Une recrue. Voilà bien longtemps qu’il n’en avait pas eu une. Le Spectre avait reçu une candidature de la main du Togekage lui-même, fait d’autant plus étonnant quand on sait que Daichi n’apprécie guère l’existence de cette brigade. Il faut dire que son créateur était le précédent chef de Toge : Oshiba Aki. Si ce dernier était connu pour avoir développé le commerce et avoir fait du village caché de l’épine ce qu’il est aujourd’hui, peu de gens savent qu’il a créé une brigade si particulière dont le secret et le maître mot. Si les membres de Kyuushu sont dans l’anonymat le plus souvent, ils sont des experts dans les domaines du renseignement, de la collecte d’artefact mais aussi dans l’assassinat.  Il faut dire que ce sont des points qui sont étroitement liés, d’autant plus quand on sait que les plus grandes richesses sont détenues en secret par quelques groupes.

La première chose à faire pour le Spectre, après avoir étudié le dossier de @Usui Shizuka, sa future arpenteuse, c'est de l’observer. Deux jours de filature pour voir qui était vraiment la belle et pourquoi avait-elle demandé à entrer dans une brigade si spéciale. Satisfait, l’homme à la longue chevelure argentée devait maintenant provoquer la rencontre.

Il y a bien des méthodes, ils les a toutes apprises de feu son instructeur, avant de transmettre ce savoir à son tour. La discrétion est de mise. L’homme profite que la jeune femme se trouve dans le quartier marchand pour la mise en scène. Il la suit pour deviner le cheminement de ses pas et change de cap afin qu’il se retrouve à marcher dans le sens contraire. Naturellement il la bouscule, glisse un morceau de parchemin dans ses affaires et s’excuse de mille et une manières.

Chère Usui Shizuka,

Je vous donne rendez-vous ce soir au théâtre Saruwaka-za pour la prestation de Ichimura Uzaemon. Nous avons à discuter de votre prochaine affectation. Je serais habillé d’un kimono noir et d’un masque, dans les hauteurs du théâtre. À plus tard.

Le Spectre de Kyuushu

(c) Feniix

Le message est des plus simples et parfois les endroits les plus fréquentés font les meilleurs repères à secret. C’est l’un des enseignements que le Spectre à appris. Il est d’ailleurs très à l’aise dans la foule mais ce soir il a réservé deux places dans les hauteurs du théâtre, un peu à l’écart afin qu’il puisse discuter avec son invité de marque. Après tout, la belle avait des goûts raffinés et des connaissances de marque.

Le spectacle n’avait pas encore commencé que le Spectre était déjà installé. Kimono noir à fin liseré doré, sa chevelure argenté arrangé en une longue queue de cheval et un masque représentant un visage de divinité ancienne, le rendait facilement repérable. Il attendait sa future subordonnée les mains jointes sur une canne de belle facture, laissant deviner un âge avancé.

Quand la jeune femme se présente enfin il lui dit aimablement :

Au coeur des ombres

Depuis que Shizuka avait entendu parler de la Brigade Kyuushu, elle a immédiatement cherché à en apprendre davantage. Ses idées et ses compétences correspondent à cette brigade bien plus qu'aux idées du Temple et peut-être même plus qu'au Bureau d'Etude des Yokais.  Et puis, l'anonymat et la mobilité des membres de la brigade lui parle bien. Ce que la femme regarde, c'est ce qui va lui apporter le plus d'avantages, ce qui va le mieux servir ses intérêts et pour elle, l'information est le pouvoir. Evidemment, si elle prend, elle donne également. C'est le principe d'échange -plus ou moins- équivalent.

Bien sûr, elle ne sait pas à qui elle devrait s'adresser pour entrer dans cette brigade alors, elle a simplement décidé d'envoyer une petite note au Togekage pour proposer ses services en collecte d'informations notamment -elle n'aimerait pas renvoyer une mauvaise image avec des choses telles que le sabotage ou l'assassinat-, en tant que prêtresse elle préfère faire attention à ses mots même si les Togejin sont plus ouverts d'esprits que les soldats d'autres villages. C'est aussi dans l'optique de préserver son images -et garder un certain effet de surprise sur ses adversaires- que la Chunin n'a pas encore révélé qu'elle était en mesure d'empoisonner ses fluides. Même ses proches ne sont pas au courant. Pour beaucoup Shizuka doit sembler mystérieuse, elle veut bien parler de ses compétences mais elle reste toujours vague. Et lorsqu'il s'agit de missions, elle reste toujours en arrière, n'utilisant ses compétences les plus discutables qu'en dernier recours. Elle préfère éviter les combats.

Quelques jours après avoir proposé ses services, la jeune femme à la chevelure d'ivoire a trouvé dans sa sacoche contenants pilules, poisons et antidotes un petit message. Une invitation et pas de n'importe qui. Elle ne connait pas la hiérarchie de la brigade Kyuushu alors elle ne comprend pas bien quelle est la place de cette personne dans l'organisation mais au moins, elle peut avoir un premier contact avec un de ses agents, une opportunité en or. Pendant quelques longues minutes, elle s'est demandée s'il ne serait pas bon d'essayer d'impressionner son hôte avec un de ses masques de chair, par exemple. Mais elle se dit que cela ne renverrait pas forcément une bonne image, ce qui ne l'empêche pas d'en emporter un avec elle au cas où. Pour cette occasion, la noble a décidé de se vêtir d'une tenue qui eut appartenue à sa mère, un vêtement de qualité aux couleur de Toge.


Cela fait longtemps que la guérisseuse n'a pas eu l'occasion de se rendre au théâtre Saruwaka-za, elle est donc d'une humeur particulièrement rayonnante. Comme d'habitude, elle se montre ponctuelle. Et, très vite, la femme trouve l'individu qui l'a contactée. Il faut dire qu'avec son masque, il ne passe pas inaperçu.



La Chunin se doute bien que si c'est bien lui qui l'a convoquée, sa présentation n'était pas nécessaire. De la même façon, elle a déjà une bonne idée de ce que lui veut l'homme masqué mais encore une fois, elle préfère jouer la sécurité et se cacher derrière le même masque mielleux qu'elle emploie quotidiennement au Temple et de façon plus générale en public, aussi détestable puisse-t-il lui sembler par moment.

L’homme à la chevelure d’argent regarde avec attention son invitée. Elle porte une tenue des plus classiques, laissant à penser qu’elle la emprunté à sa mère en vue de l’usure du tissu. Rien n’échappe à son regard et quand cette dernière lui demande le nom qu’elle peut lui donner il lui répond aimablement :



Il tapote de sa main ganté le siège à côté de lui pour lui indiquer de prendre place un peu plus rapidement.



Son faciès masqué se tourne vers le visage de la jeune femme. Impossible de comprendre ce que cet homme peut bien vouloir dire, il y a des lieux bien plus privés qu’un théâtre et qui offrent bien plus de facilité à la discussion.



L’homme laisse parfaitement sous-entendre qu’il a consulté le dossier de la jeune femme et qu’il connait la majorité des aptitudes qui y sont mentionné. Bien entendu tout le monde à un jardin secret qu’il ne souhaite pas dévoiler, et c’est ce “jardin” que le Spectre souhaite sonder.



La question est brute, laissant s’installer l’atmosphère d’un recrutement des plus classiques. Difficile de dire si ce sera vraiment le cas.

Au coeur des ombres

Shizuka hausse un sourcil, surprise que son interlocuteur veuille se faire appeler Ojisan. Mais soit, elle sait que certains hommes ont des fantasmes étranges. Bon, après il l'autorise à choisir un autre nom de son choix, mais elle trouverait cela impoli de nommer un de ses supérieurs même si celui-ci semble particulièrement zen. Elle hoche donc la tête en silence. En tous cas, elle se demande combien de noms différents peut posséder cette personne bien qu'elle ne poserait jamais une question aussi stupide à quelqu'un dont le métier consiste justement à être tout le monde et personne à la fois.

La scientifique s'assoit suite à l'invitation de l'homme qui semble étrangement impatient, trait qu'elle n'aurait pas naturellement rattaché à quelqu'un qui travaille dans le milieu de l'espionnage -même s'il est vrai qu'elle ne connait pas la spécialité de son interlocuteur-.



La prêtresse d'Inari a toujours été fasciné par la capacité de ces artistes à sortir de leur propre personne pour devenir quelqu'un d'autre, pour transformer un mensonge en réalité et pour donner vie à l'imaginaire. D'une certaine façon, ces gens là peuvent rivaliser avec les maîtres illusionnistes selon la noble. Cependant, cet amour qu'elle peut avoir pour le théâtre, même s'il peut être partagé par Ojisan n'est certainement pas suffisant pour justifier le choix de lieu de rencontre.

Un rire léger s'échappe des lèvres de la Chunin à la mention du masque qu'elle porte bien qu'elle ne soit pas tout à fait sereine. Il n'y a rien de surprenant à ce que le recruteur de la brigade Kyuushu ait enquêté sur elle, mais elle s'inquiète de ce qu'il a pu trouver exactement.



La femme à la chevelure d'ivoire est quelque peu déstabilisée par la question d'Ojisan qui se veut des plus directes. Cependant, elle y répond rapidement et honnêtement même si elle ne rentre pas dans le détail de ce qu'elle peut faire.



Etrangement, Shizuka décide de s'attarder davantage sur ses motivations, tentant par la même de se justifier, consciente que son statut pourrait soulever des questions mais tout en espérant que son interlocuteur saura se montrer discret à ce niveau-là ou tout simplement, qu'il ne s'intéresse pas à tout ce qui touche à la religion.

L’homme écoute avec attention les réponses de la jeune femme, il les décortiquent comme il l’aurait fait de n’importe quel information. Si il paraît bien présomptueux de se décrire tel quelle la fait, cela démontre surtout une grande confiance en elle et une certaine éloquence qui n’est pas pour le laisser indifférent. Il faut de tout dans la brigade de Kyuushu, mais il est vrai qu’il y a des prédispositions qui sont plus nécessaires que d’autres et qui ne sont pas forcément mis en avant dans l’armée actuelle.

L’homme soulève un sourcil à la mention des poisons. S’il y a bien un domaine qui le fascine le plus c’est bien celui-là. L’assassinat est une de ses spécialités, difficile de dire qu’il n’en est pas devenue le maître. Après tout c’est l’origine de la brigade et ça il devra en parler à Shizuka. Chaque chose en son temps.



Il tourne son visage sans expression vers la jeune femme.



On annonce le début de la pièce de théâtre, il s’agit de Benten Kozō, c’est une pièce en cinq actes consacrée à une bande de cinq voleurs. Elle démontre un certain art de la tromperie, de la manipulation et des discours pleins d’éloquence.

Au coeur des ombres

Shizuka hausse un sourcil lorsque l'homme dit devoir la rectifier sur un point. Il met en avant l'importance du pouvoir qui découle des informations. Elle croit saisir ce qu'il veut dire mais ne comprend pas pourquoi il en parle maintenant. En tous cas, la façon dont il s'exprime laisse entrevoir comme une lueur d'espoir pour la femme à la chevelure d'ivoire qui a l'impression que sa réponse ne lui a pas déplu. Elle hoche la tête en silence, peu désireuse de donner une mauvaise impression en parlant pour ne rien dire.

Le début de la pièce de théâtre est annoncé. La Chunin pouffe de rire en voyant l'introduction du spectacle. Elle trouve la situation assez ironique. La prêtresse d'Inari doit assister à une pièce traitant de voleurs alors même qu'elle participe à un entretien avec un membre de la Brigade Kyuushu qui fait dans le vol, l'assassinat, l'espionnage, la collecte d'informations... Elle se demande si ce choix est innocent. Elle en doute. La noble a déjà entendu parler de l'histoire de Benten Kozō mais elle n'a encore jamais eu l'opportunité de voir la pièce, ainsi elle ne sait pas vraiment s'il y a une morale susceptible de servir Ojisan.

Le recruteur parle des origines de la Brigade et d'Oshiba Aki, l'ancien Togekage qui aurait décidé de la fonder. Elle ne savait pas. En même temps, cette brigade est à la frontière entre mythe et réalité... Elle n'était pas sûre de son existence avant que l'homme lui glisse un message dans ses affaires. En tous cas, jamais elle ne se serait doutée qu'un homme connu pour avoir développé la gastronomie et le commerce du gibier aurait créé quelque chose d'aussi sombre. Enfin, il est vrai que la gastronomie n'est pas forcément un bon argument étant donné que Shizuka a déjà eu l'occasion de croiser une gourmet un peu spéciale qui a le don d'énerver Koko en une fraction de seconde.



Shizuka prend quelques instants supplémentaires pour réfléchir. Elle se demande si elle n'aurait pas oublié quelque chose ou si les éléments de réponses qu'elle a apporté pourrait satisfaire son interlocuteur. A vrai dire, elle n'en est pas sûre. Elle ne sait rien sur Ojisan alors, il est difficile de savoir quoi dire et comment réagir pour lui donner une bonne impression.



Evidemment, il y a eu l'éruption volcanique et la traque intensive des Yokais, mais il lui semblait qu'il y avait eu plus de quarante ans de paix -ou du moins de vie sans que des catastrophes s'enchaînent-. Les pensées de la scientifique s'envolent vers Yamato Daichi, lui qui semble si naïf et innocent. Elle se demande comment il a réagi en découvrant l'existence de cette organisation.

L’homme à la chevelure d’argent écoute avec attention, il semble pourtant à son interlocutrice qu’il admire plus la pièce de théâtre qu’il ne l’écoute. La tromperie reste toujours le maître mot et cela peu importe la fonction, le grade ou la situation. Il a toujours vécu ainsi, enfant des rues chapardeurs, ninja aux missions peu scrupuleuse, on peut dire qu’il a vécu et vivra toujours ainsi. Après tout Shinobi s'écrit avec les kanjis signifiant littéralement “se faufiler” et c’est ce qu’il est, une ombre se faufilant partout ou il lui a été donné possible de le faire. La paix est en soi pour lui une douce illusion.



Il laisse passer quelques secondes qui en définitive lui permettent de remettre de l’ordre dans ses souvenirs. La création de la brigade, il n’y avait pas directement assisté, il était là bien plus tard. Simple recrue comme Shizuka l’était aujourd’hui. Sauf que pour lui son acceptation c’était faite directement lors d’une mission d’assassinat.



Il sent que ses émotions l’emporte quelque peu, la colère, le ressentiment, les amis tombés au combat, non il n’y avait définitivement pas de paix dans ce monde.



Il daigne détacher les yeux de la scène pour regarder son interlocutrice, son étrange masque toujours sur le visage.



Il se racle la gorge, se rendant compte que son discours est peut être un peu trop fiévreux, même si très vrai en réalité.

Au coeur des ombres

Bien que l'homme semble plus intéressé par la pièce que par la noble, ses réponses font comprendre à celle-ci qu'il est tout de même à l'écoute. Quant à la fidèle d'Izanami, elle est suspendue aux lèvres de son interlocuteur même si elle essaie de suivre la pièce.

Le contrôle de l'information, Shizuka est consciente que c'est réalisable, mais elle ne comprend pas comment cela peut être possible au point que personne ne se doute de rien. Les agents de la Brigade ont-ils eux-mêmes créés des rumeurs pour écraser les autres ? Ont-ils fait taire les personnes trop bruyantes ? La femme se demande si elle sera initiée à ces techniques ou stratégies si elle venait à être acceptée.

La Chunin comprend que tout ne s'est pas fait en un jour, cependant elle avait l'impression que Toge était relativement en harmonie avec les villages et les populations qui l'entourent. Elle ne s'imaginait donc pas qu'il y ait pu y avoir de telles tensions.



Ojisan enchaîne en citant les fonctions de la brigade qui sont plutôt fidèles à l'image que la prêtresse d'Inari en avait -ce qui est plutôt positif-.  Cependant un frisson parcourt son échine lorsque son interlocuteur énonce les défauts d'une telle affectation, le regard péjoratif qu'on pose sur les membres de la brigade, le fait qu'aucune aide ne sera fournie et que la brigade pourrait même mettre fin à l'existence d'un agent si cela est jugé nécessaire pour le bien du village. Ces trois éléments sonnent comme des mises en garde ou des menaces aux yeux de Shizuka. Cependant, elle se rassure en se disant que ce qu'elle fait, elle le fait pour le bien commun.



Elle se permet de rebondir sur l'élément le plus important pour elle, la question de l'anonymat. Se débrouiller seule, elle est déjà familière avec la chose, ne comptant généralement sur personne. La femme à la chevelure d'ivoire hausse un sourcil à la mention des missions qui se font de plus en plus rares à cause de Daichi. Elle n'est pas surprise par cette nouvelle, le Kage semble trop gentil et naïf.

La rhétorique de son interlocutrice n’est pas mauvaise, bien au contraire, mais l’homme à la chevelure d’argent n’est pas du genre à se laisser convaincre si facilement. Il sait comment peut évoluer une pensée, bien mieux il a l’habitude de la cerner chez les gens qu’il prend pour cible. Difficile de taire les mises en garde qu’il est en train de prononcer à Shizuka. Quand bien même a-t-elle posé la question de l’anonymat quelques secondes auparavant il ne faut pas se méprendre, on ne reste jamais dans l’ombre trop longtemps. Le spectre lui-même s'était déjà fait attraper plus d’une fois dans sa carrière, par chance il demeurait souvent le plus malin et un kunaï bien placé peut faire merveille.



Fort heureusement la jeune femme n’est pas à même de voir la grimace dissimulé sous le masque de l’homme.



Il pousse un soupir.



La scène s’anime un peu plus en contrebas pour laisser place au deuxième acte.

Au coeur des ombres

Un frisson parcourt l'échine de la jeune femme. Les méthodes de la brigade sont encore plus violentes ou cruelles que ce qu'elle imaginait, si son interprétation des paroles d'Ojisan est bonne. Cependant, ce n'est pas pour lui déplaire. Quel assassin de la sorte se permettrait de juger ses méthodes. Si elle n'est pas une sainte, elle n'a pas l'impression d'avoir grand chose à craindre si elle rejoint la Brigade Kyushu, ses membres ayant tout l'air d'être de la même trempe qu'elle. Peut-être même que la Chunin y trouverait sa place -ou du moins sa "vraie place"-.

Un sourire de satisfaction se dessine sur les lèvres de la scientifique lorsque l'homme énonce ce qui arrive aux personnes qui se font prendre. Shizuka ne compte pas laisser qui que ce soit découvrir son affiliation à la brigade ou son identité lorsqu'elle s'essaie à quelques actes de cruauté et ne s'est jamais attendue à ce que quiconque lui vienne en aide dans le cas où elle se ferait attraper. En soit, elle n'a pas l'impression que cela changerait grandement sa vie -même si l'idée d'être potentiellement poursuivie par une unité d'assassin ne lui plait pas tellement-.

La prêtresse d'Inari hausse un sourcil à la mention de Daichi et de ses qualités. A vrai dire, elle ne s'attendait pas qu'un homme de l'ombre voit d'un bon côté les traits de caractère d'un Kage qui nuit à son activité mais elle apprécie cette ouverture d'esprit qu'elle entraperçoit chez son interlocuteur.



La jeune femme ne sait pas si c'est une bonne chose de se montrer aussi confiante, mais l'homme n'a rien dit qui pourrait réellement l'inquiéter. Shizuka a toujours aimé jouer avec le feu. Elle est impatiente à l'idée de sortir ses masques de chair et son arsenal de drogues en tous genres.

L’homme à la chevelure d’argent écoute l’impertinence de son interlocutrice avec un grand sourire, heureusement dissimulé sous son masque. Il aime cette confiance qui émane de la jeune femme, beaucoup prendrait ça pour de la vanité, mais il a conscience qu’il en est rien. Cette femme est largement capable de tuer et son dossier démontre un certain talent dans la matière. Il y a peu de recrue de cet acabit qui lui sont présenté, naturellement il espère faire user de la jeune femme pour protéger le village. Même si les missions ne sont pas nombreuses, le réseau reste toujours actif, tapis dans l’ombre prêt à bondir une lame à la main.



Il laisse passer quelques secondes par amusement, pour laisser monter une certaine crainte chez son interlocutrice.



L’homme en a fini avec ses simples explications et bien qu’il ait conscience que cela peut sembler bien flou, il n'envisage pas d’entrer plus en détail dans les moyens de mandater la jeune femme. Il faut dire que plus leurs méthodes restent secrètes, plus le réseau est sécurisé.



L’homme à la chevelure d’argent se lève et s’éclipse après une courte révérence.

Au coeur des ombres

Shizuka ne sait pas trop sur quel pied danser avec Ojisan, tantôt elle a l'impression que ses réactions ou ses propos lui plaisent et tantôt le doute s'empare d'elle et elle a l'impression d'avoir commis une erreur. Ces longues secondes de silence pendant lesquelles elle peut finalement se concentrer sur la pièce sont à l'origine de ce doute, de cette appréhension. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas ressenti une telle pression en dehors des missions.

Un soupir de soulagement s'échappe des lèvres de la Chunin lorsque l'homme dit accepter sa candidature. Elle porte une main à son menton dans un geste de réflexion quand il lui dit qu'il faudra qu'elle se choisisse un pseudonyme et un masque rappelant un Yokai ou un animal. Un sourire nerveux se dessine sur ses lèvres face à la précision "de bois" de son interlocuteur. Elle imagine donc qu'il est au courant. Aurait-il pu visiter son laboratoire ? Elle tente de chasser cette terrifiante idée de son esprits et se reconcentre sur le problème actuel. Ses pensées s'en vont naturellement vers Yata, le Yokai avec lequel elle a pactisé. Elle a alors décidé de son pseudonyme.

La femme à la chevelure d'ivoire hoche la tête face aux explication de son nouveau supérieur concernant la distribution des ordres de mission. C'est très cryptique mais elle n'a pas l'impression qu'il veuille en dire plus alors, elle ne force pas. Elle estime déjà s'être montrée peut-être trop curieuse et elle n'aimerait pas qu'il change d'avis même s'il semble attendre des résultats de leur collaboration.



Pour le masque, elle a déjà une idée de design. Il ne reste plus qu'à personnaliser le masque en bois qu'elle a déjà.  La scientifique s'incline respectueusement devant le mystérieux recruteur de la Brigade Kyuushu. Elle n'est pas sûre de ce que peut lui apporter la fin de la pièce alors qu'elle n'était pas vraiment concentrée sur le début, mais elle fait confiance à Ojisan -ou du moins elle veut essayer de saisir le personnage et ses intentions- alors elle va y rester jusqu'au bout.

Design du masque: