Lorsque le Hanami avait pris fin, je n’étais pas rentré avec mes équipiers. Mon père avait fait escorter ma sœur jusqu’au village de Sakura où l’on m’avait demandé de l’accompagner, elle et son escorte jusqu’à Toge. J’avais été pris par surprise, évidemment, mais il semblerait que c’était un caprice de ma sœur. À mon insu, ma famille avait commencé à discuter avec une famille noble de Toge mettant de l’avant la possibilité d’un mariage entre ma cadette et l’aîné de cette maison. Rien n’est encore décidé, mais Shiori avait expressément demandé à mon père que je sois avec elle lors des discussions.

Alors, me voilà à Toge. Le voyage avait été paisible, mais trop long pour Shiori qui avait demandé de se reposer immédiatement quand nous sommes arrivés. Je profite donc d’un moment seul pour profiter du décor. Je ne viens pas souvent dans la région, en fait, seulement lorsque je vais à Teito … et même encore.

Je ne sais pas exactement ce que je cherche, disons que c’est davantage du tourisme qu’autre chose. Peut-être même un endroit où je pourrais inviter ma sœur. Elle a toujours été beaucoup plus raffinée que moi, Toge et sa population sont définitivement à ses goûts …

Je suis un peu plus absorbé par le décor si différent de ce dont j’ai l’habitude que je n’ai pas particulièrement fait attention à l’endroit où je me trouve. Je me retrouve donc dans une petite rue marchande. J’ai instinctivement fuit les grandes rues plus peuplées, j’ai toujours l’impression qu’elles sont trop tape à l'œil, trop déconnectées de la réalité.

Je penche au-dessus d’un étal : du rouge, des crèmes et de la poudre blanche. Tout de suite, j’ai pensé à Shiori. Ça faisait longtemps que je ne lui avais pas offert quelque chose. Ça faisait longtemps que je ne l'avais vue point, n’étant pas passé à la maison depuis quelques mois.



Je tends la main pour observer un des rouges de plus près … Mais … Je réalise que je n’y connais rien du tout. Je ne sais même pas si c’est une bonne couleur pour elle. Alors je me ravise et laisse tomber ma main le long de mon corps, molle.

Évidemment, la marchande s’approche immédiatement voyant ma détresse évidente devant tant de produits étrnagers.

"Votre épouse a bien de la chance ..."

Les paroles de la marchande me font sursauté et c'est avec un rire nerveux que je m'empresse de préciser :



"Dans ce cas je vous conseille ..."

Et elle se lance dans tirade essayant de me vendre l’étalage au complet. Et je me laisse un peu avoir, je dois avouer. Je pense qu’elle pourrait vendre n'importe quoi, car je ne comprends pas un traitre mot de ce qu'elle me raconte. Elle m’explique sur la texture riche et de qualité de ses crèmes et la rare intensité de son rouge et que c'est une recette secrète …

Aubépine

Shizuka soupire. Ses problèmes et préoccupations sont sans fin. Elle ne sait même plus par quoi commencer. Era est en vie, elle a causé des problèmes vers Jujou. Une Genin de Toge a été piégée -certainement par Kirei et Meiyo- et accusée de Jashinisme. Puis, le frère et la soeur Usui ont été suspectés -et le sont surement toujours-. Avant cela, il y a eu l'histoire du Wendigo dont Daichi préfère garder le silence et l'histoire de l'Oni meurtrier qui a été tué par un Tengu. Et cette histoire d'artefact... La femme se demande d'ailleurs si elle sera renvoyée dans les Contrées Est pour poursuivre la mission.

Elle déambule dans les rues de Toge sans vraiment porter attention à sa destination.

Comment s'y prendre ? Il faudrait qu'elle agisse de façon méthodique. Le plus logique serait qu'elle s'occupe des suspicions qui pèsent sur elle. Certes, elle n'a pas été arrêtée et elle a déjà passé un interrogatoire, mais elle est consciente que son lien de sang avec une criminelle ne peut pas être oublié aussi facilement. Mais comment prouver qu'elle n'a rien avoir avec le Jashinisme et Era ? La tuer serait une option mais encore faudrait-il mettre la main dessus. Sinon, il existe la possibilité du mariage. Cela permettrait à la jeune femme de changer de nom et même si dans les faits cela ne change rien à la situation, le lien serait moins évident à faire. Et, en fonction de la famille dans laquelle elle se marierait, elle pourrait même bénéficier d'une sorte de protection.

Il y a quelques temps de cela, elle avait pensé qu'un mariage au sein de la famille impérial lui serait bénéfique. Elle avait pensé à Byakuren, mais après réflexion, elle n'est pas sûre de pouvoir lui faire confiance et elle se méfie de sa maîtrise du Genjutsu, outil terrifiant qui pourrait révéler de terribles secrets. Daichi est quant à lui inaccessible -et un peu jeune-. La guérisseuse sait qu'il existe une autre branche mais elle n'en a encore jamais rencontré personne ou alors, elle n'en était pas consciente.

Elle secoue la tête, chassant ces pensées. Cette première étape lui semble bien difficilement réalisable. Peut-être devrait-elle commencer par autre chose. Pour se changer les idées, elle décide d'aller faire les boutiques et se rend dans de petites rues marchandes qu'elle connait bien. Elle commence à faire ses achats et ne tarde pas à apercevoir un étranger. devant un étal tristement célèbres pour ses arnaques. Elle lâche un soupir avant de s'approcher.



La Chunin marque une courte pause avant de reprendre.

Alors que je me mets à fouiller dans ma bourse pour sortir l’argent nécessaire, la voix d’une femme résonne, m’avertissant de mon erreur, déclarant les produits que je vais acheter de moindre qualité et abusivement cher. Était-ce parce que j’avais l'air d’avoir de l'argent ou simplement parce que cette marchande est une arnaqueuse ? J’hésite un instant avant de décider de laisser tomber et me retourne vers la femme qui maintenant se présente.

Usui Shizuka.

Le nom m’est familier … Je l’ai entendu quelque part … Je réfléchis quelques secondes et ça me revient. C’était Shiro qui m’en avait parlé et il n’avait pas tarit d’éloge à son sujet, me promettant même de me la présenter. Le hasard fait bien les choses.

Je vois du coin de l'œil la marchande qui va pour reprendre la parole, voulant défendre ses produits et probablement son honneur, mais alors qu’elle prend la parole, je décide de l’ignorer. Bien qu’elle ait raison, je préfère ne pas m’en mêler - me connaissant, si elle fait assez pitié, j'achèterais quand même le truc …



Je lui offre un sourire chaleureux avant de m’incliner poliment pour me présenter à mon tour :



La dernière phrase est dite sur un ton un peu amusé et mon sourire s'agrandit, devenant un peu plus joueur.



De l’argent et mon peu de réputation comme grand frère. Shiori s’y connaissant en produit de beauté aurait probablement rapidement vu qu’on m’aurait embobiné … J’aurais perdu toute crédibilité à ses yeux et ça aurait bien été le comble alors que j’essayais de lui faire un cadeau.

Je fais signe à la moniale de Toge de passer devant moi alors que je m’éloigne de l’étal, espérant éviter de faire une scène avec la marchande qui haussait le ton pour attirer l’attention.

Je prends ensuite place à ses côtés pour poursuivre la discussion, mais j'en profite pour l’observer un instant. Shiro m’ayant chanté ses louanges, je dois avouer être un peu curieux du genre de femme qu’elle est.

Longue chevelure aussi claire que la lune, des yeux sombres, des traits délicats et féminins, l’apparence soignée (devant ça je pouvais comprendre pourquoi Shiro me traitait de chat de gouttière) et le teint pâle … Elle n'avait pas l'air d'être le genre de personne que Shiro apprécie, surtout qu'il a du mal avec les nobles et elle, elle en avait au moins l'apparence. Mais si elle est l'amie de Shiro, c'est qu'elle doit vraiment être quelqu'un de bien.

Aubépine

La femme à la chevelure d'ivoire cille. Comment ça ? Comment la connait-il ? Elle est pourtant sûre de ne jamais l'avoir rencontré et qu'elle n'a pas une si grande renommée que cela. Une expression d'incompréhension se dessine sur son visage jusqu'à ce qu'elle laisse place à une expression de surprise. Kamisuki, ce nom est celui de la troisième branche impériale.
L'homme mentionne Sakyuu. Quelqu'un de Sakyuu lui aurait donc parlé d'elle, mais qui ? Elle ne connait pas grand monde de ce village. Naoko ? Non, elle ne ferait certainement pas son éloge, le Genin qu'elle a fait bannir de Toge non plus. Shingen ? Il l'aurait sans doute mentionné s'il avait eu une quelconque relation d'amitié avec un impérial. Elle ne voit que Shiro.



Un petit rire gêné s'échappe des lèvres de Shizuka lorsque l'homme prononce le mot "sainte". Elle se demande ce que le Sabaku a bien pu raconter au Prince, quel sens se cache derrière ce mot. Lui a-t-il parlé de l'établissement de son frère et de sa toute nouvelle décoration ou de leurs conversations plus philosophiques ?



La scientifique est d'ailleurs plus que surprise qu'un homme de son statut social achète des produits dans ce genre de petits commerces mais elle n'en dit rien. En y prêtant plus d'attention, il est vrai que Kazuhiko s'habille de façon relativement modeste comparé aux autres impériaux qu'elle connait. Pourtant, il est tout aussi agréable à regarder.



La jeune femme ouvre la marche, si l'homme recherche des produits de beauté, alors elle a une idée de l'étale où elle pourrait l'escorter.

Je vois bien qu'elle se demande comment son nom s'est rendu jusqu'à moi, mais je ne le lui dit pas, je suis curieux de savoir qui lui viendra en tête en premier. Lorsqu'elle arrive à sa conclusion, le nom de mon ami ressort et je souris.

Hochant la tête, je réponds :



Le ton amusé, je poursuis, pour clarifier la situation avant qu'elle ne s'imagine quelque chose :



Je secoue un peu la tête alors qu'elle me dit que je n'ai pas à la remercier. Ce n'est pas vraiment mon genre de ne pas le faire adéquatement.



Elle me demande ensuite ce qui amène un habitant du désert jusqu'ici et me demande mon lien avec la famille impériale. Drôle de question, mais pas si surprenante que cela quand on y pense bien.



Et disant cela, je réalise que je ne suis pas vraiment au bon endroit, du moins pour quelqu'un de mon statut. Ce n'est pas tout le monde qui comprend pourquoi je suis comme ça ou encore plus simplement l'accepte. Même ma mère a rechigné longtemps, me disant que je devrais me comporter plus comme quelqu'un de mon statut … mais la discussion ne se prête pas à expliquer pourquoi et peut-être est-ce mieux ainsi ?

Elle me demande pour qui je voulais acheter le maquillage et je tourne vivement la tête vers elle, mon sourire remontant presque dans mes yeux. Shiori, ma délicate sœur, est après tout l'une des personnes dont j'aime le plus parler.



Ma dernière phrase cependant est un peu plus basse, moins fière et clairement l'admission d'une de mes grandes faiblesses. Je ne connais rien à rien au maquillage ou au trucs et produits de femmes et malgré tout, j'essaie quand même de faire comme si c'était le cas … un peu pathétique non ?

Aubépine

Shizuka est surprise bien que Shiro soit la personne la plus susceptible de dire du bien d'elle à Sakyuu, elle ne pensait pas qu'il était du genre à faire tourner les contacts comme ça, ni même à se rendre à Toge sans la prévenir de son arrivée. A vrai dire, elle est peut-être un peu vexée par cela même si elle reste souriante. Ils avaient convenu qu'elle lui ferait visiter son village comme il lui avait fait visiter Sakyuu. Elle est cependant rassurée par les mots du Kamisuki quant à ce que le Sabaku aurait pu dire sur elle.



Kazuhiko insiste pour remercier la prêtresse, preuve d'une certaine sensibilité et surtout, d'une grande humilité pour quelqu'un de son statut.  C'est très surprenant, surtout venant d'un Sakyuujin. La femme à la chevelure d'ivoire voit toujours les habitants du désert comme des barbares même s'il y en a des plus agréables que d'autres -Shiro par exemple et désormais Kazuhiko-. L'homme confirme son appartenance à la famille impériale, précisant qu'il descend du premier empereur et que son père est Daimyo d'une contrée du nord.



Comme toujours, la jeune femme fait preuve d'une grande curiosité et laisse ressortir son esprit scientifique. Elle aime comprendre le monde qui l'entour, les relations entre ses différents acteurs et les raisons derrière tel ou tel fait. Mais, ce dont elle raffole le plus, ce sont les non-dits et les secrets, souvent plus que révélateurs sur le monde.

Une expression de surprise se dessine clairement sur le visage de la Chunin. Elle ne s'attendait pas à ce que le présent soit destiné à sa soeur. C'est une attention très mignonne -que son propre frère n'aurait certainement jamais-.



Les mots de la guérisseuse sont peut-être un peu durs, mais elle parle avec sincérité. Elle n'a pas eu une enfance facile, elle n'a pas eu la famille qu'elle aurait aimé et souffre toujours aujourd'hui de ce passé, de ces liens du sang. Alors, elle espère que quelqu'un qui est tant chéri aime en retour. La famille, c'est important. C'est pour ça que Shizuka prie Inari même si sa loyauté appartient à Izanami.



Elle pointe du doigt un stand tenu par une vieille dame et sa petite fille.

Il est assez clair dans ce qu’elle dit qu’elle est déçue que ce ne soit pas Shiro qui l’informe lui-même de sa présence, mais ça, c’est probablement de ma faute. Enfin, celle de ma famille … et la mienne. Après tout, c’est moi qui lui ai demandé de m'accompagner après le Hanami pour venir ici avec ma sœur.



Je me permets donc de venir un peu à la défense de mon ami. Puis, alors que nous marchons côte à côte, notre conversation continue et Shizuka se montre encore plus curieuse par rapport aux dispositions de ma famille et les raisons de notre présence à Mashirosuna. Je souris avant de lui répondre. Je ne me suis jamais vraiment arrêté sur le sujet à vrai dire, mais je suppose que c’est la même raison de pourquoi tant de Daimyos et leur descendants portent le même nom que moi :



Je ris un peu en essayant d’imaginer mon père tremper dans quelque chose un tant soit peu sordide. Non, impossible, c’est pas vraiment son genre. Puis, la conversation retourne vers mes idées un peu ratées de présents pour ma sœur. Si ses mots son un peu direct, je ne le prends pas mal. Il est facile d’imaginer ma sœur comme une enfant pourrie gâtée avec mon père et moi qui se plions à ses moindres caprices.



Je comprends pourquoi elle dit ça, après tout, dans plus d’un sens elle a raison. Et franchement, je ne suis pas assez aveuglé par mon affection pour ma soeur pour ne pas m’en rendre compte. C’est seulement que c’est ma petite soeur … Toute petite, toute fragile, celle que je dois protéger, surtout après ce qui est arrivé à mon aînée.



Je lui propose d’aller chercher Shiro pour la visite, après tout, elle lui avait bien promis de le faire visiter, mais je dois avouer que je suis curieux. J’aimerais mieux la connaître, sans l’intervention de Shiro. Avec lui et moi, les choses ont une propension incroyable à devenir chaotiques lorsque nous ne sommes pas en mission.

Aubépine

Kazuhiko couvre la bêtise de Shiro. Serait-ce donc ce que l'on appelle plus communément la "solidarité masculine" ? Elle qui pensait qu'ils ne faisaient que se rabaisser les uns les autres pour étaler leur supériorité -ou du moins se donner l'impression de supériorité-,  Shizuka  regarde cet acte comme une preuve supplémentaire que les Sakyuujin ne sont finalement pas des bêtes arborant un visage humain. Finalement, peut-être devrait-elle donner une seconde chance à ce village. D'une certaine façon, le simple fait qu'ils aient accepté de ne pas tuer son frère ou de le transformer en esclave est une preuve qu'une certaine forme de compassion existe même chez les haut-gradés.

La femme porte une main à son menton tandis que son interlocuteur lui avoue ne pas vraiment savoir pourquoi ses ancêtres se sont installés dans le désert. En principe, tous les Daimyos sont censés descendre de la famille impériale de ce qu'elle sait, bien que l'histoire en ait décidé autrement. Ses ancêtres ont-ils hérités du dernier bout de terre restant ou avaient-ils une raison ? S'ils en avaient une, quelle était-elle ? La prêtresse d'Inari n'aime pas lorsque la compréhension du monde lui échappe et que des questions lui restent sans réponse.



L'homme semble véritablement tenir à sa soeur. Il avoue qu'il la gâte peut-être trop et dit que la Togejin pourrait bien avoir raison mais il n'a pas l'air de vouloir ou de pouvoir faire autrement. Les sentiments et les émotions sont parfois bien difficiles à contrôler et elle ne peut lui en vouloir pour cela. Elle-même se laisse parfois emportée malgré sa retenue qu'elle pense exemplaire.



La fidèle d'Izanami pouffe de rire avant d'acquiescer. Elle préfère également profiter de l'unique présence de l'impérial en essayant de lui faire passer une journée inoubliable pour punir Shiro -bien qu'elle n'exclue pas la possibilité de lui libérer un peu de temps si celui ci venait à lui faire part de sa présence-.

Arrivée au stand qu'elle recherchait, la femme demande les produits cosmétiques qu'elle juge être de meilleure qualité à la vendeuse et se tourne vers le Chunin, l'invitant à y jeter un coup d'oeil.



Elle marque une courte pause, s'accordant quelques instants de réflexion.

Elle semble curieuse quant au pourquoi du comment et je lui réponds en haussant un peu les épaules.



Je rigole un peu. Ce n’est pas que je ne suis pas curieux, mais simplement que ça ne m’a jamais semblé quelque chose sur quoi l’être. Les terres ont été divisées et il fallait bien donner la responsabilité de ce lopin-là à quelqu’un … Peut-être est-ce que je pense ainsi parce que je suis un tantinet idéaliste, peut-être ne vois-je pas le jeu de politique derrière …

Peu après, la discussion tourne vers ma soeur et je lui explique un peu ce qu’il en retourne. Sa réaction ne manque pas de me faire réagir moi-même. Je ne m’attendais pas à ce compliment.



Je me râcle un peu la gorge, embarrassé. Puis viens le sujet des cosmétiques que Shizuka me présente. Elle m’explique que ces produits-là sont non seulement locaux, mais également parmi ceux qu’elle apprécie particulièrement. Je souris avant de lui dire :



Elle ajoute égalment avoir envie de découvrir les produit d’autres régions. Si en général je reste près de Sakyuu, il m’arrive parfois de quitter et si jamais l’occasion se présente …



Elle poursuit en mentionnant que les produits de Toge sont principalement importé et je ne peux m’empêcher de rire. Venant d’un désert … Je peux comprendre exactement ce qu’elle veut dire. Certes nous avons les vers et d’autre yokais que nous pouvons tenter d’utiliser … mais rien n’équivaut vraiment l’importation.



Après tout, Mashirosuna est principalement connu pour son verre avant tout. Ce n’est pas là que nous trouverons maquillage et tenues de luxe. Sakyuu … Sakyuu c’est un peu mieux, mais même encore, la plupart provient d’importation. Le désert n’est pas particulièrement généreux pour ses habitants.

Alors que nous parlons je regarde les différents produits et ne peut m’empêcher de sélectionner un rouge vif. Shiori les aime ainsi et ça lui va bien je dois avouer.

Aubépine

Shizuka est quelque peu surprise par la réponse de Kazuhiko, elle n'aurait jamais imaginé qu'un membre de la famille impériale, qui plus est un fils de Daimyo, puisse être aussi éloigné de la politique que cela. Sans doute serait-il un jour amené à être Daimyo à son tour et, ce jour-là, il se fera certainement manger tout cru s'il ne fait pas plus attention. Mais, cela rend l'homme d'autant plu intéressant pour elle. Non seulement il n'a pas l'air d'être une pourriture qui ne pense qu'à son profit ou un animal sauvage qui ne vit que pour le sexe et le sang mais en plus, il semble manipulable. Ou du moins, il a l'air de n'en avoir cure de la politique, ce qui laisserait certainement une place de choix pour la voix de sa future femme.

L'espace d'un instant, la jeune femme ressent une pointe de culpabilité à l'idée de l'utiliser. Elle se dit néanmoins que si ce n'est pas elle qui l'utilise, alors quelqu'un d'autre se fera un plaisir de le faire et, peut-être pas avec des intentions aussi louables que les siennes, c'est-à-dire pour faire du monde un monde meilleur -même si pour ce faire elle compte employer des moyens discutables-. Et, si par une chance incommensurable il venait à tomber sur une femme aussi bienveillante et naïve que lui, sans doute ce couple finirait-il par connaître une fin des plus tragiques.

Dans tous les cas, elle décide de ne pas poursuivre sur le sujet de la répartition des terres et de la politique, voyant que le Sakyuujin ne semble pas forcément très réceptif et n'ayant pas envie de l'ennuyer au risque de couper court à leurs échanges.

La prêtresse pouffe de rire face à l'expression emprunte d'embarras du jeune homme quand elle le complimente. Puis, c'est à son tour d'exprimer une forme de surprise mêlée d'embarras lorsqu'il lui demande de choisir un produit qu'il lui offrirait.



Elle se choisit un rouge à la couleur sombre comme "cadeau de remerciement" tandis qu'elle pointe plusieurs produits de qualité qu'elle recommande à l'homme tout en continuant à discuter avec lui.



Shizuka ferme les yeux l'espace d'une seconde lorsqu'il dit comprendre ce qu'elle dit. Elle songe alors avoir potentiellement dit une bêtise. Elle a parlé sans réfléchir. De par la position géographique de Sakyuu, il est évident que la contrée fait appel à moults produits importés et cela ne s'arrête certainement pas aux produits de luxe, cela doit toucher également l'alimentation.



La scientifique se demande s'il n'y aurait pas quelque chose qu'elle pourrait faire pour effacer cette erreur et pour se rapprocher de Kazuhiko. Elle pense immédiatement à l'alchimie, consciente que ses manipulations du corps humains pourraient être mal perçue. Cependant, elle ne peut pas non plus lui proposer de poison, ce serait inapproprié bien que c'est un outil qui pourrait être utile dans le milieu de la politique.

Elle me remercie pour mon offre, mais je balaie ses remerciements d’un :



Je regarde alors qu’elle choisi un rouge combre et je souris. Elle connait bien les couleurs qui lui vont, car je peux facilement l’imaginer et je dois dire que si le résultat est de pair avec mon imagination, ça lui ira à merveille. Peut-être que c’est ça la différence entre quelqu’un de vraiment distingué et une brute ? Je me retiens de rire à cette pensée-là. Shiro me l’avait bien dit, Shizuka est une femme plus que distinguée et élégante.

Nous parlons d’un produit particulier et je lui promet que si je passe dans la région dont elle m’a parlé, je lui ferai transmettre, par l’intermédiaire de Shiro, ledit maquillage.

Sa réponse me prend un peu au dépourvu alors qu’elle me dit que je peux lui envoyer moi-même.



Alors qu’elle m’indique quelques produits, notre discussion tourne vers les échanges commerciaux et l’importation. Elle demande pardon pour avoir abordé le sujet, réalisant probablement après coup que le désert n’est pas un endroit particulièrement généreux de ses ressources.



Je lui réponds pour la rassurer avec un ton particulièrement doux, mais également un peu triste. Cependant, lorsque j’enchaîne, c’est avec un peu plus de sérieux, mais très évidemment empreint de mon entrain à travailler sur le problème.



Je marque une petite pause et laisse échapper un petit rire faux. J’ajoute ensuite :



Puis, évidemment, je me ressaisis. Elle n’est probablement pas intéressé par ces histoires-là. Mon but n’est pas non plus de l’ennuyer à mort, non plus … Elle est déjà bien généreuse de son temps avec moi.



Elle mentionne ensuite les pilules militaires et sa propre capacité à les fabriquer. Je lui lance un regard impressionné et me permets un sifflement impressionné.



Je souris encore une fois, sincèrement touché par son offre.



En toute honnêteté … je ne connais aucun alchimiste personnellement et je n’ai jamais pensé à prendre des pilules militaires en mission pour plusieurs raisons - non seulement leurs effets secondaires, mais aussi leur rareté. Peut-être est-ce pour ça que l’offre de Shizuka me touche tant ? ou simplement est-ce que ça me réchauffe tout simplement le coeur de voir quelqu’un aussi prête à aider qu’elle.

Aubépine

La jeune femme adresse un léger hochement de tête à son interlocuteur lorsque celui-ci accepte de lui envoyer personnellement le colis, satisfaite. Etrangement, l'homme ne semble pas offusqué par sa maladresse lorsqu'elle parle des importations et des exportations entre les différentes régions du monde. Il ne semble pas souffrir outre mesure de l'aridité du désert, il semble avoir accepté cette contrainte et l'avoir transformée en force. Effectivement, Shizuka ne peine pas à imaginer que si les Sakyuujin arrivent à s'acclimater à la chaleur et au froid dévorants du désert, tout en parvenant à se procurer suffisamment d'eau et de nourriture, alors ils sont à même de s'adapter à la vie dans n'importe quelle contrée.



Avec un peu de recul, tous les Sakyuujin que la Chunin a été amenée à rencontrer se sont montrés particulièrement tenaces. Son frère en est le parfait exemple, il semble avoir un don certain pour échapper de peu à la mort aussi stupide et immature puisse-t-il être. Elle se demande cependant pourquoi les populations n'ont-elles pas essayé de partir s'installer ailleurs. Pourquoi ont-elles décidé, à une époque, de s'installer là-bas ? Pour fuir les Yokais -avant de se rendre compte que certains aimaient bien ce climat- ? A cause d'une ressource particulière ? La question mériterait que l'on s'y penche.

L'homme reprend la parole. La prêtresse ne manque pas de noter son changement d'attitude et de ton. Bien qu'il demeure tout à fait doux et rayonnant, il y a quelque chose qui lui pince le coeur sans véritablement savoir où se trouve le problème. Comme si son interlocuteur ne faisait que jouer un rôle qui lui avait été imposé.



Shizuka pourrait très bien regretter ses mots, en retardant ses propres projets, mais elle peine à résister aux mots de Kazuhiko et à sa mine triste. Il est extrêmement rare de croiser quelqu'un de si généreux, de si innocent au sein de la noblesse. Elle le sent si vulnérable. Elle a l'impression qu'il pourrait se faire dévorer tout cru et cela la désole. Elle est presque sûre que si quelqu'un lui demandait un bras ou une jambe, il le lui donnerait le sourire aux lèvres.



Après une courte pause marquée par le paiement auprès de la vendeuse, la scientifique invite l'impérial à la suivre. Elle décide de lui montrer un petit salon de thé convivial. Elle profite du contexte pour faire dévier subtilement le sujet et tenter de surprendre l'homme, voire d'attiser sa curiosité et ainsi, de se rattraper. Les objectifs de la femme semblent atteints, l'homme semble intéressé voire même impressionné.



La femme doute que son interlocuteur soit du genre à employer des poisons, ainsi elle ne lui en propose pas quand bien même cela pourrait lui être utile pour faire taire des opposants politiques par exemple. Elle sort quelques pilules de sa trousse médicale et les examine pendant quelques secondes avant d'en tendre cinq à son interlocuteur, présentant les effets de chacune d'entre elles.



Après avoir scruté peut-être un peu trop longtemps la musculature de Kazuhiko, la prêtresse détourne le regard, légèrement embarrassée.  Quand bien même elle a déjà vu nombres d'hommes musclés dans sa vie, le nombre de ceux qui ont attisé son intérêt par leur intellect ou leur sensibilité se compte sur les doigts de la main. Ainsi, il n'y a que ces quelques élus -dont le Sakyuujin fait parti- qui ont su capté le regard et susciter la fascination de la jeune femme. Elle aime les personnes sensibles et intelligentes mais elle les aime encore plus lorsqu'elles sont bien bâties.

[Shizuka donne : 3 antidotes 2★ + 1 pilule 2★ "Stéroïde" + 1 pilule 2★ "Guérison Moyenne"]

Lorsqu’elle dit que les gens du désert peuvent être fiers d’avoir transformer une faiblesse en force, un immense sourire s’installe sur mon visage. Je suis fier, mais pas moi. Tous les habitants des régions du nord ont de quoi être fier. Nous sommes parvenus à devenir un peuple résillient, des hommes et des femmes qui ont fait d’un endroit inhabitable leur maison.



Je dis, le ton un peu rêveur. Suite à ma tirade, elle offre même son aide et mon sourire qui avait fané quelque part dans mes propos revient, plus doux, plus appréciateur, chaleureux, enfin, je l’espère.



Puis, Shizuka exprime son inquiétude quant à la facilité avec laquelle ont pourrait tenter d’abuser de ma gentillesse. Je ris un peu nerveusement. Elle a raison, même si je ne veux pas l’avouer. Je ne suis pas niais, mais je n’arrive pas à ne pas faire tout ce que je peux pour aider. Est-ce de la générosité ou simplement parce que mon esprit est conditionné de cette façon, je ne saurais le dire.



Je marque une petite pause réfléchissant à ce que je veux vraiment dire par là. J’ai l’impression de sonner encore plus niais que je le suis réellement.



Ne viens-je juste pas de confirmer ce que disait Shizuka un instant plus tôt. Ma main glisse dans mon visage, alors qu’embarrassé, j’ajoute maladroitement :



Les nuances de ce que je suis prêt à faire pour autrui ne sont pas facilement explicable, disons-le ainsi, mais en plus, il fallait que je cherche à m’expliquer de la façon la plus maladroite possible. Franchement, parfois, je comprends pourquoi Shiori se moque.

Notre discussion poursuit son cours et après avoir payé, Shizuka me guide vers un salon de thé.



Mon ton est plus doux, plus chaleureux que je ne l’ai anticipé. Quelque chose dans sa déclaration m’a seccoué. Peut-être est-ce la mention qu’elle n’est pas une combattante hors pair ? Non pas peut-être, mais définitivement. C’est le genre de commentaire que le monde dans lequel nous vivons engendre. Un besoin presque omniprésent de se présenter à son meilleur, mais surtout, d’être un guerrier et que si l’on n’est pas suffisamment bon combattant il faut absolument avoir nombre d’autres talents.



Je me permets d’ajouter avant de poursuivre la conversation.  Le regard de Shizuka se pose sur moi alors qu’elle explique les effets de ses pilules, hypothésant par ailleurs que je dois être une maître du corps à corps.



Je lui réponds en riant, tant d’en faire une blague de quelque sorte. Je suis assez conscient que ma taille et ma musculature vende la mèche rapidement, mais je ne peux m’empêcher d’en être particulièrement fier.

Lorsqu’elle regarde ma musculature, je prétends ne pas le remarquer. J’ai un peu l’habitude, quoi que quelque chose dans son regard me parît différent de ceux que je reçois habituellement. Ce n’est pas important.



Dis-je alors que je prends l’une des pilules entre mes doigts pour mieux l’inspecter, fasciné par le produit qu’elle me présente.

Aubépine

Shizuka peine à croire qu'il sera un jour possible de vivre dans le désert sans forcément avoir besoin de lutter pour sa survie et son confort. La nature est parfois impitoyable et il semble peu probable que les humains parviennent un jour à la dompter, cela reviendrait à combattre les kamis. Or, les humains peinent déjà à affronter les yokais,  que pourraient-ils faire contre des divinités ? Néanmoins, elle apprécie les nobles ambitions ainsi que l'optimisme débordant de l'homme.



L'homme ne nie pas que des personnes ont déjà surement abusé de sa gentillesse mais, étrangement, cela ne semble pas le déranger. Un homme aussi bienveillant puisse-t-il être reste un homme. Il obéit à une logique qui échappe à Shizuka. Quand bien même il ne s'agit pas d'elle et qu'elle ne devrait donc pas se sentir concernée, cela lui procure un sentiment d'agacement que de savoir que des personnes aient profité de sa gentillesse.



La Chunin croit en la loi du plus fort pour autant, elle comprend la volonté de certains à protéger voire même sauver les plus faibles. Il y a des personnes qui à force d'être aidées oublient comment se servir de leurs propres jambes et deviennent dépendantes de leur "sauveur". Ces personnes là ne sont au final pas vraiment aidées. Un soupir s'échappe de ses lèvres lorsque l'homme explique que selon lui, la force ne fait pas tout.



Elle est d'accord avec lui mais, dans les faits, les humains sont bien cruels et n'hésitent pas à se marcher dessus les uns les autres. La femme à la chevelure d'ivoire pouffe de rire face à la réaction de l'impérial qui ne semble pas avoir la moindre idée de l'image qu'il renvoie.



Bien qu'elle n'en montre rien et qu'elle sait pertinemment que son alchimie pourrait aller bien plus loin, Shizuka savoure le compliment de son interlocuteur.

Louable, c’est un mot que j’entends souvent. Malheureusement, c’est aussi un mot principalement utiliser quand ce que j’essaie de faire est voué à l’échec. Mais je ne le prends pas mal. Je me doute que de faire du désert un endroit où il fait vraiment bon vivre est pratiquement parler de conte de fée, mais … Et si jamais, ensemble, on y parvenait vraiment? Je ne peux pas chasser cette infime petite possibilité de mon esprit. Et même si on ne peut en faire un paradis, on peut au moins améliorer petit à petit les choses, non?

Sa proposition me fait sourire. Elle se porte immédiatement volontaire pour aider et ça me touche, plus qu’on pourrait l’imaginer. Ce n’est pas que je n’ai pas du support ou d’aide si j’en ai besoin, mais dans son offre, il y a une chaleur que je ne peux m’empêcher d’apprécier.



Elle a raison. Chacun de ses mots est vrai.  Dans un sens à aider tout le monde, je vais finir par m’essoufler, par perdre mon pied, ou même causer plus de tord que de bien au bout de la ligne. C’est une réalité plus que réelle. Probablement que c’est déjà même arrivé.



Je lui souris gentiment. À entendre ses mots, on pourrait presque croire qu’elle se souciait vraiment de moi. C’est rare d’entendre ces mots de quelqu’un qui me connait que depuis quelques instants. En général, les gens n’ont pas tendances à se préoccuper trop, ils sont simplement contents de recevoir assistance ou de gentilles paroles.



Je ne peux empêcher le petit grognement d’agacement qui monte. Ce genre de personne sont ceux que j’évite comme la peste.  Ceux qui devraient protéger ne devraient jamais ridiculiser plus faible. Et pourtant… Pourtant, ça arrive. Ces gens existent. À quel point doit-on être égoïste pour agir ainsi ?



Je détourne le regard un instant. C’est insultant d’entendre que quelqu’un aussi talentueux qu’elle, aussi bon qu’elle soit pointé du doigt aussi facilement. Il y a tellement plus que de savoir se battre. Le monde ne tournerait si tout le monde n’était que des combattants.



Je vois bien qu’elle a cependant apprécier mon compliment, alors j’enchaîne à la suite de ses mots :



J’essaie d’expliquer maladroitement qu’elle ne devrait pas se sentir mal des catastrophes possible ou de ce qu’elle ne sait pas encore. Un savoir, selon moi, n’est pas en soi mauvais, mais c’est la façon dont on s’en sert qui change tout.

Aubépine

Shizuka ne sait pas si ses mots ont véritablement atteints l'homme ou s'il parle de sagesse et qu'il dit avoir noté tout ça pour la faire taire. Dans tous les cas, le temps lui dira bien s'il ne pense pas un traitre mot de ce qu'il a dit ou pas, elle n'insiste donc pas plus. Elle ne veut pas l'ennuyer et n'aime pas vraiment se répéter non plus. Néanmoins, le sourire de l'homme semble sincère.

Le comportement de l'homme change du tout au tout quand la femme à la chevelure d'ivoire avoue avoir déjà eu des problèmes avec des personnes qui abusaient de leur pouvoir ou qui méprisait ceux qui, comme elle, avait une force différente. Kazuhiko semble avoir un avis tranché sur la question. Il semble défendre ceux qui ont des compétences plus douces et utiles et partage donc, par extension, l'avis de la Chunin.



L'impérial ne semble pas surpris d'apprendre que l'alchimie peut être aussi fantastique que terrifiante. Et, étrangement, il semble encourager la femme à poursuivre cette voie. Son point de vue est intrigant. Il considère que chaque domaine de compétence, chaque art, est accompagné de son lot de dangers. Elle hoche la tête en souriant, l'air satisfaite.



Un petit rire léger s'échappe de ses lèvres tandis qu'elle ponctue sa phrase.

Je n’ai jamais aimé l’idée de se former à se battre simplement pour se battre, pour être le plus fort, malheureusement, le monde dans lequel nous vivons encourage ce genre de train de pensées. Ceux qui sont moins axé sur le combat se voient bien trop souvent mépriser pour aucune raison. Aux propos de Shizuka, je me retiens de dire que certains ne comprendrons jamais cela, peu importe le nombre de malheur ou de maux qui s’acharne sur eux. Parfois certains n’ont simplement pas suffisamment …

Je respire un bon coup, fais retomber la tension. Ce n’est pas le temps de s’emporter ou même d’insulter qui que se soit (bien que se ne soit que dans ma tête.) Je ne suis pas entièrement surpris de l’entendre aller dans mon sens lorsque je dis que n’importe quel talent ou connaissances peuvent être utiliser à bon ou mauvais essient. C’est une femme intelligente, elle peut facilement imaginer ce que j’essaie d’expliquer.

Pourtant, sa question me prend un peu au dépourvu. Ce que je sais faire, ce que je veux en faire ? Ce n’est pas si facile à expliquer. Surtout que je viens dire avoir du mal avec ceux qui ne font que s’entraîner pour la force. Dire ce que je fais … ça me semble un peu … hypocrite dans un sens. Je ne peux m’empêcher de me sentir un peu mal à l’aise, après tout mes grands mots…

Et je ne une question qui me vient simplement à l’esprit, pourquoi ? Pourquoi s’intéresse-t-elle à ce que je sais faire ? Je n’ai pas tant de talents cachés. Des muscles, des poings … et de la volonté ?



Je gratte l’arrière de ma tête nerveusement, cherchant à expliquer un peu le rôle que je me suis auto-donné dans mon équipe.



Je ne peux empêcher le petit rire nerveux. Ça sonne tellement stupide une fois que c’est mis en mots comme ça, mais c’est exactement ça. Je ne veux plus voir les autres blesser ou mourir pour moi. Comme mon sensei à l’époque, ou comme ma soeur, ou … n’importe qui en fait. C’est mon devoir de veiller sur les autres et pas vice-versa et si je peux le faire de cette façon-là…

Aubépine

L'homme semble subitement mal à l'aise alors qu'une certaine assurance émanait de lui quelques instants auparavant. Serait-ce parce qu'il a honte de ses compétences ? Shizuka se doute que le Taijutsu est l'un de ses points forts, serait-ce ça qui lui pose problème. Utiliser la force alors qu'il la critiquait quelques instants plus tôt. La femme peine à comprendre. Si elle avait eu quelques talents en Taijutsu, surement se serait-elle dirigée sur cette voie. L'idée d'avoir du talent pour quelque chose mais de ne pas s'en servir par fierté ou quelque chose du genre la dérange un peu. Elle voit cela comme du gaspillage, une perte de temps et d'énergie.

Le femme garde le silence, écoutant son interlocuteur jusqu'au bout. Quand bien même l'impérial semble peiner à exprimer ses pensées et son ressenti, elle croit saisir ce qu'il veut dire. Et en ce sens, son usage de la force brute semble tout à fait appréciable, rien à voir avec l'usage décérébré que certains en font.