Tout avait commencer avec une mission, comme bien des histoires dans la vie d’Hotaru. Elle faisait partie d’une escorte pour une caravane qui remontait vers Sakyuu. Cheffe d’un petit groupe de genins – rien d’impressionnant ou de permanent – elle se retrouvait donc à la tête de l’expédition. Ce n’était rien d’extravagant, ou de dangereux, mais ça demandait quand même une escorte, après tout, il était si facile qu’une caravane soit attaquée par un yokai …

Non, il ne fallait pas penser à ça.



Ça allait bien se passer. Ils étaient l’escorte. Si un problème survenait, ils étaient là. Cette fois-ci, le yokais n’allaient pas faire d’orphelins, pas sous sa garde.

***

Peut-être était-ce dû à ses parents, ou peut-être n’aimait-elle simplement pas être loin de Seizan, mais cette mission la mettait définitivement sur les nerfs. Il fallait se calmer. Il fallait …

Mai c’était qui cette gamine qui se prenait pour … pour une … tant pis, ce n’était pas le temps de réfléchir à une insulte, mais de lui dire qu’Hotaru en avait rien à cirer de son Kage.



Regard froid, ton sec. Elle n’avait aucune envie de rire. On ne jouait pas comme ça avec une mission d’escorte et vraiment, sans papier, sans preuve, sans … enfin … Hotaru n’était pas naïve à ce point. Elle pouvait être une déserteuse, ou une brigande qui avait volé le un bandeau de Sakyuu pour faire passer son bluff. La samouraï n’était absolument pas prête à compromettre la cargaison, ou même ceux qui la transportait pour les belles – enfin plus rudes que belles – parole d’une étrangère au mauvais caractère.

Hotaru resta de marbre devant l’effusion de colère de la femme.  Si un million de mots lui venait en tête, elle ne désirait aucunement envenimer la situation davantage. Surtout en réalisant qu’elle s’était adressée à une jonin avec un tantinet trop d’arrogance, mais elle n’allait pas réécrire le passé. Le respect se gagnait, peut importe le comment ou le pourquoi. Être jonin n’excusait en rien cris et son attitude. Malheureusement, les paroles vinrent plus rapidement que son esprit ne put les retenir.



Le regard froid, le ton encore plus froid, Hotaru n’avait clairement aucune envie de rire. Oui elle avait peut-être mal réagi à l’arrivée de la jonin, mais elle effectuait son travail et même la femme le relevait.



C’était donc non négociable. Même si la femme voulait lui donner un mauvais rapport la concernant, Hotaru n’allait pas abandonner son poste. Elle fit donc signe à l’un de trois genins qui l’accompagnait ce jour-là pour lui indiquer les changements et les rediriger vers l’arrière de la caravane. Alors que la recrue, que trop heureuse de mettre de l’espace entre elle et les deux femmes alla rapporter le changement de plan à ses équipiers, Hotaru rapporta son attention sur la jonin, sa cadette.



Puis, elle tourna le dos à la jonin, dans un geste brusque, comme pour clore l’échange à ce moment-là. Il fallait avouer qu’elle marchait sur son orgueil pour ne pas répliquer mille et une insultes plus dégradantes les unes que les autres. Insultes qui attaqueraient les décisions faite dans le village de Sakyuu et leur terribles choix de jonins … Mieux ne valait pas faire de scène …

Naoko, depuis le wagon de tête, était toujours ulcérée par la rencontre. Pourquoi diable n'avait elle pas TOUT SIMPLEMENT accepté la proposition de la jonin ? D'accord, ce n'était pas fait dans les règles de l'art mais, enfin, elle restait sa supérieure. Sans le décret officiel complet, elle étant dans son droit de refuser la demande de la Sakyujin. Mais, ENFIN QUOI. Ça allait lui complexifier la tâche, et pas qu'un peut. Il ne fallait pas que toute la cargaison arrive à Sakyuu. Et il ne fallait pas non plus que les autres villages soient au courant. Quel était le moindre mal ? Naoko ne parvenait pas à se mettre d'accord avec elle même.

Assise en haut du wagon de tête, sur la toile de jute, elle avait une vision d'ensemble parfaite sur la route devant elle. Pour tenter d'évacuer un peu de sa colère, elle essaya de s'imaginer les différents dangers qui pourraient les attendre jusqu'au village des Dunes.

Ca faisait bien longtemps qu'on avait pas entendu parler d'attaques de Sarugami, pourtant présents d'habitude dans la région. La jonin avait comme théorie que le dernier raid sakyujin sur le plus gros repaire connu avait calmé leurs ardeurs, mais elle restait méfiante. Une caravane comme celle-ci pourrait être leur proie favorite, et, en grand nombre, bien qu'ils ne soient pas si dangereux, un manque de vigilance sur le mauvais wagon pourrait avoir des conséquences désastreuses. La jeune femme frémit rien qu'a y penser. Non, non. Le colis ne devait pas être perdu.

Des Tengu ? non, non. Une attaque par les airs serait désastreuse. Un de ses compagnons avait beau manipuler le fuuton, un attaque massive serait probablement dévastatrice.

Mais bon. Rien de ceci ne serait pire que la pire des créatures qu'ils pourraient rencontrer. Rien que d'imaginer la gueule béante de l'abomination mettait la jeune femme mal à l'aise. Si ils en rencontraient un, là, maintenant, elle doutait même que son bataillon puisse en repousser un. Satanés...

"VERS DES SABLEEEEEEEES !"

Le cri du chuunin placé à l'avant et repris assez vite par tout le convoi se finit dans un hurlement paniqué alors qu'une grande masse de chair longiligne sortait du sol pour le happer d'un seul coup.

La jonin bondit de son promontoire, en criant, sous le choc.



Son cri se répercuta sur les dunes, mais elle se mit une claque pour se remettre les idées en place. Elle était jonin, elle était une soldat. Elle avait vu la mort, et devait y être préparée. Voyant accourir les soldats de Seizan, elle donna des directives rapides alors que son propre commando se mettait déjà en marche.



La jeune femme porta de nouveau son regard sur la bête, occupée pour l'instant a finir le cadavre de celui qui avait été son compagnon.



La jonin commença à faire ses mudras. Pourquoi, de tous les putains de diables, fallait-il qu'un PUTAIN de ver des sables se soit ramené. A croire que la cargaison était vraiment maudite. Elle serra les dents, alors qu'une grande quantité de suiton partit de ses pieds pour humidifier le sable autour d'elle.

Les vers des sables étaient aveugles, mais sentaient les vibrations des pas des créatures tout autour d'eux. C'était ainsi qu'ils se repéraient. Alors, du sable mouillé vibrant moins, cela aiderait probablement aux soldats d'améliorer leur chances de survies.

Mais en voyant la bête se tourner vers eux en recevant les premières attaques, la confiance de Naoko commença à fondre comme neige au soleil.

Pouvaient-ils vraiment tenir la position ?

Avec les genins à sa charge, Hotaru alla vers l’arrière du convoi, que trop heureuse de la distance entre elle et la jonin. Elle se doutait bien que les choses n’allaient pas exactement bien se passer lorsqu’elle allait rentrer, mais comment une fille comme elle avait fait pour être jonin alors qu’elle était aussi timbrée ? Soupirant, la samouraï se dit qu’elle n’en connaîtrait jamais la réponse et que finalement, c’était peut-être mieux ainsi.

Elle intima à ses genins de rester sur leur garde et de se préparer en cas d’une éventuelle attaque. Bien sûr, en réalité, Hotaru ne s’y en attendait pas, le voyage allait bien depuis le départ de Seizan, alors pourquoi ça changerait maintenant ? Pourtant, elle était une grande adepte du : ‘’on ne prend pas chance en mission.’’

Et heureuseument. La terre trembla et une horrible bête se dessina. Horrifiée Hotaru sortit son sabre, mais les cris de la jonin étaient clairs : sans ninjutsu, mieux valait rester loin. C’était noté. Elle cria donc à l’égard de la jonin :



Immédiatement, la brune ordonna aux genins de s’organiser de guider les civils au plus loin, quitte à abandonner leur cargaison. Sautant sur le premier wagon, elle prit les rênes et tenta de calmer les bêtes. Certes, elle n’était pas réellement douée, mais elle était beaucoup plus calme que le conducteur précédent qui ne savait pas ce qu’il demandait aux pauvres bêtes.



Un coup sec sur les rênes et finalement l’un de chevaux se mit à avancer. Enfin ! les bêtes paniquées partirent à toutes vitesse vers les dunes, mais l’une des roues se fracassa contre un rocher dissimulé par le sable et voilà que le wagon se retrouvait coincé. Tant pis !

Hotaru sauta dans l’arrière de la caravane, ne prenant pas le temps de regarder le contenu exact de ce qu’elle devait protéger. Tout ce qu’elle savait, c’était que la jonin faisait des pieds et des mains pour pour protéger cette cargaison. Alors, Hotaru ferait tout en son pouvoir pour qu’elle arrive à au moins à faire son possible. Elle se mit donc à l’œuvre immédiatement, jurant un millier de fois sur ce qu’était la cargaison. Elle scella un maximum d’armes sur elle-même avant de courir rejoindre les trois genins qui attendaient au détour d’une dune un peu plus loin, avec quelques civils.



Évidemment, et déscella ce qu’elle avait caché dans ses sceaux pour les confier au genin. Se disant qu’au moins si ça ne se passait pas comme prévu, ils auraient au moins pu sauver un tout petit peu de la cargaison.

C'était une catastrophe.

Avez vous déjà essayer d'arrêter un éléphant avec une épingle ? De chasser un ours avec une cuillère ? De stopper un taureau avec un une balle en mousse ?

C'était exactement pareil.

Le ver des sables n'est pas un yokai comme les autres. Il n'est pas humanoide, il n'a pas l'air de pouvoir penser, ou même d'avoir particulièrement conscience. Il a un mode de fonctionnement très étrange, quasi unique en son genre, et qui le rend particulièrement redoutable.

Le ver des sables n'attaque pas, ne se défend pas. Le ver des sables ne se cache pas, le ver ses sables ne fuit pas.

Le ver des sables avance.

Alors, toutes les tentatives des Sakyujin se voyaient vaines. Les dégâts légers des shinobi ne suffisaient pas à le faire dévier, et les nombreuses tentatives pour essayer d'attirer l'attention non plus. les caravanes et les animaux de trait étaient sa véritable cible, et tous les efforts des hommes et femmes du désert se vouaient vain.

En voyant Hotaru fuir avec la charette numéro 1, la seule qui comptait réellement... la jonin eut enfin une lueur d'espoir. Peut être que tout ceci ne sera pas un désastre ?

Mais pourtant, au vu des blessures croissantes dans son équipe, et de la perte humaine déjà enregistrée, une fois les marchands sécurisés et déjà un combat harassant... La jeune femme dut se résoudre. Serrant le poing et les dents alors que le ver se préparait une fois encore à un assaut, elle donna l'ordre de se replier.



Malgré sa colère visible sur son visage, et celle de ses subordonnés dont l'envie de venger leur camarade tombé était forte, un ordre reste un ordre, et personne ne vint le discuter. La rage au coeur et la haine au point, les habitants du désert se replièrent, laissant le ver accomplir sa terrible tâche.

Retrouvant Hotaru et son équipe quelques centaines de mètres plus loin, elle la mit au courant de la situation tout en cherchant le wagon sauvé des yeux. Sentant son cœur se serrer, elle demanda à la jeune  femme ce qui avait bien pu lui arriver.



Une inquiétude palpable transparaissait dans la voix de la jeune femme alors que son coeur se serrait très fort et que ses yeux parcouraient la face de la seizanjin, à la recherche d'une réponse.

La cargaison ne pouvait pas avoir été perdue, c'était impossible.

Avec l’aide de la genin, Aya, Hotaru parvint à approcher le wagon et commença à transférer ce qui pouvait l’être. Tant pis pour le wagon en lui-même. Évidemment, elle fit une inspection rapide, être certaine qu’elle n’avait rien oublier dessus, ou en dessous.  La cargaison était quand même pour un village ninja. Et une fois cela fait, elle donna le signal de départ à la genin, se hâtant à retrouver le reste de la caravane, à l’abris du yokai.

Plus loin, la jonin de Sakyuu sonnait la retraite, à l’insu de l’équipe venant de la montagne. S’il y avait quelque chose qui rendait la samouraï fière, c’était la vitesse avec laquelle les genins qu’elle avait à sa charge pour cette mission là avait bougé. Ils étaient parvenus à sauver la cargaison. Le wagon avait été perdu, mais au moins son contenu était en sécurité.

Lorsque la femme du désert les rejoint, Hotaru avait fait organiser une petite zone pour les blessés. Elle n’était pas médecin, mais elle savait l’importance de soigner ses blessures et celles de ses compagnons. Elle avait fait vider un second wagon pour les blessés de Sakyuu s’il y en avait et avait commencer à soigner les blessures mineurs – en gros elle bandait les écorchures et appliquait le minimum de soin qu’un guerrier qui n’était pas médecin pouvait se permettre de faire.

On lui demanda si la cargaison avait été sauvé, si le premier wagon s’était rendu. La mine de la samouraï tomba un tout petit peu alors qu’elle répondait :



Mais la jonin était énervée, l’affrontement n’avait pas dû se passer comme elle l’avait espéré. Hotaru se râcla la gorge un instant avant d’ajouter :



Elle désigna du doigt le wagon-clinique d’urgence qu’elle avait fait préparer. Elle se doutait bien aussi que la  jonin s’en foutait un petit peu de ça pour l’heure.



Même si je suis certaine d’être capable de vider un wagon. Ça elle le pensa très fort sans le dire. Elle ne voulait pas s’attirer encore plus l’ire de la femme déjà  trop explosive.

Elle vint donner une accolade à la Seizanjin, comme soudainement libéré d'un énorme poids, alors qu'un sourire de soulagement vint s'installer sur son visage. Si la jonin avait pu se montrer odieuse envers Hotaru, ou tout simplement courroucée par son refus de lui obéir, elle se devait de reconnaitre  l'efficacité de la chuunin montagnarde ainsi que de ses troupes. C'était un élément de valeur, et Naoko savait le reconnaitre. Et puis, eh, ils avaient quand même affronté la mort ensemble, c'était pas rien non plus.

La jeune femme se détourna rapidement d'Hotaru en lui demandant d'attendre, donnant des ordres précis. Elle chargea un de ses subordonnés d'organiser les blessés et de vérifier que personne ne manquait à l'appel... enfin... personne d'autre, et un autre d'aller prévenir les marchands et les mettre au courant de la situation. Elle revint ensuite vers la chuunin, sentant à son regard interrogateur qu'elle se devait de lui expliquer un peu la marche à suivre alors que les cris de protestation des marchands commençaient à se faire entendre.



C'était la voie du désert. Si on pouvait aider des vies, on ne pouvait se résoudre à toujours aider ceux dont la cupidité pouvait mettre en danger d'autres âmes. Bien sur, la ville souffrirait un peu de la flambée des prix de certaines matières rares transportées par les marchands, mais elle ne pouvait simplement pas se permettre d'aider ainsi ceux ayant la malchance de tout perdre dans le désert. D'autres compagnies s'en chargeaient, des entreprises utilisant encore une fois les âmes trop pauvres pour pouvoir vivre autrement que d'aller risquer sa vie dans les sables afin d'aller y miner les ressources perdues par ceux qui les commissionnent.

La fille du désert se rapprocha alors d'Hotaru, profitant de l’effervescence du camp de fortune pour aborder le point qu'elle souhaitait lui demander depuis le début de leurs retrouvailles.



Les yeux de la jonin se firent carnassiers, alors qu'elle observait sa subordonnée en se demandant si, une fois de plus, elle allait défier son autorité.

Alors, la  réaction de  la jonin désarma totalement la chunin qui se figea une seconde devant l'expression de la jeune femme. Elle n'avait pas vraiment l'habitude de ce genre de réaction, il fallait bien avouer, encore moins quand les choses s'étaient mal passée au début. Elle répondit  au sourire de Naoko par un des siens : grands, sans retenue, fier.

Elle regarda  la jonin  donner quelques ordres, puis tourna son regard vers les genins qui l'accompagnaient. Tout semblait bien aller pour l'heure et la femme samouraï hocha la tête, satisfaite. Elle repporta son attention vers Naoko  une fois de  plus. Elle semblait toujours dans de meilleures  prédispositions, ce qui finit d'apaiser la samouraï.



Là-dessus, Hotaru ne pouvait qu'être d'accord avec la femme du désert. Leur vie primait sur la caravanne. C'était dommage de perdre quoi que se soit, encore plus dans le désert, mais jamais les pertes matérielles équivaudraient celles en vie. Et ça, Hotaru en avait une idée.

Repoussant la pensée de ses parents biologiques dans un coin de sa  tête, elle répondit à Naoko :



Et les deux femmes s'éloignèrent des regards indiscrets. Elle ne la guida cependant pas à la caravane ou elle avait entreposé le reste de la marchandise, mais simplement un peu plus loin. Apparamment, il n'y avait  rien à voir, mais si Naoko lui donnait une  chance, elle verrait Hotaru remonter une manche et dévoiler des sceaux sur son avant-bras et dans l'un de ceux-ci se trouvait ce qu'Hotaru pensait  avoir autant d'importance aux yeux de la jonin.à

Elle déscella rapidement un sabre de son bras. Un sabre démoniaque. Qu'elle présenta sans aucun gêne à la femme du désert. Après tout, le but de cette mission était fort probablement d'apporter l'arme à bon port, chose que voudrait sûrement réussir Naoko. Et puis, si leur rencontre avait mal débuté, rien ne forçait à ce qu'elle  se poursuive sur ce ton.

En réalité, peut-être que la jonin était sous pression et que ceci expliquait pourquoi elle était partie en vrille si tôt. Ce n'était pas comme si Hotaru ne pouvait pas comprendre ce gerne de chose. Certes, ça ne lui avait pas plu, mais maintenant la jonin se présentait sous un meilleur jour et elle était prête à lui donner sa chance.



Parce que oui, bon, en général, les marchand ou les transporteurs ne disaient pas ce qui se trouvait dans leur cargaison aux gardes. Et si quelque chose d'important manquait à l'appel, Hotaru était prête à remonter le désert pour le retrouver, il en allait de son honneur.

Les yeux de la jonin s'écarquillèrent en reconnaissant les marques sur le bras de la jeune femme. Des sceaux ! Elle était donc capable d'en poser sur sa propre peau ? Les manipulateurs de sceaux complexes comme ceux-ci étaient rares, et la première fois que la fille du désert voyait un tel talent à l’œuvre. Pas étonnant qu'elle ait été chargée de surveiller un convoi aussi précieux... Ce qui fit d'ailleurs douter Naoko. Le kage de Seizan était-il au courant de ce qu'il y avait dans la cargaison ? Pourtant, on lui avait bien dit que tout était et devait rester secret.

Elle composa un mudra, et l'arme secrète vint se matérialiser dans les mains de la chuunin. Pourtant, malgré son apparence très étrange, la montagnarde ne semblait pas plus étonnée que ça. Peut-être en avait-elle déjà vu auparavant ?

Toujours est-il que la jeune femme poussa un soupir de soulagement en la voyant, ressentant toute l'énergie occulte qui se dégageais de l'artefact. Elle était bien réelle, bien là, et pas perdue dans le désert.

Elle hocha la tête en entendant la réflexion de la chuunin, lui répondant.



Elle ajouta, en venant toucher la lame de son index, délicatement.



A dire vrai, c'était la dernière épée démoniaque qu'il restait à Sakyuu. Sur ce point, le village caché des dunes était très désaventagé par rapport aux autres, et la jonin avait des frissons dans le dos en imaginant ce que pourraient faire les ennemis du pays du déserts en ayant connaissance de cette information. D'ailleurs, la fille du désert prit un ton soudainement plus dur, faisant le lien avec ses propres observations un peu plus tôt.



Elle vint croiser les bras, plissant les yeux.



Elle conclut.

Les armes démoniaques étaient rares, mais Hotaru en avait déjà vues quelques-unes et son propre équipier en avait une. Ce n’était donc pas si surprenant d’en voir une de si près. Pas pour elle du moins, mais les habitants et guerrier de la montagne avaient ce petit avantage sur le reste des guerriers de l’empire. S’il y avait un village où il y avait le plus d’armes de ce genre, c’était bien Seizan et sa brigade d’épéistes.  

Un petit sourire s’installa sur le visage de la samouraï alors que la femme sembla se surprendre du manque de surprise de l’Oomori.



La femme ne pensait pas qu’elle devait en dire bien plus que cela. Si pour Naoko une arme démoniaque était un trésor d’une extrême rareté, pour Hotaru c’était un objectif. Les réserves du village de la montagne pour ce genre de trésor avaient toujours été bien différent du reste du monde après tout et ces armes étaient devenues, pour bien des épéistes de son village un but ultime, une reconnaissance de talent avant d’être un trésor. Certes, il n’y avait pas une infinité de ces lames, mais pour la femme samouraï, ce n’était qu’un détail.

Évidemment, la déclaration de la jeune femme ne laissa pas Hotaru de marbre. Jamais elle ne volerait une telle lame et la simple implication dans les propos de la Subaku la révoltait intérieurement.



Les armes démoniaques appartenaient avant tout à l’empire. D’en voler une, même appartenant à un autre village, c’était un acte de trahison sans vergogne et inimaginable. Hotaru était une femme avec de l’honneur et de la loyauté et d’insinuer autrement, c’était de l’insulter …

Mais Naoko ne la connaissait pas et ne faisait que sa mission. Elle protégeait l’arme et prenait note de ceux qui pourrait vouloir la dérober.



Elle s’imagina un instant le chaos si une telle lame venait à être dérobée à Seizan. La chunin chassa l’idée de son esprit avant de reporter son attention sur sa supérieure hiérarchique.



Elle faisait évidemment référence au vers géant. Hotaru ne voulait pas allonger cette discussion inutilement après tout. Il n’y avait aucun intérêt.