Pourquoi fallait-il qu’il naisse ? Si parfaitement innocent, si parfaitement pur. Le monde ne l’avait pas encore atteint, ne l’avait pas encore corrompu. Du bout du doigt, elle caressa la joue dodue du poupon dans ses bras. Elle savait qu’elle ne pouvait pas attendreplus longtemps. Le bonheur avait tendance à se tenir dans le chemin des idéaux.

Elle ne pouvait laisser son bonheur ruiner son fils.



Lui susurra-t-elle le serrant doucement contre elle. Son coeur saignait. Ce n’est jamais facile d’enlever une vie, pourtant c’est le libérer de cette enfer qu’est le monde. Jashin, alors qu’il marchait parmi les hommes l’a vue. Ce monde est pourrie jusqu’à l’os. Entièrement, totalement pourri et elle ne peu laisser à son enfant la malédiction de marcher dans un monde aussi dégoûtant.



Elle se leva, trainant les pied dans le jardin une fois de plus.



Ses iris se tournèrent vers le ciel un instant, observant les étoiles.



Jashin allait l’acceuillir au royaume des morts, comme il avait vu Akimitsu le rejoindre. Un tendre baiser sur son front et elle l’entraina près de la falaise, poussant la porte du jardin. Elle descendit le long de l’étroit chemin menant à un plateau un peu plus bas. Kunai en main, elle dessina le symbole de Jashin sur son avant bras et trempa ses doigts dans le sang. Puis, elle dessina sur le front de l’enfant le symbôle de son dieu.



Jashin n’était pas le dieu de la mort, mais c’était là qu’il s’était réfugié après avoir vu à quel point le monde des hommes doit être détruit pour renaître de ses cendres. Alors, le vertueux ne mérite qu’une seule chose : le rejoindre.

Et il n’y a qu’une seule façon de s’y rendre.

Junko lui ouvrirait donc le chemin, elle le guiderait dans les bras de son dieu. Même si ça lui brisait le coeur.

Car la mort c’est la miséricorde, la plus belle forme d’amour qui existe.

Une dernière caresse tendre contre la joue de son fils et…

Et lui prit sa vie, lui ouvrant le chemin vers le royaume où Jashin et Akimitsu l’attendaient.