Sifflotant de bon cœur au milieu de la foule, dans ce paysage urbain creusé dans la roche des montagnes veillant sur l’Empire et sa tranquillité de toutes leurs hauteur, Hikaru traversait tranquillement une rue marchande très appréciée des Seizanjins dans ces moments de paix, de détente à une altitude où les Yokais et autres créatures dangereuses n’avaient guère leur place.

Un havre de tranquillité donc, que le Jonin explorait pour la première fois depuis quelques temps déjà. Fort de ses responsabilités pesant sur ses jeunes épaules, le jeune homme à la blanche chevelure n’avait pas arrêté de gambader de lieux en lieux, remplissant des missions pour le compte de Seizan jusqu’à devenir le Sensei d’une équipe de trois Soldats, plus âgés que lui mais emprunt de la même volonté que la sienne, celle de tisser un avenir pour eux-mêmes et surtout pour tout ceux qui, habitant ces montagnes inébranlables, comptaient sur eux pour assurer la continuité de ces journées de plaisirs simples.

Quelques gourmandises achetées et dans un sac en plastique, le Cavalier d’Argent en profitait pour regarder à droite à gauche s’il pouvait mettre la main sur un marchand qui accepterait de lui faire un prix sur quelques ingrédients rares qui ne se trouvaient pas au cœur de Seizan. Ses pas le menèrent par hasard devant la porte d’un artisan qui était visiblement le seul dans cette allée. Prêt à partir, à rebrousser chemin pour trouver ce qui l’intéressait premièrement, l’état déplorable de son arsenal portatif le poussa à tourner de nouveau les talons, faisant face à cet établissement dont il ouvrit la porte.

Une habitation moderne faite de bois comme on pouvait en voir ailleurs au village, mais aménagé pour en faire une véritable boutique à fournitures, à première vue. Sans hésitation, le Shinobi s’avança jusqu’au milieu de la pièce, mais personne ne semblait présent. Observant rapidement l’état des lieux, Hikaru constata que la pièce n’était pas déserte depuis un moment et décida de tenter sa chance, à tout hasard, élevant doucement la voix pour pouvoir se faire entendre d’une autre pièce, sans pour autant paraître agressif.



Rien pendant les premières secondes passées après l’exclamation du Jonin, ce dernier décida de toiser la pièce dans laquelle il se trouvait. Cependant, à peine eut-il terminé qu’il entendit en arrière-boutique un bruit faisant penser à un employé de cet établissement. Jetant un regard par-delà le bureau face à lui, Hikaru attendit l’arrivée de son interlocuteur.

A l’arrière boutique, je fouille dans mes affaires, enfin, arrière boutique, c’est plus que l’avant de ma maison fait office de salle de vente pour ce qui ne me sert pas, il n’y a pas de petits revenus après tout. Enfin bref, je cherche quelque chose dans le foutoir à l’arrière boutique, il faudrait vraiment que je songe à m’organiser un jour, ça m’éviterais de me prendre les pattes dans tout ce qui traîne. Non pas que je m’en soucie, ça fait aussi office de stop-voleur. La dernière fois qu’il y a eu un cambriolage, j’ai retrouvé ledit voleur en train de suffoquer sous une pile d’outils, à supplier qu’on le sorte de là. Chose que j’ai bien sûr faîte, avant d’aller directement l’emmener en prison. Bref, pendant que je fouille un peu, j’entend une voix venant de devant.Merde, il va falloir que je m’explose la gorge.. Encore.



Suite à ça, je tousse. fort. Au point ou je me tape le crâne dans une pile d'outils, qui manque d’ailleurs de s’écrouler sur moi, fort heureusement, j’ai reculer en me tenant la tête suite au choc, grognant de ma maladresse, puis, je récupère ce dont j’avais besoin dans le tas. Je repasserai plus tard. Je me dirige donc vers la salle de vente/dépotoir, poussant la porte, je me casse lamentablement la figure en me prenant les pieds dans un tas de plans que j’avais laissé traîner là, des idées qui m'étaient venues à l’esprit. Je me frotte la tête en me relevant, déposant mes outils sur le comptoir en regardant l’homme maintenant visible, me frottant la gorge au niveau de ma cicatrice en tirant la langue, attrapant une bouteille d’eau avant d'en boire à grande gorgée.




Ouai, la fameuse limite des cinq mots, sinon ce foutu mal de gorge va revenir à la charge, déjà que j’ai bien douiller à hurler que j’arrivais.. Il faudrait vraiment que je trouve une solution pour ça, sérieusement. Peut-être me greffer un nouveau lot de cordes vocales ? Je me gratte un peu la joue par la suite, en me disant que c’était plutôt simplet. Un kit de matériel ? C’était dans mes cordes. Enfin, pour peu que je me casse pas trente-sept fois la figure, même si ça n'arrivera sûrement pas à moins qu’il ne reste pour observer la création. C’est dur de se faire passer pour plus bête qu’on ne l’est, mais bon, je n’ai pas vraiment envi qu’on s'intéresse à moi, je suis bien moi, seul. Maintenant que j’y pense, j’en ai peut-être encore en stock que j’avais préparé en avance ?



Bon, s’il trouve ma façon de parler bizarre, tant pis, après tout je ne le retient pas vraiment ici de toute façon, c’est lui qui veut passer commande, pas moi ! Bref, je me dirige de nouveau vers l’arrière boutique, revenant quelques minutes plus tard avec une caissette en bois, que je dépose sur le comptoir, calmement afin de ne pas endommager son contenu. Je soupire ensuite un peu, regardant de nouveau la personne devant moi, sûrement un sabreur.. On un truc du genre. Je devrais peut-être pouvoir trouver mon compte d’ailleurs dans tout ça.

Beaucoup d’outils étaient disposés dans cette pièce, à priori celle qui accueillait les clients et servait à la vente… Mais le Jonin constata en même temps l’immensité du désordre ambiant qui n’avait rien de reluisant pour la publicité donnée de l’extérieur, voir même pour la sécurité offerte au client qui pouvait, s’il n’avait pas un sens de l’Observation aussi affuté que celui d’Hikaru, pouvait trébucher sur une pile d’outils et voir sa vie menacée par une simple visite de courtoisie. D’un pas prudent, il esquiva donc des articles disposés à même le sol dont des outils divers permettant le métier d’Artisan et se dirigea vers la voix qu’il venait d’entendre avant de voir apparaître un jeune homme, plus jeune encore que le benjamin des Jonins. Un air négligé, à la manière de son espace de vente et de travail, qui fit hausser un sourcil au Cavalier d’Argent dans un premier temps, avant de laisser s’exprimer ce Seizanjin pour le moins atypique.

Une catastrophe ambulante, sous les yeux du Shinobi, l’Artisan tenant l’établissement enchaîna les gamelles sous les yeux de l’Officier qui ferma les yeux brièvement, plus d’une fois à mesure qu’il entendait le brouhaha causé par les chutes successives de son jeune interlocuteur. Visiblement, et à mesure que le vendeur artisan alignait ses mots, non sans couper en se tenant la gorge, sur laquelle une cicatrice bien visible fut visible, ce jeune homme avait un passé certainement tumultueux, mais rien qui n’empêcha Hikaru d’apprécier son amabilité et des bonnes manières dans le langage qui gommèrent cette première impression désastreuse.


Un air pensif, qui laisse place à un sourire franc, alors que la question du pourquoi lui était posée. S’il n’était que peu enclin à raconter son quotidien au sein de l’armée à un civil, Hikaru put rapidement constater d’un simple coup d’œil à quel genre d’individu il avait affaire, un Shinobi à n’en point douter.



De bonne humeur, il piocha rapidement dans son sac en plastique et sortit de toute cette liste de course accomplie et y sortit son joyau, sa fierté, l’acquisition d’une vie ! Sur la table, le Cavalier d’Argent déposa un pot de miel de menthe, lequel était vendu en quantité extrêmement limitée aux quelques amateurs qui avaient connaissance de la petite boutique cachée dans les ruelles de Seizan. Il s’expliqua rapidement, non sans proposer un petit quelque chose pour soulager cette gorge meurtrie.

Visiblement, mon client ne semble pas vraiment déranger de ma façon de communiquer, ni par le personnage que je joue devant lui, à savoir Ryo, le ninja pitoyable et maladroit du village. Mais très doué de ses mains. Il faut bien avoir certaines qualités, sinon on perd en crédibilité, pas vrai ? Le voilà qu’il m’explique que l'usage de ce kit est professionnel, étant un shinobi. Bien entendu, ça coulait de source.. Mais bon, quand on joue quelqu’un comme Ryo, il faut savoir ce montrer un peu niais. J’affiche alors un léger sourire en hochant la tête pour exprimer ma compréhension du sujet.



Après tout, il faut bien que je renforce l’idée que Ryo n’est pas doué dans ce domaine, sinon ça me poserait problème dans le futur en tant que Mugen. Je ferme un peu les yeux, reprenant la parole avec un air résigné sur le visage, dévoilant le foutoir qui me sert de boutique autour de moi.




Pas besoin d’en dire beaucoup plus, il ne fallait pas être un génie comme moi pour comprendre ce que je sous-entend, à savoir que je suis bon artisan et aide donc le village de cette manière. Enfin bref, suite à ça, l’homme se propose de m’offrir le thé.. Le thé ? Ah.. Ouai c’est vrai qu'en jouant ce genre de personnage, on a tendance à attirer la pitié d’autruis, non ? Bon, si je refuse son offre ça alors l’air louche, et puis, c’est quoi une tasse de thé en comparaison à une possible exécution pour haute trahison ? Je souris donc de nouveau en m’inclinant légèrement.



En plus du fait que je sois jeune.. Aaah.. C’est frustrant qu'un génie tel que moi attire la pitié ou la sympathie de simplets comme lui, mais bon.. Je m'assieds donc tranquillement, après avoir ramené une chaise à mon client, bien entendu, avant de baisser les yeux, afin de commencer à compter mon histoire, me doutant bien qu’il serait curieux de l’entendre. Je prends alors une mine triste en frottant légèrement ma gorge.




Ca servirait aussi à expliquer le joyeux bordel dans ma maison d’enfance si jamais on finissait par tomber dessus, par le plus malheureux des hasards. Une histoire en béton, et plutôt crédible. Bon, bien sûr la réalité était tout autre.. Je m’étais moi-même tranché la gorge pour appuyer cette fausse histoire, et ça avait fonctionné, au point que je suis devenu shinobi du village malgré le fait d’être un inconnu tout bonnement sorti de nul part.

D’une manière invisible à l’œil nu, le Cavalier d’Argent commençait déjà à toiser d’une manière analytique et poussée l’étude du profil de ce Seizanjin qui sortait du lot de quelques manières qui ne manquèrent pas d’attiser la curiosité de l’Officier. Tout d’abord, il laissa l’estropié des cordes vocales s’exprimer, d’une manière saccadée mais assez fluide et claire pour que Hikaru comprenne parfaitement ce qu’il lui expliquait alors. Il était donc un Shinobi du village en plus de son métier ? Un sourire naquit sur le visage du jeune homme qui repensa immédiatement à l’un de ses trois élèves, qui tenait aussi bien sa Forge que la poignée de son épée lorsqu’il s’agissait de remplir ses devoirs de Chuunin.



Prévenant mais sans obliger aucunement le maître des lieux à prendre note de cette remarque qu’Hikaru jugeait pertinente, que ce soit pour la sécurité des habitants de Seizan ou même pour la sienne après ce choc qu’il eut entendu en arrivant. Finalement, le Shinobi maladroit accepta l’offre de l’Officier de rang, qui sortit des feuilles et tout un nécessaire pour infuser le thé comme il le fallait. Rapidement, il se leva et emprunta lde quoi faire bouillir de l’eau tandis qu’il revenait à sa place, s’attelant à la préparation de son remède miracle pour les Maux de gorges de tout type.

Un brin de thé vert à la menthe, cette dernière provenant d’un miel issu de la feuille de menthe, introuvable à Seizan mais en vente aujourd’hui seulement par un herboriste très compétent du village qui s’aventurait au-delà des montagnes, pour se procurer toutes ces merveilles qui charmaient Hikaru depuis bien des années déjà.

Revenant à leurs moutons, le Jonin prêta une oreille attentive au récit de ce jeune homme, plus jeune encore que lui et acquiesça sans un mot, compatissant devant une telle tragédie évoquée par son collègue. Il s’inclina respectueusement en reprenant la parole pour y poser quelques mots emplis d’émotions.



Pourtant, quelque chose ne collait pas dans ce récit, dans ce handicap qui empêchait effectivement ce jeune de s’exprimer normalement, mais qui n’expliquait pas le reste, notamment en ce qui concernait ce désordre n’ayant aucun lien avec une absence de cordes vocales en bon état. Insistant sur ce point, Hikaru reprit la parole en croisant les bras, alors que l’eau commençait seulement à bouillir, lui laissant au moins le temps d’un échange.



L’eau parfaitement bouillante termina sa course dans deux tasses, s’infusant du thé préparé en amont et auquel le Seizanjin ajouta sa touche miracle, une cuillérée de miel de menthe, un remède miracle pour tout bon amateur de thé et souffrant de maux de gorges.

Je détourne le regard, l’air gêné devant la réprimande. Même si en vrai il n’en est rien, je joue simplement mon rôle. Il semble suspicieux quand au bazar ici, chose compréhensible avec réflexion. Il est vrai qu’après tout, je suis censé être un shinobi.Un piètre shinobi, mais un shinobi quand même. Et je mentirais en disant qu’être désordonné colle à ce rôle. Cependant… Je suis jeune, et shinobi depuis peu de temps. Je soupire légèrement par la suite, prenant la parole après réflexion.



Après, c’est surtout que c’est moins risqué de laisser traîner du matériel de forge, que des matériaux génétiques. Ou des membres humains, voire des yokaïs. Enfin, c’est pas comme si j’en avais à disposition de toute manière, pour l'instant tout du moins. Dans le futur par contre… Ce n’était pas à écarter. J'espère seulement que mes recherches dans le labo sont assez bien dissimulées. Je ne sais pas si l'illusion que j’ai mise en place pour en cacher l’entrée est suffisante… Je devrais songer à une option plus viable sur le long terme, même si j’ignore encore quoi exactement. Enfin, j’ai encore le temps de voir venir, et puis au pire des cas.. J’ai toujours la solution de me mêler à l’enquête et dirigé les shinobis de ce village sur une autre piste. Enfin, ce n’est pas le moment de penser à tout ça… Le thé étant maintenant officiellement terminé.



Je prend alors la tasse doucement entre mes mains, la portant doucement à mes lèvres pour goûter le breuvage. je doute que ce soit un élixir de vérité ou une chose de ce genre, après tout je ne pense pas éveiller de soupçon encore, même si on me trouve bizarre, je pourrais juste prétendre que je n’aime pas être le centre de l'attention, et fin de l’histoire. Après tout, quel adolescend de dix-sept ans avec une confiance en lui médiocre aimerait l’être ? Aucune, je pense. Il aurait bien trop peur d’être source de moquerie. Je me concentre donc sur le thé, plutôt bon, avec une légère pointe de sucre.. Le miel ? Je ne savais pas qu’on pouvait mettre du miel dans du thé… Cela dit, mes connaissances dans le domaine de la boisson chaude, froide, ou alcoolisés, sont quasi inexistantes. Je ne m’y suis jamais intéressé pour être franc, principalement parce que je n’y voyais pas l'intérêt. Et même si la boisson est effectivement agréable, je repose rapidement la tasse en toussant fortement, me tenant la gorge. Ah ? Il semblerait que ma blessure fasse aussi que je ne supporte pas les boissons chaudes… Il faut dire que jusque maintenant, je ne consommais rien de chaud, faute de temps. Et des capacités en cuisine pas terribles, aussi. Je me montre surpris, levant une main pour signaler que je vais bien.



C’était peu dire, j’avais l’impression de boire le fer en fusion que j’utilise pour forger des armes… Il y avait même un peu de sang sur ma main, comme si la chaleur du thé avait affecté ma blessure. C’était pas impossible cela dit… Je suppose que je vais juste attendre que le thé refroidisse.

Bon orateur pour la réprimande envers des élèves parfois manquants à leurs devoirs mais aussi bon observateur, écouteur, l’audition d’Hikaru lui fit accueillir les premières réponses du jeune Shinobi maladroit, de ce Seizanjin dont il n’avait jamais entendu parler. Ce qu’il entendit lui fit plaisir, ayant face à lui un garçon motivé au point d’en oublier son environnement pour se focaliser sur l’innovation, sur cette étincelle du moment qui avait le don de révéler les plus grandes inventions. Acquiesçant la réponse de son cadet, Hikaru adressa un grand sourire à ce dernier, prenant une tasse de ce thé qu’il venait de préparer, portant rapidement à ses lèvres le saint breuvage de sa création avant d’en boire une gorgée, lentement, comme pour savourer ce délice, et reposa la tasse sur le support qui était sous la main.



Un sourire niais se dessina sur son visage, observant cela dit les réactions de son interlocuteur, sans lui laisser la moindre chance de s’en apercevoir. C’était là une manie chez le Cavalier d’Argent, lorsqu’il rencontrait des personnes inconnues au bataillon dont il portait en une certaine mesure, en une certaine proportion la charge en sa qualité de Stratège : discuter, d’une manière innocente en soi, mais à la manière d’un Chasseur, sachant préparer son terrain, Hikaru savait comment poser des câbles tout autour de la zone, à l’affut du moindre pas atypique, qui pouvait aiguiser sa curiosité et lui permettre d’en apprendre davantage que n’importe quel rapport écrit sur autrui.

Pourtant, toute cette composition, ce sérieux dans le rire, dans le sourire s’estompa pour laisser place à un sentiment plus réel encore : l’urgence. D’un bond, Hikaru se leva et se précipita pour se retrouver aux côtés du Shinobi qu’il venait de condamner au supplice du thé. S’il avait réfléchi à un moyen de soulager les maux avec son breuvage, il n’avait pas prit immédiatement conscience des dangers que pouvaient avoir son thé sur un organe déjà mal en point, cicatrisé d’une manière le laissant encore bien trop fragile pour ce genre d’exercice.



Sincèrement inquiet pour son cadet, l’ainé se vit rassurer lorsque son interlocuteur reprit la parole. Arborant de nouveau un sourire, léger en ces circonstances gênantes, Hikaru reprit la parole reprenant place.



D’un regard très sérieux, très impliqué envers ce Seizanjin pour qui la vie semblait-t-il n’avait fait nombre de cadeaux, Hikaru était croyant, et ces croyances envers les déités lui permettaient d’affirmer que cette seconde chance devait se trouver quelque part, et il ne tenait qu’à eux de la trouver.

un scientifique voit le bien dans le mal. Et dans le cadre présent, ce bien dans le mal, c’est ma blessure. Celle-ci à permis de détourner l’attention du shinobi face à moi sur autre chose que moi, et donc, faire tourner à mon avantage la situation. Je souris mentallement, secouant un peu la tête en regardant l’homme, me frottant la gorge en canalisant une aura verte dans ma main après une série de signe, me concentrant lentement afin de “soigner” la blessure, même si ens oit, tout ce dont je suis capable, officiellement en tout cas à l’heure actuelle, c’est de soulager la douleur.  Je me laisse aller à un soupir, s'éclaircissant un peu la gorge avec des exercices vocaux, d‘une voix faible mais présente. Eh oui, je ne suis pas seulement un artisan, mais ça, je ne le cache pas. Je prends ensuite la parole, en réponse à mon interlocuteur.



Après tout, quel genre de mauvaise personne agirait comme ça ? Le genre de mauvaise personne qu'était Ryo… Très calculatrice. Manipulant son environnement à son avantage, semant des graines ici et là… Enfin, là n’est pas la question.



Même plus la supposition que la théorie… J’essaie de développer des armes. Quel genre ? Le genre qui va révolutionner le monde shinobi bien entendu. Quelque chose qui serait capable de faire renverser le tournant d’une bataille.. Même si pour le moment, l’idée n’est qu’une ébauche dans mon esprit dérangé. Une arme utilisant le chakra pour projeter un.. eh bien un projectile, à grande vitesse. Et peut-être à distance ? Je suis quasi certain que c’est possible, mais j’ignore encore comment exactement. Et puis, je n’ai pas vraiment mieux à faire, n’ayant pas le matériel pour des expériences. Enfin, par ce biais, je démontre que je suis utile au village, si ce n’est pas par mes compétences en tant que ninja, ce serait par celle en ingénierie. Le fonctionnement d’une telle machine m'échappe encore, mes capacités en artisanat étant basiques pour le moment, mais je pense avoir une idée basique du fonctionnement d’un tel système. Je ne sais simplement pas encore comment mettre en place son exécution, et plus encore, si ça serait fonctionnel. Je sors alors de mon fouilli un plan que je dépose sur le bureau. Enfin, plus un croquis de plan qu’un véritable plan, dévoilant une arme étrange, avec plusieurs flèches reliées à des mots et des points d'interrogations. Mais le principe est simple.. Poussé un projectile à haute vitesse dans un tube à l’aide de pression, généré par une détonation de chakra. Je regarde le shinobi avec un visage plein de passion, différent de ce qu’il voyait jusqu'à maintenant.

D’abord inquiet, c’est avec un air agréablement surpris qu’Hikaru observa son collègue opérer de lui-même quelques mudras laissant échapper du chakra aux couleurs des verdures hors de Seizan, pour se soigner sans l’aide de personne. Des propos plus graves, marqués dans l’esprit du jeune garçon arrachèrent un regard plus sérieux au Shinobi. Portant toute son attention à ses paroles, il avait affaire à un être marqué par la tragédie qu’il lui avait expliqué plus tôt. Prenant lui-même une gorgée du thé encore chaud, Hikaru reposa sa tasse au sol, n’interrompant aucunement une tirade plus longue, émise par des cordes vocales dans un sale état.

Pourtant, le Seizanjin acquiesça malgré cette décision de souffrir encore, de refuser de guérir cette blessure si gênante, car c’était là un gage de détermination sans faille, qu’apprécia le Cavalier d’Argent.



Souriant de manière honnête, le Takayanagi ouvrit légèrement les yeux, davantage, en se rendant compte qu’il ne s’était ni présenté, ni demandé le nom de son artisan bienfaiteur du jour, chose qu’il corrigea aussitôt.



Inclinant légèrement la tête en guise d’amorce et de salutations, Hikaru attendit sa réponse, puis se plongea rapidement dans ce que Ryo appelait la de la « théorie ». Des plans, d’une complexité certaine que l’Officier ne parvenait pas à déchiffrer sur le coup, sans explications. Prenant le temps de s’attarder sur ce cahier des charges plus qu’intéressant, le Cavalier remarqua toute cette partie offensive de la chose et en déduisit vite qu’il devait s’agir d’une arme, sans pour autant comprendre les différentes mécaniques retranscrites. Dans tous les cas, quelque chose d’autre, de bien plus intéressant aux yeux du Shinobi apparut sous ses yeux.

Devant lui, l’Artisan qui semblait finalement plus que ça, dévoilait un sourire qu’il reconnaissait et comparait immédiatement au sien lorsqu’il était confronté à des situations plaisantes à relever.



Hikaru avait deviné d’un coup d’œil le rang du Shinobi, de son interlocuteur en regardant simplement son bandeau qu’il se devait de garder sur lui. Il reprit donc, très intrigué et intéressé par un projet d’une telle ampleur.



Optimiste, encourageant ses pairs à s’exprimer pour le bien du village et leur propre développement, Hikaru était touché par ce garçon plus jeune que lui, et qui déjà présentait de tels projets.

Je ferme un peu les yeux en soupirant légèrement. C’est que c’est épuisant de jouer le rôle de Ryo. Je secoue légèrement la tête de gauche à droite en l’entendant parler, s’excusant d’un manque de devoir ou de politesse en manquant de se présenter. Je souris ensuite légèrement, avant de finalement prendre moi-même la parole, après tout, s’il est en tort, je le suis moi-même, théoriquement. Je lève alors doucement la main droite pour lui faire comprendre qu’il n’avait pas à s’en faire, parce que d’une part, dans le fond je m’en fichais un peu, mais surtout parce dans la réalité des choses, c’est moi qui manque de professionnalisme.



Je regarde ensuite avec un certain intérêt son enthousiasme vis à vis de mes croquis. L’idée m'avait certes traversé l’esprit, mais j’ignorais si ce n’était ne serait-ce que réalisable. Après tout, je n’ai pas les capacités de réaliser ça, donc tant que ça reste mon imagination, dur de savoir ce qui rendrait la chose possible, ou au contraire, impossible. Enfin, je secouais lentement la tête devant sa proposition. Pour plusieurs raisons, certaines plus évidentes que d’autres.



Et puis, c’est principalement que je préfère travailler seul. Avoir des collègues de travail risquerait de porter préjudice à mon second hobbies. Qui est la mécanique humaine, si on peut dire. De toute manière, même si je parvenais à présenter ce plan, les chances pour que les hauts gradés s’y intéressent et me fournissent les ressources nécessaires sont faibles. Et que je parvienne à développer cette arme avec ces dites ressources, le sont encore plus. J’ai beau être intelligent, je suis bien moins doué en ingénierie qu’en médecine. Le corps humain à bien moins de secret pour moi que les machines.. Même si l’idée de combiner les deux me tente plutôt bien, je dois dire qu’envisager de créer une forme de vie semi-mécanique est un challenge intéressant. Enfin, de toute manière, j’ai bien d’autres priorités pour le moment, comme par exemple approfondir mes connaissances sur le corps humain.. Qui sait, peut-être que je parviendrais à percer le secret des capacités d’un shinobi et ainsi l’exploiter à mon avantage.. Comme ce serait pratique si je pouvais juste m’implanter les connaissances d’un autre shinobi pour me renforcer… L’idée n’est pas totalement inenvisageable mais… Pour le moment, mes connaissances dans ce domaine sont encore bien trop floues pour affirmer avec certitude que j’en ai les capacités.