C’était un adversaire coriace. Tout se passa trop rapidement. Le chunin vit l’épée ricochet sur son armure et son coup faire mouche. Il venait de découper le bras du pantin qui venait de frapper Naoko. La Jonnin utilisa une de ses techniques que la marionnette esquiva sans mal avec une aisance affolante.

Shiro assistait à la scène totalement impuissante. La boule de feu venait de frapper de plein fouet le genin qui les accompagnait. Shiro amorça un mouvant dans sa direction pour essayer de le couvrir, mais à peine eut-il le temps de prendre ses appuis que le bras qu’il pensait avoir sectionné se remit à bouger et s’assembla pour étreindre Tatsu.

Le pauvre épéiste démoniaque avait déjà été brûlé par l’attaque du clown et n’avait pas été assez rapide pour éviter l’étreinte de l’homme de bois. Shiro se précipita dans sa direction, mais il n’était clairement pas assez rapide et lorsqu’il était à quelques mètres du jeune homme, Shiro entendit un bruit mécanique sortir du pantin, puis un autre bruit, celui des côtes brisées et des tripes charcutées. Le sang du genin éclaboussa partout, Shiro en reçu et vit une grande quantité tombée à même le sol.

Le temps n’avait plus vraiment d’emprise sur le groupe. Le genin semblait rester, un long moment, debout malgré sa blessure qui semblait être mortelle.

La marionnette lâcha son étreinte et le jeune homme ne tarda pas à s’effondrer.

Le soldat était sous le choc. Il en avait vu des gens mourir, mais jamais de manière aussi horrible. Soudain, Shiro aperçu quelque chose sortir du corps encore chaud de Tatsu pour se diriger vers Naoko, mais sans avoir le temps de plus comprendre ce qui se passe, une voix et le mouvement soudain de la marionnette les ramena dans le présent.

Voyant la marionnette complète retourner vers son propriétaire, Shiro serra sa garde et s’approcha de Tatsu tout en se tenant prêt à une quelqu’un attaque de leur ennemi. Le clown malfaisant commençait à se délecter de la mort du genin et se gaussa sur la position du Kage envers les carbonistes. Shiro tomba de haut. Le sentiment de haine qu’il avait ressenti jusqu’à présent se transforma en de l’incompréhension et de l’injustice.

Pendant des années, ils essayaient de faire en sorte que le carbonisme soit traité comme une éventuelle menace et faire en sorte qu’il soit régulé ou rayé de la carte et ce clown arrive en leur disant, à eux, qu’il soutienne le kage dans sa neutralité ? Toutes ces années à rassembler des informations et essayer de lutter pour arrêter les têtes pensantes du mouvement balayé par un inconnu qui pensait qu’une tuerie de masse pourrait faire bouger quoi que ce soit ?

Ce n’était donc pas un génie du mal qu’ils avaient devant eux, mais seulement un banal psychopathe. Naoko semblait aussi perdu que le chunin. Les yeux du chunin s’assombrirent une nouvelle fois avant de se porter sur le cadavre de Tatsu, mais au même moment son petit soleil apparut juste devant lui.

Étrangement, Shiro réussit à retrouver son calme légendaire. Ses yeux, jusqu’à présent sombres, retrouvèrent de la lueur. Il poussa le plus gros soupir de soulagement qu’il avait jamais expulsé jusqu’à présent. Il commença à défaire le sash qu’il portait à sa taille pendant que Naoko vociférait ses quatre vérités au clown tueur. Il étendit le morceau de tissu sur ce qu’il restait de Tatsu et ferma les yeux quelques instants. Ce n’était pas un geste religieux de sa part, mais plutôt une marque de respect pour un camarade tombé au combat. Il ne put s’empêcher de vociférer quelques mots entre ses dents que seul Kiseki aurait pu entendre.



La culpabilité de n’avoir pas pu sauver son équipier, probablement s’ajoutant à son sentiment d’impuissance face à la situation précédente. Siro redressa sa tête et ébouriffa les cheveux de son frère de cœur. Avant de retourner sur le champ de bataille, Shiro fit une demande à Kiseki.



Shiro fit quelques pas en avant et ramassa l’épée de Tatsu. Si ça, c'était un trésor national de Sakyuu, alors elle pourrait peut-être les aider. Il essaya de l’accrocher dans son dos. Naoko semblait en avoir fini avec le blabla et demanda au clown de s’expliquer. Shiro le dévisagea et ne put s’empêcher de lui adresser la parole après avoir entendu toutes ses conneries.

Shiro parla à voix basse d’un ton bien veillant pour que Naoko puisse entendre.



Il haussa la voix pour que le marionnettiste puisse entendre.



Shiro fit quelques mudras qu’il retient pour être synchro avec Naoko au cas où le psychopathe décide d’avancer.

Résumé:

Kiseki adresse un regard noir au clown. Il se plaint de la mort de ses proches, carbonisés, mais a le cran de faire subir la même chose à des innocents. Le blond croit pouvoir se qualifier de "zen" mais même pour lui, cela fait beaucoup à entendre en terme d'idiotie et d'injustice. Oui, il est toujours plus facile de s'attaquer à plus faible que soit. Mais qu'est-ce que cela va changer ? Est-ce que Tobu en aura vraiment quelque chose à faire s'il est si indifférent que cela aux carbonismes et à tout ce qui va avec.



A vrai dire, plus l'homme parle et plus le Chunin sue. Il a tué Tatsu relativement facilement, de ce qu'il peut voir et est parvenu à blesser les deux autres Sakyuujin. C'est donc un adversaire redoutable, contre lequel ils n'ont peut-être même pas une chance. Mais ce même homme a commis un acte terrible et parle d'une façon outrageante. Et, le problème est que Naoko a déjà pété son câble et qu'il continue dans la voie de la décadence. Ainsi, le blond n'imagine pas une seule seconde que la femme pourrait accepter le plan du fou -qui reste censé malgré les méfaits dont il est à l'origine- ou tout simplement la fuite.

L'ancien prêtre du Temple du Soleil aime l'Homme. Il veut le bien du plus grand nombre et ne peut ignorer une personne en souffrance. Son coeur lui dirait de foncer dans le tas et de stopper cet homme qui a eu l'audace de tuer un de ses camarades sakyuujin. Cependant, sa raison lui dit qu'il sauverait plus de vies en s'assurant de sa survie et de celle de ses compagnons. Mort, comment pourrait-il soigner des blessés ou des malades ? Kiseki est tenté de parler à la brune ou d'essayer de la convaincre, mais avec sa désobéissance, il peine à imaginer un scénario où cela n'empirerait pas la situation. Il se tourne donc vers Shiro, le plus à même de désamorcer la situation.



Si les propos du marionnettiste sont vrais, alors peut-être même qu'il pourrait être un allié de choix en fournissant quelques unes de ses créations au trio. Cependant, le blond se pliera à la décision de ses partenaires -ou plutôt de shiro, celui qui n'est pas mort et n'a pas succombé à la folie-. Il est prêt à les suivre jusqu'en enfer s'il le faut.

Alors tout ceci n’était qu’une histoire de vengeance ? Tous ces gens qu’il venait de massacrer uniquement pour combler le trou béant de son cœur et qui était encore au centre des maux de ce malade ? Tobu, leur formidable Kage, élu à l’unanimité par tout le monde qui préfère fermer les yeux sur les problèmes qu’il considère comme pas trop important. Shiro lui lança un regard noir lorsqu’il leur raconta leur histoire. Quelque part, il essayait de comprendre cet homme. Perdre sa famille l’avait meurtrie au point qu’il décida de se lancer à corps perdu dans une croisade qu’il ne peut gagner seul. Mais ses méthodes étaient bien trop extrêmes. Pourquoi voulait-il mettre fin aux dérives du carbonisme ? Pour protéger le village ? En tuant à tour de bras des innocents pour faire bouger un kage laxiste sur le sujet ?



Shiro serra les dents quelques secondes et haussa le ton.



Shiro reprit son calme et continua de discuter avec le clown.



Shiro soupira et au moment où il voulut reprendre la parole, la petite tête blonde se manifesta, posant une question qui brûlait probablement les lèvres des trois soldats présents sur les lieux. Pourquoi pas Sakyuu ? Pourquoi s’en prendre à un village éloigné alors qu’il veut faire réagir Tobu ?



Shiro ne savait plus quoi faire pour arrêter leur ennemi. Il avait en face d’eux le type qui avait réussi à s’échapper d’une prison secrète du village en balayant sûrement les mêmes défenses que les deux Sabaku avaient dû passer pour tomber sur la fameuse torche humaine dont il parlait. Si comme il disait, il n’avait absolument pas utilisé toute sa puissance, alors les Sakyuujinn n’avait pas la moindre chance. Il avait terrassé Tatsu en une seule attaque et envoyé Naoko au tapis. Connaissant cette dernière et voyant qu’elle était en rogne, Shiro savait qu’elle ne voudrait pas le laisser partir.

La proposition du clown laissait à réfléchir. Même s'il semblait leur laisser le choix, si l’équipe de Sakyuujinn voulait repartir d’ici en vie, alors ils n’avaient pas vraiment le choix.

Shiro hésitait, mais la voix de Kiseki le rappela à l’ordre et le médecin du désert rajouta des arguments de taille dans la balance du choix de la décision.



Ne sachant pas ce qu’allait décider la cheffe d’équipe, Shiro agrippa la garde de l’épée démoniaque et se tint prêt à l’assommer avec au moindre mouvement, quitte à prendre ses responsabilités plus tard.

La jeune femme garda le silence, rappelée à l'ordre par Shiro. Elle sentait que cette situation la mettait hors d'elle et qu'elle perdait petit à petit tout contrôle, ce qui n'était vraiment pas son genre. C'est parce qu'elle savait rester lucide dans les moments de haute tension qu'elle avait pu grimper les échelons comme elle l'avait fait... Alors, pourquoi se sentait-elle à ce point au bord de la folie ? Elle se comportait comme si elle était redevenue une simple enfant.

Elle se concentra sur le calme qui s'échappait de Shiro, au fur et à mesure que le jeune homme redescendait en tension. Si on devait le vaincre, il fallait que les trois équipiers soient en plein possession de leurs moyens, elle y compris. Pourtant, en observant Kiseki, elle remarqua qu'il ne serait de toute manière pas en capacité de se battre (ce qui sera confirmé plus tard), et le duo Sakyuujin était trop faible pour le vaincre, tout comme Tatsu en avait fait l'expérience.

Le tuer ne serait pas possible.

La jeune femme serra les dents, mais laissa son mudra se dissiper. Il fallait revenir à la raison.

Elle se décida donc à écouter les paroles du fou, ainsi que celles, censées, de son équipe. Il y avait vraiment des points très troublants dans tout ce qui était en train d'être dit, ce qui plongea la jonin dans la perplexité.

Tuer des innocents pour prouver que le kage maquille les exactions des carbonistes... C'était horrible. C'était un crime qui allait à l'encontre de toute humanité, de tout ce qui était ne serait-ce que tolérable par la morale. La jeune femme voyait un million d'autres façons d'essayer de prouver un tel point.

Et pourtant...

Et pourtant.



La jeune femme pris son menton avec sa main, fascinée par les possibilités qui venaient de s'ouvrir à elle. Elle se tourna vers son équipe, les yeux luisant d'une lumière inquiétante.



Le carnage avait eu lieu. Les morts étaient morts. La jonin ne pourrait les sauver, pas plus qu'elle ne pourrait les venger pour le moment. Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était s'assurer qu'ils n'étaient pas morts en vain. Et utiliser leur mort pour en empêcher de futures... N'étais-ce pas l'ambition de tout Sakyuujin ?

La jonin se décida à hausser la voix, pour que le taré puisse l'entendre.



Elle ajouta, d'une voix caverneuse.

Kiseki grimace lorsqu'il voit Shiro s'emballer. A vrai dire, il a toutes les raisons du monde d'être en colère contre le marionnettiste, le prêtre lui même est hors de lui. Cependant, il n'avait encore jamais vu le sabreur dans un tel état. C'est assez flippant mais ça le conforte dans l'idée qu'il ne doit pas se laisser dominer par ses émotions -en tous cas, pas maintenant-. Comme quoi, tout le monde est sur les nerfs. En même temps, les partenaires du blondinet ont assisté à la mort de Tatsu en direct et le gars semble leur rire au nez depuis un moment déjà. Pis, il dit des trucs stupides avec une assurance remarquable. Contre toute attente, Naoko se montre d'un grand calme bien que sa rage se fasse toujours sentir.

Si la femme ne semble pas prête à pardonner le criminel, elle semble cependant enclin à se servir de cette situation pour tester Tobu et potentiellement le renverser s'il venait à fermer les yeux sur une affaire de cette gravité. Tout le monde semble d'accord pour cesser le combat. Des petites créatures toutes bizarres sortent de sous les vêtements de l'homme au maquillage.

Il faut un moment au Chunin pour comprendre ce que Kodokushi Gozume avait à l'esprit. En temps normal, il se serait opposé à un tel sacrifice. Cependant,  le statut de criminel de l'homme, sa recherche de rédemption, la fatigue -et la colère- du médecin et le besoin de fournir des preuves de la présence d'une Torche Humaine le pousse à respecter la volonté du marionnettiste. Suivant les instructions de l'homme, il s'éloigne de lui, ayant peu envie d'être pris dans l'explosion.

Après la déflagration, Kiseki s'agenouille dans le sable chaud et joint ses mains puis, après quelques secondes de prière, il se relève et se tourne vers ses partenaires.



Le blond fait craquer sa nuque et lâche un long soupir. Il a hâte de rentrer à Sakyuu et de retrouver son lit. Il a l'impression que son corps est lourd, bien trop lourd pour lui. Cette conclusion ne lui laisse pas le goût de la victoire ou du moins, il a l'impression que celui-ci est plus amer que d'ordinaire. Beaucoup de vies ont été perdues même si cette expérience aura prouvé que même les pires criminels peuvent reconnaître leurs tords et tenter de se racheter si on leur en laisse la chance.

La jeune femme ne s'avança pas, ne recula pas. Elle resta à contempler l'homme complètement fou mettre fin à ses jours par la manière dont il avait décidé de vivre, par le feu et le sang. Elle le contempla, impassible, disparaitre dans le néant pour rejoindre tout ceux dont il avait détruit l'existence.



Elle se retourna vers son équipe d'un geste sec, contemplant les restes de ceux qui étaient partis, confiants, pour au final n'être plus que des corps debout, luttant contre la fatigue. Ils étaient blessés, épuisés, mais eux trois, ceux qui comptaient, étaient vivants.



Elle croisa les bras, laissant un peu de silence planer alors que Kiseki s'emballait déjà. Les feux semblaient commencer à s'éteindre, et le sable se levait petit à petit, porté par le vent, alors que le manteau de la jeune femme se faisait doucement lever par la brise qui avait fait son apparition suite à la disparition du fou. Elle ne se retournera pas, pas pour lui.



Elle leva légèrement la main à hauteur de son épaule pour le stopper d'une rapide pression.



Elle raffermit sa prise.



Elle soupira, laissant sa main retomber... avant de lui mettre une petite tape sur le crâne.



Elle vint s'assoir dans le sable, d'un mouvement lourd, respirant un peu fort. Il faut dire que la douleur de son ventre était encore palpable. Elle jeta un regard vers le grand dadais ténébreux un peu plus loin.



Elle vint poser ses deux mains dans le sable, derrière elle, levant les yeux vers le ciel.



Elle soupira.

Encore une fois, les Sakuyuujin faisaient face à un être corrompu par la haine et façonné par le kage actuel, celui qui avait botté les fesses de son prédécesseur et avait été voté à l’unanimité. Comment quelqu’un qui a juré de protéger son village et ses habitants pouvait l’essayer un de ses membres dans cet état ? Comment pouvait-il encore hésiter au sujet des carbonistes ? Beaucoup de questions que le clown venait de remuer dans la tête du chunin et si peu de réponse.

Après lui avoir balancé tout un tas de mots, c’était au tour de Naoko de venir soulever des points intéressants. Elle semblait avoir réussi à atteindre leur adversaire. Au final, ils avaient bien affaire à une personne qui ‘n'avait plus de but et avait tout perdu, les pires adversaires en soi.

Naoko avait donc prit la décision de suivre le plan du fou. Ce dernier commença à faire des mouvements bizarres, ordonnant aux soldats de fuir et qu’il allait faire en sorte de reproduire une explosion de torche humaine.

Ni une ni deux, Shiro jeta un œil à ses camarades qui s’étaient déjà activés pour partir, puis lança un dernier regard au cadavre du genin. Il serra son arme démoniaque et prit la tangente. Ah quoi bon ramener le cadavre du jeune homme et prendre le risque que quelqu’un comprenne ce qu’il s’est passé et puis si cette explosion est semblable à celle des torches humaines, alors il n’en restera plus rien.

Le chunin resta les yeux rivés sur l’explosion qui emporta le maudit marionnettiste et ses pantins. Et dire que dans d’autres circonstances, n’importe lequel d’entre eux aurait pu être à sa place. Leur adversaire ne rigolait pas quand il disait avoir encore la force de les écraser. Shiro se sentait mal, comprenant la détresse de leur ex ennemis, mais ne comprenant pas sa démarche.

Il revint à l’instant présent lorsqu’il entendit Naoko dire que la mission était accomplie. Shiro souffla du nez. À quel prix ? Un genin et un tas de villageois ! Si Kiseki n’avait pas choisi d’aller aider les habitants du petit village, qui sait comment ça aurait pu finir.

Kiseki se proposa alors pour aller parler au villageois pour faire en sorte que leur témoignage corrobore avec ceux des soldats. Shiro approuva tout en se dirigeant vers ce qui restait de ses compagnons de mission.



Naoko fit la morale à Kiseki qui avait désobéi à son ordre et Shiro se retenait de prendre la parole, au final Naoko arrivait, à quelque chose près, à la même conclusion que le chunin. Shiro croisa les bras et s’adressa à la petite tête blonde dissidente.



Naoko s’assit dans le sable et commença à leur expliquer ce qu’elle pensait de la situation.



Shiro souffla par le nez.



Shiro secoua la tête et mit ses mains dans les poches.



Le chunin jeta un regard à la cheffe d’équipe et attendit le verdict.

Un frisson parcourt l'échine du médecin lorsque Naoko prononce son nom. Il sent venir le sermon. Il sait qu'il le mérite mais il craint tout de même la colère de la jeune femme et surtout la potentielle déception qu'elle peut ressentir vis à vis de lui. Oublier ce qu'elle a dit au défunt criminel, utiliser la ruse. Le blond sert les poings. Il comprend ce qu'elle veut dire mais il trouve ça tellement triste, tellement cruel.

La brune pointe finalement du doigt l'erreur de Kiseki, sa désobéissance et les risques que celle-ci a entraîné. Sa décision aurait tous pu les tuer. Il baisse la tête. Le chunin n'a aucun moyen de nier cette réalité. Parce que l'ennemi a été clément, seul Tatsu est mort. Cependant, peut-être qu'il aurait pu survivre si le médecin de l'équipe avait été là.



Contre toute attente, la Jonin reconnait que le blondinet a bien fait et va même jusqu'à le remercier. Il écarquille les yeux, complètement choqué par une telle réaction. Les larmes lui montent carrément aux yeux et il se jette sur Naoko pour l'enlacer comme un gamin mais avec la force d'un adulte, sans faire attention aux blessures de la pauvre femme. Il lui faut quelques secondes pour se reprendre et pour se dire que de un, il se comporte comme un gamin alors qu'il y a besoin d'adultes responsables pour gérer cette crise et que de deux, il vient potentiellement d'empirer l'état de sa patiente.

Oups. Il se redresse et affiche un grand sourire un peu -beaucoup- nerveux  à Naoko avant de commencer à appliquer des soins sur ses blessures. A vrai dire, il est rassuré d'entendre que Shiro n'a pas vraiment besoin de soins dans l'immédiat parce qu'il n'est pas sûr qu'il aurait pu rentrer à Sakyuu s'il avait dû utiliser du chakra sur deux personnes.



Concernant la marche à suivre, les deux points de vue se défendent. C'est risqué de mentir au Kage en s'appuyant sur les habitants du village qui pourraient potentiellement ne pas se prêter au jeu. Cependant, c'est l'opportunité d'une vie. Kiseki ne voit pas meilleur moyen de tester Tobu. Et puis, si les Hai dont ses camarades lui ont parlé veulent vraiment renverser le Kage, alors ils n'auront certainement pas d'autres choix que de faire appel à des recours extrêmes.

La jonin écouta ce que ses camarades avaient à lui dire. Devant une telle décision, leur avis se devait de compter autant que le sien. C'était ce qui allait définir leur avenir commun, après tout. Naoko ne pouvait être la seule décisionnaire. Ils exprimèrent leur avis, l'un après l'autre, et la jeune femme garda le silence le temps qu'ils s'expriment. Elle finit par parler de nouveau, une fois que les deux sabaku aient donné leur opinion, se relevant doucement et chassant le sable de ses vêtements.



Elle porta sa main sur son coeur.



Elle marqua un temps d'arrêt, laissant le vent emporter ses paroles jusqu'au fin fond du désert. La promesse sera gravée dans les sables, et la jonin ne pourra plus se considérer comme fille de ce dernier si elle faillit. C'était un serment fait de sel et de sang, et la jeune femme savait qu'elle en paierait le prix si elle n'accomplissait pas sa tâche.


C'est au village que la jonin rédigea son rapport de mission, en termes simples, tels qu'ils avaient été convenus avec son équipe avant de repartir, et transmis aux villageois par Kiseki.




Pertes : Nombre indéterminé de villageois. Genin Kamikaze Tatsu.
Blessés : Nombre important de villageois. Chuunin Sabaku Kiseki. Chuunin Sabaku Shiro. Jonin Sabaku Naoko.
De nombreux dégâts matériels sont à recenser. Le village doit être reconstruit entièrement.

Déroulé : Avons entendu explosions. Sommes arrivés à Shounin, déjà en flammes. Nous sommes dirigés immédiatement vers la source du feu, qui était un Yokai semblable à ceux exhibés lors des processions carbonistes, mais celui-ci était hors de contrôle et disait des phrases incompréhensibles. A été éliminé, mais n'avons pu récupérer de corps, celui-ci a disparu dans une explosion. Tatsu éliminé par le Yokai lors du combat, n'avons pu récupérer son corps.

Je souhaite souligner la présence d'esprit de Sabaku Kiseki, dont les initiatives ont sauvé de nombreuses vies.

Sabaku Naoko, Jonin de Sakyuu.