Les secrets de l'immortalité

La femme caresse délicatement un masque de chair humaine, son tout premier, celui qui a signé le début de nouvelles recherches. Ce fut un événement aussi terrifiant que joyeux. Il fut joyeux en ce qu'il permit à la prêtresse d'obtenir un résultat concluant, un moyen de passer pour quelqu'un qu'elle n'est pas. Mais il fut terrifiant en ce qu'il ouvrit la porte vers de nouvelles recherches, des recherches toujours plus sombres, toujours plus mortelles.



Parfois, Shizuka se demande si elle n'est pas folle, si elle ne s'est pas perdue en chemin, si elle ne va pas trop loin dans ses expériences. Cette pièce dans laquelle Shigure et elle se trouvent est celle qu'elle préfère de son laboratoire. C'est là où elle expose ses trophées.

Le laboratoire étant souterrain, la lumière du soleil ne l'atteint pas. Seules quelques bougies éclairent l'endroit bien sinistre. La pièce qu'elle emploie aussi bien comme zone de stockage que comme musée n'a qu'une entrée. Des bocaux contenant des organes en tous genres se dressent sur les tables et étagères. Il y a également cinq espèces de bassins assez grands pour contenir des corps humains bien qu'aucun cadavre n'y soit pour le moment exposé. Un liquide verdâtre est visible dans ces conteneurs et semble empêcher les organes de se décomposer. Il y a également une odeur nauséabonde qui se répand dans la salle fermée et qui ne peut être camouflée malgré les tentatives de la scientifique de la recouvrir par le parfum de quelques encens. A cause des bocaux, de grandes ombres se dessinent sur les murs sombres de la pièce.

Des bruits étranges se font entendre, si la femme assure que ceux-ci proviennent des terribles chimères qui montent la garde à l'entrée du laboratoire, il ne serait pas surprenant d'y trouver quelques humains déformés par la souffrance encore vivants enchaînés quelque part. Et, dans ce sinistre contexte, si tant est que l'on ait un peu d'imagination, on pourrait très bien s'attendre à ce qu'une carcasse se redresse soudainement et se remette à bouger.



Shizuka est fière de ce qu'elle a pu bâtir sous cette forêt, dans le creux de cet arbre mort. Ce laboratoire, jamais elle n'aurait pu l'avoir au sein du village de Toge. Mais parfois, quand elle se déplace dans ce laboratoire, elle songe qu'elle a atteint ses limites... qu'elle a atteint les limites de ce qu'elle pouvait faire toute seule. Enfin, elle n'a pas vraiment bâti ça toute seule. Elle n'aurait jamais pu créer ce laboratoire si elle n'avait pas emprunté de l'argent à certaines personnes et arnaquer certains clients. Shigure fait partie de ces personnes qui ont financé cet endroit bien qu'il ne se soit pas vraiment investi dans sa conception.



La sécurité du laboratoire fait parfois frissonner la fidèle d'Izanami. Elle craint que ce qu'elle a pu concevoir est insuffisant mais elle n'a plus la place de mettre au point d'autres système. Un soupir s'échappe de ses lèvres.

Shigure faisait les cent pas dans la pièce, les mains dans les poches en observant ce qui l’entourait et tournant de temps en temps sur lui-même. C’était la toute première fois que la chunin le traînait dans son repère et il était plutôt content de cette situation. Enfin, il pouvait observer dans quel environnement cette déesse de la médecine exercait.

Le chunin tourna la tête en direction de son associée et leva un sourcil lorsqu’il la vit tripoter un masque en chair humaine. Il était drôlement bien fait, il avait déjà vu un type se faire arracher le visage et il savait que pour en arriver à ce résultat, il fallait une précision chirurgicale. Ça pouvait paraître barbare pour la plupart des gens qui tomberaient dessus, mais finalement, Shigure avait appris au cours de ses recherches que jouer avec la vie humaine était nécessaire pour avancer et les recherches de Shizuka n’en était pas exempte. Le chunin se rapprocha pour les observer plus en détails.



Il était normal pour un chercheur de mettre en avant ses réussites. Shigure possédait lui-même plusieurs pots de plantes vénéneuses qu'il conservait chez lui, car elles avaient été utilisées pour la création de pilules aux effets secondaires catastrophiques, ayant causé la mort de sujets de test. Ainsi va la vie, et pour lui, ces plantes étaient un rappel de son progrès considérable. Shizuka gardait toutes ces choses pour ses propres motifs personnels.

L'invitation de la chunin à Shigure était donc marquante. Ce n'était pas fréquent qu'un scientifique ouvre son laboratoire à quelqu'un d'autre. Cela nécessitait une certaine confiance mutuelle, et Shigure en était reconnaissant. La scientifique lui demanda son opinion sur son laboratoire.

Le chunin fit un tour sur lui-même, prenant quelques instants pour observer les bocaux. Il tapa sur les parois d'un bocal qui semblait contenir un foie.



Shigure retapa avec son doigt et réussi à faire bouger l’organe qui paraissait vibrer dans le liquide verdâtre.



Shigure soupira.



La jeune femme lui fit part de ses inquiétudes concernant la sécurité de son laboratoire souterrain.



Il se retourna pour regarder la jeune femme dans les yeux.



Sacrifier un membre de sa famille pour avoir la paix, c’était une tactique particulièrement sale, mais plutôt efficace.

Shigure secoua la tête en signe de désaccord.



Le Miura leva les épaules et secoua une nouvelle fois sa tête.



Le chunin contourna Shizuka et sortit une cigarette qu’il mit à la bouche par réflexe.



Il s’assit sur une table dépourvue de papier.



Son regard était soudainement devenu beaucoup plus sérieux.



Shigure observait attentivement la jeune femme, en attendant une réponse de sa part. Une partie de lui désirait allumer cette cigarette, mais il se trouvait chez quelqu'un d'autre et attendait le moment opportun pour demander s'il pouvait satisfaire son envie de tabac.

Les secrets de l'immortalité

Shizuka pouffe de rire face au commentaire de son ami. C'est vrai qu'elle n'a pas encore essayé de vendre ses produits au marché noir et ce n'est pas vraiment dans ses plans pour l'instant. Elle ne se permettrait pas de vendre des échantillons aussi précieux surtout si cela pourrait potentiellement ébruiter ses expériences et laisser des pistes permettant de remonter jusqu'à elle. Et puis, concernant ses créations, elle n'aimerait pas que leur secret soit ébruité et qu'on tente de la copier grossièrement ou pire, que l'on détourne son travail à de mauvaises fins. Et puis, elle n'aimerait pas que le résultat de ses recherches tombe entre les mains de cultistes.



Il est toujours satisfaisant de voir ses efforts reconnus par quelqu'un d'autre, surtout quand la dite personne est aussi intelligente et compétente que Shigure. Si la femme à la chevelure d'ivoire devait avoir un égal dans le domaine scientifique, elle miserait très certainement sur lui. C'est la raison pour laquelle elle songe à lui ouvrir les portes de son laboratoire -évidemment il ne pourrait pas y rentrer seul au risque d'être attaqué par les chimères- mais il pourrait bénéficier du matériel et des installations mis en place par la scientifique.

Elle fronce cependant les sourcils lorsque son interlocuteur confirme ses inquiétudes quant à la sécurité de l'endroit. Le sourire de la fidèle d'Izanami s'étire quand l'homme dit qu'il l'aurait bien aidée avec du Fuinjutsu si ses connaissances et sa maîtrise du domaine étaient meilleures. Il faudrait remédier à ce problème, soit en aidant Shigure à se perfectionner, soit en créant un autre laboratoire plus sécurisé mais moins équipé, soit en trouvant quelque part de la place pour rajouter d'autres mesures de protection. Mais, en attendant, il faut trouver une solution ou un "plan de secours".



Elle ne savait pas quoi, mais il y avait définitivement quelque chose de démoniaque en cet homme. Et, cela la fascinait autant que cela l'effrayait. Il venait tout juste de lui suggérer, innocemment, de sacrifier son propre frère en cas de pépins. Certes, le petit n'était pas le lapin qui saute le plus loin, mais il n'en demeure pas moins que la femme essaie de le rééduquer et de l'entraîner avec l'espoir de pouvoir, un jour, l'entraîner véritablement dans ses sombres destins. Elle a même un plan pour lui bien qu'il ne lui semble pas encore réalisable. Prise d'une curiosité malsaine, elle se demande jusqu'où Shigure pourrait bien aller pour accomplir ses ambitions.



Alors que la prêtresse d'Inari remet sur le tapis le manque de connaissances en Iroujutsu de son interlocuteur, celui-ci révèle qu'il a abandonné l'idée d'apprendre lorsqu'il s'est rendu compte que c'était trop dur pour lui. Elle est d'avis que quelqu'un d'aussi talentueux que lui pourrait tout apprendre s'il le souhaitait, que ce n'était qu'une question de temps et d'efforts. Lorsque l'on y met du sien, rien n'est impossible à ses yeux. Cependant, elle comprend l'envie de tirer profit de ses facilités naturelles afin de progresser plus vite, c'est d'autant plus intéressant lorsque l'on sait que l'on a un allié qui possède des compétences complémentaires aux siennes. C'est en partie pour cela que Shizuka n'a jamais vraiment ressentie le besoin d'améliorer ses capacités physiques. Elle sait qu'il y aura toujours quelqu'un pour pallier à cette faiblesse et puis, elle a ses propres mécanismes de défenses. Elle a d'ailleurs remarqué que son corps était plus résistant à la douleur et aux blessures qu'avant. Une conséquence des expériences qu'elle mène sur elle et des blessures qu'elle peut être amenée à accueillir les bras ouverts ?



Techniquement, elle est plus jeune que lui. Mais, elle calcule plus les chances de survie que l'âge. Même si elle est plus jeune, elle pense ses chances de survie inférieures. Elle pouffe de rire lorsqu'elle entend la motivation de son partenaire à accélérer ses recherches sur l'immortalité. Shizuka hausse un sourcil lorsque le nom de Lin Hao tombe. Cela faisait un moment qu'elle n'avait pas entendu parler de lui et elle ne voit absolument pas en quoi il pourrait être utile à son ami.



La femme à la chevelure d'ivoire marque une pause, prenant quelques instants pour réfléchir.

Pouvoir arrondir ses fins de mois avec le marché noir était plutôt quelque chose de très intéressant, même s'il ne fallait pas en abuser et permettait aussi d'agrandir son réseau. La scientifique rigola, sans doute qu'elle ne s'attendait pas à cette réaction de la part de l'alchimiste. Elle lui proposa même d’emménager ici.



Shigure regarda autour de lui.



Sa proposition tombait vraiment à pic. Il commençait à se retrouver en manque de place chez lui et ça affectait ses recherches, ce qui était inconcevable. Shigure aurait pu louer un local pour continuer, mais l’idée de pouvoir travailler à proximité de sa partenaire l’enchantait.



Les deux scientifiques se mirent à discuter de la sécurité du repaire et Shigure mentionna son intérêt pour le Fuinjutsu ce qui fit réagir la jeune femme.



Moi, je suis tombé dedans à cause de bouquin que j’ai trouvé à la bibliothèque justement. T’as pas mal d’ouvrage qui ont été rédigés par des macaques illettrés, mais parmi tous ces bouillis de papier indigeste, il y en a un qui m’a tapé dans l’œil.

Il regarda quelques secondes Shizuka sans rien dire, puis commença à fouiller dans les poches intérieures de sa veste. Il sortit un petit rouleau et sans rien dire commença à aller dans le coin de la pièce. Il déroula le papier et apposa sa main dessus, activant un sceau avec son chakra. Dans un petit nuage de poussière, un pot de taille moyenne de mélisse apparut. La mélisse était une plante au parfum citronné, est réputée pour ses effets calmants sur le système nerveux. Elle était souvent utilisée pour réduire l'anxiété et favoriser la détente.



Il retourna auprès de Shizuka.



À la suite de ça, Shigure proposa à Shizuka de se servir d’un bouc émissaire en utilisant notamment son frère, mais elle ne semblait pas très emballée par l’idée. Pourtant, c'était quelque chose de plutôt facile à faire, surtout quand il s'agit de la famille et qu’on n'était pas forcément proche de ses membres.



Shigure écouta la jeune femme parler de son frère avec un tout petit peu d’espoir.



Puis l’alchimiste lui fit part de son non désire de reprendre ses recherches par manque d’intérêt pour l’iroujoutsu. Il voulait se concentrer pour pouvoir parvenir à ses fins dans des domaines qu’il maîtrisait comme l’alchimie et s'il devait donner et dans le Fuinjutsu et dans l’iroujutsu, il allait trop traîner la patte.



Shigure se posa donc sur la table, cigarette en bouche pour poser quelques questions à sa partenaire.



Le chunin se gratta le menton.



Shigure se gratta l’arrière du crâne et commença à jouer avec sa cigarette.



C’est vrai qu’ils en parlaient de temps en temps, mais qu’est-ce que ça voulait vraiment signifier d’autre que la vie éternelle ?



Un sourire apparut sur le visage de Shirgure.



Pour lui, les choses qui se rapprochaient le plus de démons se trouvaient actuellement dans cette pièce, mais il était intrigué d’avoir la réponse de la scientifique. La jeune femme devait se demander le rapport entre ça et son ancien sensei, mais l’alchimiste voulait connaître son point de vue avant de lui révéler ses informations.

Les secrets de l'immortalité

Un rire léger s'échappe des lèvres de la jeune femme lorsque son interlocuteur parle déjà de "la décoration" et surtout, de recouvrir l'odeur de la mort et des textures conservatrices par celle de fleurs parfumées. Le voilà qui fait déjà comme chez lui. Venant de quelqu'un d'autre, elle aurait certainement perçu cela comme de l'impertinence, mais de sa part, elle voit cela comme une marque d'investissement et d'intérêt.



L'optimisme et l'entrain de Shigure sont contagieux. Elle hoche la tête. C'est avec plaisir qu'elle consulterait les notes du Chunin et qu'elle accueillerait les théories et critiques de ses propres travaux. Si Shizuka aimerait discuter avec d'autres personnes de ses recherches, elle pense cependant que ses idées ne concordent pas forcément avec celles des autres. Et ceux qui pourraient comprendre son point de vue ne pourraient pas forcément comprendre son "langage scientifique" et ne seraient d'aucune utilité pour l'avancée de ses expériences. Pourtant, comme il le dit si bien, un avis extérieur est toujours intéressant.



Lorsque la fidèle d'Izanami parle de "domaines d'études pratiques", elle pense notamment aux techniques de discrétion, à celles de pièges et de repérages. En soit, des domaines d'études plus intéressants et utiles lorsque l'on parle "survie". Si cela ne tenait qu'à elle, elle se serait concentrée sur ce qui peut faire avancer ses recherches. Hélas, si elle meurt, comment pourrait-elle atteindre ses objectifs ? Elle n'a donc pas d'autre choix que d'apprendre à se défendre.

Croisant les bras, la femme à la chevelure d'ivoire observe l'homme à la chevelure d'ébène. Il fait une démonstration d'une technique de Fuinjutsu. La seule technique de ce domaine qu'elle maîtrise, celle-ci étant particulièrement pratique pour quelqu'un qui, comme Shizuka, transporte beaucoup d'équipement et de plantes. Enfin, elle a plus récemment appris à utiliser ces sceaux pour former des pièges.



Le sourire de la femme s'élargit lorsque son interlocuteur lui assure qu'il deviendra bientôt expert dans le domaine. Compte-il s'enfermer dans sa chambre ou dans le labo pendant des jours et des jours afin d'améliorer ses connaissances et compétences rapidement ? Qu'importe, tant que les résultats sont là.

Shigure dit comprendre la Chunin lorsque celle-ci lui explique qu'elle préférerait se débarrasser d'un obstacle plutôt que sacrifier un pion fidèle et lui demande si elle aurait quelqu'un en tête. Elle prend quelques instants pour réfléchir.



Si cette dernière semble être une prêtresse tout à fait honnête et qu'elle appartient à la famille impériale, la Chunin la perçoit comme une menace. Notamment à cause de l'influence qu'elle exerce sur Shingen et de la possibilité qu'elle puisse un jour monter sur le trône. Même si Daichi serait surement le premier héritier, elle imagine mal qu'il puisse accepter d'endosser ce rôle. Il resterait donc les enfants des deux autres branches impériales dont la Jonin en question qu'elle ne peut s'empêcher de voir comme une rivale.



Shigure ne semble pas croire qu'il pourrait arriver quelque chose à la femme à la chevelure d'ivoire ou du moins, qu'elle pourrait mourir de si tôt. Cependant, il dit qu'il essaierait de trouver quelqu'un pour prendre la relève si elle venait à disparaître ou bien, qu'il se mettrait lui même à l'iroujutsu. Elle acquiesce d'un geste de la tête.

Elle fronce les sourcils quand l'homme à la chevelure d'ébène dit qu'elle a bien fait de garder ses distances avec Lin Hao.



Et voilà le maître du Fuinjutsu qui se met à parler de l'immortalité et des démons. Quel rapport avec son ancien Sensei ? Elle ne comprend pas. Cependant, les questions qu'il pose sont intéressantes. Qu'est-ce que l'immortalité ? Qu'est-ce qu'un démon ? Existe-il seulement une réponse exacte à ces interrogations ?



Elle marque une courte pause, réfléchissant à ce que renferme le mot "démon" et le mot "pacte". Immédiatement, elle pense à Yata, le Kaichou avec lequel elle s'est liée.

Le regard de Shigure s'illumine lorsqu'il entend que les plantes plaisent à la jeune femme.



Il écoute attentivement les préoccupations de Shizuka concernant ses domaines d'études déjà bien remplis. Il secoua de haut en bas la tête, comprenant que Shizuka était quelqu’un de déjà bien occupé pour se rajouter un domaine à étudier.



Elle reconnut la technique employée par l’alchimiste et lui demanda s’il avait d’autres trucs sous la manche.



Lorsque Shizuka mentionne les noms d’un médecin du village et de la prêtresse de la famille impériale comme possibles candidats pour le projet d'assassinat, Shigure prend note des noms avec sérieux.



Deux personnes pour deux fois plus de possibilité de délation. En ce qui concerne l'éducation de Shingen, l’alchimiste ferma les yeux et acquiesça lentement, croyant sur parole sa partenaire. Il leva les épaules avant de répondre.



Les réflexions de Shizuka sur l'immortalité et les démons intriguent Shigure. Il acquiesce en écoutant ses pensées.



L’alchimiste soupira. Le sujet de l'immortalité et des démons semblait intriguer Shizuka, tout comme Shigure lui-même. Les questions philosophiques autour de ces concepts étaient profondes et n'avaient pas de réponses simples.



Deux scientifiques aussi talentueux qu’eux ne pouvaient que progresser s’ils avaient l’éternité devant eux.



Il ferma les yeux et repensa à toutes ses années à plancher sur le sujet. Puis il prit un air étonné lorsqu’elle lui annonça avoir pactisé avec un yokai.



L’alchimiste fixa la médecin et attendit sa réaction.

Les secrets de l'immortalité

Shizuka pouffe de rire en entendant Shigure lui parler de décoration et de parfum. Elle ne l'imaginait pas aussi passionné par ce genre de sujet. Le voir comme ça l'amuse  et elle n'a pas vraiment le temps de s'essayer à ce genre d'activités alors, elle compte le laisser gérer tout cet aspect du laboratoire si cela ne le dérange pas. Techniquement, il n'y a pas besoin de ça mais elle passe tellement de temps dans cette cachette que cela ne peut pas faire de mal.

Son sourire s'élargit un peu plus quand il lui dit qu'elle n'a pas à s'en faire pour le Fuinjutsu, qu'il se penchera sérieusement dessus même s'il débute juste. La prêtresse d'Inari ne s'en fait pas. Elle ne doute pas un seul instant qu'il puisse devenir un maître reconnu dans le domaine s'il décide vraiment de l'étudier en long en large et en travers. Si Shingen lui avait dit ça, elle ne l'aurait pas crû. Qui l'aurait crû ? Il s'est décrédibilisé tellement de fois et son cerveau semble si peu performant.



La chunin écarquille les yeux de surprise. Son acolyte vient-il vraiment de lui dire qu'il était partant pour faire disparaitre une Princesse Impériale ainsi qu'un Jonin médecin de Toge. Elle sait que l'homme est audacieux et ambitieux mais elle ne pensait pas que c'était à ce point. Il lui semble bien moins s'intéresser à la justice, à la paix et à la bienveillance qu'elle qui n'est pourtant pas une sainte. Est-ce la perte de sa famille qui l'a mené dans ce gouffre, a-t-il été corrompu plus profondément ou a-t-il toujours eu ces graines de chaos et de cruauté cachées en lui ? Qu'importe. Il est dans le camp de la fidèle d'Izanami et c'est tout ce qui compte.

Dommage. Un mot qui revient très souvent lorsque Shingen est le sujet de la conversation. Un soupir s'échappe des lèvres de Shizuka. Parfois, elle se demande elle-aussi si elle est vraiment une Usui. Cependant, elle ressemble beaucoup à sa mère et sait pertinemment que celle-ci n'aurait jamais trompé son mari, en dépit de tout ce qu'il a pu lui faire subir.



Des affaires un peu louches ? La scientifique fronce les sourcils. De tout ce qu'elle avait pu imaginer, rien ne se rapproche de la révélation que Shigure vient de lui faire. Il aurait pactisé avec un démon pour sauver sa famille ? Le visage de la femme à la chevelure d'ivoire affiche une expression plus grave. Elle n'ose pas imaginer ce que son interlocuteur doit ressentir. Souhaite il pactiser avec ce même démon pour tenter de ressusciter les siens ?



La résurrection  est-elle seulement possible ? Pour le savoir, il faudrait découvrir ce qui arrive après la mort. Les âmes vont-elles à Yomi no Kuni ? Vont-elles rejoindre Jashin ? Sont-elles détruites ? En fonction de la réponse à cette question, même s'il était possible de ramener le corps à la vie, il ne serait peut-être pas possible de retrouver la personne décédée. Une telle quête pourrait être encore plus longue et dangereuse que celle de l'immortalité.

L'avis du brun sur l'immortalité et les moyens de l'atteindre est intéressant. Shizuka n'avait jamais imaginé quelque chose qui aille au delà de la préservation du corps mais maintenant qu'il en parle, cela ne serait pas étonnant.



Le chunin semble plutôt d'accord avec l'interprétation du terme "démon" que la prêtresse a proposé et s'intéresse visiblement au pacte qu'elle a formé avec un Yokai. Elle apprécie néanmoins qu'il ne se montre pas insistant.

Shigure afficha un large sourire en regardant sa partenaire.



L’alchimiste ne lui avait pas parlé du fait qu’il arrivait aussi à poser des seaux sur des personnes pour les handicapés un peu, technique qu’il avait essayé de perfectionner au cours de ses expériences. Il n’était pas encore satisfait de sa maîtrise et comptait lui montrer plus tard.

Vint la discussion sur la famille et la scientifique affirma, malheureusement, qu’elle était bel et bien du sang des Usui. Même s’il avait foi en Shizuka, Shigure ne pouvait que douter lorsqu’il voyait son frère ou qu’elle lui parlait de son père. Une famille de sauvage qui ne la méritait clairement pas.

La tournure que prenait la conversation avait une certaine gravité. Les révélations de Shigure semblaient avoir ébranlé son interlocutrice, mais ils restaient tous les deux calmes.



Shigure se frotta l’arrière du crâne et répondit à la scientifique.



Shigure se gratta le menton avant de reprendre.



Shigure leva les épaules.



La discussion se tourna alors vers les moyens d’atteindre l’immortalité.

Shigure était conscient que Shizuka était une alliée précieuse dans ce voyage vers l'inconnu. Ses connaissances en alchimie et en médecine étaient un atout inestimable, et il comptait sur sa perspicacité pour l’aider à atteindre ses objectifs.



Shigure fit apparaître une moue sur son visage.



Shigure s’appuya de nouveau contre le bureau de la maîtresse des lieux, plongeant son regard dans le sien. Shigure était animé par une lueur de détermination dans les yeux. Il sentait que ces recherches pourraient les mener à des découvertes révolutionnaires, même si cela signifiait affronter l'inconnu et les risques qui y étaient associés.



Shigure prit le temps de réfléchir à ses prochains mots.



Shigure soupira.



Shizuka lui parla aussi un petit peu de son pacte.

Les secrets de l'immortalité

Comprendre la portée des révélations de Shigure ? Shizuka n'est pas sûre d'être assez sage et cultivée pour cela. Tout ce qu'il vient de lui dire lui fait l'effet d'un coup de marteau. Cela pourrait remettre beaucoup de choses en question. Le brun semble encore confus quant à la direction qu'il devrait prendre et les méthodes à employer pour obtenir de vraies réponses bien qu'il soit celui qui détient et apporte ces informations inédites. Depuis combien de temps sait-il cela ? Depuis combien de temps porte-il le fardeau de ces révélations sur ses épaules ?



Une façon pour la femme à la chevelure d'ivoire de dire à son interlocuteur qu'elle valide totalement la méthode du kidnapping et de l'interrogatoire. Même si elle aime bien son ancien-ancien-chef d'équipe et qu'elle se serait bien liée d'amitié avec lui, il y a des choses plus importantes que cela : le bien-être de son disciple et ses recherches scientifique. Or, si ce que le Chunin a dit est vrai alors, le pacte que Lin Hao a passé pourrait leur permettre d'avancer dans leurs recherches concernant la quête de l'immortalité. Et qui sait ? Cela pourrait même être lié à Yomi no Kuni. Un soupir s'échappe néanmoins des lèvres de la fidèle d'Izanami lorsqu'elle songe que la "cible" est liée à leur Kage.



Un sourire se dessine sur les lèvres de l'empoisonneuse lorsque l'alchimiste avoue s'être lancé dans le Fuinjutsu par rapport à la quête de l'immortalité mais qu'il confie ne pas avoir pensé à l'alternative du Genjutsu. A vrai dire, elle ne sait pas elle-même si cette idée est bien réaliste.



Le Miura aborde par la suite un sujet intéressant, revenant sur le Fuinjutsu et expliquant plus précisément l'usage qu'il aimerait faire de celui-ci afin de se rapprocher de ses objectifs. A vrai dire, même si elle pensait pouvoir employer le Fuinjutsu pour s'approcher de l'immortalité, elle n'avait pas pensé à un tel emploi. Transférer son esprit d'un corps à un autre, une idée fascinante.



La guérisseuse hausse un sourcil lorsque son interlocuteur mentionne la difficulté de l'entreprise et parle de trouver des cobayes. C'est certainement l'étape la moins difficile, surtout qu'elle ne pense pas que l'homme soit très sélectif.



Les pensées de Shizuka s'en vont vers la Brigade Kyushu qu'elle a récemment rejointe. Il s'agit d'une légende parmi les légendes, une Brigade qui ne devrait pas être mais qui veille sur le village depuis les ombres et qui fait tout le "sale travail". L'interdit n'y est pas interdit tant que c'est pour le bien du village.