Il n’est pas dans mes habitudes que d’aller faire les boutiques. Mais cette fois-ci, si je désire écrire ma chanson et pouvoir faire de nombreuses danses. Je me dois de m’y soumettre à mon plus grand regret. D’autant que ma demande n’est pas ce qu’il y a de plus évident, étant donné que le produit en lui-même n’existe pas vraiment. Ou plutôt il n’existe pas dans la forme que je souhaite le voir prendre. Pour cela il me faudra aussi de bons artisans et de bons matériaux. Si je peux aider pour ce qui du second, je ne peux rien faire pour le premier.

Ainsi je quitte ma demeure temporaire, soit plus précisément la caserne du quartier militaire. Je n’aime pas vraiment ces derniers on y retrouve de tout, mais surtout rien pour dire vrai. Des gens sans intérêts qui ne recherchent que la paix via des idées et des pensées biaisés par ce monde. Je ne dis pas que les miennes sont parfaites ou les aptes à aboutir. Mais pour avoir la paix, il faut savoir faire la guerre et même parfois la provoquer. Et si les yokais n’étaient pas un point qui pouvait me mettre en relation avec ce village. Il y a de cela bien longtemps que je serais rentré à Teito.

Mais qu’importe, je ne vais pas laisser le destin me tomber dessus, mais à l’inverse je vais fondre tel une pluie diluvienne sur ce dernier. Que mes démons m’aient, car je risque fort bien de regretter mon idée du jour. Ainsi je rentre dans la boutique de mes désirs. Loin d’être un lieu habitude pour les ninjas ou même pour les militaires. Tout du moins je le présume étant donné que tous à l’intérieur semble vouloir m’observer. Ou bien si ce n’est parce que je suis un militaire, c’est alors à cause de ma taille. Voir même de mon visage qui ne doit pas leur revenir. Qu’ils osent me le dire en face. J’ai beau être Jonin, je sais très offrir quelques pas de danse encore, même à des civils. Un outrage à un représentant de l’empereur ne saurait être pardonné aussi aisément.

Offrant alors mon plus beau sourire, je demande à l’homme derrière le comptoir si ce dernier peut inspecter mon idée qui se trouve figée dans le papier. De brèves salutation et une demande plus tard, voici que l’homme inspecte mon parchemin. Son regard semble se porter sur chacun des recoins du papier, mais aucun sentiment ne semble en emmener. Rapidement il m’explique alors que c’est voué à l’échec. Me disant que l’idée est possible, bien que quelques détails doivent être changer certainement. Il avoue par la même ne jamais avoir dû faire pareil ouvrage. A tout ceci, il ajoute que même une fois fait, dans l’utilisation, mon projet ne serait qu’une ruine car les dangers ne sont que trop grands.

Gardant mon sourire malgré la déception de ce que j’ai pu entendre, je ne me laisse toutefois pas abattre aussi facilement. Et je décide donc de quitter la boutique. Je me demande aussi, si je ne ferais pas mieux de m’en aller plus au Nord. Peut-être que dans cette région là j’aurais peut-être un peu plus de chance avec mon entreprise.

Sur le chemin de retour je ne m’attends pas à croiser qui que ce soit par une heure pareille et pourtant me voici plus que surpris de par la silhouette qui se présente à moi. Ni grande ni chétive, elle est tout ce qu’il y a de plus basique en ce monde. Une silhouette humaine bien loin des géants des sables ou bien des titans des mers. Frêle comme la moindre brindille que l’on peut fouler sur le chemin, elle semble plus résistante en groupe. Une chose qui ne m’est pas familière de par le fait que je ne sois pas vraiment du genre à m’associer avec qui que ce soit. La vie a voulu me laisser dans la solitude en éloignant ma famille de moi de par les actes qu’ils ont pu choisir de faire. Et j’aurais bien voulu qu’il en soit autrement, mais tout ceci ne dépend pas et ne dépendais pas de mes actes. Simplement de la volonté d’un père que de se débarrasser d’un enfant qu’il estime sans importance de par son manque de talent. Un talent qui m’est venu plus tard, et de la pire des manières, car il a fallu que je défende ma vie au prix de celle d’un autre.

Mais qu’importe je divague au lieu de me préoccuper de celui qui me fait face

Malaisant, tel est la sensation qui se dégage de l’inconnu à mes yeux. Non pas que je lui veuille du mal ou lui prêter la moindre intention. Mais son sourire n’a rien de rassurant. Et sans nul doute, il doit faire peur à la plupart des gens. Son aspect aussi ne présume rien de bon. Ressemblant plus à un bandit de grand chemin qu’à un simplement habitant de la région. Il doit certainement s’être égaré ou bien alors avoir des mœurs bien différentes des miennes. Mais pour autant, sans la moindre action malveillante à mon égard, je pense alors que je peux passer grand risque.

C’est alors qui vient à m’adresser la parole. Non pas que je sois sa majesté impériale et qu’il faille une autorisation pour me parler, je fus tout de même assez surpris de la chose. D’ordinaire on évite de me parler soit pas crainte, soit par feignantise de devoir lever la tête pour observer mon visage. Quoi qu’il en soit c’est assez rare que cela arrive. L’homme me salut et me pose directement une question sans même me laisser le temps de lui répondre. Il se présente assez rapidement dans son enchainement. Venant presque à me faire oublier sa première question tant il ne marque pas de pauses dans ses mots. Il me ainsi une nouvelle question après son l’énonciation de son prénom. Mais sans vraiment avoir besoin d’être intelligent on peut comprendre de par ses mots qu’il a un rapport direct avec l’établissement d’où je viens. Il en serait même le fils du propriétaire ou du moins d’un des hommes qui vit là-bas si tenté qu’il y ait plusieurs hommes.



-Je vous salue et non je ne suis malheureusement pas un client. Mon projet ayant été refusé je me dois de m’en aller voir d’autres gens afin de trouver mon bonheur.



Bandeau à l’épaule pour signifier mon appartenance à Toge sa couleur vient même à donner mon grade. Aussi j’en oublie de me présenter et décide de rattraper le coup.



-Mais où ai-je la tête ? J’en oublie presque de me présenter. Je suis Ryujin, Jonin au sein du village de Toge.

L’homme ne semble pas manquer de politesse contrairement à ce que peux laisser penser son apparence. Ce monde est aussi divers que varié et sa complexité ne cesse de grandir à chaque humain qui voit le jour. Les humains qui n’ont d’attrait pour moi que de savoir parler. Du moins pour la plupart et à dire vrai il a quelques villages que je salue de par leurs efforts. Vivre loin des grandes villes et souvent sujet à de nombreux problèmes qui mènent à des dangers. Que cela soit la faune ou la flore locale ou bien encore les démons.

Mais pour en revenir au sujet qui m’occupe en l’instant même. Le jeune homme devant moi, ayant un lien de parenté avec la boutique d’où je viens semble vouloir connaitre mon projet. For bien, ce dernier n’a rien de secret. Et c’est une entreprise que je ne pourrais pas accomplir seul. Du moins sur cet aspect-là. Aussi de ma petite sacoche je sors un parchemin après y avoir plongé ma main. Je commence alors à le déplier avant de répondre à l’homme. Les bavardages avec les inconnus n’étant pas mon point fort, je décide d’y aller directement sans passer par quatre chemins.



-Voici mon projet.



Sur le parchemin, on peut clairement y voir un bateau. Un bateau quelque peu étrange car sa taille semble ahurissante en comparaison de ceux qui sont présente el longue de la côte. Un navire conçu pour la haute mer et non pas un navire de pêche qui se promène le long des côtes.



-Je n’ai fait que noter quelques idées, par-ci et par-là. Je ne suis pas un ingénieur ou quoi que ce soit qui puisse me permettre de réaliser de véritables plans.



Basique et sans les détails si ce n’est le matériau ou la longueur de chaque zone. On peut y voir comme une coque renforcée sur le navire. Car la mer étant peuplé de démons, il faut que le navire se montre féroce face à n’importe quel danger. Que cela soit une créature titanesque ou bien un bloc de glace de la taille d’un village. La forme globale du navire est dessinée, mais j’ai bien pu oublier quelques parties assez importantes. Même si le gouvernail se fait tout de même présent.



-Mon objectif est simple, braver les eaux du Nord pour les explorer. Mais cela demande un bâtiment de taille qui soit robuste et rapide. Je n’ai pas eu les détails de la raison pour laquelle le projet a été refusé. Mais je trouverais bien un charpentier qui acceptera de réaliser un navire.



Si la raison était simplement d’acheminer les diverses pièces et parties du navires jusqu’à la côte, il suffisait alors d’emprunter la rivière. Alors je me dis que la raison se doit d’être d’une toute autre nature. Bien qu’elle me soit encore inconnue.

L’inconnue qui ne l’est plus vraiment semble souligner assez rapidement le problème qu’expose mon idée face aux artisans. Le problème en question et bien évidemment la principale chose que j’ai pu demander soit le fait qu’il puisse se rendre en haute mer. La technique étant perdue de nos jours je ne m’attendais pas à autre chose. Il me confie par la même que son père et débordé d’ouvrage à concevoir. Autant dire qu’en effet, je ne suis pas allé dans le meilleur endroit pour cela. La dernière partie du début de son explication me passe aussi au-dessus de la tête. Dans le sens où je ne saisis pas vraiment ce qu’il veut souligner par le manque de flottabilité de certains bois.

Quoi qu’il en soit, c’est avec grande surprise que je vois le jeune homme s’amuser à écrire un partout sur mes plans. Cela ne me dérange pas, car après tout. Ayant le projet à cœur j’ai tout bien mis dans un coin de mon crâne et cela malgré mon côté tête en l’air. L’homme parle alors de tirant d’eau. Aussi je me dois de l’avouer que je n’y connais rien et que seule mon imagination m’a permis de dessiner tout ceci.

Mais, rapidement il se met à me proposer ses services. Et je dois bien l’avouer je n’ai aucun moyen à ma disposition pour financer pareille entreprise. J’ai bien mon salaire d’officier et les économies que je mets de côté. De par le fait que je ne dépense rien sauf pour de la nourriture et de la boisson de temps à autre. Il me parle de fournisseurs et de solutions à divers de mes problèmes. Mais je me dois de le prévenir par avance.



-Je vois qu’il y a de nombreuses idées qui vous vienne en tête. Mais avant tout, il faut déjà voir avec le village et même peut-être avec Teito pour avoir des autorisations et potentiellement un budget. Par la même, je n’ai guère beaucoup de fonds à engager dans une pareille entreprise. Aussi sans l’aide du village je pense que cela ne sera pas faisable. Mais si vous le souhaitez je peux vous laisser commencer à travailler sur les plans. Sachant que je ne pourrais pas vous payer dans un premier temps.



Je me devais de faire preuve d’une certaine honnêteté sans quoi mon projet serait voué à l’échec et cela que cela soit avec ce jeune homme ou bien avec qui que ce soit d’autre.



-Sous peu j’ai prévu d’aller voir les autorités du village pour faire ma demande. Si cela vous convient nous déjà commencé à voir pour les plans. Ce qui pourra peut-être apporter un peu plus de poids auprès du village.