Rentrant de sa mission auprès de Shingen, le jeune Akari se doit de faire un rapport pour le moins mitigé. Aussi il ne va pas se risquer à mentir ou quoi que ce soit d’autre. D’autant qu’il n’en a pas vraiment de raison. Il compte même dire du bien de son mentor, afin d’apaiser les éventuelles tensions qu’il y a pu y avoir avec le départ de ce dernier vers Toge. Aussi après une mission à la frontière le voici qu’il se montre devant le palais du Sakyuukage. Un homme dont il n’a vu que les portraits sans vraiment jamais avoir la chance ou la malchance de la croiser. Et il en va de même pour sa femme.

Ainsi il ne s’attend pas vraiment à les croiser dans le hall ou même en salle de mission. Le hasard serait alors bien trop curieux pour que cela puisse arriver. Et bien sûr, il a toujours peur d’avoir des problèmes à cause de son tatouage à la main. Après tout, beaucoup pourrait penser à une marque de Jashin, quoi que la forme étant si différente, le garçon n’est certain de rien. Et cela fut un choc pour lui d’apprendre que l’une de ses supérieures était un membre du culte noir. C’est pourquoi, bien que faire de son invention à l’encre où il a dû recourir au service d’un autre ninja pour l’avoir, il a décidé de masquer son motif à l’aide d’un gant tout en rangeant ses mains dans ses poches. Un camouflage un peu simpliste, mais qui semble suffisant pour l’heure.

Se décidant à faire le premier pas en direction du palais. Le garçon appréhende le moment de son rapport. Et tant il est petit ou bien discret, certaines personnes assez pressées lui rentrent dans le tas. De quoi le faire douter d’autant plus. Mais il peut au moins compter sur son énorme épée pour repousser la plupart des gens qui remarquent la chose avec surprise.

Finalement, le voici qu’il pénètre dans l’un des bureaux de mission. Faisant son rapport avec le plus de détails qu’il peut fournir. Le garçon semble aussi fournir divers échantillons tout en vantant les mérites de Shingen. Cela dura une éternité pour le garçon et pourtant en réalité cela n’a fait que cinq minutes d’entretien avant qu’il soit remercié et qu’on le ramène à la porte pour faire entrer la personne suivante. Satisfait malgré tout, de sa prestation, car il est du genre à se soucier de chaque détail de par son étrange volonté qui le pousse à toujours satisfaire sa curiosité. Le garçon s’oriente donc vers la sortie. C’est là que son épaule heurte celle d’une autre personne. Alors même qu’il était sur le point de franchir le seuil du palais. Il ne saurait dire si la personne en question allait entrer dans le palais ou bien s’en aller. Mais malgré tout, il tient à s’excuser de son acte bien qu'involontaire.



-Je vous prie de bien vouloir m’excuser. Vous n’avez rien ?



Dit-il en tendant une main en direction de la personne au sol.

L’homme qu’Akari a pu percuter semble assez étrange. Et non pas dans le bon sens du terme. Se souciant d’abord de ses fesses puis de sa marionnette. On pouvait aisément comprendre qu’il avait de l’amour pour son bien, comme bon nombre de marionnettistes à Sakyuu. Un amour que ne partage pas Akari pour sa propre marionnette il faut. Une marionnette qu’il n’a même jamais montré à quiconque jusqu’à présent. Et c’est là une chose qu’il ne compte pas faire. Peut-être qu’il doit s’en fabriquer une autre pour la galerie. Une réflexion qu’il garde dans un coin de sa tête.

Mais si ce n’était que cela, l’autre homme ne serait pas vraiment dérangeant, or ce dernier semble vouloir parler d’autre chose que de sa chute et sans un mot, il vient à s’intéresser aux prothèses faites à la va vite par Akari pour lui permettre de reprendre du service. C’est un moyen comme un autre et pour autant même si ce ne sont pas vraiment ses jambes, Akari n’aime pas l’idée que l’autre homme y touche. Si bien qu’en cas de contact un coup partirait sans aucune mise en garde. Mais ce dernier semble vouloir se restreindre dans ses actions. Une bonne chose que voici, Akari n’aurait pas voulu devoir se justifier une nouvelle fois pour avoir attaqué ses camarades.

Finalement, l’homme se présente, il semble se nommer Hisayo. Un nom qui sonne comme inconnu aux oreilles d’Akari. Mais quoi qu’il en soit, il peut bien se présenter. D’autant qu’il est un fin bretteur à présent.



-Je suis Akari, épéiste et ancien ermite. Je vous prie de bien vouloir m’excuser pour vous être rentré dedans.



Si les intentions semblent amicales de la part d’Akari il n’aide toutefois en rien l’autre homme à se redresser et remettre d’aplomb.



-Je ne vous ai jamais vu ici ou même ailleurs dans le village, vous êtes une nouvelle recrue ?



Demande Akari tandis que certains militaires qui passent par-là ne manque pas de le dévisager. Il faut dire que le garçon à la tignasse blanche de Sakyuu traine une mauvaise réputation à Sakyuu comme à Toge. Une réputation dont il ne s’en soucie plus trop. Après tout, le mal étant déjà fait, il ne peut rien faire pour laver son honneur. C’est donc avec une certaine résolution qu’il vit aujourd’hui. Une vie qu’il n’oriente que dans un seul et unique but, tuer son frère.

L’homme se veut se faire discret. Une chose qui n’est pas plus mal que cela. Après tout, à chercher la gloire comme certains ninjas d’avant ont fini par y laisser ses ambitions, sa réputation et même sa vie dans le moins bon des cas.

Mais l’homme parle alors de drôles de choses. Il avance alors en tâtonnement le chemin de ses idées avec des mots dans le ton interrogative s’adresse à Akari. Le tout en cherchant à savoir si le jeune homme des dunes est une personne mécanisée. Dans un premier temps Akari ne comprends pas trop la question, puis une ou deux secondes après il saisit que l’homme parle alors des prothèses. Mécanisé, pense simplement Akari. Il n’a vu jamais vu les choses ainsi pour des simples morceaux de bois. Et le curieux personnage cherche alors à comprendre comment, la tignasse blanche a pu fabriquer cela. Puis il enchaine ses questions sans laisser Akari souffler le moindre mot.

L’homme pose toujours et encore des questions et laisse échapper le fait qu’il soit marionnettiste dans ses phrases qui ne semble plus qu’être un pot au feu de questions. Aussi, Akari réfléchit un bref instant avant de se décider à formuler une réponse, qui, il l’espère, viendra satisfaire l’autre personnage.



-Eh bien, pour commencer j’ai laissé mes jambes à la suite d’un combat avec un ver des sables. Sinon en dehors de ça ce n’’est qu’une simple paire de prothèses pour les jambes. Mais il se trouve aussi qu’il y a peu je me suis mis aussi à me servir de marionnettes. Elles ne sont pas bien garnies pour l’heure mais je compte bien les améliorer à force de sueur et de sang.



Akari ne dit pas forcément toute la vérité à son sujet, mais il y a une bonne part de cette vérité malgré tout. Pour autant s’il se veut bavard pour ce début, c’est bien là une exception qu’il fait de par le simple fait qu’il se trouve au sein du bâtiment administratif du village. Il ne peut se permettre de s’éclipser comme bon lui semble. Reste à voir où tout ceci va le mener, même s’il n’aime pas l’idée de rester là au milieu des gens qui n’ont de cesse que d’aller et venir.



-Peut-être devrions-nous, nous décaler. Afin de ne pas gêner le passage pour les gens qui ont des affaires à régler avec l’administration de l’armée.

Le duo se déplaçant alors hors du regard des autres.

Puis l’homme enchaine sur une autre question d’autant plus étrange. Sans nul doute n’était-il qu’au début du long sentier qu’était l’art des pantins ou des prothèses, se dit Akari.



-Eh bien non, malheureusement je ne peux plus manier le chakra ou du moins je ne le peux plus au niveau de mes jambes. Si bien qu’il me devient difficile que de pouvoir marcher le long des surfaces ou même de pouvoir bouger comme je le faisais auparavant.



Une réponse claire comme il y en a peu en ce monde. Bien sûr, Akari aurait pu aller plus loin dans l’explication, mais l’évidence même de la source du problème ne pouvait être plus claire que cela. Le bois ne constitue pas un moyen en lui-même de pouvoir remplacer les canaux de chakra qui arpente le corps des humains. Et il est pour l’heure impossible que de pouvoir retrouver une méthode permettant de fabriquer ces derniers. Reste alors la solution de trouver de la chair d’un mort encore fraiche pour pouvoir se la greffer ou bien alors il faut compter sur autre chose des matériaux qui ne sont que pure légende pour l’heure pour Akari. Même si la trace de quelques morceaux d’Eden sont présentes dans son sillon.

Une matière sur laquelle le genin voudrait volontiers y jeter sa patte pour s’améliorer littéralement avec ce bois. Toutefois, l’homme qui fait face à Akari n’inspire pas la confiance. Posant sa main sur le pommeau de son arme et tenant sa marionnette d’une étrange manière, une manière qui peut permettre de cacher le moindre fil de chakra. Aussi s’appuyant quelque peu plus sur ses prothèses le jeune homme se prépare à devoir esquiver la moindre attaque qui peut survenir à n’importe quel moment.



-Mais pourquoi toutes ces questions ?

L’homme semble désolé de l’apprendre, mais Akari n’est pas du genre à vouloir qu’on ait pitié de lui ou même qu’on lui accorde plus que ça de l’attention. Il souhaite simplement être en paix et que l’on s’excuser auprès de lui si on lui fait du tort. Rien de plus rien de moins. Et même si l’autre dit vrai en ce qui concerne le chakra, Akari connait bien un samurai qui s’en sort très bien sans manipuler le chakra avec haute précision. Un homme ou plutôt un samurai qui ne jure que par son talent avec une lame.



-Je ne vous cache pas que je trouve cela étrange de vouloir faire le changement de sa propre volontiers. Mais j’ai envie de dire, que chacun est libre de faire ce qu’il souhaite. Après, si vous avez de la chance, il existe un bois particulier qui pourra vous aider à conserver vos talents tout en exhaussant vos souhaits. Néanmoins, vous vous en doutez, j’en profiterais moi-même si seulement ce bois n’était pas aussi rare que cela. C’est pourquoi je vous souhaite bonne chance pour en trouver.



De par ce simple propos, Akari venait de lui donner l’ensemble des clefs en main pour que l’homme puisse résoudre le mystère qui entoure son désir d’évolution. Pour ce qui est du reste du chemin, le jeune homme des dunes se dit que c’est à chacun de savoir évoluer. Et il ne sait pas vraiment quoi ajouter de plus pour venir aider l’autre homme.



-Cela vous suffit comme réponse ou bien vous avez d’autres questions auxquelles je pourrais peut-être y répondre ? Même si je dois l’avouer, je ne suis pas vraiment un expert en la matière, mais un simple amateur.