ce qui semblait être, un gamin. Il n'arrivait pas à ressentir un quelconque ressentiment tant il semblait innocent. C'est pourquoi il décida de reprendre la conversation, avec un ton un peu moins autoritaire.

« Je peux savoir comment es-tu arrivée ici ? Et pourquoi tu es venu ? »

L'histoire de son arrivée en ces lieux tenus secrets résonnaient comme un mensonge aux oreilles d'Aoi. Il se rappelle de sa descente pour rejoindre son local, et il était sûr d'avoir fermé la lourde grille métallique qui menait au sous-sol. Il fronça un sourcil aux explications du jeune garçon tant les incohérences étaient flagrantes. Il décida de lui octroyer la présomption d'innocence – tout en restant méfiant, et en gardant l'idée de le transformer en une marionnette humaine. Cela tombait bien : le transformer en pantin ce serait avéré être une bonne idée – le local d'Aoi étant non loin de leur position, il n'y aurait aucun mal à l'emmener la bas.

La suite de la conversation était elle aussi très intéressante puisqu'il fit référence aux Carbonismes. Il valait mieux ne pas trop parler de religion. Elles n'étaient pas encore très bien accueilli, d'autant plus que le Carbonisme, et le Jashinisme – deux religions prônant la souffrance et le chaos – étaient presque défendu au sein des pays. Le Chuunin s'interrogea sur ce jeune tant ses questions étaient particulières. Il finit par demander s'il y avait un lieu représentant les différents cultes présent dans ce bas monde. Deux solutions s'offraient à Aoi : parler des cultes aux risques de se faire prendre, ou bien esquiver la question pour ne pas prendre le risque d'en dévoiler davantage.

« Pour arriver ici, il y a une grille très lourde métallique pour éviter la venue d'étranger. » Fit-il avant de commencer ce sujet aussi sensible. « Concernant un lieu avec la représentation des différents cultes, il faudra voir avec l'autorité du village qui sera plus à même de te répondre. »

Ce n'est pas que le Marionnettiste ne voulait pas parler des cultes. Le souci étant que les deux individus ne se connaissaient pas, et parler d'un sujet aussi sensible était quelque chose de très dangereux. L'identité du jeune garçon était inconnu, et son rôle au sein du village aussi. Etait-il un indic ? Etait-il une Ombre dans le Jashinisme ? Un athée ? Peut-être du Carbonisme ? Trop de question laissée en suspend et Aoi ne pouvait se permettre d'en parler davantage.

« Il est très dangereux de parler de ce genre de sujet, jeune homme. » Dit le Chuunin avec une pointe d'agacement. « Nous ne nous connaissons pas. Si j'étais un membre de l'armée, je serais en position de te mettre dans les geôles de Sakyuu. »

La menace était un bon moyen d'obtenir ce que l'on voulait. Dans ce cas précis, le Marionnettiste n'avait aucune volonté particulière, mais il voulait mettre un point d'honneur à ce que ce jeune garçon qui a encore toute la vie devant lui – du moins, tant qu'il n'est pas encore le pantin du Chuunin – puisse profiter encore du temps qu'il lui reste en étant libre. Parce que oui ! L'idée de le transformer en automate était une volonté d'Aoi. Il était petit, semblait frêle et fragile... Une tonne d'artifice pouvait le rendre très dangereux ! Qui se méfierait d'une petitesse pareille ? Qui se méfierait d'un enfant ?

« Quoi qu'il en soit, jeune homme... Nous arrivons bientôt à la sortie. » Fit-il en désignant du menton l'échelle qui se situait droit devant eux. « J'aimerais savoir. Comment t'appelles-tu ? Et que fais-tu au sein de Sakyuu ? »

Les deux protagonistes étaient arrivés à cette fameuse échelle, et Aoi devait contrôler les dires du jeune garçon qui – de toute évidence – s'appelait Akari. Il avait raison : la grille métallique était bel et bien ouverte. Pourtant, le Chuunin était sûr de l'avoir fermé au moment de pénétrer ces locaux. C'était bien la première fois que le marionnettiste oublié de fermer cet accès et il se devait de faire plus attention les prochaines fois et ce, afin d'éviter ce genre de situation particulièrement désagréable.

De même que sur le sujet des religions, visiblement les deux individus n'étaient pas sur la même longueur d'onde. La conversation tournait en rond. Cela dit, la partie la plus intéressante pour Aoi, était les présentations d'Akari où il précisait faire partie de l'armée de Sakyuu justement. Il précisait du coup qu'il était en mesure de s'interroger sur ce genre de pratique, et il était clairement dans son droit. Aoi fronça les sourcils : prit à son propre jeu ! De ce fait, et par simple mesure de courtoisie, le Chuunin devait à son tour se présenter pour que les choses soient faites dans les règles de l'art.

« Bien, Akari. Premièrement, j'apprécie ce petit tempérament, bien que ce-dernier soit caché par une maladresse certaine. » Dit Aoi pour rappeler la chute du jeune garçon. Il leva son avant bras en désignant la route inverse pour répondre à son interrogation. « Au fond de ce couloir il y a un local dont je suis le seul à avoir accès. Les hautes autorités savent bien que je dispose de ce local, ayant demandé préalablement une autorisation. Mais j'ai une dérogation pour être le seul détenteur de cet endroit. »

La question trouva sa réponse, mais cela restait tout de même bien vague. Il ne voulait pas trop en dire, mais cela avait un effet mystérieux. Tout ce qui est mystérieux attise la curiosité de chacun, et il était dangereux d'être trop évasif sur ce genre de questionnement. Toutefois, Aoi n'en tenait pas rigueur, s'assurant que personne n'y pénètre sous peine de sanction.

La messe était dite mais il devait encore se présenter. Toujours au pied de l'échelle rouillée, des bruits de baisers langoureux se faisaient entendre au sommet des échelons provoquant un sentiment d’écœurement au Chuunin. L'amour, un sentiment bien dégueulasse qui rend les gens faibles ! Tout en essayant de faire abstraction de ces échanges baveux, Aoi répondit à Akari – sa voix résonnant dans un léger écho dans ce sombre couloir.

« Deuxièmement – et dernièrement – je m'appelle Chôkoku Aoi, Chuunin de Sakyuu. Je suis Marionnettiste, et Capitaine de cette même Brigade. » Précisait-il afin d'appuyer son autorité au sein du village. « Je t'en prie, nous allons remonter à la surface. »

Il montra l'échelle du bras afin d'inviter son interlocuteur à quitter les lieux. Bien évidemment, il comptait le suivre et revenir bien plus tard dans son antre.

« Nous pourrons continuer notre conversation à l'extérieur du théâtre. »

Le Culte de Jashin. Un Culte dangereux. Surtout au sein du village. Les membres de cette religion sont traqués, enfermés et – éventuellement – tués. Aoi fait partie de ce culte ; en quelques sortes. On ne peut pas spécialement dire qu'il est un grand fervent pratiquant. Sa croyance a même ses limites. En réalité, il a décidé de suivre ce culte uniquement dans le but de justifier la violence dont il peut faire preuve. Une sorte de mauvaise foi en somme.

Pour que chaque membre puisse se reconnaître entre eux, quelques petits tips et astuces sont mis en place par le culte. Des phrases, des objets... Tout ce qui peut être discret et efficace. Akari, qui commençait à gravir les échelons menant à la sortie du sous-sol décida – sorti de nul part – de sortir une des phrase permettant justement de se reconnaître. Le regard du Chuunin se fixa sur le jeune garçon. Un silence glacial régna dans les méandres du Théâtre. Aussitôt, Aoi prit Akari par le col se situant au niveau de sa nuque et le tira en arrière. D'un geste habile, il lança un fil de chakra sur la grille métallique et tira dessus fermement pour refermer cette dernière. Il se retrouvait désormais seul, dans un endroit sombre et lugubre sans aucun témoin.

« Tu es fou. » Dit Aoi à son interlocuteur. « Suis-moi. »

Les deux protagonistes firent marche arrière. C'est une chose à laquelle le Macabre ne pensait pas. Mais il allait devoir prendre une décision cruciale et ce, afin de garder un parfait anonymat et faire en sorte qu'aucune parole ne puisse s'échapper d'entre ces murs. Ils arrivèrent très rapidement devant la fameuse porte du local. Aoi entra une clé dans la serrure, et d'un claquement ouvrit cette dernière.

« Que l'on soit clair, Akari. » Son index le désigna pour bien appuyer l'autorité du Chuunin. « Si notre entrevue fuite... » La pupille émeraude et les yeux très agressif se rapprocha du Genin. « Je te tue ! »

A l'idée de passer à l'action, la main du Macabre commençait à trembler d'excitation. Les deux Ninja rentrèrent dans le local du Marionnettiste. Ainsi, Akari pouvait apercevoir une panoplie d'ustensile tranchants sur un établi, des calculs très complexes sur un tableau et différents membres de pantin en bois qui était pendu au plafond. Quelques corps sans vie de pantin assit sur des chaises avoisinantes pouvaient donner l'impression à chacun d'être espionné.

« Tu es le seul à avoir eu la possibilité de rentrer dans ce local. » Précisait Aoi tandis qu'il désignait ce-dernier d'un revers de bras. « Tes yeux sont en train d'emmagasiner un paquet de secret. Autrement dit, si une parole maladroite sort de ta bouche tu seras contraint à devenir l'une d'entre elle. » Fit-il tout en montrant un pantin d'entraînement.

Maintenant que l'ensemble des dispositions étaient prises pour que le jeune garçon comprenne qu'il s'est mis dans une merde noire, et qu'aucun des deux ne puissent être écouté par une quelconque personne, Aoi claqua la porte derrière eux tandis qu'il alla vers un de ses bureaux, rangea quelques documents et s'assit en faisant signe à Akari.

« Que cherches-tu, à faire ce que tu fais ? »

La carrure pour ça. Les paroles de ce jeune garçon résonnent dans la tête du Chuunin qui se demande ce que ce-dernier voulait dire. Qu'entendait-il par « la carrure pour ça » ? Il n'y a pas un physique spécifique pour devenir une Ombre dans le Jashinisme. Chacun peut le devenir. Chacun peut augmenter son statut au sein de cette « religion ». En ce qui concerne le Chuunin, ce n'est qu'une excuse pour justifier certains de ses actes. Il n'est pas réellement intéressé pour prendre du gallon au sein de la secte. Si cela lui était proposé, il réfléchirait. Mais sa réponse penche actuellement dans la négation. Akari finit sa tirade sur le fait qu'il cherche des informations sur son frère. Son frère est-il mort ? Emprisonné ? A-t-il déserté Sakyuu pour aller dans un autre Village ? Le mystère était entier.

Assis à son bureau, Aoi écoute ce petit homme naïf. Il a tout de même fait preuve de beaucoup de négligence. La recherche de son frère le pousse à commettre des fautes. Là, ça s'est bien passé. Mais la prochaine fois ? Peut-être ne tombera-t-il pas sur une personne conciliante ? C'était – mine de rien – bien jouer de la part du jeune. Si Aoi avait décidé de l'enfermer, c'est qu'il connaissait la phrase. S'il connaissait la phrase, ça faisait de lui un Jashiniste. Il fut piégé sans même le vouloir. Il ferma son poing, et donna un coup sur son bureau.

« Tu ne te rends pas compte, Akari ! » Aoi mit sa tête dans la paume de ses mains tout en secouant celle-ci de droite à gauche. « C'est dangereux de s'afficher comme ça. Là, ça s'est bien passé. Mais la prochaine fois ? » Il se leva, et s'approcha de lui. La différence de taille est bien visible. « Je vais faire l'impasse sur cet écart – que l'on a tout deux fait, en quelque sorte. »

Aoi analyse Akari de haut en bas. Il cherche un moyen de se servir de lui intelligemment. Mais une chose bloque : la naïveté de ce-dernier. Il est si innocent. Et puis, à quoi pourrait-il bien servir ? Le Chuunin se pose une multitude de question... D'un côté, l'innocence et la naïveté sont des atouts qui peuvent s'avérer très utile. De l'autre, il semble tout de même inconscient... Toutefois, le Macabre le sait. Akari deviendra un grand dans ce monde. C'est une certitude. S'il fait les bons choix et qu'il prend les bonnes directions, alors il accomplira de grande chose.

« Akari, j'ai pris une décision. » Il prit un instant de réflexion supplémentaire. « Si tu le veux bien, je vais t'aider pour ton frère. »

Aoi retourne à son bureau et sort un bloc de papier. Un stylo présent dans une boîte prévue à cet effet et sorti de son logement par l'index et le pouce du marionnettiste qui commence à prendre quelques notes. Quelques coups de crayons plus tard, il semble prêt à écouter Akari.

« Dis moi tout ce que tu sais sur ton frère. Ses notes me permettront de prendre du recul, et d'avoir un moyen de réflexion plus grand. » Il hausse les épaules. « C'est ainsi que je fonctionne. »

Puis il attend la réponse d'Akari, prêt à gratter le papier.

Le Carbonisme. Une secte dont le Chuunin éprouve un certain respect en plus du Jashinisme. Ce sont deux religions bien distincte mais ayant pourtant quelques similitudes qui fait qu'Aoi n'arrive pas à les détester. Le marionnettiste écoute attentivement Akari. Le bruit de son crayon frottant sur le papier épais brouille le silence qui se pose à chaque fin de phrase. Le Macabre écrit tout ce dont il aurait besoin à l'avenir pour éventuellement retrouver la trace de son frère dont l'histoire est très intéressante. Il comprend pourquoi ce jeune garçon souhaite retrouver son frère. Beaucoup de questions restent en suspend et l'ignorance est un fléau terrible dans ce bas monde.

Une fois l'histoire fini d'être conté, Aoi tapote sa prise de note avec son crayon. Les yeux se lèvent au plafond, il réfléchit. En posant l'ustensile sur son papier, il décide de s'adosser entièrement sur son siège tout en posant les questions qui fusent dans sa tête sans aucune cohérence et dans un ordre aléatoire.

« Et ta mère dans cette histoire ? Où était-elle ? » Il est vrai que cette question est cruciale. Une famille est composé d'un père et d'une mère, à minima. « Ce rire... D'où provenait-il ? Ce rire enfantin. Était-ce ton frère ? Où penses-tu qu'il était accompagné d'une autre personne ? »

Aoi aussi se pose beaucoup de questions. Sa mère ? Le rire enfantin ? Le regard sévère ? Cette histoire est très intéressante au point que le Chuunin est vraiment intrigué par tout ce qui a pu se dire à ce moment présent, ce local. Mais il faut aussi que le marionnettiste se mette au travail en commençant son travail d'investigation.

« Où étais-tu à cette époque ? A Sakyuu ? Tu habitais dans quel coin ? Il me faut une base de travail plus tangible que celle que j'ai actuellement. » Dit-il tout frottant son menton. « Ton frère était-il un militaire ? Es-tu sûr qu'il est encore en vie ? As-tu une idée de où il a bien pu aller ? Même si ce n'est qu'une supposition. Tu as forcément une idée des différents endroits où il a bien pu se cacher. »

Lorsque l'on connaît vraiment bien une personne, on sait où celle-ci est susceptible d'aller en cas de problème. Dans ce cas précis, Akari doit forcément avoir une idée de où son frère avait bien pu se planquer. Bien entendu, depuis le temps, il avait sûrement mis les voiles. Mais on laisse constamment des traces derrière soi – aussi petite soit-elle.

« Akari. Une fois que tu auras répondu à toutes mes questions, il me faudra laisser travailler. » Fit-il tout en ouvrant plusieurs tiroirs dans le but de trouver des ustensiles qui lui seront utiles. « Nous allons retrouver ton frère. »

Alors qu'il termina sa phrase, Aoi s'arrêta un instant. Il fronça les sourcils, et son regard se posa sur celui de son interlocuteur. Il le dévisage de haut en bas et se pose une question très pertinente. Cette histoire n'étant pas très glorieuse, son frère ayant réalisé des actes épouvantables...

« Dis moi une chose jeune homme... » Aoi se lève, et se dirige devant lui, bien droit. Il baisse les yeux pour regarder le garçon aux mèches blanches. « Que comptes-tu faire, une fois que tu l'auras retrouvé ? »

De toute évidence, ce jeune garçon est dans un flou total concernant cette fameuse soirée. Il ne sait que la finalité de l'acte sans réellement en connaître les tenants et aboutissants. Quel fut l'objet de cet acte ? Quel a été le mobile dont le frère disposait pour réaliser l'irréparable ? C'est une question sur laquelle il faut plancher – car une fois face à l'individu, les deux confrères ne pourront pas simplement lui trancher la gorge... Une réponse devait être apporté pour espérer que la paix ne vienne illuminer les jours d'Akari.

Aoi réfléchit un instant. Il est clair qu'il y a beaucoup d'interrogation. Il est clair qu'actuellement, aucun des deux ne sauraient par où commencer. Il est essentiel qu'Akari soit loyal et dispose d'une totale coopération s'il souhaite retrouver son frère – si toutefois ce dernier est encore en vie. Après tout, on est sûr de rien. Le Chuunin s'attrape le menton et fit mine de réfléchir. Il est compliqué de lancer une partie d'investigation lorsqu'il y a aucun indice précis sur lequel se reposer. Aussi, il met en garde Akari sur l'attitude à tenir dès maintenant.

« Mon garçon... Si tu espères un jour revoir ton frère, il va falloir m'être loyal. Aussi, il te faudra me dire tout ce que tu sauras une fois que tu en auras pris connaissance. » Dit-il tandis qu'il se dirige tout deux vers l'échelle menant à la sortie du sous-sol. « Si tu me caches ne serait-ce qu'une information – aussi insignifiante puisse t-elle te paraître – nous pourrons être confrontés à une impasse. »

Le jeune garçon attrapa l'échelon, suivit d'Aoi. Les deux se retrouvèrent rapidement à la surface, sous les gradins de la scène du théâtre. Désormais, chacun d'eux allaient prendre une direction différente jusqu'à la prochaine rencontre. Celle-ci aura lieu prochainement : aucun d'eux ne peuvent prédire quand aura lieu le prochaine date... Mais ils allaient se revoir : c'était une certitude.

Quittant les gradins, et gravissant chacun les marches, Aoi jette un coup d’œil au jeune homme. Un signe de main en guise d'au revoir précède l'ouverture d'une grande porte qui mène, cette fois-ci dans le couloir sombre qu'il avait emprunté auparavant. Par ailleurs, les fenêtres ne laissaient pénétrer aucune lumière : de toute évidence, le jour ne s'était pas encore levé, et un nuage cachait la luminosité lunaire...

Aoi poussa tout de même un soupire... Il en a conscience. Il le sait. Intérieurement, il sait exactement ce qu'il se passe. Pourtant, ce jeune Akari su pousser la curiosité, et l'amabilité du Chuunin qui, tout en se tapant le front de sa paume, ne put s'empêcher d'injurié.

« Dans quel merde je viens de me mettre... »

Sa main se posa sur une double porte qu'il poussa. Il était dehors. Il croisa un chat qui lui lança un regard avant de lécher à nouveau l'intérieur d'une boite de thon vide et probablement ayant tourné au vue de la lourdeur de la nuit...