First People

Winter Soldier

La peau de marbre craquelait sous l’ardeur agressive de la Province des Sables Chauds alors que les reflets de son agresseur se reflétait sur ses cheveux d’argent, tentant impunément de détruire le mysticisme du Moine du Clair-Obscur. La statue vénérée par les adeptes de la Lune était redevenu homme, couvert de sueurs et de rougeur malgré les ombres jetés par les vêtements amples dégottés à Sakyou no Sato. Pourtant, malgré l’inconfort persistant de sa disposition, Fumeiryu Hikari offrait son plus beau sourire. Et peut-être le plus vrai.





Le Moine laissa une nouvelle fois courir un faible ricanement à l’approche innocente de de l’historien. Kyugi Masara était un être innocent et sans malice, aimant des autres et des cultures, et incapable de percevoir les dangers du monde. Depuis le début de leur expédition, le Moine-Guerrier se plaisait à le sortir des situations compromettantes dans lesquelles il parvenait à se mettre où n’importe quel militaire ne s’approcherait pas du tout.

Le voyage avait donc été d’autant plus intéressant pour le Chuunin, lui qui aimait s’abreuver des rencontres et interractions humaines pour mieux les comprendre ou simplement s’en amuser. Dans la première auberge où ils s’étaient arrêtés pour la nuit, Hikari avait ainsi dû intervenir pour calmer les ardeurs de Sakyou-jin, et de Kyugi-san, alors que ce dernier les questionnait abondamment sur leur culture. Ces derniers avaient interprétés cet intérêt d’un mauvais œil, suspicieux certes de cette curiosité envers leur village mais d’autant plus insulté d’être perçu comme des êtres de foire. Heureusement, aucun problème entre voyageurs n'était si grave qu’un verre d’alcool de prune de Toge ne pouvait régler.

Le Chuunin avait cependant dû adapter son caractère désinvolte et libertin aux efforts requis pour garder son protégé en vie. Visiblement, cet homme dans la fleur de l'âge avait un mauvais instinct de préservation. Ce qui avait pour charme de divertir pleinement Hikari.





L’historien s’était prononcé d’une moue enfantine, croisant les bras à la manière d’un enfant qui suffit à induire chez Hikari un petit rire cristallin. Dans le Village des Dunes, l’homme bedonnant avait eu toute la misère du monde de calmer son excitation. Sans autre mesure, il s’était ainsi enquérit de l’histoire de la tribu de nomade de la Réserve Akamine aux premiers venus, s’offusquant presque de l’ignorance de certains.

L’incident le plus préoccupant demeurait toutefois leur interraction avec un Sakyuu-jin. Afin d’aider son protégé, Hikari avait usé de ses charmes moniales pour obtenir quelques informations d’un shinobi venu se reposer au Temple du village. Informateur privilégié ou inculte plein de préjugés, le shinobi avait décrit au duo un peuple de sauvage mangeur de chair et buveur de sang. Une tribu sauvage vivant dans quelques grottes à la manière d’animaux. Il avait porté l’audace jusqu’à insinuer que Sakyuu no Sato devrait simplement mettre le feu à leurs cavernes pour s’en débarasser.

Homme de culture et citoyen du monde, Masara s’en était indigné immédiatement. À chaque commentaire, il avait laissé sortir un grognement offusqué ou emporté, jusqu’à s’obstiner avec le shinobi en question sur son ignorance. L'homme bedonnant était même allé jusqu'à sortir le Rouleau signé du sceau de Akamine Otohime, légendaire kunoichi ayant permis de préserver au moins un temps soit peu le mode de culture des Nomades.

Le shinobi en question avait négligé ces emportements sans même regardé le permis octroyé à ce l'historien, ce qui choqua d'autant plus ce dernier. Le Sakyuu-jin reconnaissait sans difficulté en cet interlocuteur emporté un civil négligeable vis-à-vis d'Hikari qui, s'il se contentait de sourire bêtement, conservait la stature d'un renard hypocrite. Une attitude plus respectable pour tout shinobi qui se respectait et une indication qu'il était le véritable chef du duo.

L'interaction avait toutefois pris une autre tournure lorsque ledit civil sans intérêt traite de stupide le shinobi en question. Le regard du shinobi en direction de Masara était sans équivoque, il était devenu une proie. Heureusement, avant qu’il ne puisse sortir le shuriken dont le bout de son doigt touchait déjà le métal, une barrière d’un rose opalescent se forma entre le duo et le shinobi.

Spoiler:

Derrière la bénédiction du Dieu de la Lune, les deux acolytes s’étaient enfouis à toute allure, prenant soin de changer de quartier pour éviter que le shinobi ne tente de mener à bien ses sombres desseins. Sous le couvert de son souffle pesant, l’historien avait remercié le Moine au sourire impassible, celui-ci peu chamboulé par cette mésaventure voire même diverti par ces réactions émotives dont il avait tant de peine à imiter.

Le dénouement de la situation était toutefois que depuis, le commanditaire se rangeait systématiquement derrière l’avis de son protecteur au teint d’albâtre.





Le Moine approuva d’un simple son amusé, content de voir que les lectures et questions incessantes de son commanditaire avaient su lui porter fruit. Il aimait voir cette passion dans le regard de ce scientifique, cette flamme intéressée qui le distinguait de ces indésirables vivant au jour le jour sans autre ambition.

Dès le lendemain, avant le levé du soleil, les deux Toge-jin engagèrent les derniers milles en direction de la Vallée Abiti, franchissant une dernière fois les dunes de sable aride du pays en direction de leur destination. Le calcul savant de l’historien au service du plan du Moine désoeuvré fit son œuvre, les amenant à l’entrée de la Vallée alors que le soleil se levait à leur arrière, laissant apparaître à la vue des premières tentes une apparition céleste.

Les Nomades accueillirent ainsi les deux visiteurs dans un mélange de méfiance et de déférence, nommant dans un langage primitif des mots que l’historien traduit approximativement comme “envoyé” et “soleil”. Le sourire ingénu et énigmatique du moine semblait également, comme à l’accoutumée, apaiser les cœurs jusqu’à temps qu’ils remarquent la lueur éteinte de son regard face à leur accueil. Le Moine se laissait ainsi conduire D’une tente à l’autre, observé sous toutes les coutures, et acceptait d’un sourire toujours hypocrite les boissons et autres cadeaux de ses hôtes.

Du coin de l’œil, Hikari continuait tout de même de surveiller l’historien, s’assurant que cette fois-ci aucune autre bévue ne soit commise. Pour l’instant, la maladresse du scientifique ne paraissait pas, mais il voyait sans mal les difficultés de communication entre les principaux intéressés. Après tout, le Moine du Clair-Obscur s’amusait-il dans son quotidien à observer et s’amuser des interactions humaines sous toutes ces formes.

Et dans ce cas, les bases même des communications semblaient viciées. Alors que l’historien se perdait dans quelques demandes demeurant sans réponse, il se faisait trainer lui également d’une tene à l’autre et offrir quelques objets avec ou sans valeur, au grand désarroi de l’intéressé qui ne voulait qu’avoir une conversation avec ses hôtes. En contrepartie, ces derniers semblaient de plus en plus s’énerver envers leurs invités à chaque cadeau qu’ils leur faisaient. Une réaction qui suffit à éveiller l’intérêt d’Hikari.



L’intéressé dévisagea un moment le soldat, avant de résigner d’un soupir et de fouiller ses bagages sous les yeux émerveillés des nomades. Dubitatif, l’historien tendit avec appréhension le foulard au premier venu qui s’en saisit dans un cri de joie en agitant le foulard devant ses comparses qui, sans être jaloux, se réjouissaient visiblement de ce dénouement.

De même augure, le Moine défit son bagage pour en sortir un châle de soie argentée qu’il présenta à la jeune femme qui lui avait donné un objet décoratif de forme humanoïde faite de brindille. La jeune femme s’esclaffa de bonheur, s’entourant du châle avec une joie emportée. Visiblement, le moine avait découvert quelque chose.



Sur ces paroles, le Moine matérialisa de quelques mudras une plateforme d’un rose pâle devant un jeune enfant se dirigeant au loin pour leur apporter quelques plats visiblement faits maison. Intrigué, l’enfant resta figé un instant. Hikari s’approcha alors et pris lui-même les plats tenus à bout de bras pour les déposer sur le plateau de chakra et d’un léger mouvement de la main, il laissa circuler la plateforme en direction des nombreux nomades attroupés autour d’eux, les laissant se servir dans une exclamation ravie, s’adousissant à vue d’œil face aux questions incessantes de l’historien.

Spoiler:

Jamais encore le Moine sans foi n’avait-il été confronté à une telle culture et il se ravisait que cette mission l’ait ainsi amené dans les coins du monde, non pas pour quelques récompenses, mais pour lui permettre d’observer et de vivre avec un peuple nomade. Invité par le chef de la tribu, ils avaient été installés dans une tente non loin de celle du chef, ce dernier indiquant vaguement à l’historien qu’ils seraient dans les parages pour 2 nuits encore, suite à quoi ils plieraient bagage.

À la demande de son commanditaire, Hikari s’amusa donc au sein de cette tribu en leur rendant quelques services, invoquant pour la plupart du temps des plateformes absous des règles de la gravité sous leur étonnement et leur admiration pour accomplir quelques besognes physique. Il n’était pas rare de voir quelques enfants sur une plateforme rosée, riant à gorge déployée, alors que leur mère s’entretenait avec l’historien gardant toujours un œil sur la réaction des Nomades aux prouesses du shinobi.

Plus les jours avançaient, plus les tâches demandées au Moine visaient à replier bagage, annonçant à son commanditaire la fin de son exploration imminente. Hikari se plaisait à ainsi fournir un coup de main pour rouler les tentes et étonner ses admirateurs par la force de son corps si frêle, sculpté pour le combat malgré les tenues amples qu’il portait.

À chaque fois qu’une plateforme rosée transportait l’une des tentes de peau épaisse roulée sur un chariot, un éclat d’applaudissement résonnait dans la Vallée sous la moue déçue de Kyugu Masara bien aux faits que la mission pendrait bientôt fin, mais suffisamment perspicace pour savoir que leur invitation tirait également à sa fin.

Au moment du départ, l’historien remercia entre deux sanglots le Moine Guerrier de sa présence, sachant pertinemment que sans sa besogne, il serait resté sans aucune information sur le Peuple qui avait hanté ses rêves des années durant. Le Moine du Clair-Obscur formula en réponse une banalité polie, sans s’en soucier, désintéressé de ce Peuple qui lui avait livré ses secrets et ainsi dilapidé tout intérêt.

Résumé: