Le brun se trouvait dans une auberge, quel était le destin, le cheminement de pensée qui avait pu l’amener dans un endroit pareil. Le bruit du brouhaha de cette auberge caressait timidement l’ensemble du corps du conduit auditif de l’être humain. Habillé d’une tenue simple, un poncho sur les épaules pour protéger son corps du froid dehors, ou bien même des intempéries des Dieux qui s’amusaient à changer le temps d’un simple mouvement de main. Un verre jonchait la table de bois devant lui, le regard perdu, l’étranger brun ne semblait pas réellement avoir de but. Il tentait de reprendre une à une les informations qu’il avait pu récupéré depuis peu. En effet, sa dernière rencontre pour tenter de rejoindre un orage n’avait pas été forcément un véritable gain de temps. Il s’était rabattu sur un chemin plus simple pour prendre le temps de se reposer, de réfléchir à un but et de comprendre ce qu’il devait faire les jours suivants.

Une journée passait, une deuxième, puis une troisième le temps se déroulait devant ses yeux. L’homme impuissant face au Dieu du temps, sa réflexion n’arrivait pas à se gonfler. Il ne comprenait pas forcément ce qu’il devait faire. Les journées se ressemblaient sauf lorsqu’une fois un homme et un compagnon vinrent dans la taverne. Le forgeron était accoudé à une table qu’il avait l’habitude d’utiliser depuis quelques journées. Il regardait la scène, en effet dans cet endroit la plupart du temps c’était des habitués qui venaient se désaltérer d’ambroisie dans l’envie de se laisser aller au vice de l’ivresse. Le corps un brin pencher d’une posture de curiosité totale. Il regardait le monde d’un oeil nouveau, il n’avait pas trouvé de réponse à ses questions jusque-là, mais il croyait encore à la Destinée qui pouvait potentiellement mettre sur sa route des choses, des gens qui pourraient fluctuer sa trame de vie.

Il ne pouvait pas entendre ce que l’homme qui venait de débarquer et qui parlait à l’aubergiste disait. Il restait là à attendre que la scène devienne un peu plus bruyante, un peu plus intéressante et qu’il puisse se faufiler dans l’acte central.

L’animation était présente dans la taverne. Il était compliqué de suivre dans un tumulte tel qu’une taverne, mais l’arrivée de ce nouvel homme venaient de créer un tumulte bien particulier. Dans la mélodie normale de l’environnement tavernier, une légère et disharmonie venait de se créer. L’ajout d’une nouvelle note semblait avoir créé une véritable rhapsodie d’irrégularité et de complexité. Un duo d’instruments à vent venaient de se joindre à l’orchestre, ils étaient tous deux bien particulier. L’un était doré aux touches de différentes couleurs, une voix plus aiguë, mais plus sereine. Elle jouait la mélodie particulière de la raison et de la peur, elle exprimait l’incongru de manière raisonnable. Le second instrument jouait quant à lui d’une manière plus grave et blanche, il était désespéré et il avait des notes amères. La mélodie grave dessinait le fantôme de l’opéra. L’image du fantôme fit revenir en tête celle d’un loup musical rempli de foudre.


L’homme qui avait chamboulé l’ensemble de la partition semblait être également intéressé par cette nouvelle mélodie et information. La thématique de l’œuvre qui se rapproche des fantômes venait d’amener ce nouvel instrument à se joindre au duo pour former un trio. Jinpachi qui était jusque-là simple auditeur de ce morceau, il venait de se décider à se joindre à ce concert pour créer cet étrange quatuor. Il s’approchait des trois autres et il dit d’un ton mélodieux et très stable :


« - Excusez-moi d’interrompre la partition étrange de votre échange. Néanmoins, puis-je me joindre à vous Monsieur Gouka Ryuuza pour cette chasse au fantôme. Je suis à la recherche d’un certain fantôme. Pour ma part, je suis Yuhi Jinpachi, un adepte du culte de Raijin. »


Il fallait attendre la suite de cette musique pour savoir quel sera le nouvel acte de cette pièce d’opéra.

La pièce musicale, l’ensemble de l’acte se jouait devant l’être qui venait de s’amener dans cette partition qui sonnait un brin faux par certains moments. Les mots des deux artistes qui jouaient de la voix semblaient parfois d’une pureté sincère et d’autres fois sonnaient étrangement faux, comme si la partition était accordée à une certaines tessitures, mais que parfois chacun des deux artistes jouaient sur deux octaves différents. Jinpachi semblait incapable de comprendre réellement la distinction musicale des notes émises par ces deux personnes. Le troisième était quant à lui la partition la plus musicales et claires de ce trio. Un instant, il semblait vouloir faire marcher arrière, chercher à rencontrer une autre mélodie, une autre rhapsodie, mais il semblerait que l’ensemble de l’orchestre venait d’assimiler le pauvre adepte de Raijin au sein de la partition.

Il devait choisir entre suivre la femme qui jouait les soprano et l’homme qui jouait les altos. L’autre personnage avait décidé de suivre la voie des Soprano. Quant à Jinpachi il acceptait pour cette fois-ci de suivre la voie des altos. L’homme lui avait demandé sous la forme de trois accords quel fantôme il recherchait, le pauvre Yuhi se mit à douter de la sincérité de cette mélodie et s’il devait dire la vérité:

« - En effet je recherche un loup fantomatique. Un loup couvert de foudre qui semblait se rapprocher d’une déité elle-même. Je me disais que chasser un autre genre de fantôme pourrait potentiellement me rapprocher de ce que je recherchais. Avez-vous des pistes ou des choses intéressantes à savoir sur le fantôme dont vous parliez ? Puis-je également demander de quelles affaires traitez vous avec Yuri, cela concerne constamment une chasse aux fantômes? »

L’homme parlait d’une seule partition, les notes étaient simples blanches dans certains cas et noires pour d’autres. Aucunes croches, les respirations semblaient naturelles et il ne cachait aucune manigances, il avait été sincère, mais maintenant il souhaitait découvrir si l’homme possédait la même façon de procéder. La partition d’un homme pouvait démontrer plusieurs choses et surtout de sa sincérité et de ses propos. Les questions, les réponses tant de choses qui pourraient s’éclaircir dans le futur proche et lointain.

La vie tournoyait comme une vague d’émotion, comme une vague de notes de musiques. La mélodie jouait de bien des manières, et le duo qui se constituait de l’albinos et du brun se mettait à tenter une somptueuse valse à deux. L’aire semblait se louper de plusieurs notes, car les fausses notes se lançaient à la rencontre de la non-connaissance du loup fantomatique. L’enfant de la Lune était une sorte de mercenaire, un solo bien particulier aux notes d’argents. Le bruit du métal qui semblait se créer dans le cerveau. Le cliquetis métallique de l’argent se mit à se stopper d’un simple coup. La méfiance envers les mercenaires se mettaient à naître dans le coeur du pauvre Jinpachi, des notes amers. Il n’avait aucunement confiance pour des instruments qui avaient besoin d’argent pour se mettre à jouer divinement bien. Néanmoins, une petite information se mettait à jouer un refrain très léger et répétitif dans la tête de l’indépendant. La phrase tournait en boucle dans sa tête. Foudre, loup, forêt et l’Ouest ce refrain tournait en boucle dans un étonnant canon qui pourrait presque souffrir d’une curiosité de nullité étrange.

L’histoire de la musique prenait des accents particuliers des histoires de yokai des histoires de monstres qui se mettaient à devenir monnaie courante parfois et le fait que l’un des artistes semblaient avoir une certaine moralité et des sentiments très féroces envers ce yokai qui avait pu sévir… Jinpachi s’était assis à côté de son camarade, une pause, un silence venait de se créer. Il répondait à cet homme:

« - Merci pour ces précieuses informations cela pourrait être une bonne piste à l’avenir. Un yokai c’est déjà une piste plutôt bonne. Il nous faut par contre pouvoir comprendre de quel yokai il est question. Certains possèdent des aptitudes, mais il reste toujours moyen de récupérer des informations. En tout cas, vous pouvez compter sur moi. Je ferais tout pour aider voire sauver des personnes. Que faire maintenant ?!»

L’accent sonnait faux quand on connaissait le fallacieux artiste et son art de la verve et du langage, la comédie pouvait prendre assez facilement. Et il tentait en vain de jouer la gamme de la fausse vérité pour avancer dans cette épopée qui sonnait comme un futur chef d’oeuvre.

La partition s’envenimait, car deux octaves semblaient lutter, chacun dans une tessiture bien précise, chacun dans une intention différentes. La femme tentait de provoquer l’envie, une envie d’avoir envie d’attaquer seul sans appeler de l’aide, sans essayer de convaincre un orchestre de se joindre au concert. Alors que l’homme lui semblait plutôt argumenter dans l’envie de créer l’émoi, des harmonies et une impression de soutien au travers d’un orchestre presque philharmonique. Deux ambiances, deux manières de jouer la pièce qui se déroulait devant les yeux des deux musiciens itinérants, deux troubadours un brin perdu en cet instant, décontenancé par ces deux approches, par ces deux façons d’interpréter ce qui semblait être la même mélodie. Un se mit à prendre la parole jouant une harmonie différente, mais qui semblait lier les deux façons de voir les choses. Il semblait prendre un peu les deux partis, mais il avait une idée aller directement où se jouait un acte bien précis. Rencontre le maestro chef d’orchestre du village de Seizan. Une salle de concert bien particulière. Il proposait à son compagnon de duo s’il voulait l’accompagner. L’homme prit place dans sa propre harmonie afin de pouvoir répondre:

« - Je ne comprends pas forcément tout ce qui se passe actuellement, mais je vais suivre le flow et tenter de voir par mes propres yeux ce que la suite va faire apparaître. Je vous suis, je serais vos oreilles et témoin de cette conversation. J’espère qu’on aura la chance de pouvoir revenir dans cet endroit, car j’aimerai ne pas mourir sans avoir ma vengeance. »

L’harmonie semblait se joindre au refrain et le nouveau couplet allait se décider à prendre forme et à avancer telle un requiem ou une rhapsodie dans un nouveau décor. Les talons qui se tournaient comme introduction de cette nouvelle partition comme une clef de sol, la respiration assez longue pour le pont musical, jusqu’au prochain concert. Jinpachi se mit à suivre son partenaire de musique, le duo troubadours prirent la route pour Seizan.