Takeo était content de la vie qu'il menait, très content même. Certes sa formation avait été assez longue et rébarbative à plus d'un titre, il devait bien l'avouer, mais aujourd'hui il était de retour au sein de sa famille. Si au départ il avait craint que son choix de carrière ne l'éloigne des siens, ses deux sœurs lui montrèrent rapidement que ses doutes étaient totalement infondés. Chacun grandissait, chacun évoluait à sa manière et, pourtant, la famille était et serait toujours au centre des préoccupations de tous les Ogatas. C'était ainsi, ils ne pouvaient concevoir de ne pas être ensemble, pour le travail et pour le reste.
Si Takeo avait besoin d’allouer un certain temps à ses devoirs, ses patrouilles et ses entraînements, sa mère fut rassuré de le voir toujours prendre le temps, les soirs où ils étaient là, de passer un moment ensemble. Dans le salon, elle essayait des tenues et il lui donnait son envie, ou bien elle poussait la chansonnette tandis que lui l'accompagnait au luth. Des moments simples mais emplis d'une infinie tendresse qu'il n'échangerait pour rien au monde.

Mais Takeo savait, depuis l'enterrement de son oncle quelques semaines plus tôt, que tout ne pouvait pas être tout rose, tout le temps. Il avait besoin d'agir, d'aller de l'avant et, quand il eut vent qu'une équipe de ninjas recrutaient un dernier membre, il se posa un instant. Que pourrait-il bien apporter à cette équipe, lui qui était fraîchement sorti de l'école, et qui n'avait aucune expérience du terrain ? Il doutait et, tout transparent qu'il était, ce doute fut rapidement noté par son aîné, Tadashi, qui se posa à ses côtés, pour essayer de le rassurer. Cela avait-il fonctionné ?



La réponse était évidente alors que, d'un pas déterminé, Takeo se dirigeait vers le quartier militaire, sa chevelure verte ébouriffée par le vent, un sac à dos jeté par dessus son épaule, ce dernier contenant quelques précieuses affaires. En arrivant, une expression d'excitation et d'impatience figée sur son visage, Takeo fut dirigé vers un couloir où une poignée d'autres âmes attendaient sagement leur tour. S'asseyant à côté du plus proche, l'artuste engagea directement la conversation d'un :



Ignorant les regards qui lui étaient lancés, la moue du jeune homme se fit plus déçue quand son voisin de chaise décida de changer de plus, une expression mauvaise ou bien constipée sur le visage. L'artiste n'arrivait pas vraiment à faire la différence, à dire vrai.



N'ayant aucune intention de rester à fixer le plafond pendant plusieurs minutes, Takeo cala son sac à dos entre ses jambes, l'ouvrant pour en sortir un carnet à dessiner, ainsi qu'un petit pinceau et un peu d'encre « préparée » par ses soins. Eh bien quoi ? Il n'allait tout de même pas ramener son luth pour un entretien, et il n'avait pas pensé à prendre de livre, alors il devrait faire avec les moyens du bord.
Ouvrant son carnet, il mordilla le bout du pinceau en s'enfonçant dans son siège, réfléchissant à ce qu'il pourrait bien dessiner, hésitant entre une histoire, plusieurs scènes sur plusieurs pages, ou simplement quelques créatures. Se décidant pour la seconde option, il se pencha  à nouveau sur son carnet, pinceau délicatement coincé entre ses doigts.



Et ainsi commençait la danse créatrice. Il donnait un nom et une hstoire à chacune de ses créations, les imaginant prendre vie dans sa tête pour être bien plus que de simples créations de papier et d'encre. Il commença par dessiner quelques chevaux galopant sur de vertes prairies mais décida, ensuite, d'aller vers plus de liberté. Son encre prit alors les traits d'un petit oiseau, bientôt rejoint par trois de ses congénères qui, à eux seuls, prirent une page au complet. Mais ce n'était là que le première partie de l'exercice, et sans doute la plus aisée pour le Ogata.
Posant le carnet à plat sur ses cuisses, il se concentra et, joignant ses mains en un mudras, il se concentra et, l'instant d'après, l'eau sombre commença à se mouvoir, le dessin prenant vie et, en un rien de temps, les quatre oiseaux d'encre prirent leur envol, quittant le confort de cette page de papier à la recherche de nouveaux terrains à explorer.
Un sourire ravi illuminant son visage, fier de voir sa création prendre vie, Takeo leva ses yeux perçants pour suivre les oiseaux...avant de réaliser que le couloir était assez silencieux, mais surtout désespérément vide. Avait-il à ce point-là été absorbé par ses créations, qu'il en avait perdu la notion du temps ?

Le crépuscule enveloppait peu à peu les rues tortueuses de Sakyuu d'une teinte orangée, signalant la fin d'une après-midi chargée pour le nouveau Jonin. Il avait passé la journée à faire passer des entretiens à des jeunes de l'armée souhaitant rejoindre l'équipe de sauvetage qu'il avait monté avec Kiseki et Kazuhiko. Ces derniers préféraient se trémousser sous le soleil ou soulever de la fonte plutôt que de lui donner un coup de pouce pour cette tache.

Chaque candidat avait apporté sa propre expertise, mais aucun n'avait vraiment saisi l'essence même de ce que Shiro cherchait. Il ne cherchait pas simplement un ninja doué techniquement, mais quelqu'un capable d'embrasser des valeurs qu'il trouvait essentielles pour que l'équipe tourne correctement.

Parmi les postulants qui s'étaient quelque peu démarqués, il y avait Hitomi qui avait une habileté remarquable dans le maniement des armes, mais sa propension à l'impulsivité risquait de faire des étincelles sur le terrain. Puis, il y avait aussi Yuto, un véritable tacticien, mais son incapacité à communiquer efficacement avec les autres membres de l'équipe pouvait générer des frictions. Chaque entretien avait dévoilé des compétences spécifiques, mais également révélé des lacunes potentielles.

Au final, Shiro avait fait chou blanc ! Personne n'avait fait l'affaire. Il commençait à se demander s'il allait finir par trouver quelqu'un, peut-être que les Sakyuujin étaient plus intéressé pour se taper dessus que pour sauver des gens. Shiro se colla un cahier sur le visage et bascula sa tête en arrière avant de ruiner.

Le jonin décida de passer dans la salle d'attente pour vérifier que tout le monde était bel et bien passé et qu'il ne rate pas de retardataire. Il se retrouva rapidement dans la salle d'attente où les postulants s'étaient préparés avant leurs entretiens. Là, parmi les chaises inoccupées et le silence pesant, il remarqua un jeune homme complétement absorbé par un carnet à dessin. Les traits de son visage semblaient rayonner d'une tranquillité singulière, totalement immergée dans un monde créatif et apaisant.

Intrigué, par ce contraste dans ce lieu qui devait être agité quelques minutes plus tôt, Shiro se rapprocha du jeune artiste qui anima son dessin pour le faire voler devant lui. Il l'observa quelques instants, perdant à son tour la notion du temps. Combien de secondes ou minutes, c'était écoulé depuis qu'il avait mis un pied dans la pièce ?

Il fut tiré de son admiration au même instant que le jeune dessinateur se rendit compte être seul. Shiro sourit alors et murmura pour lui-même encore sous la magie de la technique du garçon.



Il s'éclaircit un peu la voix avant de reprendre.



Shiro attrapa une chaise vide et s'assit dessus en la positionnant à l'envers, posant son menton sur le dossier. Le jeune artiste, plongé dans ses dessins, venait de susciter l'intérêt du jonin qui espérait être tombé sur la perle rare, l'élément qui s'imbriquerait parfaitement dans son équipe.



On ne peut jamais cerner une personne avec juste quelques mots, mais Shiro avait vu des traits de caractères qu'il appréciait particulièrement dans les gestes et dans la façon de faire du jeune garçon plein de promesses.

Cet entretien était sa chance de mettre en pratique ce pour quoi il s'était entraîné, ce pourquoi on le disait si doué. Il était conscient de ses lacunes et de son inexpérience, mais il fallait bien commencer quelque part, non ? Chaque ouvrage avait son début, chaque chanson avait sa première note et, aujourd'hui, ce moment marquerait le début de la nouvelle histoire de l'artiste. Takeo était assidu...quand il arrivait à se concentrer sur le sujet en cours, en tout cas, ce qui était assez rare sauf quand il s'agissait de la musique ou, comme ici, du dessin. Il perdait alors toute notion de temps et d'espace, si bien qu'il lui fallut l'intervention de son propre dessin, et d'une voix extérieure, pour réaliser qu'il avait complètement raté son tour.
Levant sa tête, il observa l'homme à côté de lui pendant un instant, avant de réaliser qu'il était celui avec qui il était s'entretenir. Avec un temps de latence de plusieurs secondes, Takeo réalisa qu'il venait peut-être de rater sa chance, son unique chance de faire quelque chose d'important. Frappé par la terreur, il se redressa brusquement, en faisant tomber son carnet au passage, avant de se pencher en avant, en signes de plates excuses.




Fort heureusement l'homme semblait plus compréhension que ce à quoi le jeune artiste s'était attendu. Surpris par l'ouverture de ce dialogue, Takeo ramassa ses affaires et les rangea dans son sac, avant de se rasseoir et d'écouter l'homme parler de l'équipe dont il avait la charge. Une équipe spécialisée dans le sauvetage, donc ? Que pouvait-il espérer de mieux que cela ? Souriant face à ce qu'il entendait et ce que cela impliquait, Takeo déglutit bruyamment lorsque ce fut à son tour de prendre la parole. Se donner en spectacle il savait faire, mais se vendre ? Mettre ses atouts en avant ? Sa mère était bien plus douée que lui, sur cela.



Prenant une pause, réfléchissant à ce qu'il pouvait bien expliquer ou présenter, le Ogata posa son regard sur son sac, là où était son carnet à dessin, avant de remonter son regard perçant vers son interlocuteur et expliquer, sur un ton enjoué et fier :



Il aurait pu se satisfaire de cette existence, de cette destinée, mais sa maîtrise du chakra avait fini par changer la donne. Ils savaient tous ce qu'était le sens du devoir et des responsabilités. Ils savaient que Takeo n'aurait pas pu se regarder dans le miroir, à nouveau, s'il avait ignoré ce talent, ces capacités au profit d'une vie plus simple, plus pure. Il avait un devoir envers ce monde qui l'avait vu naître, et envers cet oncle qui ne le verrait pas grandir.



Son regard à présent perdu dans ses pensées, repensant à l'enterrement et ce qui avait suivi, le Ogata laissa le silence s'installer un instant. Il aurait aimé être plus fort, plus vieux, plus puissant, mais il devait accepter cette perte pour ce qu'elle était. Retenant un soupir de tristesse, le jeune artiste reprit en précisant pourquoi il arpentait cette voie, pourquoi il était ici aujourd'hui.



Attendant une réponse, un avis extérieur sur le sujet, Takeo réalisa que, une fois encore, il était en train de monopoliser la discussion comme souvent. Depuis tout jeune on l'avait poussé à s'exprimer et vocaliser ses émotions, si bien qu'il n'avait que très peu de filtre en la matière. Confus, il frotta l'arrière de sa tête, avant de conclure d'un :

Le regard de Shiro ne quittait pas Takeo pendant qu'il s'exprimait. Chaque mot semblait résonner avec une intensité particulière, dépeignant l'artiste dans toute sa profondeur. Le jonin écoutait attentivement, captivé par la façon dont le jeune homme présentait ses motivations et son héritage artistique. Shiro sourit et déclara avec un ton empreint d'une légère admiration.



Il prit une pause, savourant la richesse des paroles de Takeo avant de répondre. Il savait bien ce que c'était qu'être un artiste, lui-même jouait de la musique ou dessinait, mais il préféra éviter de le mentionner, après tout, il était là pour cerner son interlocuteur, pas pour le gaver avec ses anecdotes.



Shiro croisa les bras, fixant Takeo avec un mélange de sérieux et d'intérêt grandissant.



Le jonin marqua une pause, réfléchissant à la profondeur des mots de Takeo.



Un léger sourire se dessina sur le visage de Shiro.



Il se pencha légèrement en avant, ses yeux brillants d'anticipation.



Shiro marqua une pause, laissant ses paroles résonner dans l'air, attendant la réaction de Takeo, conscient que cette rencontre pourrait bien être le début d'une nouvelle histoire pour eux deux.

Toute sa vie Takeo avait aspiré à être un artiste. Il vivait et respirait pour cette voie, ce métier, cette vocation et n'avait jamais aspiré à autre chose...jusqu'à ce qu'un choix lui soit présenté. Le problème n'était pas de savoir si cela allait lui plaire, mais plutôt de savoir s'il allait être suffisamment doué dans le domaine pour être d'une quelconque utilité. Car, après tout, Sakyuu n'avait pas besoin d'un ninja incompétent alors, s'il était trop peu doué, peut-être vaudrait-il mieux retourner à sa vie d'artiste ? C'était là le dilemme qui trottait dans sa tête, depuis l'annonce du recrutement.
La volonté était une chose mais cela ne faisait pas tout. Takeo avait vu bon nombre de musiciens venir et s'en aller, au bunraku, parce que, selon les propos de son père, il existait parfois un gouffre entre une personne volontaire et une personne talentueuse mais, malheureusement, les efforts seuls ne parvenaient pas toujours à combler ce gouffre. C'était la nature injuste de la vie...enfin c'était ce que le chef de famille avait essayé d'expliquer à son cadet, en tout cas.

Certes Takeo était excité et stressé à la fois, mais il devait aussi accepter de remettre ce jugement sur sa propre capacité à quelqu'un d'autre. Il pouvait parler et s'exprimer pour se présenter mais, à la fin de la journée, seul l'homme devant lui déciderait de l'homme ou la femme qui viendrait rejoindre les rangs de son équipe. Tout ce que  pouvait faire le Ogata, en attendant, c'était d'être honnête quant à ses motivations, comme lui seul savait le faire. Il sourit quand Shiro l'appela par son diminutif, avant de l'écouter parler de l'importance de la capacité à toucher les gens, par le biais de l'art. Curieux, le Ogata demanda :




Vint alors le sujet du chakra. Takeo avait été un élève volontaire et attentif, conscient des enjeux de cette nouvelle voie, mais force était de constater qu'il avait quelques facilités d'apprentissage notamment en ninjutsu. Il n'irait pas jusqu'à se qualifier de génie, ce mot-là était réservé aux personnes éminemment brillantes et aux vantards mais il était...à l'aise, quand il s'agissait de malaxer et maîtriser son chakra, en tout cas.
Takeo fronça les sourcils un instant. Shiro avait l'air de dire que tous les candidats n'avaient pas la même volonté que lui et, surtout, que bien des personnes utilisaient leur puissance, leur chakra, pour...écraser autrui ? Penchant la tête sur le côté,


Peut-être était-il trop naïf pour son propre bien, mais il ne comprenait pas cette course au pouvoir, cette volonté d'avoir toujours plus alors que, pour lui, une vie simple et heureuse était bien suffisante. Revenant à son silence assez inhabituel, silencieux, buvant chaque parole de l'homme face à lui, Takeo fut surpris que cet homme n'ait rien contre son volume de paroles assez...conséquents. Bien sûr il attendait obéissance et discipline, deux points nécessaires pour qu'une mission se passe bien, mais il souhaitait aussi entendre les opinions qui différaient de la sienne. Hochant la tête, le Ogata précisa :



Il se rappelait encore de ses premières leçons de musique et, quand on le voyait maintenant, il avait admirablement grandi. Il en serait de même pour la voie qu'il avait choisi de suivre, aujourd'hui. Mais, pour l'heure, le temps sembla s'arrêta alors que les mots de Shiro atteignaient enfin l'oreille du jeune Ogata qui...eut l'impression de mal avoir entendu.



Venait-il d'entendre qu'il était...choisi ? Malgré son retard et son manque d'attention ? Malgré son bavardage incessant ? Les yeux ronds comme des queues de pelle, Takeo se leva de sa chaise et, se dressant droit comme un I, commença à balbutier :



L'homme en face de lui savait ce qu'il faisait, cela ne pouvait  pas être une erreur...n'est-ce pas ? Attendant la confirmation, Takeo se décida à respirer à nouveau, prenant une profonde inspiration pour calmer son cœur, avant de se pencher sur le sujet de sa fratrie. Ainsi, il résuma simplement les choses d'un franc :

Shiro observait Takeo, un sourire doux et confiant aux lèvres. Il sentait l'énergie, la passion brûlante dans les yeux du jeune artiste.



L’épéiste fit une pause, laissant ses paroles trouver écho chez son interlocuteur.



Shiro esquissa un léger rire.



Il se pencha légèrement en avant, intéressé par le récit familial de Takeo.



Shiro sourit chaleureusement.



Il marqua une pause, laissant la gratitude se peindre sur son visage.



Shiro se leva, prêt à conclure cette rencontre.

Le père de Takeo, même s'il n'approuvait pas toujours le choix de son cadet, avait pris le temps de prévenir ce dernier des dangers qui se cachaient dehors. Certes, le décès de son oncle avait été un rappel brutal à la réalité, mais le père Ogata avait tout de même souhaité rappeler à son fils que, un jour, ce serait peut-être lui qu'on enterrerait. Cette notion donna le vertige au jeune garçon, il devait bien l'avouer car, après tout, dans quel monde un père devrait-il enterrer ses enfants ? Certes il aurait pu faire machine arrière, retourner à sa vie d'artiste insouciant, une vie bien plus simple et douce, mais pourrait-il garantir qu'il ne regretterait jamais ? Qu'il ne se demanderait jamais «  Et si... ? » ?

Tiraillé entre son désir et son devoir envers le pays, envers le monde, Takeo fit le moins égoïste des deux choix et, si sa plus jeune sœur le gronda en avançant qu'il faisait une erreur, tous furent rassemblés autour de lui le jour de son intégration. Ils ne cesseraient de s'inquiéter pour lui, ne cesseraient jamais d'être là pour lui : que pouvait-il demander de plus, d'une si formidable famille ? C'était à se demander ce qu'il avait fait pour la mériter.
Il était arrivé stressé mais, en un rien de temps, le dénommé Shiro vint dissiper ses doutes en lui confirmant que, de tous les candidats bien plus ponctuels et alertes que lui, c'était bien l'artiste qui avait été choisi. Abasourdi pendant quelques instants, il se pinça même la joue pour être sûr qu'il en rêvait pas...mais non. Il ne s'était pas réveillé dans son lit. Il était toujours là, bien présent, face à cet homme qui le noyait sous des compliments qu'il ne pensait pas mériter.

Sentant le rouge lui monter aux joues, il essaya de masquer son inconfort passager et, quand Shiro commença à expliquer quel genre de personne il cherchait dans son équipe, le Ogata ne sut plus où se mettre. De la sensibilité il en avait à revendre, mais restait encore à savoir s'il serait un atout ou un boulet pour cette équipe. Choisissant de croire en un dénouement positif à tout ceci, il répliqua par un discret :



Il savait qu'il avait une très bonne maîtrise, mais il allait devoir maintenant la travailler pour développer un style qui lui serait propre, comme le style musical d'un artiste par exemple. Serait-il plus mélodique ou percutant ? Plus doux ou agressif ? Assurément il devrait se tourner vers d'autres ninjas plus expérimentés, pour l'aider à trouver ses réponses et sa voie.

Il avait encore beaucoup de chemin à parcourir mais, aujourd'hui, une nouvelle page s'ouvrait pour lui. Il était officiellement membre de cette équipe de sauvetage. Sentant son cœur bondir d'excitation dans sa poitrine, le jeune homme se pencha en avant en signe de remerciement respectueux, répondant avec puissance :



Ni une ni deux, une fois l'entretien terminé il ramassa ses affaires. D'autres se seraient permis de prendre leur temps, d'apprécier le moment présent, mais ce fut une fusée verte qui traversa le village en direction de sa maison. Poussant la porte d'une seule main, il engloba toute la maisonnée de sa voix, en brisant le silence d'un :




Ainsi commençait sa nouvelle aventure.