Quelques rumeurs couraient depuis un certain temps. Des rumeurs mentionnant un yokai ou un groupe de yokai qui s’en prendraient aux gens passant sur une des routes de Tsume no kuni. Les attaques ne laisserait même pas de corps derrière leur passage, que de noms de disparus dont on ne savait pas ce qui leur était réellement arrivé. Évidemment, Seizan n’allait pas rester les bras croisés devant une telle situation. Il faudrait envoyer quelqu’un sur place. Heureusement, il y avait dans les parages une prêtresse de Toge qui devait semblait s’y connaître. Pourtant, face à des rumeurs de yokai, bien sûr, on n’enverrait pas une personne seule.

L’ordre de mission d’Hotaru était donc simple, elle devait accompagner la prêtresse pour enquêter sur la situation. Sous aucun prétexte, ne devaient-ils engager le yokais en combat s’ils le débusquaient, mais rentrer avec le plus d’informations possible pour une équipe sur pied et ensuite s’en débarrasser.

Alors c’était ce que comptait faire Hotaru. Aller sur place, voir, apprendre et partir. Elle n’était pas suicidaire et n’avait aucune intention de tenter le diable en allant à la rencontre d’un yokai qui ne faisait, en réalité, qu’une bouchée de chunins de son genre.

Elle prit dons suffisamment de rations pour le voyage qu’elle fourra dans son sac. Armure bien en place et sabre à la hanche, elle avait rejoint les portes du village ou elle avait rencontré la prêtresse à la chevelure neige. Qu’y avait-il ces temps-ci pour qu’elle ne rencontre que des gens aux cheveux blancs. Kyoshiro, le jonin à la tête de leur unité, le médecin … et maintenant elle aussi. Avaient-ils des ancêtres en commun quelque part ou était-ce simplement une nouvelle mode qu’Hotaru ne connaissait pas ? (pas qu’elle voudrait s’y tenter si c’était le cas … le cheveux blancs ne lui iraient pas du tout …)

S’inclinant respectueusement devant la femme, la samouraï se présenta sur un ton jovial :



Elle se redressa ensuite, toisant la femme de son regard sombre. Il fallait avouer qu’elle avait bien hâte de voir ce qu’elle avait dans le ventre, car après tout, rares étaient les occasions pour la brunette de travailler de pair avec un envoyé d’un autre village.


Le voyage n’avait pas été bien difficile et les intempéries de la nature n’avait pas fait des leur le temps qu’elles n’arrivent toutes deux à destinations. C’était un petit village et c’était l’endroit d’où les rumeurs originaient.



Évidemment, avec cette question, Hotaru demandait à la prêtresse si elle préférait commencer par interroger les habitants sur ce qu’ils savaient ou si elle voulait aller inspecter les lieux d’abord pour se faire une idée de la situation.

détails:

Griffe de sang

La prêtresse d'Inari se réjouit de son voyage. Le prétexte pour se rapprocher de la Province des Montagnes Géantes est tout trouvé. La chance est parfois de son côté, on dirait. Sa cueillette s'est transformée en enquête sur des faits étranges puisqu'elle était la spécialiste des yokais la plus proche de la zone touchée, qui se situe à Tsume no Kuni. Bien sûr, elle ne sera pas seule. Quelqu'un de Seizan sera envoyé l'épauler dans cette enquête. C'est bien le strict minimum puisqu'elle ne connait pas la région et qu'elle n'est pas une grande guerrière. Après, aucun combat ne sera engagé, c'est une mission d'observation et, rien ne dit même que c'est un yokai qui est derrière tout cela.

Lorsque Shizuka arrive finalement au point de rendez-vous, une jolie jeune femme à la chevelure couleur ébène s'approche d'elle et la salue avant de se présenter. Cette Oomori Hotaru lui semble être une femme tout à fait respectable. C'est qu'après nombres de déceptions à Toge, elle s'était habituée à travailler avec des hommes, êtres envers lesquels elle ne pouvait placer aucune confiance. Alors, le simple fait de coopérer avec une personne du même sexe lui semble être une véritable bénédiction. Elle s'incline à son tour, aussi respectueusement que possible.



Elle est tellement habituée à mentir pour ne fâcher aucun de ces singes qui ne jurent que par leur entrejambe qu'elle a l'impression que cela fait une éternité qu'elle n'a pas été aussi sincère dans ses propos. C'est une sensation des plus agréables qui donne à la jeune femme à la blanche chevelure très envie de poursuivre la conversation.



La marionnettiste est si joyeuse qu'il lui est difficile de contenir les mots. Ce n'est pas souvent qu'elle croise des personnes issues d'autres villages et puis, généralement, il y a toujours au moins un babouin dans les parages qui vient tout gâcher. Mais là, il n'y a qu'elle et la samouraï.

~~~

Il ne faut pas bien longtemps pour que le duo parvienne au village où des faits étranges ont été recensés. Shizuka est presque déçu que son moment de partage doive se transformer en moment de travail. Elle s'étire tandis que sa partenaire lui demande par où commencer.



Il n'est pas à exclure que les témoignages des habitants puissent être incomplets ou faux, mais chercher à l'aveuglette n'a jamais été une bonne idée. C'est le meilleur moyen pour se perdre ou pour tomber dans un piège.

Rapidement, Hotaru réalisa que sa compagne de voyage était réellement sympathique et égayait sans aucune gêne une conversation entre elles. La samouraï était plus que ravie d’avoir quelqu’un avec qui discuter. C’était sincèrement agréable et elle se sentait comme si le voyage en était que mieux. Elle remercia intérieurement tous les dieux de lui avoir donner une partenaire comme Shizuka.



À sa question, la prêtresse avait une réponse logique. Réfléchie, elle avait opté pour se renseigner avant de se lancer. Décision avec laquelle Hotaru ne pouvait qu’être d’accord. Si elle était du même grade, elle laissait les commandes à la prêtresse étant donné que celle-ci devait beaucoup plus s’y connaître en yokai qu’elle et donc, elle était plus apte à choisir ce qui était le mieux à faire dans leur situation. Cela n’empêchait pas que la samouraï appréciât que sa partenaire du moment prenne le temps de réfléchir et se renseigner avant de se lancer, se doutant que ce n’était pas le cas pour tout le monde.



Cependant, il fallut tout de même l’intervention de la femme pour faire réaliser à Hotaru que les gens n’appréciaient pas toujours les étrangers, ce qui arracha à la samouraï un rire nerveux.



Sans se faire prier davantage, Hotaru prit la place que lui avait proposé la prêtresse, ouvrant la marche alors qu’elles arrivaient au village en question. La samouraï portait fièrement l’emblème de Seizan sur son bandeau frontal noir, à la vue de tous. Il n’y avait clairement pas à s’y méprendre sur son affiliation, c’était certain. Elle héla quelques villageois avant de les rejoindre. Directe, un peu trop même, elle aborda immédiatement le vif du sujet, ce qui pendant un instant sembla détabilisé les trois étrangers, mais ils prirent toute de même le temps de répondre.









Le commentaire de l’homme arracha un soupir à Hotaru qui ne dit rien de plus, préférant mordre l’intérieur de ses joues plutôt que de se fâcher. Un samouraï ne devait pas perdre ses moyens pour rien. À la place elle se tourna vers Shizuka lui faisant signe de venir avec elle alors qu’elle s’éloigna du trio de villageois. Elle guida donc la prêtresse vers le centre du village. Peut-être que si elle allait s’adresser au chef, elles mettraient la main sur des informations plus pertinentes. À peine fussent-elles arrivées que le vieil homme les rejoignait déjà.



Il tourna son attention sur la prêtresse, l’air incertain. Si Hotaru, armurée et armée inspirait un certain degré de confiance au vieillard, la silhouette un peu plus fraille de sa partenaire semblait le faire douter au moins un peu. Heureusement, il ne vocalisa pas ses doutes, mais attendit une réponse quelle qu’elle soit des deux femmes.

Griffe de sang

Un soupir amusé s'échappe des lèvres de Shizuka lorsqu'elle entend la façon dont la Seizanjin s'exprime. Elle semble si fière de son pays et véritablement émerveillée par les paysages et vues à couper le souffle dont il dispose. La femme à la blanche chevelure ne peut nier le charme déconcertant de ces montagnes, bien qu'elle pense toujours que ce genre d'environnement favorise la naissance et l'éducation de véritables rustres. Elle ne manque pas de noter l'hésitation de son interlocutrice quant au nombre de frères qu'elle a, mais elle décide de ne pas rebondir dessus.



Nul besoin de rentrer dans les détails, la femme répond à son interlocutrice en esquivant habilement les sujets sensibles ou en restant évasives dans ses réponses. Elle ne veut pas laisser la brune sans réponses ni ne souhaite gâcher le moment plaisant qu'elles partagent.


La prêtresse est heureuse de faire équipe avec Hotaru qu'elle considère comme une femme de respect et d'intelligence, deux traits qu'elle apprécie tout particulièrement. Elle hausse un sourcil lorsque la samouraï s'excuse, elle ne s'attendait clairement pas à ce genre de réaction.



Suivant sa partenaire du jour, la fidèle d'Izanami prend le soin de cacher son bandeau. Elle écoute avec attention les informations que les villageois leur donnent, tentant de se faire une idée globale de la situation. Une enfant leur fait part d'une rumeur tout à fait stupide puisqu'elle n'aurait surement pas lieu d'être si elle était vraie. Une femme leur donne une idée globale de la localisation des accidents, tandis qu'un homme leur fait part de son scepticisme quant aux compétences du binôme, ce à quoi Shizuka répond par un soupir.

Elle se déplace ensuite pour rejoindre le centre du village avec sa guide. Les deux femmes rencontrent alors un vieil homme qui semble être le chef du village. La prêtresse s'incline alors pour le saluer respectueusement. Il ne faut pas être un génie pour remarquer que l'homme place beaucoup moins de confiance en la Togejin qu'en la Seizanjin, mais c'est insuffisant pour décourager notre guérisseuse qui reste souriante.



Shizuka songe que l'attaque de Yokais pourrait très bien être autre chose qu'une attaque de Yokais, comme une manigance humaine. Elle préfère partir de ce postulat et revenir sur l'hypothèse des Yokais s'y elle s'avère être la plus cohérente que l'inverse. C'est que pas mal d'humains doivent s'enrichir en se servant des Yokais comme excuse, c'est ce que ferait la femme si elle était véritablement mal intentionnée.

Définitivement, Hotaru appréciait la femme qui lui servait de compagne de voyage et d’aventure. Polie, respectueuse et clairement gentille. C’était le genre de personne que la Samouraï voulait s’entourer de. Était-elle ainsi parce qu’elle était une prêtresse ? Est-ce que toutes les prêtresses étaient ainsi ? Probablement pas. La seule chose qu’Hotaru trouvait dommage : elle n’était pas de Seizan et leurs chances de travailler ensemble à nouveau étaient ridiculement basses.

Les deux femmes trouvèrent rapidement le chef du village qui commença une courte tirade sur la situation. Paroles qui furent répondue par le questionnement éclairé de Shizuka. L’homme sembla d’abord surpris, puis, se mit à réfléchir.



Il marqua une pause, tentant très clairement de se souvenir de chacun des événements, souhaitant vraisemblablement offrir une réponse des plus précise au binôme.



Il leva le regard pour croiser celui de la moniale avant de soupirer. Évidemment qu’il y avait une scène de crime. Même plusieurs, mais certaines étaient plus vieille et il serait probablement difficile de deviner quoi que se soit de celles-ci.



Hotaru semble pensive un instant avant d’hocher la tête. Probablement que se serait pour le mieux, car elle ne croyait sincèrement pas résoudre ça en une seule journée et, ce, même si elle en mourrait d’envie.



Proposa la samouraï souriant amicalement à la prêtresse. N’étant pas enquêteuse, elle se sentait vaguement larguer et ne connaissant rien à rien aux Yokais … il lui fallait une autre façon de contribuer. Si Shizuka acceptait la proposition d’Hotaru, celle irait rapidement prendre soin de sa tâche et reviendrait immédiatement, ensuite, aux côtés de la moniale.

Griffe de sang

Shizuka porte une main à son menton, songeuse. Pas un seul convoi a été touché ? Etrange, si c'était le coup de brigands, les convois auraient certainement été visé pour leur cargaison ou les personnes transportées afin de s'enrichir. Quant aux Yokais, ils sont trop imprévisibles pour réellement pouvoir émettre ce genre de jugement. Cependant, elle trouve cela étrange que ce soit uniquement su les chemins que les attaques aient lieu et qu'aucun Yokai particulier n'est été aperçu dans les environs. "Jamais rien retrouvé"... voilà une expression intéressante pour la jeune femme qui sourit de plus belle. Elle ne dit rien, elle laisse parler le chef du village, mais la voilà déjà qui croit être sur une piste -ou qui croit pouvoir éliminer une piste-. Un doigt. Un reste bien étrange s'il s'agissait là d'une attaque de Yokais.



La prêtresse d'Inari ne précise pas qu'elle soupçonne que la créature à l'origine de ces crimes n'est pas d'origine Yokai mais humaine. Mais, elle ne pense pas avoir besoin de le préciser pour que ses interlocuteurs comprennent d'eux même. Elle hoche la tête face à la proposition du maire d'aller réserver une chambre à l'auberge et hoche une nouvelle fois la tête lorsque la Seizanjin se propose pour y aller.



Lorsque sa partenaire du jour s'éloigne, la fidèle d'Izanami s'en va, avec le chef, questionner les villageois. Evidemment, elle se montre respectueuse et souriante avec chacun, quelque soit la façon dont elle est accueillie.



Après avoir recueilli l'opinion de différentes personnes sur le sujet, la jeune femme rejoint la samouraï pour lui faire part des réponses obtenues et lui demande quelles conclusions elle peu bien tirer de tout cela alors que le chef du village leur indique le chemin de scènes de crime.

Hotaru n'était pas une idiote qui n'était que muscles et aucun cerveau, mais elle ne se sentait pas particulièrement dans son élément à faire des enquête du genre.



Lorsque Shizuka lui demanda si elle avait elle aussi des questions à poser, la première réaction de la femme samouraï fut de déclarer que non. Elle répondit probablement plus rapidement qu'elle n'avait réfléchit, car elle se reprit quelques seconde plus tard, les sourcils froncés et une expression pensive au visage.



Hotaru s'arrêta un instant l'air de réfléchir un peu plus avant de seccouer la tête. Non, pour l'heure ellen'avait aps autre chose en tête. Du moins rien qui ne les aiderait. Elle devait vraiment voir les lieux avant.



Sans s'éterniser davantage, Hotaru s'éloigna à la recherche de l'auberge pour exécuter exactement ce qu'elle avait dit qu'elle allait faire. Évidemment, elle en profita une fois arrivée sur place pour poser ses question à l'aubergiste, mais la femme répondit qu'elle n'avait rien remarqué. Enfin, si ce n'était que les gens du villages n'osaient plus voyager, et que les affaires allaient de pire en pire pour elle. Si bien qu'elle envisageait fermer boutique si la situation persistait. La réaction d'Hotaru fut immédiate et elle jura sur son honneur de faire tout ce qu'elle pouvait pour trouver une façon de mettre fin à cette histoire. Si l'aubergiste ne semblait pas convaincue, Hotaru ne pouvait s'empêcher de bomber la poitrine, insufler d'un nouveau sens du devoir.

Alors qu'Hotaru était partie, le chef du village accompagna la moniale dans son exploration et son questionnement des villageois. La plupart ne dirent n'avoir rien remarqué de particulier dans les montagnes. Mais lorsqu'elle aborda un recensement de ceux qui avaient disparu, le chef s'interjecta :



Se fut quelques instants plus tard qu'Hotaru revient, aux pas de courses de peur de faire attendre son équipière du moment. Le maire en profita alors pour repasser  par sa demeure prendre la liste en question. Il n'y avait que des noms, un document écrit pour ceux qui connaissaient déjà la population du village très certainement. Il remit le morceau de parchemin à la Togejin.

Il guida les deux femmes jusqu'au lieu le plus récent ou les disparitions avait pris place. À première vue, ce n'était pas un endroit extraordinaire. Assez de végétation pour cacher un embuscade si l'on suivait la piste de méfaits humains. D'étranges marques bien distinctes de griffures, trois sillons bien profonds et droits répétés à quelques endroits, mais c'était bien tout ce qui caractérisait l'endroit.

Griffe de sang

Shizuka remarque bien qu'Hotaru ne semble pas vraiment à l'aise avec la mission qui leur a été confiée et se montre donc un peu réservée. Cependant, son point de vue totalement éloigné de celui de la Togejin rend son avis plus intéressant selon elle, même si elle n'a pas vraiment d'expérience dans le domaine. Et, effectivement, lorsqu'elle s'exprime la femme à la blanche chevelure y trouve de la pertinence.



Compliment voilé, invitation à plus s'exprimer, preuve que la fidèle d'Izanami trouve la présence de la Seizanjin tout à fait charmante en plus d'être utile pour l'enquête. La prêtresse lâche un soupir alors que la samouraï s'éloigne, songeant que le monde serait plus juste et plus agréable s'il y avait plus de gens comme elle. Elle aimerait qu'Hotaru rejoigne Toge mais elle sait que ce n'est qu'un songe lointain.

Lorsque sa nouvelle amie revient et que le maire lui livre la liste des disparues, elle se penche immédiatement dessus. Mais, une liste de noms, sans annotations complémentaires est insuffisant pour qu'elle puisse se faire une idée des points communs ou des différences entre les victimes alors elle questionne l'homme.



La femme ne croit pas vraiment que le chef du village aura quoique ce soit de vraiment important à dire, il ne lui semble pas très efficace mais elle tente tout de même sa chance. Elle ne perd rien à essayer. Puis, une fois sa réponse obtenue, elle suit l'homme jusqu'à l'une de ces fameuses scènes de crime. La végétation était assez dense pour permettre à des hommes ou à des yokais de se camoufler avant de frapper. Des marques sont visibles sur un mur. Traces laissées par des griffes ? Peut-être. Mais elles son tout de même un peu étranges.

L’homme soupira à la question. Il avait enquêté un peu lui-même, mais il n’avait pas trouvé grand-chose. Enfin, rien qu’il ne voulait vraisemblablement poursuivre comme piste. Pourtant il révéla tout de même à la moniale ce qu’il savait :



Il marqua une pause, l’air de réfléchir, puis, d’une petite voix, comme s’il n’avait jamais osé faire le lien lui-même, il demanda :



Il avait l’air anxieux. Ses mains trituraient ses vêtements, son regard était fuyant, comme s’il voulait cacher quelque chose.

Par la suite, il guida les deux femmes en direction du dernier lieu de disparition. Hotaru avait déjà commencé à inspecter le périmètre lorsque Shizuka l’interpella pour les marques de griffure. La femme samouraï vint alors plus près pour les étudier. Ses sourcils se froncèrent et elle se mordit la lèvre. Pendant quelques minutes, elle fixa les marques au sol, puis elle les toucha du bout des doigts.

Elle porta son attention vers la femme à la chevelure neige avant de lui répondre finalement :



L’homme qui les accompagnait sursauta à cette déclaration et s’approcha lui aussi.



Hotaru soupira. Il n’était pas un guerrier et il n’avait probablement pas l’habitude à voir ce genre de choses, mais Hotaru qui maniait la lame l’avait vu maintes et maintes fois. Elle sortit son sabre de son fourreau, mit un peu d’espace entre elle et Shizuka et asséna un coup puissant de lame sur la terre. Le sol se marqua d’une façon similaire.



Le regard de l’Oomori vint trouver celui de Shizuka. Si son assomption était bonne, il y avait au moins un humain d’impliqué.

Griffe de sang

Un prêtre à la vision étrange et des talismans ? Il y a donc bel et bien un point commun. Shizuka n'est pas totalement sûre de ce qu'il se passe, mais cette histoire est définitivement de plus en plus louche et l'hypothèse Yokai se veut de moins en moins pertinente si on demande l'avis de la Togejin. L'espace d'un instant, elle envisage l'hypothèse de talismans faisant office d'appat à Yokai mais même le Bureau d'Etudes de Toge ne pourrait en générer autant alors, cela semble plus qu'improbable.



Le chef du village émet l'hypothèse d'appât à Yokai et immédiatement, la Chunin grimace. Cela lui fait assez mal de se dire qu'un male aussi pitoyable ait pu avoir la même idée qu'elle, bien qu'elle ait fini par éliminer cette hypothèse pour des raisons plutôt évidente. Elle se demande si elle ne serait pas en train de perdre en intelligence, à force de côtoyer des hommes. La femme fronce les sourcils lorsqu'elle remarque le comportement étrange du stupide male.



Hotaru semble penser qu'il y a eu une intervention humaine bien qu'elle n'exprime pas explicitement l'idée, disant que les marques ne ressemblent pas à celles de griffures contrairement à ce que l'on pourrait penser. Si la marque ressemble de très près à une trace de griffes mais que ce n'en est pas, alors il y a des chances pour que ce soit fait de sorte à y ressembler. Encore une fois, la guérisseuse trouve la réaction de leur guide étrange. Elle ne dit pas un mot sur ses suspicions pour l'instant mais elle commence à penser que le maire doit être dans le coup.  Cependant, à défaut de glisser le moindre mot, Shizuka soutient le regard de sa partenaire et hoche la tête.



Vil mensonge. C'est que, par mesure de sécurité, elle n'a pas envie que le maire soupçonne quoi que ce soit.  La jeune femme aimerait juste savoir s'il y a un forgeron capable de forger un katana dans les environs et sinon, si un villageois n'en aurait pas un, comme par hasard, chez lui. Elle adresse un clin d'oeil à la Seizanjin, pour tenter de lui faire comprendre qu'elle a une idée derrière la tête.

Le maire sembla mal à l'aise lorsque Shizuka lui demanda de préciser ce qu'il voulait dire lorsqu'il disait une vision étrange. Fronçant un peu les sourcils et passant sa main devant son visage, le vieil homme cherchait clairement ces mots. Ce n'était pas tous les jours qu'il avait à répéter ce genre de blasphème. Ins parant un bon coup il se lança finalement.



Le maire marqua une pause, espérant que la monial comprenne son malaise. Puis se résout à continuer.



L'histoire fit arquer un sourcil à la samouraï, mais elle ne dit rien, bien que l'envie de traiter le village de pauvre idiot naïf semblait s'écrire sur son visage. Elle avait du mal à en croire ses oreilles. Ce n'était pas vraiment l'histoire au sujet d'Izanami qui l'avait fait réagir ainsi, mais plutôt la mention des talismans. Vraiment, de nos jours on pouvait vendre un caillou en disant qu'il avait été béni par l'empereur lui-même et Hotaru était certaine que l'an personne qui l'acheteur y croirait réellement. Un triste constat.

Alors que Shizuka questionnait le maire, Hotaru préféra retourner à son observation de la scène. Elle n'était certes pas la plus douée en enquête, mais si elle pouvait repérer quelque chose avec ses yeux, elle allait au moins s'y tenter. Elle se mit donc à ratisser le l'orée de la forêt, près des buissons à la recherche d'empreintes ou quoi que ce soit qui confirmerait la présence de yokai. Évidemment, elle cherchait sans réellement y croire, puisque les griffures à même le sol, semblaient davantage être faites par la main de l'homme.



Si jusqu'à présent, il n'avait pas vraiment fait de commentaires péjoratifs, il semblait que la question la moniale l'ait frotté dans l'avait sens du poil. Il semblait avoir du mal à croire qu'elles aient été envoyées dans armes. Cependant, il offrit aux deux femmes de les guider jusqu'au forgeron.

Hotaru fit exprès de marcher un peu en arrière et d'avoir une distance avec le maire pour chuchoter à sa compagne de voyage :




Le village n'était pas très grand et il ne fallut au trio que peu de temps pour arriver devant la forge. Jamais une forge n'avait semblé plus froide. Certes, c'était l'hiver, mais les fourneaux étaient éteints, aucune lumière, aucune chaleur. L'endroit semblait un peu trop désolé, presque abandonné. Pourtant, le maire entra dans la boutique tout de même.

Au fond, appuyé contre le comptoir, un homme à la silhouette pliée attendait dans la pénombre. Qu'attendait-il, difficile de le dire. Il était seul dans la pièce et la seul activité qu'il semblait y avoir eu récemment était celles des rats, si on y croyait les petites crottes dures longeant les murs et étalage.

Griffe de sang

《 Il disait que les yokais sont également les enfants des dieux et méritent le même respect que celui qu'on donne au peuple Ebisu. Il disait … Il parlait d'Izanami comme si elle était une victime d'Izanagi.》

Premières paroles censées sortant des lèvres du maire, selon la prêtresse d'Inari. Enfin... censées... ce sont plutôt celles de l'étranges moine qui le sont. Un soupir s'échappe des lèvres de Shizuka lorsque l'homme mentionne l'argument utilisé pour refourguer ces "talismans". Pathétique et stupide, songe-t-elle. Des idiots pareils méritent-ils seulement d'être sauvés ? A ses yeux, non. Mais, elle imagine mal sa partenaire ignorer la détresse de civils.



La femme à la chevelure d'ivoire perd un peu patience. Qu'il soit coupable ou victime, avec un cerveau aussi peu performant, le maire ferait mieux de mourir. Il n'est pas inconcevable de se dire que personne ne croit aux dieux du Kamisuuhai dans ce village et donc à leurs prêtres, cependant croire au premier imbécile portant le titre de moine était stupide, d'autant plus si on accepte derrière ses talismans. Le scénario le plus probable est que ceux-ci ne marchent pas, mais ils auraient pu receler une malédiction, le minimum aurait donc été de les faire examiner par des moines, samouraïs ou ninjas pour éliminer tous risques.



Shizuka n'a réellement pas de katana et à vrai dire, elle n'en a pas besoin, se spécialisant dans des domaines moins agressifs -ou moins directs-, ce n'est qu'un prétexte.  Lorsque sa partenaire s'approche et lui confie discrètement qu'elle n'a rien trouvé, pas même du sang, qui puisse incriminer un yokai.



Une fois cette petite parenthèse fermée, la Togejin se reconcentre sur le présent et en l'occurrence sur la forge dont le trio approche finalement. La fidèle d'Izanami n'est pas une spécialiste de l'entretien des forges mais la vue qui s'offre à elle n'est pas très rassurante pour le futur de l'établissement. Shizuka fronce les sourcils avant de placer un mouchoir devant son nez pour se protéger de l'odeur nauséabonde.

Fini par avouer le maire à la question de Shizuka. L’air coupable de l’homme semblait encore plus présent dans son visage. Il fixait la moniale, comme s’il venait d’être pris la main dans le sac. Peut-être avait-il simplement honte d’avoir lui aussi céder et acheter l’un des produits ou était-ce plus que simplement cela ? C’était difficile à dire à ce moment-là. Il leur faudrait fouiller un peu plus pour pouvoir trancher.

L’homme ne montrait aucun signe de mouvement. Alors qu’il commentait sur l’autre question de la moniale. Évidemment, le commentaire fut accueilli d’un mauvais œil par Hotaru qui, à cette heure-là était littéralement une armurerie ambulante. Elle garda le silence, mais avait définitivement quelque chose à dire à ce sujet.

Le maire mena le duo à la forge, avant qu’Hotaru se décida à parler. Le ton un peu sec à l’égard du maire elle lui lança :



Lorsque le maire se retourna pour partir, elle ajouta à l’intention de sa collègue, tout bas :



La Togejin lui révéla ce qu’elle pensait de la situation et Hotaru ne pu s’empêcher d’hocher la tête. Elle était plus que d’accord, mais il fallait le prouver et aussi trouver qui était derrière. LA samouraï, malgré le comportement du maire, avait un peu de mal à croire qu’il était mêlé à l’affaire, mais elle trouvait la mission de plus en plus difficile avec un homme qui ne savait rien qui questionnait chacune de leur action.

Elle le voulait hors de ses pattes et au plus vite.

Puis Shizuka s’adressa au forgeron, le mouchoir devant le nez. Si l’attitude snob aurait normalement fait réagir certains, cet homme-là ne semblait pas s’en offusquer – ou même en prendre note. Lorsqu’il répondit, c’était d’une voix morose, son regard ne chercha même pas à se poser sur son interlocutrice.



Il parlait le ton las, comme si ce n’était pas la première fois que des étrangers lui posait cette question-là. Effectivement, un petit village n’avait pas nécessairement besoin de d’armes en assez grosse quantité pour que le forgeron du coin apprenne la technique requise pour en faire. Ce n’était pas Seizan après tout. L’espace d’une seconde, même Hotaru n’y avait pas pensé.



Il y avait du désespoir dans sa voix, mais également de la colère.

Griffe de sang

Shizuka regarde le chef du village, incrédule. L'idée qu'il puisse être de mèche avec le ou les coupables lui semble tout de suite moins probable. En cet instant, cet homme ne lui semble qu'être un babouin handicapé mentalement. Avec un maire pareil, elle trouve cela étonnant que le village soit encore sur pieds. Cependant, si les personnes tuées portaient toutes un de ces talismans, est-ce que cela ne voudrait pas dire qu'il est le prochain sur la liste ? Ce ne serait certainement pas une grosse perte et ce serait bien fait pour lui. En tous cas, la femme préfère ne rien ajouter, elle a peur de ne pas pouvoir s'empêcher de se montrer odieuse.

Les lèvres de la prêtresse s'élargissent quand sa partenaire trouve un prétexte pour repousser l'imbécile. Cette Seizanjin est une digne partenaire pour la noble, elle a tout compris à la vie et à l'art d'envoyer paître les erreurs de la nature à visage humain.



Les mots du forgerons n'étaient pas pour rassurer la femme à la chevelure d'ivoire. Elle espérait qu'il ait forgé des katanas et en ait livré à quelqu'un. Cela aurait permis de faire avancer l'enquête. Elle fronce les sourcils et se tourne vers sa partenaire pour la questionner sur les marques qu'elle a analysé plus tôt.



La Chunin ne prend pas la peine de chuchoter. Elle voit que l'homme a été touché par ces disparitions et surtout celle de son proche. Elle ne doute pas que la colère et le désespoir de l'homme sauraient être nourris par ses paroles et qu'il répondrait avec grande joie à toute question pouvant le rapprocher d'une possible vengeance.

Soupira la femme, un peu soulager que le chef du village soit enfin plus loin. Pas question de se rendre la tâche encore plus compliquée. Surtout qu’il n’était pas vraiment une lumière celui-là, mais Hotaru s’abstint de dire quoi que se soit à ce sujet.



Répondit la samouraï réfléchissant un peu. L’idée d’un yokai avec des griffes identiques à des lames … Ce n’était pas quelque chose qu’elle voulait imaginer. N’était-ce pas rendre le tout plus compliqué que cela ne devait l’être ? N’était-ce pas laisser place aux cauchemars ? un frisson lui traversa l’échine à cette idée, puis suivit Shizuka qui alla parler au forgeron à la triste mine.



Il avait l’air pensif en répondant, comme s’il cherchait honnêtement un ennemi, mais il faudrait être bien idiot pour ne pas avoir déjà épuisé cette piste. Il croyait certes en cette histoire de yokai, mais la raison de la mort de son neveu par la main du dit yokai ne faisait, pour lui, aucun sens.



Il secoua la tête, l’air nostalgique. Probablement repensait-il a d’autres souvenirs le liant à son neveu. Ce fut dans cette petite pause qu’Hotaru décida plus logique de glisser quelques mots à l’égard du forgeron.



Un éclair passa dans le regard l’homme.

Griffe de sang

Hotaru semble douter de l'origine exacte des traces laissées par le ou les coupables mais bon, Shizuka ne peut pas lui en vouloir. Elle ne s'y connait pas vraiment en maniement des armes, elle ne saurait dire de quel outil une telle trace peut venir, alors elle n'a pas d'autre choix que de lui faire confiance. Tout ce qu'elle sait, c'est que selon ses connaissances et son expertise en ce qui concerne les Yokais, les marques ne semblaient pas émaner d'une créature qui lui soit connue -ou du moins dont elle aurait entendu parler- car elle n'a pas pu trouver le moindre indice pouvant certifier qu'un Yokai est passé par là.



Le forgeron semble sincère dans ses réponses. Il répond sans trop hésiter, avec la familiarité d'un barbare mais la femme à la chevelure d'ivoire laisse ça de côté, trop préoccupée par l'affaire. La Chunin fronce les sourcils lorsqu'elle entend l'homme mentionner les talismans. Cela devient de plus en plus louche cette histoire. Ces objets seraient-ils, comme elle a pu l'imaginer, des espèces de marqueurs pour les cibles des coupables ? Elle lâche un soupir. Décidément, plus l'enquête avance et plus les enfants d'Izanami lui semblent innocents.

La Togejin adresse un clin d'oeil à sa partenaire lorsque celle-ci semble viser en plein dans le mille, suscitant une réaction particulière chez l'homme. Des hommes armés seraient passés par là, auraient demandé à ce qu'on leur forge des katanas et auraient parlé de chasse au Yokai, seraient restés dans les environs puis ils auraient disparu sans faire de bruit. Cela semble véritablement louche. Auraient-ils commencé leur "chasse aux Yokais" en ciblant les porteurs d'amulette ?



La prêtresse pense qu'il faudrait enquêter dans cette direction, chercher à retrouver des traces de ce groupe d'hommes. Et, dans le cas où se seraient les véritables coupables, elle aimerait avoir une idée de leur nombre.