Un genou contre le sol, rejoint par le bout de ses doigts parsemés des plumes d'ivoire, Hyouren était en hauteur, sur l'un des piliers de la grande porte menant à Toge no Sato. Son regard, à cette position, balayait la zone de l'entrée du village alors que certains gardes avaient notifiés la présence d'un individu approchant du village, individu qui leur semblait suspect de part les observations constatées. Pourtant, il approchait confiant, et sachant très bien à quoi s'attendre, confirmant finalement dans les songes de Hyouren, la nature de celui qui approchait de son village.

Celui ou plutôt celle. Si certains gardes eurent un choc en voyant l'apparence de la jeune femme qui approchait, Hyouren poussa simplement un soupir en quittant sa sorte de tour, balayant les quelques plumes qui restait sur ses bras.

Quand le potentiel intru arborait un oeil sur le front, elle, arborait des plumes ancrée dans sa peau.

Qui, entre ces deux là, était ainsi le plus détaché de l'humanité ? La question pouvait se poser, notamment entre les rangs des gardes qui observait leur jônin prendre les devants et faire leur travail. Finalement, les attributs métamorphe, la chevelure d'albâtre et la musculature, ces deux femmes partageaient plus qu'elles ne pensaient, sans même se connaître.

Éclairant sa voix avant de la poser, avec cet air à la fois méprisant mais sérieux, comme le ferait n'importe quel supérieur face à un potentiel intru, Hyouren ouvrit la danse de la conversation, évitant de ce fait une confrontation plus musclée, qui aurait eu lieue si l'intru ne portait pas un bandeau de lieutenant au bras.




Or, un détail avait été omis. Les gardes n'auraient pas cherché plus loin que le bandeau, et l'aurait laissé passée sans souci, si ce n'est son nom et une formalité simple à passer. Minamoto Hyouren, elle, n'allait pas être aussi docile que de simple gardes. Son bandeau blanc porté autour de son cou en évidence, si Yu ne la connaissait pas, elle pouvait comprendre qu'elle faisait face à un capitaine de son village, son supérieur direct. S'approchant de la jeune femme qui semblait, par la couleur de son propre bandeau, être lieutenante du village de Toge, un autre détail tiqua Hyouren; elle ne ressemblait à personne, aucun lieutenant n'avait cette apparence.

Dans le fond de sa bouche, coincé entre ses dents sans être brisées, une capsule s'était logée quelques secondes plus tôt, une précaution si la "lieutenante" se révélait moins compréhensive à la procédure. Si son visage ne témoignait pas d'une animosité flagrante, c'était l'impassibilité et, un presque mépris dans son regard vide, qui trônait sur le visage glacial de la princesse impériale. Elle faisait face à la femme au troisième oeil, l'observant sans broncher ni même relever cette étrange malformation.




Elle attendait une réponse. Mais rien ne laissait entendre qu'elle la laisserait passer, même si son identité était confirmée. Toge avait été bien trop marquée par de tragiques événements pour que Hyouren puisse négliger les procédures, voire même les renforcer elle même.