Journée pourrie. Haruka est persuadé que personne ne passe une journée pire que la sienne. Il a dû se coltiner une vieille folle qui lui a fait le pire scandale possible et imaginable pour un chat. Un putain de rat aux poils soyeux, au hurlement à en réveiller les morts et au sale caractère. Le roux a failli dire à la femme qu'il valait mieux que sa bestiole ne revienne jamais. Il ne déteste pas les animaux contrairement à ce qu'on pourrait penser, mais il a comme qui dirait un instinct qui lui crie de se méfier de certaines espèces animales. Le chat en fait partie. Pour lui, ces créatures ne sont guère mieux que des Yokais.

Malheureusement, il n'a pas au d'autre choix que de se plier aux exigences de la folles et, à cause d'un petit désaccords qu'il a pu avoir avec un collègue y a pas longtemps, impossible de refiler la tâche ingrate à quelqu'un d'autre. Première direction qu'il prend ? Les poubelles. Une bestiole aussi aimante que ce que raconte la commanditaire -surement un mensonge au passage- qui disparait pendant plusieurs jours, pour lui, elle est surement déjà clamsée. C'est pour ça qu'il est rentré dans absolument toutes les poubelles du quartier. Il a pas trouvé de chat mort mais il a trouvé quelques rats, quelques carcasses d'oiseaux et surtout un putain de raton laveur qui lui a griffé le visage. Il s'est battu avec et lui a offert une mort lente et douloureuse, digne de la racaille que c'était.

Puis, il a fait les toits. Et finalement, il a vu le suppôt de Satan. Cette pourriture qui l'a mené jusque dans les poubelles de Jujou et qui le regarde avec un air aussi vil. L'homme a saisit une branche qu'il a envoyé tel un javelot en direction du félin. La vielle folle n'a jamais dit dans quel état elle voulait récupérer son chat indigne. Il n'aurait qu'à dire qu'un gosse, psychopathe en devenir, avait dû tuer le minou. Malheureusement, c'est pas le meilleur tireur du coin, loin de là. Il loupe l'animal qui se met à courir en direction de la forêt.

Pour le Jonin, c'est une question d'honneur que de récupérer ce chat. Une course poursuite s'engage. Haruka fait le plein de munitions -à comprendre "petits cailloux"-. Il bondit de toit en toit à la suite du félin jusqu'à ce que ce dernier décide de retrouver le sol. Enfin, c'est pas vraiment le sol que la sale bête retrouve, mais c'est un garçon. L'homme, le visage recouvert de rage, hurle comme si sa vie en dépendait.

Haruka lâche un soupir de soulagement lorsque le gosse dit qu'il va l'aider et qu'il le voit effectuer quelques mudras. Théoriquement, l'homme aurait très bien pu chopper le sale matou tout seul, cependant, cela aurait nécessité qu'il déploie son Fluide, cependant le faire en plein village ou trop proches de civils serait dangereux et lui attirerait définitivement des problèmes. Même si ce n'est certainement pas le soldat modèle, il n'est pas totalement irresponsable, il est au courant de ce que sa puissance représente pour un non-initié et il connait la valeur d'une vie humaine.

Le Jonin fronce les sourcils face à la technique employée par le jeune Genin -s'il se fie au bandeau qu'il porte-. Le gamin ne rigole pas. C'est un Ninjutsu que l'homme n'a jamais pu observer jusqu'à ce jour. Serait-ce l'une de ces fameuses "fusions élémentaires" dont il a pu entendre parler ? A quoi cela peut bien correspondre ? Cela ressemble un peu à son Fluide, d'une certaine façon... Quelque chose qui se rapproche de la gravité, peut-être ? Le roux ne s'y connait pas suffisant pour pouvoir dire ça avec assurance.



Se rapprochant, l'homme attrape le chat par la queue et le tire du piège du gosse aux cheveux roses. Bien sûr, l'animal blessé n'aime pas que quelqu'un le choppe par la queue, d'autant plus qu'il est maintenant blessé. Alors, il gigote et finit par griffer et mordre le bras de l'interrogateur qui lâche un grognement de douleur. Haruka décide donc de l'agripper par le cou, jugeant qu'il y aurait moins de risque qu'il se prenne un coup de cette créature hargneuse.



Le Jonin soupire. Ravit de constater que sa mission est accomplie, même s'il aura été humilié par la bestiole et que celle-ci aura pris cher à cause d'un gamin, il décide de s'en griller une. Il observe le garçon qui l'a aidé de haut en bas. Il a pas l'air très net. Décidément, tous les gamins de ce village qui appartiennent à l'armée ont l'air d'être des fous furieux.

Un frisson parcoure l'échine d'Haruka alors que son regard se pose sur le visage souriant du gosse. Il n'aime pas quand les enfants-ninjas sourient comme ça, ça lui file les jetons. Comment un enfant qui est forcé à se battre et risquer sa vie pour un village peut-il encore sourire ? Ces enfants sont parfois obligés d'affronter de véritables monstres, d'autres fois ils sont forcés d'observer la cruauté de l'être humain et de tuer ces semblables au coeur obscurci par la religion ou quelques envies égoïstes.

L'homme jette un coup d'oeil en direction de son bandeau ninja, histoire de vérifier qu'il soit toujours bien là. Et oui, il est présent, son grade de Jonin et son appartenance au village de Jujou sont bien visibles. Alors, soit l'enfant y voit que dalle, soit il est totalement ignorant, soit il s'en fout royalement de la hiérarchie.

Le roux rit à gorge déployée quand son interlocuteur évoque son envie de faire des plaies au chat. Il partage également l'envie du garçon. Il hausse cependant un sourcil quand ce dernier commence une phrase qu'il ne finit jamais. "Sav-" ? Que voulait-il dire ? Quoiqu'il en soit, il lâche un long soupir avant de prendre la parole.



D'une certaine façon, cela aurait été drôle à voir mais cela aurait certainement été tout aussi  terrible. Si le gamin s'était jeté sur le chat pour l'entailler, cela aurait été très inquiétant pour sa santé mentale et surement problématique pour la réussite de la mission du Makino, aussi humiliante puisse-t-elle être.
Haruka croise les bras, fronçant les sourcils. L'enfant parle beaucoup et pas forcément pour dire des choses très rassurantes. Mais la curiosité malsaine du Jonin aurait bien aimé avoir plus de détails. Trop concentré sur la conversation, il ne remarque pas l'arrivée de la chèvre.



Ryodari... un nom que l'homme tient à enregistrer. Il n'a pas souvenir avoir entendu parler de lui, mais si on intégration à l'armée de Jujou est récente, c'est plutôt logique vu qu'il a lui-même été absent pendant quelques temps -potentiellement la période d'arrivée du garçon. Le roux grimace, passant une main dans ses cheveux tandis que son interlocuteur lui pose une question, tout en se jetant des fleurs.

L'adolescent rassure le roux sur le fait qu'il ne compte pas faire de mal à la bestiole même s'il dit que s'il avait été à la place d'Haruka il lui aurait véritablement fait la peau. Comme quoi, le Jonin reste toujours professionnel malgré son comportement à priori nonchalant. Un soupir amusé s'échappe de ses lèvres. Le gamin a l'air fou mais il aime bien ça, tant qu'il ne commet pas de crime évidemment et qu'il fait son travail.

L'homme considère que pour survivre dans ce milieu professionnel, il faut être fou. Il ne faut pas avoir peur de la mort ou bien être fou au point d'aller au devant de celle-ci. Il faut avoir de l'imagination, une créativité suffisante pour inventer toutes sortes de plans farfelus afin de survivre ou d'attraper ses proies. Il faut également être cruel ou suffisamment fou pour croire ou se persuader qu'il n'y a parfois pas d'autre option que faire le mal et que ce mal est absolument nécessaire. La vie d'un ninja est dure.

Tenant le chat par la peau du cou, le tortionnaire se tord de rire lorsque son interlocuteur le corrige sur son "tour" qui serait en réalité du "talent". Peut-être a-t-il raison, surement a-t-il raison. Mais généralement, on ne parle pas de talent lorsque l'on parle de soi même. Cela fait très arrogant, trop arrogant. Mais, cela montre bien que ce minus a confiance en lui et c'est important. Après, il ne faut pas non plus avoir un excès de confiance en soi, cela pourrait bien être dangereux. Mais pour l'instant en tous cas, le garçon à la chevelure rose attise la curiosité du fumeur.



En vérité, ce n'est pas si surprenant que cela. Le Genin est arrivé il y a peu et Haruka est rentré de sa mission longue durée il n'y a pas longtemps non plus. Et avec tout le mouvement qu'il y a, impossible de se poser sur les nouvelles recrues -de toute façon, il ne peut pas éplucher le dossier de tout le monde tout seul-. Cependant, il est toujours temps de se rattraper.



Il ne sait pas ce qu'elle vaut, mais il pense que tout échange peut être instructif. Et puis, entre personnes talentueuses, ils devraient se comprendre. Le roux a développé le "Fluide" sans grande attente mais finalement, la chose est très intéressante, très pratique. Le hic est que cette pression ne différencie pas les alliés des ennemis. Il n'y a pas vraiment de maîtrise. Il s'agit de puissance à l'état brut.

Intérieurement, le Jonin note que Ryodari semble intéressé par la Brigade d'Interrogation ou du moins, certaines de ses activités qui semblent avoir pour lui plus de sens que celles d'autres soldats.



Si un homme prend la défense d'un Yokai, il ne peut pas être net. Ce doit être un traître ou un fou à surveiller de près.

Haruka rit à gorge déployée quand son interlocuteur lui dit ne pas craindre les insectes. Il ne s'attendait pas du tout à ce genre de réponse, le mioche est vraiment amusant. Il a d'ailleurs quelques doutes quant à la discrétion de ce dernier bien qu'il ne les vocalise pas. Il note néanmoins que cela ne fait pas longtemps que le jeune a découvert cette aptitude et qu'il l'emploie, ce qui rend la chose d'autant plus impressionnante. Quand il a employé la gravité pour stoppé l'enfoiré poilu, cela semblait presque naturel.

Le Jonin hausse un sourcil lorsque le Genin manifeste un espèce de voile chakratique qu'il reconnait comme un début de "fluide". A vrai dire, cela lui rappelle des souvenirs. Un soupir s'échappe de ses lèvres. C'était la bonne époque, l'époque où il ne craignait rien ou du moins, où il avait d'autres préoccupations, moins de responsabilités sur ses épaules. Ce voile de chakra rouge, aussi intense que des flammes, c'était sa ligne de défense à l'époque où il était encore Genin. A l'époque, il ne valait pas mieux qu'un chat et ce fluide était sa façon de gonfler le dos pour paraître plus impressionnant.



Le roux écoute avec attention ce que Ryodari a à dire sur le Yokai et le fameux gêneur. L'intérêt qu'il avait pour le Yokai disparait néanmoins lorsque l'enfant dit qu'il utilisait du Genjutsu notamment pour faire de la fausse monnaie et qu'il l'aurait arrêté si l'autre ne s'était pas mis sur son chemin. Il en conclut que la créature était faible et stupide, ne méritant pas son attention.
Il note cependant sa capacité de transformation inquiétante. Serait-il possible que des Yokais se cachent parmi les humains ? Voilà qui serait terrifiant. Non seulement des traîtres humains saboteraient le village, mais aussi potentiellement des Yokais. Cela fait un moment qu'il souhaite monter une équipe pour effectuer du contre-espionnage et traquer les traîtres situés au sein du village, mais il a toujours repoussé la paperasse et la recherche de coéquipier. Cependant, il semblerait que l'heure ne soit plus à la flemme.

Ryodari vise juste lorsqu'il parle des effets que pourrait avoir les flux de chakra sur l'environnement. Le garçon semble avoir un bon instinct en plus d'avoir une manipulation du chakra remarquable pour son âge, signe d'un talent certain. Haruka aime ça, il trouve que les personnes qui fonctionnent à l'instinct sont parfois bien plus censées que celles qui fonctionnent par logique. Et puis, les personnes qui marchent à l'instinct sont moins enclines à être déstabilisées lorsque la situation tourne mal. Cela attise d'autant plus la curiosité de l'interrogateur. Ce gosse manque d'expérience et de bon sens, c'est une pierre précieuse brute qui ne demande qu'à être polie.

Le roux écoute sagement toute l'histoire du Genin. C'est intéressant bien que légèrement complexe. Le Yokai était-il vraiment inoffensif ? Pourquoi ce "Mû" a-t-il pris sa défense ? L'homme n'a pas souvenir de quelqu'un répondant à ce nom, ce ne doit donc pas être un haut gradé. Un de ces fou furieux d'édenistes peut-être. Il faudra qu'il creuse la question lorsqu'il aura un peu plus de temps.



Le Makino n'a jamais vraiment apprécié les Yokais. On lui a toujours dit que c'était la pire espèce et il a vu tellement de personnes mourir par leur faute qu'il ne saurait leur faire confiance bien qu'il les préfère tout de même à ces foutus cultistes qui infiltrent les villages pour mieux les corrompre. Un soupir s'échappe de ses lèvres tandis qu'il marque une courte pause, passant une main dans sa chevelure avant de reprendre la parole.



Le Jonin imagine mal Kaléah refuser une demande de recrutement de sa part. Il a toujours tout fait pour protéger son village et pour être le meilleur "mal pour un bien" possible. Il s'est toujours sali les mains pour Jujou tout en se raccrochant au peu d'humanité et de principes qui lui restait.