Kaigara était le village que Junko préférait pour faire ses emplettes. Elle partait tôt en compagnie de son époux, une petite charrette pleine de ce qu’ils avaient fabriqué ensemble. Ils allaient les échanger au village contre de la nourriture ou même quelques autres nécessités qui leur manquait sur la montagne. Le voyage se passait tout le temps dans un agréable silence, où tous les deux ne faisaient qu’écouter le son de la nature. Non pas parce qu’ils étaient aux aguets, mais bien parce qu’ils aimaient la mélodies des forêts montagneuse, le chant des oiseaux matinaux qui se faisait la cours. Le printemps était vraiment une saison que Junko et Akimitsu préféraient. C’était si beau, qu’ils en oubliait presque à quel point le monde était dégoûtant et que l’homme était une raclûre sans mot, sans gêne et sans classe.

Et bientôt… Kaigara se dessina devant eux, l’endroit paisible, le son de la mer et son odeur salée qui envahissaient les sens. Un sourire, petit, à peine perceptible, apparu au visage de la femme. Elle aimait Kaigara, bien plus qu’elle ne l’admettrait si on lui posait la question.

Junko descendit de la petite charette et étira son corps bien trop fin et bien trop long, son regard tourna vers Akimitsu, un homme massif à la barbe fournie et aux cheveux mi-longs. Il commençait déjà à décharger certains outils qu’il avait forgé dans la semaine.

Il lui indiqua d’un geste de la main d’aller faire ses courses, qu’il s’occuperait de tout cela. C’était un peu leur routine, mais à chaque fois, elle le consultait du regard avant de partir, s’assurant que tout était bel et bien parfait.

D’un pas lent, elle se rendit aux petits échoppes de poissons et légumes frais. Le repas du soir serait un réel festin … Alors qu’elle termina la transaction, la faucheuse se retourna vers l’étal qu’elle préférait, celui des plantes médicinal. Elle était même amie avec la propriétaire - après tout, elle vivait au flanc du mont Orochi depuis si longtemps. Leurs racines étaient bien installées.

Rapidement, elle sélectionna celles de meilleures qualités. Mais il y avait quelques chose de différent cette journée-là quelque chose de plus … exotique. Une lueur passa dans son regard, mais disparue aussitôt alors qu’elle alla pour se saisir de cette perle rare.