La souffrance. La mort. Le chaos.

Autant d’idée qui traverse ton esprit. Tu ne savais pas ce qui t’empêchais de retourner à la civilisation, seulement, tu t’empêchais toi-même d’y retourner. Par peur de blesser ceux qui comptent pour toi ? Par peur de te blesser toi-même ? De mourir ? Pour la dernière hypothèse, en aucun cas. Tu faisais partie de ces rares gens qui n’avaient aucune peur concernant leur avenir personnel. Cependant, celui des gens qui appréciait, c’était autre chose. C’est pour cela que tu t’étais isolée du monde depuis un moment maintenant. Quelques bons mois passés seul, reclu de la société. Tu n’avais même plus mis les pieds à Kaigara. La dernière fois que tu y étais, c’était pour finir la construction de la cabane à pigeon pour que le village puisse se développer beaucoup plus facilement. En effet, depuis cette amélioration, beaucoup plus de personne y font halte, ce qui améliore grandement le commerce.


« ROAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA »

Cris-tu une fois sortit de ta réflexion profonde. Tu t’étais imposé, depuis un moment maintenant, des séances de profonde méditation. Ton senseï le faisait souvent. Pour toi, c’était une chose qui ne servait jamais à rien. Rester assis sans rien faire, sans rien penser, juste pour améliorer son esprit, tu trouvais ça bizarre. Et puis, il y a quelque temps, tu avais ressenti le besoin de le faire. Maintenant, tu le faisais souvent. Était-ce la une preuve de ton état mental défaillant de ce moment ? Sûrement. Il était vrai qu’en ce moment, tu ne voyais rien de rose dans la vie. Tu ne voyais rien pour être honnête. Desfois, tu pensais à la mort même. Tu avais peur, à chaque action, de faire quelque chose qui puisse mettre en danger tes camarades. La preuve, tu avais complétement laisser seul, abandonné ton ami indépendant. Tu n’avais d’ailleurs pas de ses nouvelles, rien. Tu t’en voulais d’être devenu cette version de toi qui ne valait rien, pas un sou. Tu t’en voulais d’avoir laissé ces pensées reprendre le contrôle de ta vie comme avant. Et surtout, tu t’en voulais de ne pas avoir la force mental et physique nécessaire pour atteindre tes objectifs. Au final, tu avais une piètre opinion de toi-même.

Et puis pour être honnête, tu n’étais pas de ceux qui avaient beaucoup d’amis. Tu en avais même très peu. Tu réfléchissais à tout ceci, jusqu’à te demander même si ton envie de liberté, ne t’avais pas empêché au final de vivre une vie décente ? A force de faire tout le temps l’inverse de ce que le système prévoit, à force de faire tout le temps l’inverse de ce qu’Onogoro et ses puissants souhaite, tu avais fini seul à pourrir dans ta propre merde. Oublié par les uns, recherché par les autres, mort pour certains, mais légende pour personne. Pas encore du moins.

« ANNNNNNNNNNNNNNNAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAXXXXXXXXXXXX » Criais-tu avant de reprendre la parole une fois le silence revenu. « Même lui m’a oublié ».

Dis-tu avant de te relever de la position dans laquelle tu étais depuis maintenant plusieurs heures. Tes articulations craquaient une par une. Ta main alla prendre ton sac ainsi que ton haut de kimono blanc et tu repris ta route dans une direction encore inconnue. Tu errais depuis plusieurs mois, sans but, sans objectif et surtout sans envie de vivre.

Ryuuza n’était plus qu’une coquille vide.