Forum RPG inspiration Naruto - Ambiance médiéval japonais et Yōkai - Géré via Discord
Nul ne sait depuis quand les Yōkai existent. Depuis les premières ères de l’humanité, leur magie, issue de ce qui sera appelé plus tard le chakra, fait trembler le peuple Ebisu de terreur. Incapable de repousser ses créatures les Hommes durent subir le joug de leurs attaques pendant plusieurs siècles avant de voir apparaître l’Espoir d’un Salut dans la naissance d’enfants dotés des mêmes capacités que les démons. Des enfants capables d’user du chakra à leur tour, une énergie remarquablement efficace contre les Yōkai. Rapidement, l’Empire décide de les enrôler dans l’armée de Onogoro et leur donne le nom de Shinobis (忍び), désignant alors par ce terme la volonté de faire de ses nouveaux soldats les principaux Chasseurs des Yōkai. Si la naissance de cette nouvelle Humanité reste un mystère, elle démontre toutefois son efficacité à combattre les démons. Très vite certains Yōkai semblent se rassembler autour d’un leader, un Chef de meute dont la montée en puissance est heureusement stoppée lors de la Guerre des Ours d’il y a 65 ans. Aujourd’hui encore les démons attaquent les villages et sont de plus en plus organisés dans leur raid, la menace de l’émergence de plusieurs chefs de meute ou d’un Leader suprême rallient les espèces, planant toujours au-dessus de l’Humanité.
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    Chuunin de Toge / Souhei dans le Kamisuuhai
    Sugimoto Yuriko
    Chuunin de Toge / Souhei dans le Kamisuuhai
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      • A l'ombre des chênes •

      Fin de l'hiver de l'an 805
      feat Fumiri Kunao

      Sous le couvert de la nuit, dans le silence le plus monastique, Yuriko avait quitté le temple de Tsukuyomi sous le couvert d'une visite à effectuer à la Capitale. Elle avait pris soin de s'occuper de tout par elle-même, du voyage à la préparation de quelques maigres affaires pour la route. Elle ne connaissait que trop bien le chemin, suivait toujours le même, si bien que la neige qui viendrait à voiler les traces des routes ne serait pas un problème. La jeune femme avait même pris le soin de finir toutes les tâches qui étaient les siennes avant son départ, puis surtout, prévenu par une lettre son frère Yuudai de son départ. Elle fut bien sommaire, mais suffisante pour qu'il ne s'inquiéta de rien.

      "   Mon bien cher frère,

      Je me permets de te laisser ce message pour te prévenir de mon départ pour la Capitale. Je désire rendre visite à quelques membres administrés de notre famille, mais tout particulièrement à Igarashi Sadao pour m'enquérir de sa santé. Je n'en aurais que pour quelques jours.

      Ta sœur bien aimée.
      Yuriko."

      Quelques heures après que l'encre sécha sur le papier, l'élégante Sugimoto était déjà sur les routes, emmitouflée dans un épais manteau pour la prévenir du froid. Elle profita des trois journées qui la séparaient de la grande ville pour méditer en chemin, réfléchir, mais aussi profiter du temps avec quelques autres voyageurs pour s'enquérir des nouvelles du monde. Il fallait dire qu'elle ne se donnait que peu de temps pour se laisser prendre par les vacuités du reste de l'Onogoro car son cœur était bien trop rongée par l'amertume.

      Tout se passa sans encombre, et bien vite, elle se manifesta auprès de quelques cousins qui vivaient à Teito, bien heureux d'accueillir la fille du feu et très apprécié Hiroaki. Beaucoup se désolait encore de la mort précoce de son géniteur et elle ne pouvait que partager ce chagrin, car elle aussi, aimait ce père parti trop tôt. Toutefois, ces politesses n'étaient qu'un prétexte pour aller voir le clan Igarashi. Même si plus rien ne les liait véritablement, hormis le deuil, Yuriko ne s'était jamais résolue à couper les ponts, portant beaucoup d'affection envers celui qu'elle aurait pu appeler "Père" si la mort n'avait pas emporté Kaïto. Si elle portait beaucoup de tendresse à ce beau-père manqué, elle savait aussi qu'il serait exceptionnellement accompagné de son cadet et c'était précisément lui qu'elle désirait voir.

      Osamu Igarashi servait son clan, mais le représentait aussi à Toge au sein de l'armée du village. Ce jour-là, il accompagnait son père pour quelques protocoles, car son aîné, Hisoka, était en mission et ne pouvait tenir ce rôle. Si jusque-là ses affaires-là ne regardaient en rien Yuriko, l'objet de son intérêt était d'une tout autre nature, et elle avait donné rendez-vous à ce dernier dans le parc public de la capitale. Cependant, le fils cadet Igarashi ne pouvait échapper de ses obligations avant plusieurs heures, laissant ainsi le temps à Yuriko de flâner un peu dans les jardins créés par l'ancienne Impératrice.

      L'hiver s'éteignait un peu ici, le gel n'avait pas pris sur les arbres et la neige avait depuis longtemps fondu. Toutefois, l'air en fond demeurait à température basse, obligeant Yuriko à conserver son épais manteau, mais aussi sa capuche relevée pour lui couvrir la nuque et les oreilles. Ce fut avec une parfaite sérénité qu'elle se promenait, patiente, observatrice, jusqu'à atteindre un immense chêne dont l'âge devait être bien vénérable. Posant sa main pâle sur son écorce, elle ferma quelques instants les yeux.

      " Un homme devient grand, et tout à coup beaucoup de gens se font lierre, parce qu'il s'est fait chêne. "

      Elle n'aurait su dire pourquoi, mais cette citation lui était venue à l'esprit au moment même où elle entra en communion avec le végétal, comme si cela la renvoyait un peu à quelques choses qu'elle ne connaissait que trop. Ouvrait délicatement les paupières, elle soupira sans se soucier d'avoir brisé le silence qu'elle s'imposait généralement à Toge. Mais étais-ce si grave quand il ne s'agissait là que d'une pensée ?

      C y a l a n a


      dit Kyuugeki, Jonin de Seizan
      Fumiri Kunao
      dit Kyuugeki, Jonin de Seizan
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      À l'ombre des chênes.
      Avec Yuriko ─ Teito - Flashback de l'hiver 805  


      "Quel emmerdement."

      Si ma mésaventure dans la province des hauteurs m'avaient appris quelque chose, c'était qu'un archer était une sacrée saloperie... Mon épaule me faisait mal, mais bien moins que mon égo blessé par un tir trop précis qui avait passé ma garde. "Nullos..." Séparé de Ganryu et Akari, j'avais entrepris de faire mes recherches plus au sud, Ganryu avait taillé sa route aussi. Il avait des trucs à faire dans les hauts quartiers de la capitale.

      Le bois d'Eden n'allait pas se trouver tout seul.

      Avant de passer vers la province aux cerisiers, j'avais voulu revoir les bâtiments de Teito : J'étais passé par là durant mon enfance, en tant qu'aspirant soldat, mais surtout en tant que genin. Des missions de livraisons, rien de bien sexy, mais la vue de cette grande commune qui symbolisait le centre de notre monde m'avait toujours apparu comme fantastique. Si Seizan était grandiose, par sa géographie et son architecture tout en hauteur, le village des herbes hautes caractérisait son bâtit par un grand espace urbain... De longues minutes de marches, au prix du tumulte et de la vie bourgeoise qui s'offrait à nous. Le boulevard Susanoo était un grand supplice pour les tympans, mais les autres sens étaient comblés : Une foule opaque, comme une marée humaine, et les senteurs du monde, toutes disséminées dans quelques centimètres devant moi. C'était beaucoup, voir trop, mais pour un jour, c'était le summum de ce que je voulais.

      Enfin, dans mes souvenirs, cela avait été comme ça : L'hiver avait tué tout ceci. La ville était grise, comme le ciel, et le froid avait poignardé la foule qui était rentrée chez elle. Ainsi, le fourreau sur mon dos, je trainais ma carcasse entre les étales abandonnées... Teito était telle une ville fantôme, les effets du climat avaient eu raison de la ferveur des moines du temple de la création qui ne divaguaient plus sur les marches du bâtiment. "Tout est moche, sans les gens..."
      Le village des montagnes bleues connaissait tous les ans des mois hivernaux rudes, alors on avait appris à faire avec... Mais les bobos de Teito n'avaient pas cette chance à l'acclimatation, ainsi, ils se cramponnaient à la chaleur de l'intérieur en attendant une période plus propice au faste de leur cadre. Soupirant, je remontais les avenues pour déboucher devant le grand dojo qui avait accueilli tant de générations de samouraï... Une promesse de la tradition guerrière de ma caste. Si je n'avais jamais vraiment mis les pieds là-dedans, je connaissais par cœur la réputation de ce bâtiment mythique. Mes instructeurs parlaient de leurs années là-bas, en formation, comme si c'était une étape obligée... Si les moines passaient par la capitale pour être ensuite mis par les autorités dans un village précis, les samouraïs avaient le choix délibéré d'aller pointer à Teito pour connaitre les enseignements très précis de l'endroit.

      Moi ? J'étais trop jeune quand on avait émis l'idée et je n'avais jamais accepté de partir si loin de chez moi, et ma mère... Pauvre pleureuse, j'avais loupé un sacré truc ! "Ce n'est jamais trop tard ?" Bien décidé à me faire une idée de la chance, ou la malchance, que j'avais ratée, je me dirigeais donc vers la porte d'entrée de la bâtisse... Somptueuse, elle indiquait tout le luxe de l'endroit. C'était même trop pour la simplicité du bushido, mais je ne me formalisais pas : Toute la capitale puait le fric, le luxe et le vice... Pas étonnant que le décor de ce dojo soit affecté. Traversant l'épaisse porte en bois, toujours ouverte comme si rien n'inquiétait les patrons du coin, j'arrivais dans la cour intérieure, tout aussi vide que le reste de la ville... La pluie avait fait fuir les grands combattants. "Un peu de froid vous ratatine ?"
      Ricanant, je fus toutefois guidé par une mélodie, venant de derrière un mur. Dressant l'oreille, je me rapprochais pour trouver une ouverture et un moyen d'éclaircir ce mystère.

      Une présence humaine ? Par ce temps ? A Teito ? "Incroyable."

      Évidemment que non, un chat déguerpi à mon arrivée et je fus tristement déçu de ne voir âme qui vive dans le coin... Furetant quelques minutes, je pris la décision de me trouver une auberge et d'accueillir, comme les autres, quelques moments de chaleur. Passant dans la salle commune d'une vaste auberge, je pus découvrir tous les disparus des rues attablés autour d'une bière ou d'un repas chaud. L'hiver faisait la joie de ses résidences de jeu et de boisson.

      Je ne fus pas le dernier à siroter quelques alcools.

      Le lendemain, il fit plus beau : Un ciel moins terne, mais le froid frappait toujours comme si la ville était un cadavre dont le sang avait, depuis longtemps, coulé sur la chaussée. Remontant le col de mon manteau, je traversais le pavé épais des rues pour rejoindre des environs plus joli. La province des cerisiers était réputée pour ses fleurs, mais le jardin du palais impérial avait aussi de quoi se défendre, question végétation.  Véritable preuve de pouvoir, et d'esthétique princier, l'espace était ouvert, de larges allées où déambulaient de rares promeneurs qui défiaient le froid. Clignant des yeux, j'observais la danse des capuches, des capes et de la condensation légère qui sortait de ces silhouettes. Le temps était peut-être le plus propice et entre mon arrivée et aujourd'hui, le monde s'était métamorphosé en un kaléidoscope de couleurs, ternes certes, mais présentes. "Pas mal."
      Comme les autres, je faisais ma petite balade quand une silhouette attira mon regard, immobile face à un chêne dont rien que le tronc énorme prouvait sa robustesse... Il n'y avait qu'à lever la tête pour confirmer la vérité, cet arbre séculier était peut-être là depuis le premier empereur et des générations de citadins étaient passés devant, le prenant pour un rien alors qu'il était peut-être le tout de l'ensemble boisé. M'approchant, j'admirais toute la puissance dégagée par le végétal, avant qu'une petite phrase ne surgisse de la dame, sous ses couches thermiques.

      "Un proverbe ? Une citation ?" Pour quelqu'un de peu lettré, comme moi, tout pouvait sembler philosophique et je tournais dans ma tête les quelques mots mis bout à bout dans une danse simple, mais efficace. Qu'est-ce qu'elle voulait dire ? Que les profiteurs venaient à celui qui semblait robuste, puissant et fiable ? Le chêne n'était pas un modèle de lâcheté, il combattait férocement le vent qui voulait le faire tomber et ses racines profondes étaient l'appui parfait pour résister à tout... Chacun pouvait donc, à loisir, faire de lui un bouclier, non sans l'apprécier ou le remercier de sa juste protection. Devant le bon mot, je me mis moi aussi à l'exercice...

      - Même collé amoureusement au chêne, le lierre ne se dévoue pas toujours à l'arbre. Citation comme un résumé de ma pensée, qui continuait la sienne... Mais bien vite, je me sentais honteux, peut-être que je coupais la réflexion de la belle ? Dérangée ainsi une grande dame de Teito n'était pas dans mes convenances et je baissais vite les yeux, vers les racines noueuses de l'objet de nos contemplations. Je suis désolé de vous avoir dérangée, votre phrase m'a inspiré... Je n'ai pas beaucoup l'occasion de réfléchir autant autour d'un... D'un arbre.

      Village guerrier, Seizan n'était pas le lieu de la philosophie ou des métaphores... Bourrins dans l'âme, les hommes de là-bas étaient plutôt du genre à couper ou briser l'arbre en deux. "Où le brûler, comme Honoka."
      CEYLAN



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        • A l'ombre des chênes •

        Fin de l'hiver de l'an 805
        feat Fumiri Kunao

        À se perdre dans ces pensées, on en oubliait que le monde continuait à tourner. Ce fut ainsi que Yuriko se fit surprendre, moins muette qu'elle n'aurait dû l'être, par un jeune homme dont elle ne connaissait ni le visage, ni la voix. Ce fut dans un grand calme olympien qu'elle se retourna vers Kunao, posant sur lui ses immenses yeux bleu brillant. Nul sourire ne débrida la pureté de son visage, mais on devinait aisément qu'elle n'avait aucune animosité à l'égard de celui qui pensait la déranger. Peut-être était-ce le cas ? Mais elle n'en dit rien.

        " Voilà une maxime qui m'inspire, comme la mienne, un peu de peine pour qui en serait concerné. "

        Brisant à nouveau le vœu qui était le sien, Yuriko ne semblait guère s'en émouvoir pour la simple raison qu'elle s'imposait cela uniquement quand cela lui convenait. Si à Toge, il lui était impensable de tomber le masque, elle se montrait plus souple en dehors du village, ou tout du moins, seulement envers certaines personnes. Mais voilà, ici et maintenant, elle avait été surprise. Si elle s'était tue à nouveau, cela n'aurait eu que peu de sens. Il ne lui paraissait guère possible de faire machine arrière. Sa chance était qu'emmitouflé dans son manteau, elle se rendait plus difficile à reconnaître si ce n'était de près. De plus, peu de monde paraissait désireux de sortir par le temps froid qui accablait la cité.

        " Vous ne me dérangez pas. Je me suis seulement un peu égarée dans mes songes et le son de votre voix m'a rappelé à la terre. "

        Yuriko fit un élégant salut de la tête, pleine de gratitude pour ce petit geste de rien qu'elle valorisait bien volontiers pour éviter le moindre malaise à son interlocuteur. Abandonnant son emprise sur le chêne pour s'en retourner à la chaleur de la poche duveteuse de son manteau, elle ne quitta pas du regard le seizanjin.

        " Les arbres sont d'une très bonne compagnie lorsqu'il s'agit de réfléchir, mais il ne faut pas attendre d'eux qu'ils nous offrent la moindre réponse. Mais il est délicat de ne pas imaginer que ces êtres vénérables ne puissent nous influencer un peu. Ils demeurent une formidable source d'inspiration... et de métaphore. "

        Le regard de la jeune femme se leva alors quelques instants vers la hauteur des cimes de l'arbre, dénudé de ses feuilles, mais dont on pouvait admirer les nombreuses ramifications. À certains endroits, on devinait même quelques bourgeons de glace qui ne saurait tarder de fondre dès que les premières lueurs de soleil feront leur apparition.

        " Si vous n'avez guère l'habitude de vous poser ainsi près d'un grand chêne, je peux me permettre de supposer que vous n'êtes pas un homme de la région, n'est-ce pas ? "

        À vrai dire, toute l'allure trahissait un peu le jeune samuraï. Il n'avait pas le style d'un homme de Toge, ni peut-être les manières, bien qu'il n'en était pas moins maladroitement charmant. Il fallait bien comprendre par là que Yuriko ne le jugeait pas, elle tentait simplement de percer un peu le mystère d'un inconnu qui l'abordait.

        " Je me nomme Sugimoto Yuriko, fille de Sugimoto Hiroaki du clan du même nom. Je suis une présente prêtresse de Toge, dévolue au temple de Tsukuyomi. Pour vous servir. "

        Sur cette présentation, la jeune femme se plia pour le saluer convenablement.

        C y a l a n a


        dit Kyuugeki, Jonin de Seizan
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        Avec Yuriko ─ Teito - Flashback de l'hiver 805  


        Une attitude noble et un je-ne-sais-quoi de courtois, si ma réaction a sa devise l'avait marquée et surprise, elle n'en demeurait que passagère de ce moment désagréable pour quasiment me remercier de l'avoir ramenée sur terre. La fixant un instant, comme elle le faisait de son côté, je pus sentir tout le charisme de la belle.

        Mon intervention n'avait amené qu'une remarque amusante, comme si le chêne était un amoureux transi qui ne méritait pas ce qui lui arrivait... Le lierre, vampire de son état, n'était là que pour parasiter les ressources et la justesse du port de l'arbre géant, lui qui était si petit et si dépendant de ce-à-quoi il s'accrochait. "La victime n'est peut-être pas celle que l'on croit".
        À y réfléchir, le chêne était le cador du couple bien incohérent : Il portait et défendait sa compagne, et même si elle était abusive, il suffisait qu'il se rende compte de la fraude pour y porter sa réponse. "Quand se réveillera-t-il, pour autant ?" Bien loin de ses considérations, je revenais à ma discussion naissante avec la noble dame dans le jardin de la capitale de l'Empire bénit où j'avais connu le jour.

        Son salut, parfaitement maitrisé, m'aiguilla sur la nature de sa place... Loin d'être une combattante un peu rustre, elle avait la douceur du contrôle et du bon geste. Jugeant l'arbre muet, mais source d'inspiration, elle expliqua que sa phrase ne se voulait que l'expression de l'intimité qu'elle voulait dans ce moment de gel, en fin d'hiver.

        - J'ose espérer que le chêne apporte un peu de solidité et d'équilibre à celui qui vient lui demander conseil, “Près d’un grand arbre, on échappe au givre.” comme on dit par chez moi. Un proverbe utile, dans le froid glacial de Seizan. Bien que le sommet des montagnes soit pelé, en descendant dans les vallées fécondes de la région, il fallait bien trouver des obstacles pour ne pas céder aux pressions du froid et de son ami, si cher à son cœur. Levant les yeux vers les branches, je regardais les ornements organiques me cacher, piètrement la lumière du soleil doux en cette saison. Vides de feuille, les excroissances n'étaient qu'une ambition de se faire grand, là où l'humilité aurait dû faire rapetisser le tout. On se perd parfois, comme vous à cet instant, puisque lire un livre sous un arbre en double le plaisir. On ne sait plus si on tourne les pages ou si on feuillette l'arbre.

        L'amour du bon mot me gagnait, mais peut-être était-ce trop ?

        Rapidement, elle m'interrogea sur ma vraie nature : Sans doute qu'avec ma silhouette élancée, mais toutefois musclée, et mon sabre à la ceinture, je ne ressemblais guère aux hommes de la capitale... Ou bien justement mon attitude était trop vile pour être celle d'un gentil homme. Qu'importe, car je n'avais pas honte de mon village natal, ni des habitudes qu'il m'avait données en héritage.

        - Vous avez la bonne oreille, je viens de Seizan No Sato. Là-bas, en haut des montagnes bleues, il y a peu d'arbres qui survivent aux hauteurs importantes. Quand nous descendons, nous ne prenons pas le temps de dialoguer avec les habitants de la vallée... Pins, cèdres, mélèzes et autres bouleaux. Elle s'introduit alors, présentant son nom, celui de son parent et sa "profession" dans l'Empire.

        Elle n'était pas non plus de la capitale, mais de Toge : Bien que proche, des microscopiques différences pouvaient être faites entre ceux de Teito et le village du cousin de l'Empereur. Hochant la tête, j'acceptais la chose et je fis de même :

        - Fumiri Kunao, le nom de mes parents ne vous éclairerons pas et mon clan est assez petit, surtout des forgerons à vrai dire. Je suis un samouraï, mais également un soldat du rang de chuunin. Présentation spartiate, mais que pouvais-je dire de plus ? Elle ne pouvait me servir, puisque je n'étais pas très religieux et que l'utilité d'une prêtresse de la religion majoritaire n'était que limité dans ma quête du bois d'eden... "J'aurais besoin, en fait, d'un edeniste." Que faites-vous à la capitale ? Je veux dire... Bien que Toge soit proche, il y a bien une affaire qui vous presse en ces lieux. "Bien que pour l'instant, l'empressement ne soit pas l'adjectif exact." l'interrogatoire ? Effectivement, après coup, je me rendis compte de la chose et je bifurquais vite sur ma propre réponse, pour montrer patte blanche. J'étais en mission proche d'ici et je voulais visiter Teito, je n'ai eu que peu l'occasion d'entrer dans ces lieux... Je cherche aussi quelques pistes pour une quête personnelle. "Ou un fantasme, un mensonge..."

        Si personne n'avait trouvé la source de ce bois mythique, c'était que peut-être, elle n'existait pas ? Où s'était tarie depuis des centaines d'années ?
        CEYLAN



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          Fin de l'hiver de l'an 805
          feat Fumiri Kunao


          S'il existait des lieux enchanteurs au sein même de la capitale, les jardins impériaux en faisaient immanquablement partis. Bien que ces derniers étaient d'une beauté sans pareil au printemps, ils possédaient toutefois un charme certain pendant la période hivernale. Si l'on omettait le manteau blanc qui recouvrait le tout, le givre et ses flocons apportaient leur touche féérique en saupoudrant de leur gel plantes et fleurs, enfermant les bourgeons dans des cocons de glaces ou bien en immortalisant les derniers feuillages qui n'auraient eu l'audace de tomber. Quand bien même cette saison n'était pas la préférée de la noble dame, elle n'en admirait pas moins, parfois, la beauté qu'elle suspendait dans le temps.

          Alors qu'une nouvelle fois Yuriko fut sur le point de se perdre un peu dans ses songes, portée par la mélancolie qui l'étreignait maintenant depuis plus de deux longues années, elle porta à nouveau son attention sur le jeune homme qui lui faisait face. Si elle en avait eu la force, nul doute qu'elle serait parvenue à lui adresser un léger sourire, mais son cœur était encore beaucoup trop lourd pour une telle légèreté, à moins d'être absolument feinte.

          " Vous qui prétendiez ne guère réfléchir, vous voilà présentement poète. Bien peu sont capables de faire preuve de tel trait d'esprit avec une aisance tel que la vôtre. Ainsi donc, je découvre votre modestie. "

          Se laissant ainsi prendre par la discussion, occupant ainsi son attente par la conversation d'un homme d'un autre monde que le sien, elle ne fut que peu surprise de constater la véracité de ses hypothèses. Bien entendu, elle n'avait là aucun mérite, juste un certain sens de l'observation, épousant les moindres petits détails que ses yeux lui permettaient de capter. Et au fur et à mesure que le Seizanjin s'exprima, son regard se posait sur tout ce qui pouvait confirmer ses propos : le port de son arme à sa ceinture, la manière dont il se tenait devant elle, l'assurance des hommes des montagnes dans ses pupilles et une fatigue bien moindre qu'un jonin éprouvé par l'expérience.

          " Les Montagnes bleues... Ces dernières ont aussi été sources d'inspiration de biens d'Hommes lettrés pour quelques poèmes. La minéralité de votre pays natal possède un charme bien à lui et vous donne l'opportunité de vous approcher des étoiles plus que nul autre. "

          Et en tant que prêtresse de Tsukuyomi, le Dieu de la Nuit, elle ne pouvait n'y être que sensible... ou bien le devait-elle à un attachement plus personnel que religieux ? Laissant de côté ses pensées, Yuriko se laissa surprendre les questions directes de son homologue, bien plus habituées par le jeu des interrogations détournées.

          " Rien n'est moins plus rafraîchissant que l'audace d'un Seizanjin. J'apprends maintenant que vous êtes un jeune homme d'un franc-parler... et peut-être curieux aussi. "

          Bien qu'un peu moqueuse, la jeune femme ne s'en montrait pas offusquée. Sans nul doute aurait-elle pu l'être, voire se braquer de se sentir ainsi interrogée, mais elle avait bien compris que nulle mauvaise intention ne s'échappait de Kunao.

          " Bien que prêtresse, je possède toujours des obligations en lien avec la noblesse de mon nom. Ainsi, je suis venue rendre visite à quelques cousins de mon clan et quelques connaissances du même milieu. "

          Une réponse qui lui semblait aisément satisfaisante et dont elle n'avait guère envie d'étayer plus. Si elle ne mentait en rien, l'objet même de sa visite ne pouvait concerner un étranger, tout comme la propre quête qu'elle menait en secret.

          " J'espère que la Capitale vous plaît et que vous avez pu trouver quelques indices pour votre quête. Et si cela ne devait être le cas, pour l'un ou pour l'autre, vous m'en voyez particulièrement navrée. Mais peut-être pourrais-je vous aider ? "

          Peut-être à aimer les lieux, peut-être à trouver des réponses. Quelques furent les drames qu'elle eut connus, Yuriko demeurait celle qui tendait la main.

          C y a l a n a


          dit Kyuugeki, Jonin de Seizan
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          Avec Yuriko ─ Teito - Flashback de l'hiver 805  


          - Ma modestie ? Baissant la tête, dans une courte révérence, j'acceptais le compliment sans toutefois correctement l'apprécier. Était-ce l'air de Teito qui me rendait ainsi ? Moi qui n'avais, depuis toujours, que connu l'air rare et précieux des hauteurs grandiloquents de Seizan ? Je ne suis qu'un homme d'arme, plus prompte à me battre qu'à faire preuve de sagesse, sans doute que c'est le cadre qui m'inspire, ou vos paroles que je cherche à imiter dans toute leur prestance ? Relevant la tête, je prouvais toutefois tout le bonheur de la chose par un sourire.

          Non, je n'étais pas un digne penseur : je savais toutefois parler, quelque peu. Sans être un bon parleur, j'arrivais à aligner quelques phrases entre elles pour donner bonne impression, mais cela s'arrêtait là. Mon grand-père maternel avait été vendeur de chaussure et si ma mère avait éludé la reprise de l'affaire, en devenant soldat, elle avait conservé un certain bagout. Un beau parleur, rien de plus. L'idée était amusante, d'être pris pour un poète, mais toute la réalité de la chose me claquait comme une gifle parfois : je savais bien mieux que trancher que convaincre, en tout cas, je le croyais dur comme... Fer.
          Rapidement, j'apprenais à mon interlocutrice que j'étais un seizanjin, elle avait décelé tout l'étrange de ma démarche ou de ma silhouette, et je satisfaisais son observation. Elle m'expliqua alors que nombres d'auteurs avaient travaillé pour démontrer toute la magnificence des sommets de chez moi... "Quelle joie."

          - Les montagnes bleues sont atypiques : Hostiles l'hiver et sournoises l'été, mais satisfaisantes par la vue qu'elles offrent.  Certains diraient qu'il faut mériter ce spectacle, je ne peux en décider car j'ai grandi là-bas et donc il m'est offert quasi quotidiennement. "On s'habitue à sa chance, sans doute." Pour autant, il y a une chose que je peux dire : Si l'horizon, à grande distance, est l'apanage du jour alors la voie lactée offerte comme sacrifice à nos yeux, la nuit, l'est tout autant. C'est une pièce inouïe, de là-haut. Un instant, je repensais à Yui : J'avais offert de lui montrer les étoiles, mais aucun moment n'avait encore été pris pour cela... La vie de soldat était douloureuse, mais parler ainsi des astres dans le ciel étaient déjà beaucoup, sur les toits des sources chaudes où notre rencontre avait bouleversé le sens de mon existence vers quelque chose de plus beau, plus chaud et doux. J'aimerais lire les poèmes de ces auteurs pour comparer nos expériences et sans doute sublimer ma vue avec leur imaginaire magnifié.

          Une déclaration presque badine, pour quelqu'un d'extérieur cela aurait pu même être idiot : Pourquoi lire des choses sur une vue que je connaissais par cœur ? Sur une région qui était mienne ? Sans doute car entendre parler de chez soi amenait toute une dimension fantastique, fantasmagorique... On redécouvrait un endroit par les yeux d'un autre, sa sensibilité et son référentiel. Cela pouvait être rafraichissant...
          En parlant de rafraichissant, avec mes interrogations sur sa présence à Teito, elle commenta mon franc-parler, non sans valoriser la chose : Dans son village, on était un peu moins... Direct ? Je ne me risquais pas à la conjoncture, mais j'apprenais avec patience qu'elle était noble, ce qui m'avait échappé vu mon manque d'expérience dans les arbres généalogiques de l'ouest de l'Onogoro. Qu'importe, je comprenais maintenant qu'elle avait un statut particulier, doublé d'un autre plus personnel. Comparant, sans le vouloir, sa condition et la mienne, je découvrais toute la simplicité dont je faisais preuve : J'étais un samouraï de l'armée et c'était tout, mais Yuriko démontrait plusieurs facettes : Prêtresse, noble... Quelle autre casquette elle avait ? J'avais toutefois précédé sa réponse, par panique, pour ne pas être jugé trop vite comme un trouble-fête. Révélant une enquête, je n'en avais pas trop dit car... Quelle importance ? Ce n'était pas secret, mais la grande dame qui me faisait face avait sans doute autre chose à faire. Pour autant, elle proposa de m'aider si mon expérience à Teito n'avait pas amené les bons résultats...

          - Le milieu noble semble être un monde appart, je ne le connais pas... Privilège de la naissance, sans doute. Je comprends toutefois mieux votre visite et j'espère que vos contacts avec mes cousins et amis sont riches de sens et de bonheur. Il n'y avait rien de moins à souhaiter pour cette charmante femme avec qui je parlais. Concernant Teito... Je dois avouer que le froid a amoindri les atours que j'avais perçus il y a quelques années, sans doute qu'une nouvelle visite au printemps serait une autre expérience. C'est sans doute ma faute, quelle idée de venir en hiver ? Secouant la tête, je me désolais de ce manque de timing indigeste. Et au sujet de ma quête, même si je pense déjà connaitre la réponse, savez-vous quelque chose au sujet du bois d'éden ? C'est une longue histoire pour comprendre le fondement de la chose, mais disons que je cherche des pistes sur ce bois mythique... Quasi fantastique, en fait.

          Pas une mince affaire, mais parfois la chance tombait là où s'attendait le moins à la trouver... Il fallait juste tenter.
          CEYLAN



          Chuunin de Toge / Souhei dans le Kamisuuhai
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            • A l'ombre des chênes •

            Fin de l'hiver de l'an 805
            feat Fumiri Kunao


            Emmitouflée sous son manteau, on en distinguait pas moins les yeux perçants de la Sugimoto. Elle avait décidé de poser ces derniers sur son interlocuteur et donna l'impression de vouloir lire son âme. Calme, sereine, elle donnait l'impression d'attendre quelque chose ou de vouloir le découvrir.

            " Même les hommes d'armes sont capables de sagesse, d'autant plus en combat. Nous pouvons parler de la sagesse du soldat qui est à même de choisir qui il se doit d'occire ou non. N'y a-t-il, après tout, pas une forme de sagesse dans la clémence qui peut être la sienne ? "

            Yuriko finit par se rapprocher du jeune homme, se penchant un peu vers lui alors qu'elle posa sa main sur son épaule. Chaleureuse et aimable, on aurait presque pu croire qu'un très fin sourire s'était dessiné sur son visage.

            " Ne soyez donc pas trop prompt à vous juger. Il y a bien de la sagesse en vous et elle vous est propre. "

            La jeune femme reprit alors naturellement ses distances, mais elle écouta avec beaucoup d'attention les descriptions du jeune samuraï. Capable de dire du bien comme du mal, il semblait posséder assez de raison pour ne pas se perdre dans une forme de patriotisme exacerbé. Il reconnaissait la beauté de son pays, tout comme sa dangerosité.

            " Si les étoiles et la lune sont une peinture offerte des Montagnes bleues, alors la prêtresse de Tsukuyomi que je suis se devra un jour voir de ses propres yeux cette merveille de la nature. Je pourrais ainsi vous conseiller quelques poèmes si l'occasion s'offre à moi de mener un pèlerinage dans votre contrée. "

            Le rendez-vous était ainsi pris, mais fallait-il encore qu'elle quitta ses terres d'origine, chose difficile à moins d'y être forcée et contrainte par le devoir. Il fallait dire que sa quête personnelle la tenait enchaînée dans les environs. Tout avait pris racine ici et la Sugimoto avait peur d'en perdre la trace si elle venait à s'éloigner. Comment quitter le fantôme de Kaïto alors qu'elle n'avait pas encore mis la main sur l'assassin ?

            Un petit vent s'éleva soudainement, et d'un geste naturel, la jeune femme resserra son manteau contre elle. Ce fut à cet instant qu'elle proposa à Kunao d'un geste silencieux de se mettre à marcher un peu pour ne pas geler à l'endroit même où ils se trouvaient, sans pour autant briser leur conversation.

            " Les familles nobles n'ont que peu de secret et leurs privilèges sont avant tout d'être bien nés ou pécuniers. Elles sont égales à toutes les familles, mais se voient affubler de règles de bienséance plus poussées. Toutefois, je dois reconnaître la chance qui est la mienne, car mon clan ne me semble n'être constitué que de gens bons. Il me faut ainsi les chérir tous autant qu'ils sont. Je suis certaine qu'il en est de même pour vous. "

            Kunao paraissait faire une bonne impression à Yuriko, qui, malgré ses élégantes manières, savait apprécier de vraies gens sincères. Lui proposer son aide lui parut ainsi quelque chose de naturel et se confondait tout à fait avec sa fonction. Malheureusement pour le jeune homme, son instinct paraissait lui souffler la vérité, car la prêtresse reconnaîtrait bien volontiers ne rien connaître de la matière après laquelle il courrait.

            " Il me faut me résoudre à reconnaître votre pressentiment. Je n'ai bien peur de ne jamais avoir entendu parler d'une telle chose. En tout cas, ce que vous paraissez chercher porte un nom particulièrement enchanteur. Fantastique avez-vous dit ? Est-ce que ce bois serait réputé pour posséder des propriétés particulières ? "

            Généralement, la jeune femme ne se montrait que peu curieuse, mais elle qui se battait sans arme, devait reconnaître que cela attisait un peu son intérêt, du moins sur l'instant de la conversation.

            C y a l a n a


            dit Kyuugeki, Jonin de Seizan
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            Avec Yuriko ─ Teito - Flashback de l'hiver 805  


            Baissant la tête, écoutant la parole de la noble dame, je ne pouvais qu'apprécier tous les espoirs qu'elle avait en mon jugement... Dans la province des hauteurs, j'avais fauché plus que raison la vie de pauvres hères qui n'avaient eu que la modeste ambition d'améliorer leur train de vie. Non pas que je sois un boucher, ils étaient également la faute d'avoir suivi le mauvais ordre. Se dresser ainsi devant mon groupe avait signé leur arrêt de mort... Mais j'aurais pu le faire autrement, plus vite. Non, je n'étais pas un tueur sanguinaire, le combat était une question de timing et d'ainsi s'occuper du détail de la mise à mort laisser bien trop de faille pour une contre-attaque. Un doute surgit toutefois... Et je ne pus que bredouiller.

            - J'aimerais avoir la même vision que vous. La sagesse qui m'était propre ? Sans doute que son point de vue extérieur lui permettait cette incartade, mais dans la tête de Fumiri Kunao, on n'était pas de cet avis.

            Qu'importe cette divergence, la main sur mon épaule s'écarta et notre conversation repris des accents badines : La vie continuait et si je ne pouvais garantir la sérénité de mon bras, mon esprit conservait des airs paisibles. J'étais un soldat, la mort correspondait à mon quotidien et la prodiguer n'était pas de ces choses qui m'empêchaient de dormir. Je pouvais aisément dresser un mur entre cette idée et moi, pour que mes nuits soient bonnes et absentes de cauchemars. Était-ce le cas pour les autres ? D'ainsi combattre des bandits ou des vauriens, on se trouvait parfois sur le fil de la compréhension du bien et du mal... J'étais encore loin de me poser la question, peut-être plus tard ?
            Le sujet de mes montagnes me changea les idées : Elles étaient présentes dans mon esprit, chassant les tourments de la vie de combat. Je revoyais le soleil, les étoiles et l'horizon large et glorieux. La noble souleva alors un point intéressant, vu la prêtrise qu'elle menait, il était important pour elle de mener un "pèlerinage" vers mes contrées où le ciel étoilé donnait tant à réfléchir. Clignant des yeux, j'incorporais cette information religieuse qui me passait bien au-dessus de la tête : Les nuits de Seizan étaient donc un objet de culte ? Ou bien, évidemment, un lien avec les déités comme Tsukuyomi ? Je ne savais quoi en penser...

            - Je serais ravi de vous faire visiter le village, il est grand et qu'importe où l'on se trouve le panorama reste édifiant ! Je ne peux pour autant vraiment rejoindre votre intention religieuse, je ne suis que très peu pratiquant... Petit aveu, qui ne changeait rien dans la discussion. La dame était une prêtresse, j'étais un samouraï. Nos avis et charges cléricaux différaient assurément. J'espère toutefois vous croiser là-bas, autant par votre compagnie que par les poèmes que vous pourrez m'amener.

            Le vent coupa quelque peu nos mots, mais Yuriko m'invite à marcher un peu, pour conserver notre sujet intact. Avec nos pas, un nouveau pan s'ouvrait : La noblesse, chose dont été affublée la belle et pas moi, mais elle démentait toutefois le privilège de la chose. Elle vivait avec une famille classique, dont la seule différence avec la mienne serait les règles de bienséance qu'elle suivait... J'avais quelques doutes, mais les seuls représentants de la noblesse que je connaissais véritablement étaient les Watari, des gens quelque peu sombres et surtout motivés par l'ambition. Il y avait également Saki, du clan Kara, qui même si je la connaissais mal ne représentait pas un joyau de mépris comme l'autre pendant à Seizan. Je choisis donc de hocher la tête, préférant parler des Fumiri plutôt que de résister à la thèse de la dame Sugimoto.

            - Ma famille est un ensemble de forgeron, bien que je sois du clan, je n'ai jamais vraiment posé la main sur un marteau... Mon père a pris une autre voie, celle des armes, et cela a forgé une petite distance entre eux et nous. Rien de grave, ou d'hostile, mais j'avoue me sentir un peu à l'écart à certains repas quand ils parlent de techniques et de métaux précieux. Un bref silence, cherchant à mieux définir ce que j'allais dire. Il est évident qu'ils restent ma famille et que je pourrais me battre pour eux, leur protection ou leurs intérêts. Heureusement, la vie des artisans est plutôt calme dans notre village... Un petit rire, ce n'était pas demain la veille qu'un conflit allait me forcer à défendre la cause Fumiri.

            Toutefois, ce n'était pas le froid qui m'avait fait venir en ces lieux, mais bel et bien l'envie d'en savoir plus sur le bois d'eden. Donnant donc ma motivation profonde, je sondais sans grand espoir la mémoire de la noble à mes côtés. Si le nom l'amusait, elle n'en savait pas plus... Pour autant, sa curiosité la poussa à me demander ce qu'il en retournait. Le bois d'eden était un matériau rare, quasiment légendaire, mais ce n'était pas pour ça que je voulais en savoir plus...

            - À vrai dire, je ne connais pas ses capacités réelles... Beaucoup d'artisans en cherchent, donc cela doit être solide ou bien... Non, je ne sais pas. Je cherche du bois d'eden car c'est sa provenance qui m'intéresse : Je veux savoir l'origine de tout ça, notre rôle ici bas et... Sans doute aussi trouver ma voie. Ma place, loin du statut de soldat que tant de gens partagent. Qu'est-ce que fait Fumiri Kunao içi ? Une question saugrenue, qui pourtant avait occupé bien des nuits depuis des années...

            Si mourir était si proche, qu'une maladie pouvait nous emporter, qu'est-ce qui valait le coup ? Ainsi, aller à l'essentiel devenait urgent, le futur n'était peut-être pas clément avec moi ? Loin du soldat, je devais connaitre ma voie propre, celle qui n'appartenait qu'à moi. Une chose certainement égoïste, ou égocentrique, mais cela faisait tenir le coup dans les moments les plus rudes... Un héros ? Non, je faisais ce qu'il fallait. Je sentais pourtant que quelque chose se tramait et je voulais éclaircir les zones d'ombres. Une quête bien vaine, je ne pouvais le démentir, mais cela m'avait lancé sur un chemin après la province des hauteurs : Mes pas suivaient le bois d'eden.

            Un jour, peut-être que cela allait changer ?
            CEYLAN



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              • A l'ombre des chênes •

              Fin de l'hiver de l'an 805
              feat Fumiri Kunao


              Il y avait une certaine ironie pour Yuriko, de devoir faire preuve d'autant de piété. Bien qu'elle avait toujours été croyante, elle ne l'avait jamais été à l'accès. Mais voilà, elle avait choisi ce chemin pour pouvoir mener à bien ses intérêts, dans l'ombre, dans un endroit où l'on ne soupçonnerait pas un moindre manque de vertu. Elle jouait son rôle à la perfection, bien qu'ici, dans ce jardin, elle avait manqué exceptionnellement à ses vœux pour se faciliter le dialogue avec le jeune seizanjin. Peut-être devrait-elle lui avouer l'affront, maintenant qu'elle venait de comprendre qu'il semblait athée ?

              " Je vois... vous êtes donc athée ? Cela doit vous paraître bien étrange, dans ce cas, d'entendre parler de pèlerinage et autres objets de culte, n'est-ce pas ? "

              Bien que la tête emmitouflée dans sa capuche, la chunin jeta un regard en biais à son compagnon, avant de reporter son regard droit devant elle. La question n'attendait pas pour autant de réponse, il n'y avait là que de la pure rhétorique.

              " Je vous remercie, Fumiri-san, de votre offre et espère sincèrement pour en profiter prochainement. Je tâcherai ainsi de vous ramener quelques-uns des plus beaux textes contant la beauté de vos montagnes. "

              La chose n'était pas une promesse en l'air. Si l'occasion devait se présenter à elle, la Sugimoto apporterait assurément les poèmes auxquels elle pensait. En tout cas, elle ne nierait pas trouver relativement étonnant qu'un si jeune homme de Seizan eut été intéressé par ce genre de texte, mais peut-être avait-elle seulement des aprioris, comme sans doute beaucoup de personnes originaires de Toge, et Kunao ne faisait que les bousculer un peu et cela n'en était que plus enrichissant.

              Tandis que les deux marchèrent à petit pas sur les chemins glacés sur parc, Yuriko se montrait attentive face à l'histoire du samuraï, et ne put s'empêcher de noter quelques similitudes avec son propre clan. Son père n'avait pas choisi la voie de la forge, mais celle du samuraï, et lui, le fils, en avait fait naturellement de même, s'écartant ainsi des "traditions" familiales.

              " Il est étonnant que nous nous soyons rencontrés, car plus je vous écoute, plus je note quelques ressemblances avec les miens. Tout comme votre père, certains des membres de notre famille ont aussi fait le choix de quitter la branche ancestrale dans laquelle notre clan avait établi sa réputation. Beaucoup de Sugimoto demeure ici à la capitale, des administrés, des notables, des intellectuels en sommes. Mon propre père en faisait partie, bien que ses enfants, dont moi, ont préféré choisir une voie martiale. Je pense donc un peu vous comprendre, Fumiri-san. "

              Bien que Yuriko s'était forcée à étudier tous les domaines de gérance des siens, elle ne nierait pas qu'elle eut toujours trouvé les livres de comptes particulièrement ennuyeux. Malgré son calme apparait, elle avait toujours préféré l'exaltation de l'apprentissage du combat et de la défense, lui conférent un sentiment d'utilité plus grand que celui, statique, d'un notable.

              " Toutefois, le clan Sugimoto n'est jamais entré en conflit entre les deux branches qui sont nées au sein même de notre famille. Bien au contraire, ils y ont vu opportunités et enrichissements. Que leur sagesse soit louée. "

              Car à ne pas en douter, la vanité n'avait jusque-là jamais souillé la réputation des Sugimoto, qui, bien au contraire, avait toujours fait le choix de demeurer neutre de tout conflit. Des mauvaises langues les classifieraient de lâches, d'autres de gens pondérés et tempérés. Ce n'était qu'une question de point de vue.

              Quelques minutes plus tard, le seizanjin finit par éclairer la curiosité de la chunin, mais elle fut surprise par la réalité sous-jacente de la quête de son homologue. Ce n'était donc pas tant l'objet qui comptait, mais la découverte qu'il ferait sur lui-même pendant ses recherches.

              " Vous êtes un homme curieux, Fumiri-san, mais je dois dire que cela semble vous sied. Vous courrez après un objet de légende pour mieux vous découvrir vous-même. Cela permet déjà de dire de vous que vous êtes un aventurier, à défaut d'être uniquement un soldat. "

              Ce fut alors que Yuriko tourna légèrement la tête vers le seizajin, posant son regard aux expressions si froides sur celui qui l'intriguait.

              " Avez-vous déjà interrogé vos proches ? Que pense-t-il de vous ? Vous ne vous reconnaissez pas dans leur description ? "

              L'image que l'on renvoyait à autrui pouvait aussi en dire beaucoup sur soi-même, que l'impression fut juste ou fausse. Toute la question était de savoir comment l'on se sentait, nous-même, au sujet de ce regard. Avait-il de l'importance ? Ou bien vous confortait-il dans ce que vous espériez que l'on imagine de vous ?

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              - Eh bien... Disons que non, je ne suis pas athée, j'ai juste une éducation martiale et non religieuse. Comme si je me répétais, j'expliquais sans vraiment le faire que toute ma vie, j'avais été bercé dans la croyance au sujet des kamis, sans jamais vraiment avoir été instruit sur comment leur rendre hommage. Chose que je pouvais faire, mais dont je ne voyais aucuns intérêts autre qu'attirer des faveurs.

              J'appréciais Hachiman et ses sœurs et frères, puisque divinité tutélaire de mon village, mais hormis m'arracher mon père bien trop jeune pour que je ne puisse résoudre ce problème de maladie, ils n'avaient pas fait grande chose. Ainsi, je croyais dans leur existence sans jamais vraiment être attiré par le fait de pratiquer des dons, sacrifices ou prières pour eux. J'étais vivant, je combattais pour l'empire et mon village, c'était suffisant.

              - Je n'ai pas beaucoup approché de prêtres et tout mon temps a été donné aux entrainements, aux missions et au repos demandé entre mes affectations. Mes parents n'étaient pas non plus très pieux, malgré leur croyance légitime. Baissant la tête, en signe de respect pour la prétrise de la dame, je démentais toutefois mon ignorance qu'elle avançait. Je connais pourtant les termes que vous utilisez, je vois souvent des individus venir se recueillir auprès de nos dieux, dans le temple de Seizan. Pour ma profession, tourné vers les armes, le combat et la guerre, il est plutôt apprécié de venir voir Hachiman et ses pairs. La répartition des temples dans l'Onogoro demandait des voyages fréquents pour les dévots les plus appliqués... je n'étais pas de ceux-là et j'avais un certain respect pou des individus comme Honoka qui partaient vers Sakyuu pour se recueillir auprès de ses dieux.

              Qu'importe toutefois les voyages, car elle pouvait venir pour sa propre migration religieuse : Si je ne partageais pas son sentiment, je pouvais apprécier son geste de me proposer ainsi les beaux poèmes sur mes contrées.

              - C'est un beau geste que vous me feriez, merci beaucoup. Et il en fut conclu pour cette promesse, sans doute jamais tenu car Yuriko aurait fort à faire durant son séjour et ma compagnie ne pouvait être agréable qu'une fois. Une telle noble dame allait se rendre compte, à un moment ou à un autre.

              Un nouveau geste de la tête, et le sujet de la famille arriva sur la table... Si nos clans étaient bien différents, elle saisissait dans mon récit à la fois morne et classique un point commun avec sa propre histoire. Les Sugimoto avaient eu une scission, rien de bien méchant, mais une branche avait quitté le foyer pour venir vers d'autres domaines. Incorporant mentalement tout le récit de ce groupe qui en avait sans doute plus à dire que les quelques mots de ma compagne du jour, je compris que le parallèle était de bon aloi.

              - Il est très juste de comparer nos situations, je prendrais exemple sur la clairvoyance de vos pairs. J'espère également que ma famille puisse en récupérer un petit peu, plus par égard pour ma mère que pour moi. Si les Fumiri n'étaient pas des gens hostiles, il régnait chez eux cette fameuse distance et Hachi pouvait souffrir d'être ainsi relégué à la femme du mouton noir, plutôt que pour son propre nom. Mon père n'avait pas bien aménagé les liens, préférant un isolement maladif qu'une vraie discussion qui pouvait tourner en dispute. Si on subissait les regards et les commentaires aujourd'hui, c'était peut-être comme une conséquence de l'attitude capricieuse de Hachi, mort avant d'avoir pu se réconcilier avec les siens. En un mot, comme en cent, mon père a disparu avant de pouvoir clarifier la situation avec sa famille et... Disons qu'on refuse à ma mère, veuve, de pouvoir parfaitement rétablir les liens. Je ne voulais pas étaler la misère de Seizan au sein de la capitale, mais une explication succincte suffisait.

              Après cette question sans fin sur la famille et sur les remédiations possibles, j'avais lancé le questionnement sur le bois d'eden, provoquant par la même occasion mon raisonnement sur le pourquoi de ma recherche. Elle salua ma démarche, m'appelant "curieux", mais je ne ressentais pas tout à fait la curiosité de la chose. Je devais le faire, ce n'était donc pas une envie mais bel et bien un devoir... Mais pour qui ? Dans ma réflexion, une nouvelle question posée par l'élégante dame de Toge : Mes proches, que disaient-ils de moi pour m'aider à définir ce que je devais être ? Ma place ?

              - Peu de choses, en vérité, on loue mon bras, l'aisance de ma lame, ainsi que ma vitesse... Je ne suis qu'un combattant, pour la plupart, quelqu'un d'admirable dans son travail et dans sa détermination. Seulement, eh bien... J'ai l'impression de n'être que ça. Un porteur d'arme, un missionnaire. Non pas que cela soit une mauvaise situation, je connais des maçons ou des forgerons qui vivent très bien de cette réduction presque intransigeante... Moi... Disons que... J'ai besoin d'autre chose, une ouverture. "Un peu d'air." Je cherche le bois d'eden pour mieux comprendre tout ça, mais c'est peut-être chimérique. Je verrais bien à la fin du chemin. Secouant la tête, je dissipais les doutes qui s'infiltraient dans mon esprit. Ce n'était pas le moment de douter. Toutefois, non, je ne me reconnais guère dans ces descriptions. Je ne dois pas vous étonner en vous disant que chacun garde ses doutes et ses réflexions dans une petite boite, je ne pense pas que mes proches voient tout le côté moins reluisant de ma condition. C'était sans doute ma faute, comment voir quelque chose qui n'est pas facilement visible ?

              Une tâche impossible et je n'en voulais pas à ma mère ou mes amis et partenaire pour cette méprise, je n'étais qu'un bon acteur. Depuis la mort de mon père, j'avais tout fait pour être un bon soldat et un exemple, dans le but de faire honneur à feu mon géniteur. Je m'étais enfermé dans cette image et ainsi je ne me reconnaissais guère dedans...

              - Ah... Je ne veux pas vous embêter avec ces histoires ! Vous êtes venus pour profiter de l'air frais ! En quoi consiste votre prêtrise, d'ailleurs ? Je n'ai que peu croisé des dévots de Tsukuyomi.

              CEYLAN



              Chuunin de Toge / Souhei dans le Kamisuuhai
              Sugimoto Yuriko
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                • A l'ombre des chênes •

                Fin de l'hiver de l'an 805
                feat Fumiri Kunao


                Yuriko semblait avoir parlé un peu trop vite et son sens de la déduction lui avait fait défaut. Nul athéisme derrière le jeune homme, seulement un non-pratiquant. En réalité, cela avait du sens à la vue des justifications qui lui fournit. Beaucoup de soldats ne s'offraient que peu de temps pour les considérations religieuses. Et vous saviez quoi ? Cela avait été également la même chose pour la Sugimoto lorsqu'elle était une simple shinobi.

                " Je comprends. J'espère que vous n'avez vu nul jugement derrière ma remarque, car cela n'était en rien ma volonté. "

                Elle espérait sincèrement qu'il n'y eut nulle offense, notamment parce qu'elle était ironiquement la moins bien placée pour pouvoir juger le seizanjin sur le sujet. Bien qu'il lui était impossible de lui énoncer la vérité derrière son choix de route, l'entendre ainsi ouvertement assumer qu'il n'était pas un homme pieu, lui donnait en réalité une plus admirable image. Il se montrait honnête, il n'enjolivait pas ou n'exagérait pas d'évènements quasi inexistants.

                " Il est vrai que pour devenir un dévot ou bien un prêtre, il est nécessaire de savoir offrir plus de son temps à ses croyances et ses prières que ne peut se le permettre un soldat qui a besoin d'entrainement. Ainsi, ceux qui choisissent la voie des armes ne viennent dans les Temples uniquement pour s'attirer quelques faveurs. "

                Yuriko tourna légèrement son visage vers le guerrier, affichant un regard bienveillant et sans reproche.

                " Certains prêtres seraient trop prompts à faire culpabiliser certains soldats, mais cela ne fait que prouver qu'ils ne les connaissent pas. Je n'ai pas peur de dire que... comment pourrions-nous formuler cela... vous aviez mieux à faire ? À mes yeux, les petits gestes sincères ont bien plus de sens que les grandes cérémonies. "

                Surprenantes paroles de la part d'une prêtresse ou bien simplement une forme de sagesse ? Peut-être qu'il n'y avait derrière ce discours qu'une manière pour elle-même d'excuser son propre manque de dévotion lorsqu'elle n'était que shinobi. Cela n'était en rien par manque de respect envers les déités, juste qu'elle avait fait le choix de sacrifier sa propre spiritualité pour protéger les plus fragiles par des actions plus frontales.

                De fil en aiguille, les deux jeunes gens parlèrent alors famille, et Yuriko ne put s'empêcher de ressentir un peu de peine pour la situation de Kunao, et plus précisément sa mère. Injuste fut le manque de reconnaissance suite à un mariage brisée, non par sa volonté, mais celui du choix propre de son époux.

                " Je suis profondément navrée pour votre mère. Cela doit être particulièrement difficile. "

                Difficile, car elle avait assumé sa situation malgré le dédain de son clan d'adoption. Yuriko eut alors une rapide pensée pour sa propre mère, mais ce n'était qu'un sentiment de dégoût et de fiel qui enserrait sa gorge. Oh, Michiko n'avait pas attendu pour se remarier, sans égard pour son époux décédé, sans égard pour ses propres enfants. Seule son ambition étouffante avait guidé ses choix au-delà de toute morale et loyauté, se moquant éperdument des quand dira-t-on.

                Puis vint le sujet O combien sensible de la raison de sa propre existence, une question à laquelle la religion avait pour habitude de repousser la réponse et qu'elle n'était connue que par les Dieux eux-mêmes. Pourquoi étions-nous là ? La Sugimoto n'aurait su répondre. Quant à se définir elle-même, cela demeurait tout aussi complexe.

                " Mmmm... il est vrai qu'il est toujours plus aisé d'être défini de manière linéaire. La plupart des gens pensent que cela leur permet de mieux comprendre l'autre en contenant sa personnalité sur un seul tableau, alors qu'en réalité, ce n'est qu'un déni. Le déni de ne pas vouloir vous connaître ou bien se connaître eux-mêmes. En ce mal, cela vous permettra au moins de faire la part de votre entourage. Ceux qui se contentent des étiquettes n'ont en vérité que peu d'attrait pour ce que vous êtes. Ne louer votre temps que pour ceux qui vous encouragent dans votre recherche. "

                L'indépendance. L'émancipation. Le soutien. Tant de chose bien plus difficile à obtenir qu'il n'y paraissait, à moins de faire quelques sacrifices.

                " Vous ne m'embêtez pas, Fumiri-san. Bien au contraire, vous représentez une agréable aparté de la voie monastique dans laquelle je me suis engagée. D'ailleurs, il me faut vous faire un aveu. "

                Yuriko se tourna alors vers le soldat, un très léger sourire aux lèvres.

                " Vous m'avez poussé à briser le vœu que j'avais effectué en entrant dans les ordres, car dans ma négligence, je me suis mis à parler à voix haute. Je me serais sentie bien sotte de ne plus vous répondre. Vous devenez ainsi, malgré vous, le détenteur d'un secret qui reprendra son cours à l'instant même de notre séparation. : celui de mon vœu de silence. "

                La jeune femme resserra alors un peu plus sa capuche sur sa tête et se pencha un peu vers le soldat, comme pour parler à voix basse.

                " Ne vous sentez surtout coupable de rien. J'étais encore, il y a quelques années, une modeste shinobi, raison de mes imperfectibilités actuelles. "

                Reculant, elle lui adressa alors un léger clin d'œil avant que son visage retrouva son impassibilité habituelle. Bien entendu, elle faisait particulièrement attention, car depuis leurs premiers pas, les yeux de Yuriko étaient tournés tout autour d'elle, vérifiant de ne croiser aucun regards malicieux qui ne puissent trahir son "secret".

                " Mais pour répondre à votre question, la prêtrise envers Tsukuyomi est tournée vers la spiritualité et l'harmonie entre les créatures du monde. Humain, animaux et yokaïs. Il est protecteur de la Vie dans son sens le plus large. Il pousse à s'interroger sur notre rapport aux autres. "

                Sous le couvert de la nuit et la lune.

                C y a l a n a


                dit Kyuugeki, Jonin de Seizan
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                À l'ombre des chênes.
                Avec Yuriko ─ Teito - Flashback de l'hiver 805  


                - Il n'y a pas de mal, Dame Yuriko. Vous ne pouvez connaitre ma vie ou mes orientations, sans doute que j'aurais dû mieux choisir ou définir mes mots. Qu'importe, ce n'est pas un problème d'être pris pour un athée. Bien des gens vivent sans la croyance dans les kamis et je dois avouer que parfois, j'hésite aussi, en observant les événements. Loin d'un débat théologique, je ne comprenais guère l'ambition d'être systématiquement dans les bonnes grâces des dieux avec des sacrifices ou des prières, mais devant une prêtresse, je ne pouvais développer plus mon argumentaire. Fort heureusement, elle avait l'air assez coulante avec les aspirations : Méprisant le mépris des prêtres qui définissaient les soldats comme in pieux, elle avait l'air de mon côté alors... Peut-être que je pouvais plus m'exprimer ? "Non." Ce n'était pas la peine. Les moines de Hachiman sont plutôt discrets, ils doivent comprendre que nos missions rendent honneur à la déité... Que nos succès valorise l'action d'Omoikane et que notre pratique du kenjutsu n'est que l'expression de la volonté de Futsunushi. Hochant les épaules, je laissais passer la chose. Tant qu'on ne m'en faisait pas le reproche, je pouvais continuer ma croyance distante de la foi pratiquante. En tout cas, j'espère que dans mon cheminement, je montre toute ma conviction à l'égard de mes dieux tutélaires, mais également les autres.

                Si je ne pouvais définir l'action véritable de Tsukuyomi, par exemple, dans mes actes, je ne pouvais pas voir le plan entier... Sans doute plus tard ? Dans cette même partie, la définition de l'être, la raison d'exister, pouvait juste être le manque de distance, d'un point de vue extérieur, de la ligne de nos vies. Seulement, ça, je me devais de le trouver... Avec le bois d'eden. Si la prêtresse s'intéressait plutôt à ce que mes proches disaient de moi, je détrompais vite la belle : Ils ne savaient pas tout, personne ne savait complétement la vie et les aspirations des autres. C'était sans doute impossible, en tout cas pour moi... Longtemps j'ai conservé cette douleur à l'égard de mon père, cette distance avec ma mère et cette timidité de mes sentiments pour les autres. Être fort ? Oui, cela pouvait être en partie le problème. Un guerrier gardait pour lui ses peurs et ses reproches... Ainsi, quand elle avait marqué sa désolation face à ma situation, je n'avais que hoché la tête, sans répondre. Pour Yuriko, c'était l'expression d'un déni des autres. Quelqu'un qui voulait me connaitre devait fouiller pour trouver ces choses que je cachais, ou du moins enquêter pour passer outre le voile. Clignant des yeux, je pris quelques secondes pour prendre en compte son avis.
                Nos pas dans le jardin de la capitale sonnaient comme les seuls : La vie avait quitté ces lieux avec le léger réchauffement du climat. La matinée sonnait sa deuxième moitié et dormait paresseusement sous un soleil paisible, quelques écureuils. Si l'on tendait l'oreille, on pouvait même entendre des petits ronflements : l'un d'entre eux avait le nez bouchée ? Qu'importe, car je répondais pour fermer le silence timide.

                - Je ne peux parler à la place de mes proches, et je n'aimerais pas leur jeter la pierre. La vie fait que certains sont plus réceptifs que d'autres... Une vie en caserne m'a rendu peut-être hermétique à l'énonciation de mes faits et pensées. Il est plus facile de se livrer à l'autre bout de l'Onogoro qu'à des gens que l'on côtoie au quotidien. Un état de fait logique : Si la belle était aimable, la distance entre nos villages conduisait à cette idée que peu de situations  allaient nous réunir. Mais je peux vous dire que je suis d'accord avec vous et j'ai la chance que les personnes à qui j'ai confié mon ambition soient plutôt en accord, ou en tout cas comprennent la chose.


                Il restait toutefois que je ne voulais pas embêter l'aimable prêtresse avec mes histoires : Un inconnu ne devait pas monopoliser la conversation avec ses propres enjeux et si son oreille était à l'écoute, je me devais de couper net toute frustration future pour la pauvre baladeuse ainsi troublée devant son chêne, il y a quelques minutes. Devant mon affirmation, elle me contredit en m'expliquant que la vie monastique offrait peu d'enjeux et que notre aparté amenait un certain loisir, un divertissement, à ses habituelles discussions. D'ailleurs, il y avait un aveu... Mon intervention avait brisé sa règle du silence, je l'avais pris par surprise. Honteux, je ne vis aucun regrets dans les yeux de la belle quand elle me fit un clin d'œil et un petit sourire. Ce n'était pas ma faute et elle ne paraissait nullement atteinte par le léger parjure de cette situation :

                - Mais quel est le but de ce vœu de silence ? Je n'en ai jamais entendu parler. Suivant son exemple, je parlais à voix basse. Le fait qu'elle soit une ancienne shinobi marquait, pour elle, comme une excuse dans ce type de situation, mais je n'étais pas au courant de toutes les subtilités théologiques. Une prêtresse priait, guidait les âmes, sans la parole son action était bien compliquée. De plus, travailler sur le rapport aux autres sans l'interaction basique de la parole était... Curieux. Qu'est-ce qui vous a amené à devenir ainsi servante de Tsukuyomi après votre carrière militaire ? Une question indiscrète, mais au point où on en étant. Je m'étonnais du chemin de vie de la dame, mais tout pouvait s'expliquer et j'étais bien ignorant de la situation et du passé de Yuriko.
                CEYLAN



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                  feat Fumiri Kunao



                  L'honnêteté du seizajin était nettement rafraîchissante, bien peu préoccupé à l'idée d'offusquer la prêtresse lorsqu'il mentionna ses doutes sur sa foi. Mais Yuriko n'était pas devenue moniale pour être objecteur de conscience. Elle ne serait donc pas juge, d'autant plus que le jeune homme apporta quelques précisions qui prouvaient que ses actions, ses choix, ses victoires, pouvaient être pris pour autant de grâce accordée aux Dieux de son village.

                  " Je n'ai malheureusement pas encore eu la chance de rencontrer beaucoup de moines de Seizan. Mais je suis certaine qu'ils sont tels que vous me le décrivez et doivent faire honneur à votre village autant que les soldats qui le composent. "

                  Il n'y avait pas de raison que le contraire fut à prouver. Bien qu'il était reconnu que Toge avait bien plus d'affinité avec la Capitale ou même le village de Jujou, la jeune femme ne pensait pas avoir d'aprioris sur ses voisins, peut-être parce qu'elle n'avait jusque-là rencontré que des gens élégants ou qui en faisait l'effort. Cependant, Yuriko pouvait aisément reconnaître que sans avoir choisi une vie de shinobi quelques années plus tôt, elle vivrait aisément dans une bulle, celle de son clan et de toutes les prérogatives de sa noblesse. Nulle raison ne l'aurait amené à devoir quitter le cocon familial si ce n'était pour défendre les plus fragiles au sein des armées. Mais aujourd'hui, elle concédait bien volontiers de vouloir franchir toutes les barrières et ne reculeraient devant aucune d'entre elles si cela pouvait l'emmener jusqu'à l'assassin de Kaïto.

                  " Mmmm... je ne sais s'il est plus simple de se livrer à un étranger ou non. Je suppose que cela doit dépendre du regard que l'on porte sur nous-même ou tout simplement la confiance que l'on accorde à nos proches. Bien souvent, nos omissions sont plus révélatrices qu'il n'y paraît. Ne pas parler de ses doutes, de ses peurs à ceux à qui l'on tient...  il est bon de se questionner sur les véritables raisons qui nous effraient. "

                  S'ouvrir aux autres était laissé une brèche pour atteindre nos fragilités et un pari que l'on n'était jamais certains de gagner. Cela était généralement un signe de manque de confiance en nous-même, car être honnête, être franc, c'était aussi prendre le risque de blesser, décevoir et tout simple de perdre l'affection de l'autre si la personne n'était pas assez forte. Le poids d'un regard qui changeait pouvait être bien lourd, alors il était plus facile de se taire. Et se taire, voilà bien le sens du vœu de Yuriko.

                  " Le silence peut avoir bien des vertus, malgré tout. Nous cessons de parler pour ne rien dire. Nous écoutons. Nous entendons. Nous nous concentrons sur tout ce qui nous entoure plutôt que de l'étouffer par de vaines paroles. C'est également une bonne façon de se concentrer sur soi, de réfléchir sur soi. Les mots redeviennent de l'encre sur du papier, et retrouvent de leur sens. "

                  Quand vint la question que l'on lui pesait toujours avec la première, la prêtresse sentait son cœur se serrer. Cela faisait déjà un an, mais la douleur persistait. Détournant le regard sur le lointain, elle cachait ainsi son chagrin pour ne pas mettre mal à l'aise le seizanjin.

                  " J'ai perdu mon fiancé, il y a de cela presque une année. C'était un homme... un homme que l'on ne peut rencontrer deux fois dans une vie. Il était shinobi, lui aussi. Mais je n'avais plus le cœur à me battre quand le mien n'avait de cesse de saigner. Mon âme avait besoin de repos que seul le calme d'un temple aurait pu apaiser, un repli nécessaire et salutaire. "

                  Ce fut alors que la jeune femme se retourna vers le soldat.

                  " Fumiri-san... lorsque vous trouverez celle qui siéra à votre cœur, que rien ne vous en sépare. Luttez. Ne laissez aucun regret, de n'avoir dit ou fait. "

                  C'était peut-être là le seul conseil véritable qu'elle pourrait lui donner.

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                  dit Kyuugeki, Jonin de Seizan
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                  Avec Yuriko ─ Teito - Flashback de l'hiver 805  


                  - La confiance. Méditant sur les mots de Yuriko, je réfléchissais un instant : Est-ce que je me méfiais des autres ?

                  La vérité était ailleurs, mais en partie je pouvais m'accorder avec la prêtresse : Les gens ne pouvaient pas comprendre ce qui tenaillait mon cœur. Bien que la dynamique d'en parler pouvait les amener à comprendre, je n'en étais pas sûr et je ne voulais souffrir de multiples conversations sur le sujet, avec des arguments génériques ou des comportements à la mord-moi-le-nœud sur le lâchée prise et le fait de ne pas se focaliser sur l'image du père, mort, pour avancer. Je le savais tout ça, je sentais dans ma chair que je ne devais pas continuer comme ça, mais c'était plus fort... La tristesse, la douleur, faisait le nécessaire pour me rendre le plus dépendant possible de la reconnaissance d'un homme mort depuis plus de dix ans et que je ne pourrais jamais combler par mes actes. Je vivais avec un manque, cruellement comblé par l'entraînement et l'envie de réussite. Ce qui m'effrayait au fond, c'était de montrer l'étonnant objectif de ma vie : Devenir une copie de Hachi pour... Lui rendre hommage ? À cette pensée, ma poitrine se serra.

                  "Il n'est pas bon de pensée à ça."

                  Changeant de sujet, je prenais au rebond l'énonciation du vœu de silence de la dame face à moi : Celle-ci évoqua le besoin humain de parler, de combler le vide, quitte à ne pas écouter... Ainsi, en se taisant irrémédiablement, elle était réceptive aux autres. De plus, une fois attachée à ce besoin de mutisme, les mots devenaient des piliers : On les choisissait avec soin, car ils gagnaient une importance capitale, autant dans le parjure que dans la communication. Clignant des yeux, j'absorbais cette vision du monde comme une éponge. Je n'avais jamais imaginé que ce type de théorie pouvait prendre du sens dans ma tête.

                  - C'est une façon bien singulière de vivre, mais je peux comprendre le besoin de raréfier, même à l'excès, la parole. Peut-être qu'aujourd'hui, on ne parle pour rien dire... Je n'avais jamais pensé à ça, pour être honnête, cela va occuper mon voyage retour vers Seizan, de catégoriser ce qui est important à énoncer ou communiquer, et ce qui est de l'ordre du superflu. Comme la nourriture, avoir une quantité trop grande pouvait être aigre... Peut-être que mieux penser ses phrases, ce qu'on veut dire, autour de formulations plus efficaces, pouvait enrichir et simplifier les choses.

                  Trop de mots demandaient une analyse, pour comprendre le sens, le sous-texte. La simplicité apportait moins de pression, en définitive.  "Le sens."

                  Avec mon autre question, sur la vie antérieure de la belle, je vis le visage de Yuriko se fermer un instant, avant qu'elle ne cède à me publier un peu son passé : Une perte, celle de son fiancé qu'elle plaçait sur un piédestal. Chose plutôt commune concernant les morts... "J'en sais quelque chose." Ainsi, c'était ce stimulus qui l'avait conduit vers la vie moniale et... Le silence. Elle se cloitrait, pour répondre à sa douleur. Une façon de faire son deuil, limpide et pourtant cruel.
                  Pour moi, son vœu de silence prenait ainsi un tout nouveau sens : L'isolation n'était plus un moyen philosophique de prendre du recul, mais bien un moyen de placer un mur, quoiqu'illusoire, entre la perte et elle. Se tourner vers la religion, corps et âme, pouvait apporter sans doute quelque bienfaits, mais devant ma question, on pouvait savoir sans détours qu'elle avait encore le cœur qui saignait... "Sa formulation est jolie." Même pour évoquer les traumatismes de son passé, elle avait le verbe haut et ne cédait pas à ses émotions pour le faire descendre. La noble éloquence dont elle faisait preuve me fit l'admirer un court instant, mais il fallait répondre... Sauf qu'elle me prit de vitesse, m'invitant à faire tous les efforts possibles pour conserver la femme chère à mon cœur.  

                  "Yui..."

                  La belle Jujoujin avait conquis en un soir une grande partie du territoire morne de mon cœur... C'était ainsi, et les vapeurs des sources chaudes n'avaient pas illusionné ma vision. La chose était sincère, presque beau, quoique la distance et le caractère compliqué de notre relation ne pouvait qu'être un frein, sévère. Ouvrant la bouche, je voulus partager avec ma camarade du jour mon observation, mais j'hésitais... Bien qu'elle m'avait confié le mal qui la rongeait, à demi-mot, pour expliquer surtout sa voie religieuse, je n'osais pas m'aventurer moi-même dans l'intimité de ma propre vie.

                  - Il y a quelqu'un qui se rapproche de votre description... C'est récent, je ne pourrais pas la rapprocher de l'image de votre défunt fiancé, mais je pense qu'elle vaut tous les efforts du monde. Un sourire incroyable, une innocence qui frisait l'admiration et surtout un sens du don de soi qui me forçait à la considérer comme la femme par excellence : Un médecin, une curieuse. "Un petit rayon de soleil dans mon ciel gris." En tout cas, sachez tout mon chagrin pour votre situation, pour avoir subi également une perte, je connais toute la difficulté de gravir le sommet du deuil... Plusieurs années se sont écoulées et je sens toujours le picotement du manque dans mon âme. "Comme un membre fantôme." J'avais grandi sans père et une partie de moi accusait le coup. La... La maladie m'a enlevé mon papa quand j'avais cinq ans. Une petite phrase, plus pour l'information que pour autre chose, mais il fallait le dire. Et je crois que ma mère saurait parfaitement ce que vous ressentez...

                  Elle avait perdu son mari et cela l'avait amené dans une tempête froide : Hachiru avait changé, plus protectrice, mais également plus distante... Ou bien moi aussi j'avais mis de la retenue entre nous. En tout cas, l'ambiance chez nous était des plus... Étrange.
                  CEYLAN



                  Chuunin de Toge / Souhei dans le Kamisuuhai
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                    • A l'ombre des chênes •

                    Fin de l'hiver de l'an 805
                    feat Fumiri Kunao



                    Si Yuriko avait été la même qu'autrefois, sans nul doute aurait-elle souri quand Kunao mentionna que son choix de mutisme l'interrogeait. Son silence n'était pas uniquement un désir superficiel comme elle avait pu l'évoquer. Néanmoins, elle s'étonnait encore que cela surprenait son entourage, surtout à l'énonciation de ses explications. Le monde était devenu trop bruyant, on n'écoutait plus et on ne s'écoutait plus. Du moins, plus véritablement.

                    " Singulier ? Vraiment ? "

                    La jeune femme pencha la tête un peu pensive. Peut-être que ce qualificatif aurait convenu si elle s'était résolue à demeurer une simple shinobi. Toutefois, en entrant dans les ordres, elle voyait ce vœu comme un lieu commun. La voie monastique menait à de nombreux renoncements, qu'ils furent matériels ou bien de l'ordre de l'envie. Il fallait se dépouiller de tout pour ne retenir que l'essentiel. Bien évidemment, la Sugimoto, lucide, savait pertinemment toute l'hypocrisie de sa démarche dans son propre cas. Elle n'avait en rien abdiqué. Elle portait toujours le fardeau de son héritage et de sa noblesse, elle n'avait cédé aucun biens familiaux. Quant à ses désirs, elle s'accrochait désespérément à ceux qui étaient les plus sombres.

                    " Ne vous torturez néanmoins pas l'esprit. Trop réfléchir peut aussi se révéler contreproductif dans certaines situations. Cela ne pourrait que vous plongez un peu plus dans le trouble et créer un brouillard qui obscurcira votre jugement. "

                    Il fallait être capable de trouver l'harmonie au sein même de ses réflexions, une chose guère aisée qui réclamait, au final, beaucoup de temps libre et de méditation. Yuriko ne savait que trop bien que la vie de shinobi pouvait se révéler difficilement compatible. Quelque part, elle en était la preuve.

                    Au gré de leur promenade, les confidences semblaient ruisseler comme de l'eau. En réalité, la jeune femme ne cachait en rien sa douleur, du moins, pas en termes de mot. Si parler de Kaïto ravivait des souvenirs douloureux, cela lui permettait aussi de maintenir le brasier de sa colère et de la promesse qu'elle s'était faite sur sa tombe. Connaître la vérité. Quelques furent les moyens. Quelques furent les sacrifices. Cela ne lui rendrait en rien son amour perdu, mais elle voulait donner un sens à sa mort et faire payer le coupable au prix, sans doute bien lourd, de sa propre âme. Son chagrin était si profond et insondable qu'il ne lui paraissait plus possible d'emprunter un autre chemin.

                    " Si vous pensez qu'elle vaut tous les efforts du monde, je souhaite sincèrement qu'aucun malheur ne puisse entacher votre bonheur. Battez-vous pour lui, car il n'y a rien de plus précieux. "

                    Bien des individus ne pouvaient prétendre avoir connu ou ne serait-ce que ressentir un tel sentiment. Cela le rendait rare, puissant, valorisant. Mais lorsque l'on venait à le perdre, un gouffre sans fond s'ouvrait sous vos pieds. La déchirure était si grande que tout ce qui vous entourait devenait obscurité, sourd et pesant. Lorsque le jeune Kunao mentionna avoir perdu son père et que sa mère devait éprouver un sentiment similaire au sien, elle tourna un regard empli de compassion vers le seizanjin. Cela aussi, elle le connaissait. Naturellement, elle ne put retenir un soupir.

                    " Alors, je ne partage pas uniquement une douleur commune avec votre mère. J'ai moi-même perdu mon père dans mon enfance, un homme dont je n'ai le souvenir que de sa bienveillance et l'admiration que j'éprouvais pour lui. "

                    Sugimoto Hiroaki était aussi brillant que sa santé était fragile. Un homme de loi, de finance et de papier, très éloigné de tous les champs de bataille sans pourtant les ignorer. Bien que Yuriko avait cinq ans, elle conservait tout de même des souvenirs assez vivaces, d'un amour et d'une attention paternelle puissante. Hiroaki était fiers de ses enfants, un homme étonnamment sentimental, à l'opposé même de son épouse. Le contraste était si saisissant que la chunin n'avait d'éloge que pour son père, et un mépris profond pour sa mère.

                    " Parfois, il m'en vient à m'interroger si cette admiration était réelle, ou bien le fantasme d'une enfant. J'aime à croire qu'il était l'homme de mes souvenirs. Cette pensée me réconforte. "

                    Les yeux de la jeune femme se levèrent vers le ciel. Quelques flocons se mirent à tomber.

                    C y a l a n a


                    dit Kyuugeki, Jonin de Seizan
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                    Avec Yuriko ─ Teito - Flashback de l'hiver 805  


                    Si la belle releva le terme "singulier" dans mon propos, je ne voulais guère lui être désagréable et je fixais un instant son minois pour chercher une piste : Colère ? Incompréhension ? Ou juste habitude qu'on ne comprenne pas totalement son propos ?

                    Je clignais des yeux, devant le léger mutisme après coup : Elle pensait, associait les faits et les mots. Oui, elle devait savoir que je ne pensais pas à mal. "Je ne suis qu'un homme des montagnes." Pour mieux faire comprendre ce que je voulais dire, je promis d'y réfléchir durant mon retour car la réflexion me semblait saine... Comme réponse, elle me proposa de ne pas tant que ça penser à la chose. Il valait mieux voir cela comme une évidence, une épiphanie, que vraiment avancer le pour et le contre de la posture si... "Oui, singulière." Je n'avais pas d'autres termes pour cela... Rares étaient les gens, chez moi, à faire preuve de retenue dans leur élocution et ce qu'ils employaient pour faire passer une idée.

                    Chose qui unissait une grande partie de l'humanité, c'était l'amour : La sainte émotion qui amenait les plus grands guerriers à faire des miracles, comme l'homme du commun, si l'être aimé était en danger... Si Yuriko avait perdu cette personne, la mienne était bel et bien vivante, et l'endeuillée dame me donna un conseil vivifiant : Se battre pour ce qu'on aimait, car le vide laissé par la perte pouvait perdre bien des gens... Gardant le silence, j'examinais une nouvelle fois les traits de mon interlocutrice, non sans repérer la petite tristesse cachée derrière son port digne. "C'est évident." Le deuil se produisait de manière différente selon les personnalités : Voie de l'alcool, voie de la colère, voie de la grande peine qui rendait apathique... Bien des chemins au carrefour de la mort, et aucunes n'étaient vraiment saines. Je n'imaginais pas perdre Yui, mais si cela devait arriver, alors une grande partie de moi aurait à se rebeller contre cette vie assassine, ce destin malsain. "Je n'ose l'imaginer." Déjà, rien qu'en pensant à un début de scénario, une boule se glissait dans mon estomac pour alourdir mes pas.

                    - Je... Oui. Je refuse de perdre quelqu'un d'autre.

                    Quel enfer.

                    Évacuant la peine par une autre, plus connue, je parlais de mon père : Si j'avais perdu mon géniteur, ma mère connaissait une situation proche de la noble femme qui tenait mon côté. La dame rebondit aussitôt pour partager une autre histoire de sa vie : Elle aussi avait perdu son père, jeune, et si cela l'avait moins déboussolée que moi, elle savait toute l'idéalisation qu'on pouvait apporter à cette image factice.

                    - Je ne peux que comprendre ce que vous dites... La neige commençait à tomber, comme si le temps lui-même indiquait son émotion avec notre discussion. Mon père était un samouraï, un combattant féroce et implacable. En tout cas, c'est ce qu'on m'a dit de lui... ou ce que j'ai imaginé, je ne sais pas à vrai dire. Penaud, je baissais les yeux. Si j'ai choisi la voie des armes, c'est pour le rejoindre, au moins dans mon esprit. Devenir son égal, lui faire honneur : Que son fils soit aussi fort que lui, aussi honnête et sincère dans ses combats et dans sa vie.  Soupirant, je soulignais toujours pour moi-même tout l'excès de cette démarche : On ne rejoignait pas les morts, on n'égalisait pas leur essence. Ils avaient disparu et le vide ne pouvait être comblé, ni en nous, ni dans la société. Hachi n'était plus et Seizan avait perdu un soldat : Remplacer une lame par une autre était ridicule. Aujourd'hui, je saisisais un peu la limite de ma démarche : Je ne suis pas mon père et essayer de lui ressembler, dans cette image factice que vous avez si bien soulignée, ressemble à un piège où je m'engouffre de plus en plus.

                    Parce que quoi ? J'allais me détourner du kenjutsu et de l'armée ? Je ne pouvais pas, enfin... Je ne voulais pas. C'était tout ce que j'avais connu et j'étais bon là-dedans, alors il me fallait créer ma propre voie. C'était pourtant assez compliqué, l'ombre du père était toujours autant devant le soleil du futur.

                    - Il est complexe de faire le même métier que son parent et de souffrir de la comparaison. bien des fois j'ai voulu savoir si mes gestes, ma vitesse ou ma résistance était à la hauteur de lui... Mais je ne pouvais pas savoir et inconsciemment je l'ai toujours placé haut, trop haut, une marche au-dessus de moi pour me pousser vers l'avant. Une situation intéressante pour le jeune garçon que je fus, mais aujourd'hui où j'atteignais des sommets en termes de technique, un plafond de verre m'empêchait de poursuivre l'image fugace du héros que j'imaginais. C'était frustrant. On manque de modèles, alors on s'en crée...

                    C'était malsain, en définitive.

                    CEYLAN



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                      La douleur de la perte, la douleur de l'absence, Yuriko ne le souhaitait à personne. Bien qu'elle ne pouvait prétendre avoir surmonté tout cela, elle luttait pour le laisser imaginer. Seulement, il y avait des choses qui ne pouvaient être feintes, des choses contre lesquelles on ne pouvait pas lutter. Les émotions humaines étaient tel un torrent, elles affluaient avec violence, emportaient tout sur son passage, le bien comme le mal. Elles étaient assez puissantes pour vous donner autant de force que de déraison. Ce qui était certain, c'était que la sagesse ne les accompagnait jamais. Et aimer, sans doute le sentiment le plus fou, était acceptée de ne pas être sage. Cette phrase était de Kaïto lui-même, justifiant ainsi ses maladresses, ses bêtises, et toutes ces choses qu'il avait faites pour essayer de séduire la jeune femme. C'était peut-être aussi ce qui lui avait plu... et ce qui lui manquait aujourd'hui.

                      Son cœur n'était plus que cendre et dans sa bouche, tout avait un goût de fiel. Le tourbillon de ces sentiments les plus nobles s'était mué à une rage contre le monde. Elle luttait jour après jour pour ne pas céder, se focalisant sur une quête dont elle n'était pas sûre de pouvoir trouver la réponse mais... cela était une bouée pour sa conscience.

                      Naturellement, la Sugimoto ne pouvait que prendre en compassion son jeune homologue. Il se disait amoureux, il vivait certainement les premiers émois de grâce et elle lui souhaitait de ne jamais connaître la tragédie de la perte. Commodément, il mit en parallèle un mal qui connaissait déjà, celui de la perte d'un père apprécié, chose qui leur donnait un point commun. La chunin écoutait donc cet homme des Montagnes bleues parler allègrement de son paternel magnifié par les souvenirs.

                      " A bien des reprises, j'ai eu l'occasion d'entendre autrui avoir ce genre de désir. Devenir plus fort que leur modèle ou au moins atteindre sa hauteur. D'autres, au contraire, cherche à en être l'opposé pour ne jamais souffrir de la comparaison. Pour ma part, bien que l'on m'eut souvent dit que je ressemblais à mon père, je savais déjà que je ne pourrais emprunter la même voie que lui. "

                      Ce fut à ce moment-là que Yuriko leva la main, concentrant un peu de chakra dans le creux de sa paume. Les flocons qui tombaient semblaient comme repousser par l'énergie qui émanait de sa peau, avant qu'elle ne referma le poing et laisser tomber son bras.

                      " Mon père était un homme lettre et ses enfants étaient capable de manipuler le chakra. La loi de l'Empereur était telle que nous ne pouvions faire autre chose que nous engager, mais je n'en ai aucun regret. Dans votre cas, Fumiri-san, je note que vous me dites à vouloir suivre la même route que lui mais... n'êtes-vous pas plus effrayé à l'idée de justement être différent de lui, en sachant que vous l'êtes déjà? "

                      La jeune femme s'arrêta alors de marcher pour se retourner vers le seizanjin. Là, elle plongea ses yeux bleus dans les siens. Malgré la froideur de ses traits, la bienveillance qui régnait dans son regard montrait qu'elle ne cherchait ni à le tourmenter, ni à lui mentir.

                      " Vous pouvez essayer de chercher mille explications, mais sachez que vous êtes le seul maître de votre vie. Les seules barrières qui vous semblent difficiles à dépasser sont celles que vous vous mettez vous-même. Vous n'êtes pas votre père, Fumiri-san, et je peux vous assurer que vous n'avez pas à vous torturer à essayer de lui ressembler. Personne ne pourrait vous en vouloir... à part vous. "

                      Un battement de paupière lent et le temps de quelques secondes fugaces, ce qui aurait pu s'apparenter à un léger sourire.

                      " Bien que je comprenne raisonnablement le besoin que nous ressentons tous à chercher un modèle pour nous aider à fixer... une limite... cela nous fait oublier la quête de soi, ce que l'on est, pour finir par essayer d'être qui nous ne sommes pas. Il n'y a aucun mal à être des personnes imparfaites. Cela nous rend... humain. "

                      Sur ces mots, la jeune femme reprit la marche, le pas toujours aussi tranquille. Elle ne savait combien de temps, elle devrait attendre Osamu, mais puisqu'il n'était pas encore là...

                      " Vous vous mettez beaucoup trop de pression, Fumiri-san. Et bien que je ne connaisse votre père et tout le respect qu'il est dû à cet homme, sachez que vous n'avez pas à rougir de l'homme que vous êtes devenu : un samuraï consciencieux, un homme amoureux, un esprit curieux et un peu poète. Vous êtes multiples et surtout, vous êtes tout simplement vous. "

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                      Avec Yuriko ─ Teito - Flashback de l'hiver 805  


                      - Tout simplement moi... Si la phrase m'avait frappé comme une petite gifle, c'était surtout la vérité de la chose qui m'avait attrapé au col.

                      Au fond, je le savais : Chercher à devenir un nouveau Hachi était une belle erreur et la voie la plus directe vers le malheur. Je souffrais de la comparaison que seul moi faisait. Je n'avais jamais entendu ma mère, ou un de mes pairs, observer ceci... J'étais même, pour mes camarades comme Ganryu, unique par ma seule possibilité. "Oui, sans doute..." Abandonner cette recherche ? C'était une bonne chose pour commencer.

                      - Vous avez évidemment raison, il est pourtant difficile de se désolidariser de cette... Voie. Expirant, dans un soupir, la frustration de voir la lumière mais d'avoir du mal à l'atteindre malgré tous les moyens mis dedans. Encore une barrière, il va falloir travailler sur ça aussi. Un petit ricanement, rien de bien comique, mais pour moi cela voulait dire beaucoup. J'avais de quoi réfléchir sur le chemin du retour de Teito.

                      Pour arriver à quoi d'autres ? Développer mon Moi, ma propre façon de faire les choses. Sans doute qu'inconsciemment, j'allais toujours un peu copier mon père : Samouraï, soldat, conservateur... Il y avait des éléments communs. "C'est mon problème." Ne voulant pas argumenter sur quelque chose de définitivement très personnel, je choisis toutefois de continuer sur une autre piste :

                      - On veut garder une trace d'eux, d'une manière ou d'une autre. Si vous n'avez pas pu suivre une voie analogue à la sienne, sans doute avez-vous trouvé autre chose pour le garder près de vous ? Je pensais au katana de mon père qui trônait dans le salon, comme une décoration lourde de sens, mais qu'on regardait sans voir aujourd'hui, comme fuyant du regard la véracité du propos.

                      Qui était digne de la porter ? Moi ? Ma mère ? Personne n'avait trouvé la force pour cela... Elle était éternellement la lame de mon père. Une grande respiration, le sujet était lourd et je sentais mon corps s'alourdir alors que mes respirations se faisaient plus courtes, comme paralysé par l'anxiété de la chose. Cette épée, peut-être pourrais-je l'examiner à mon retour ? "Une piste, oui." Si je voulais garder cette trace de Hachi avec moi, il me fallait trouver un substitut... Et puis, utiliser sa propre épée pouvait lui rendre honneur, autant qu'avoir une copie dans ce monde, encore vivant.

                      - En y réfléchissant, j'ai peut-être un moyen de combler mon besoin de proximité avec la poursuite de ma propre voie dans ce monde... Ahah, cette conversation est définitivement très instructive. Vous êtes sage, Yuriko-Sama. M'amusant de la situation, que personne ne pouvait prédire au début de la journée, je me reconcentrais toutefois sur les émanations de chakra qu'elle avait provoqué tantôt : Bien que peu initié aux arts chakratiques, je reconnaissais l'énergie puisque mon environnement était chargé de soldats qui l'utilisaient. J'observe aussi que les années n'ont pas rouillé votre utilisation du chakra, bien que le manque de pratique puisse un peu vous encrasser. Je me trompe ? Observant la main utilisée pour la technique démonstrative, je poussais la curiosité un peu plus loin. Quel type de shinobi étiez-vous ?

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                      Sugimoto Yuriko
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                        • A l'ombre des chênes •

                        Fin de l'hiver de l'an 805
                        feat Fumiri Kunao



                        Lorsque l'on venait à se noyer dans sa propre vision de soi, il pouvait être salutaire que quelqu'un d'autre vous plaça face aux évidences. C'était sans nul doute ce que venait de faire Yuriko pour Kunao, sans véritablement le chercher. Puisque le jeune homme se posait un nombre incalculable de questions, elle avait espéré que ces quelques mots purent l'apaiser un peu, ou tout du moins, l'aider à voir plus clairement son chemin.

                        " Difficile, oui. Il est toujours plus complexe de se battre contre soi-même. Parfois, nous sommes l'ennemi que nous connaissons le moins bien.  "

                        L'Homme était le plus à même d'idéaliser son image, tout comme d'en imaginer le pire, et s'écarter fortement de la réalité, quel que fut le cas. Ainsi, l'on devenait l'adversaire le plus terrible que nous pouvions affronter, car nous n'étions pas capables de nous voir tel que nous étions réellement. Et comment combattre ce que l'on n'arrivait pas à comprendre ?

                        Laissant ainsi filer cette pensée au gré de leur pas, le seizanjin vint à poser une question qui laissa la prêtresse songeuse. Qu'avait-elle gardé de son père, si ce n'était son nom ? La jeune femme leva ses yeux vers le ciel, ne sachant en réalité que répondre. Yuriko n'était âgée que de cinq ans lorsque Hiroaki Sugimoto était décédé, et les dernières images qu'elle avait de lui était un homme alité, affaibli par la maladie, mais qui continuait à écrire et sourire malgré tout. Si l'on pouvait penser que cela aurait pu nuire à ses souvenirs, il n'en était rien. Ses yeux d'enfant l'avaient vu combattre son mal du mieux qui le put, tout en n'oubliant pas ses charges, dont celui de sa paternité. Il avait toujours accepté qu'elle entra dans ses quartiers, même lorsqu'il aurait sans nul doute préférer se reposer. Nombreuses étaient les fois où elle s'était endormie à côté de lui, peut-être parce que son inconscient connaissait la finalité qui le guettait et tous les instants qu'elle pouvait passer avec lui était important. Il devait en être de même pour ce père aimant et bienveillant. Mais au-delà de tout ceci, qu'avait-il laissé ?

                        " Mmmm... À vrai dire, hormis mes souvenirs et le nom que je porte, je ne peux prétendre avoir conservé quoique ce soit de lui qui puisse être... matériel. Son héritage est plus idéologique. "

                        Hiroaki Sugimoto était un homme de lettre, et non un guerrier. Il en était même très éloigné. Cela était d'ailleurs le principal reproche que Misako, sa mère, avait à lui faire. Trop mou, trop faible, trop sensible. Un homme trop doux pour une femme trop rêche. Parfois, Yuriko se demandait comment elle pouvait être née de ces deux êtres si différents. Si elle était fière d'être une Sugimoto, elle ressentait plus de honte à être la fille de sa mère.

                        Lorsque le jeune seizanjin qualifia la noble dame de "sage", elle tourna dans sa direction un regard empli de bienveillance. À vrai dire, on aurait pu croire qu'elle s'adoucissait au fur et à mesure.

                        " Je vous remercie Fumiri-san. Je tâche de l'être autant que faire se peut. Je n'en ai pas moins encore du chemin. "

                        Car elle ne savait que trop qu'il n'y avait rien de sage ou de raisonnable dans la gangrène qui assombrissait son cœur. La vengeance après laquelle elle courrait ne pouvait l'emmener vers le haut. Mais ce n'était pas l'heure pour elle de ressasser ses sentiments obscurs, elle profitait de ces quelques minutes de conversation libre pour alléger ses pensées.

                        " Il m'est difficile de me qualifier dans le domaine, mais je dirais que j'étais une shinobi de front, de corps à corps... et paradoxalement de l'ombre. Et vous, Fumiri-san ? Quel genre de samuraï êtes-vous ? "

                        La discrétion d'une shinobi, non pas par le développement d'une compétence particulière, mais par sa capacité à se fondre dans le milieu dans lequel elle devait entrer. Elle offrait l'illusion de la douceur, du calme et d'une certaine fragilité, pour mieux dissimuler son habileté à frapper de manière quasi chirurgicale adroitement.

                        C y a l a n a


                        dit Kyuugeki, Jonin de Seizan
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                        À l'ombre des chênes.
                        Avec Yuriko ─ Teito - Flashback de l'hiver 805  


                        "Un ennemi ?"

                        La phrase était étrange, comme l'idée que j'étais probablement mon adversaire le plus coriace, le plus mystérieux... Voir clairement en soi, ce n'était pas donner à tout le monde, et l'inconscient ou les œillères que l'on se mettait pouvaient se révéler être la pire arme pour nous abattre. Un point faible qu'on ignorait, mais que les autres pouvaient voir. Une fêlure qui s'élargissait sans qu'on ne le sache, ne comprenant l'énormité de la chose qu'au moment où tout craque. Tout s'écroule. Étais-je mon propre ennemi ? Je ne le ressentais pas, mais c'était sans doute le propre de la problématique.

                        - Je ne l'ai jamais vu comme ça... Bafouillant, je laissais l'idée dans un coin de ma tête. Un soldat comme moi devait chercher tous les moyens de se renforcer, même si cela allait demander bien de l'introspection pour cela.

                        Pour autant, c'était ce que je fis par la suite : Réfléchir pour ne plus me desservir. Si je ne devenais pas une copie de Hachi, je ne pouvais me résoudre à le laisser derrière moi... Il était une partie de ma vie, de mes souvenirs, de mon développement personnel. J'étais creusé par le deuil, non pas physiquement mais bien mentalement. Tout ce que j'étais était dirigé vers la complétion du vide d'un père dans ma vie... Une image infâme, mais présente. Partout. Comme inspiration, je demandais sa version à Yuriko : Manque d'un père, aussi, mais sans doute avait-elle trouée la solution : Avec un certain désespoir, j'accueillis son manque de preuve matérielle... C'était idéologique, elle conservait son père en pensée et dans une idéologie qui lui était propre.

                        - Je vois, je devrais donc trouver ma propre façon de faire. J'avais une idée et je félicitais assez vite la sagesse dont faisais preuve la dame de Toge.

                        Le reste m'était personnel et faisait partie de l'histoire, on ne vendait pas la peau du Oni avant de l'avoir tué ! Devant ma reconnaissance, elle eut l'air apaisée... Voire heureuse ? Une vraie reconnaissance envers mes mots que je me surpris à souligner bien plus. Si la noble me ressemblait par son passé, l'orientation qu'elle avait prise était assez différente de la mienne ! Le chemin était long et si elle me remerciait, elle n'oubliait pas de rappeler qu'elle était encore loin de l'illumination. "Une vraie sainte." Une certaine admiration naquit en moi pour cette femme, dont la modestie d'âme ne pouvait que résonner avec le bushido dont je faisais mon code de vie.
                        En parlant de vie, avec la démonstration de ninjutsu mineur qu'elle avait réalisé, je m'interrogeais sur les capacités et surtout le style de soldat qu'elle était...

                        Un ninja de l'ombre, mais dans le corps à corps ? Cela me surprit, j'analysais les paroles avec plus de sérieux qu'attendu... Le front et la discrétion n'allaient pas de paire, mais sans doute qu'il me manquait un élément.

                        - J'avoue avoir du mal à saisir toute la subtilité du propos. Pouvez-vous m'éclairer ? Rapidement, la question arriva sur le type : Quel type de samouraï étais-je ? Sur ceci, je me mis à sourire : Je suis un soldat traditionaliste. Je n'utilise pas le ninjutsu, même les plus petites bribes. C'est une faiblesse, en partie, puisque je ne peux me coller aux parois comme la plupart de mes camarades, ou attaquer à distance, mais je compense avec un kenjutsu très technique et pointu... Ainsi que des capacités physiques plus développés que la moyenne. C'est nécessaire quand il faut s'approcher le plus vite possible et esquiver les attaques ennemies, même celles mystiques. Fronçant les sourcils, je saisissais toute l'arrogance de mon propos, avant de me ressaisir. Enfin, j'essaye. C'est ce que m'a laissé mon père : Une façon de me battre, de voir le service et le kenjutsu. Nombreux sont les épéistes à Seizan qui ont fait du ninjutsu une corde à leur arc, je n'en fais pas partie. Peut-être à tort ? C'est ma voie et je reste dessus coûte que coûte. Une déclaration bien mystérieuse pour un homme qui hésitait à suivre son père ou non.

                        Si j'avais mes zones d'ombres concernant la vie, l'idéologie ou le futur, je savais que tout était tracé par le sabre... Mon style de soldat, c'était la seule chose dont j'étais sûr. Avant de m'intéresser à des formes chakratique, je devais devenir la meilleure version de moi-même dans le physique... Ensuite, on verrait. "Ce n'est pas demain la veille, de toute façon."

                        - La vie de soldat ne vous manque pas ? Ou bien vous vous satisfaites du style monacale ?
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                          • A l'ombre des chênes •

                          Fin de l'hiver de l'an 805
                          feat Fumiri Kunao



                          Continuant à fouler le pavé du jardin, Yuriko remarqua un peu le trouble qu'elle causa au seizanjin quand elle répondit à ses curiosités. Il fallait dire qu'elle-même pouvait reconnaître le flou de sa description. Il lui fallut alors tenter de présenter les choses d'une autre façon.

                          " Et bien... nous pourrions dire que j'étais une adversaire que vous ne voyez pas arriver. Je pouvais me tenir à vos côtés, me rendre insoupçonnable... mais frapper de manière chirurgicale de telle manière à ce que vous ne sentiez rien. Mes armes étaient mes poings, mais ma méthode était de rester dans l'ombre. "

                          Malgré la dureté du métier, malgré les missions que l'on pouvait proposer, la Sugimoto n'en avait jamais refusé aucune. Toutefois, elle avait été attachée à ne faire subir aucune souffrance inutile, raison pour laquelle elle évitait autrefois de faire perdurer une lutte où la fin était inexorable. Briser une nuque rapidement était préférable à mille coups de poings. Elle n'avait jamais eu de plaisir dans la douleur, ni dans le sadisme, bien qu'elle eut déjà vu cela chez quelques autres. Yuriko n'avait jusque-là jamais succombé à cette part noire de son humanité, mais elle n'était pas certaine qu'elle serait à même de se retenir le jour où elle se confronterait à l'assassin de son fiancé. Pourrait-on alors lui pardonner ? Difficile à dire.

                          " Veuillez m'excuser, Fumiri-san, si je ne suis pas aussi claire que j'aurai l'espérer. Je dois avouer que l'on ne m'eut jamais réellement posé la question, ni moi-même essayer de penser comment décrire mon style de combat. Tout ce que je peux vous dire, c'était que je tâchais à ne pas m'engager dans de la souffrance inutile. "

                          Une mortelle bienveillance pour un métier qui obligeait ceux qui le pratiquaient à essayer de voir que dans la finalité de leurs mauvaises actions, il y avait une certaine noblesse, celles qui permettaient d'obtenir paix et liberté aux plus démunis et fragiles.

                          Naturellement, la prêtresse renvoya la question à Kunao qui laissa échapper un petit sourire charmant. Il semblait assez fier de ses capacités et de la manière dont il avait pu se défaire de ses faiblesses, du moins, ainsi traitait-il le sujet. Yuriko se voulut plus ouverte.

                          " Pourquoi votre différence serait-elle un tort ? Les gens qui ne peuvent manipuler le chakra sont en majorité sur le continent. Il n'y a nulle honte, nulle faiblesse. Vous tirez seulement meilleure partie de ce en quoi vous êtes doué. Vous êtes un bon bretteur, là où un autre sera un bon utilisateur de technique chakratique. Il n'y a que les outils qui changent, mais ce sont les intentions qui sont puissantes. "

                          Le temps d'une pensée et une nouvelle interrogation se profila. Cette dernière réclama toutefois quelques secondes de réflexion, alors que le froid se faisait toujours sentir durement. Il n'y avait qu'une seule chose qui lui manquait, mais il lui semblait impudique de répondre avec honnêteté.

                          " Je dirais qu'il m'a fallu un petit temps d'adaptation, car l'on doit apprendre à se défaire de tout. En tant que soldat, j'étais libre de disposer de tous mes biens, de mes coquetteries et de mon temps. En tant que prêtresse, il est nécessaire de s'éloigner de cette possessivité matérielle. C'est une liberté différente. Je n'ai plus à me préoccuper de bien des petites choses qui finissent par peser sur le quotidien. En cela, je ne regrette rien. "

                          Mais ce qu'elle ne regrettait pas par-dessous tout était la masse inquisitrice de sa mère, abusive et ambitieuse, à vouloir à tout prix peser dans la vie de sa fille qu'elle n'avait jamais su aimer. Bien que Michiko n'eut jamais d'emprise sur Yuriko, elle n'en était pas moins demeurée envahissante. Son choix monacal avait eu l'avantage de la repousser et son vœu de silence de la désoler au point de ne même plus essayer de l'approcher de trop.

                          " Je suppose que la voie du samuraï vous convient, Fumiri-san. Vous me semblez fier lorsque vous en parlez. Puis-je me permettre de vous demander si la dame de vos pensées est aussi comme vous ou bien une civile ? "

                          La curiosité de la Sugimoto était finalement piquée.

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                          dit Kyuugeki, Jonin de Seizan
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                          Des poings, de l'ombre... Et une absence de douleur. Si sur le moment, je ne pouvais associer tout cela dans une technique particulière, je comprenais le message derrière : Pas de confrontation, mais plutôt une recherche de fin rapide. Le pragmatisme à son zénith.

                          Hochant la tête, je ne poursuivis pas l'interrogation : Toge, comme les autres villages, avait ses propres compétences... On ne demandait pas à un marionnettiste de Sakyuu de s'expliquer, sans doute que la belle noble avait son secret de fabrication. Le chakra était une chose polyvalente, aussi bénéfique avec l'iroujutsu que destructrice avec une boule de feu. D'ailleurs, l'art du soin avait également son tenant nécrosant, comme m'avait expliqué le médecin Ishiii sur un terrain d'entraînement. "Serais-ce ?" Un fil à tirer comme un autre, mais je n'allais pas poser la question.

                          - Je peux comprendre... Si mon adversaire est un obstacle, il ne doit pas être ignoré dans sa douleur. J'ai parfois eu à oublier ce facteur pour continuer dans la lutte. Non pas inconsciemment, mais bien voulu : Fermer son cœur aux gémissements, aux cris lors des impacts. Il pouvait en faire de même pour moi, je n'allais pas en vouloir à cet ennemi hypothétique. On voulait se tuer, c'était de bonne guerre. J'ose avouer que l'intérêt de ma mission a souvent pris le pas sur l'humanité, on apprend à tuer comme on respire... Un sabre peut faire des dégâts, adopter un style plus doux, mais quand même acéré, se montre plus humain.

                          C'était comme ça, je n'allais certainement pas réfléchir à comment donner le coup le plus direct pour en finir sans que mon ennemi ne souffre... C'était une micro-seconde de trop dans une frappe, une esquive ou un assaut complet. Cependant, prendre en compte, à froid, toute cette problématique n'était que plus intéressante : Tueur, oui, mais éclairé, au moins. "C'est peut-être pas mieux..."
                          Devant ma propre description de mon style, je pus observer une certaine curiosité de la part de ma comparse, qui fut révélé bien vite : Différent ? Je ne maniais pas le chakra, par choix, mais si j'avais voulu... "Je le peux ?" Un certain questionnement me prit, avant que je ne puisse me réconforter, en répondant :

                          - Je pense être capable de manipuler le chakra... Enfin, disons que je n'ai jamais cherché à créer une émanation comme une boule de feu. D'ailleurs, je ne sais pas de quel élément je suis... Mais tous les soldats utilisent leur énergie, juste d'une manière différente. Ma vitesse, ma résistance, mon instinct qui me permet de réagir, c'est autant des outils aiguisés par l'entraînement qu'augmenté par mon énergie physique et mon énergie mentale liées. J'étais un expert dans le renforcement du corps alors que je ne savais pas faire le reste... C'était un aspect différent, que tous les épéistes mobilisaient, qu'ils le veuillent ou non.

                          Les samouraïs de l'ancienne école n'avaient pas l'utilisation de tout cela... Ils avaient appris, à leur manière. J'étais issu de cette substance-là : Le kenjutsu avait évolué, qu'on le veuille ou non, mais même si j'utilisais le chakra, je continuais à faire prospérer les techniques ancestrales comme le Iaido. Je ne voulais échanger cette vie avec aucune autre et je demandais ainsi à mon interlocutrice si le changement n'avait pas été trop dur... Un quotidien différent, pour sûr, mais au final ce n'était qu'une liberté face à une autre. Elle ne regrettait rien et je hochais la tête, comprenant un peu tout ceci. Une question, pourtant, coupa ma réaction... Elle avançait que j'étais fier de ma voie, ce qui était le cas, mais la question, je ne me l'avais jamais posé réellement.

                          - J'ai toujours vécu cette vie, j'imagine que si je n'ai pas voulu changer c'était que ça allait... Une affirmation vague, admettant ensuite l'accord avec ma chère et tendre, ou justement la division sévère entre nos modes de vie. C'est une soldat, comme moi, de Jujou No Sato. Elle n'est pas samouraï, c'est une shinobi et elle est plus douce que bien des gens : Elle fait de l'iroujutsu, elle soigne les gens et cherche à atténuer leur douleur. Baissant les yeux, j'admettais. On a besoin de gens comme ça, dans l'armée, pour relativiser le chaos du monde. Se battre est une chose, mais progresser dans un domaine comme l'iroujutsu montre qu'elle a chère à cœur de sauver le plus de gens possible. Relevant le tout, j'avouais enfin : J'ai parfois envie d'apprendre ce type de technique, même si cela demande une grande maitrise du chakra, rien que pour ressentir le fait de soigner... D'aider.

                          Un aveu de faiblesse ? Si le katana protégeait, mon corps le manipulait comme une arme et non comme un bouclier, ou une source de bienfait. J'étais un protecteur par l'attaque, pas par le soin, comme Yui.
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                          Sugimoto Yuriko
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                          Sugimoto Yuriko
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                            • A l'ombre des chênes •

                            Fin de l'hiver de l'an 805
                            feat Fumiri Kunao



                            Le chemin du soldat, shinobi, moine ou samuraï, demandait à celui qui l'empruntait une certaine abnégation. Il était impossible de nier les exactions que l'on serait amené à commettre, que ce fut pour soi, un seigneur ou bien une idéologie. Voir ses mains rougies par le sang était une chose quasiment inéluctable. Cependant, chacun Ordre avait sa vision du combat, sur la manière de le mener. Sacrifier son humanité ou bien tenter de la garder à tout prix ? Est-ce que le but à atteindre prenait le pas sur la façon d'y arriver ?

                            "  Nos actes, surtout lorsque l'on sait qu'ils signifient donner la mort, n'ont par définition rien de bien miséricordieux. Notre métier fait de nous des exécutants et afin de rendre cette tâche supportable, nous divisions notre esprit pour que l'émotion ne prenne pas le pas sur la raison. C'est le prix de notre efficacité et la raison pour laquelle nous sommes employés. Toute la question est de savoir comment nous pouvons rendre l'inacceptable acceptable, et peut-être, chercher à nous définir plus subtilement que de n'être de vulgaires assassins. "

                            N'était-ce pas le propre du shinobi ? Bien qu'elle eut quitté ses rangs pour la prêtrise, elle n'en restait pas moins une guerrière. Elle usait simplement d'armes différentes et son statut offrait l'illusion que les moniaux étaient des êtres plus mesurés. Ce n'était pourtant qu'une pure superficialité. Les faux êtres spiritueux étaient nombreux. Peut-être même en faisait-elle partie. Mais Yuriko n'était pas le genre de femme à se mentir à elle-même, et elle ne nierait jamais ce qu'elle avait pu être amenée de faire. Elle n'était pas une civile, elle n'aurait jamais pu l'être. L'obligation d'enrôler tout être porteur de chakra et de faire d'eux un membre de l'armée condamnait celui qui était né sous cette étoile à devenir un meurtrier, d'une façon ou d'une autre. C'était le destin décidé par les hautes autorités et l'Empereur Kamisuki Hideyoshi.

                            Alors que le jeune samuraï parlait de ses aptitudes, mentionnant par ce fait qu'il ne savait pas utiliser de techniques ninja élémentaires, Yuriko pencha un peu la tête vers lui, le regardant d'un œil curieux.

                            "  En réalité, Fumiri-san, vous utilisez votre chakra sans vous en rendre compte, de manière passive. C'est cela qui vous permet de vous dépasser et dépasser les limites qu'un corps normal ne saurait supporter. Vos entrainements et votre rigueur ont été la clef, votre chakra nourrit vos muscles. A contrario, il existe d'autres individus qui externalisent cette énergie pour... faire des boules de feu, comme vous dites. C'est un entrainement différent. "

                            La prêtresse de Tsukuyomi laissa échapper un bref sourire.

                            "  Vous êtes capable, Fumiri-san, d'utiliser du ninjutsu si vous y consacriez un entrainement adéquat. Mais est-ce que cela en vaudrait la peine ?  "

                            La question était rhétorique. À trop vouloir toucher à tout, on ne devenait bon nulle part. La vie était beaucoup trop courte pour tout apprendre et un soldat devait le faire vite. Il fallait aller à l'essentiel. Laissant ses pensées de côté, la chunin se perdit sur des questions plus personnelles, interrogeant ainsi son jeune camarade sur sa dulcinée. Étrangement, elle ne fut que peu surprise de savoir qu'elle pratiquait l'iroujutsu, un art qui demandait beaucoup de précision. Yuriko savait que c'était une grande spécialité de Jujou.

                            "  C'est une noble âme. J'ai toujours ouï-dire que l'iroujutsu n'était pas aisé à apprendre. Cela demande une rigueur et une concentration, peut-être bien plus supérieur aux arts de combat. Il est toujours plus difficile de sauver une vie que de la prendre. "

                            Puis, lentement, le regard de Yuriko se perdit un peu sur le lointain, pensive face à la dernière affirmation du seizanjin.

                            "  Mmmm... il est vrai que cela doit être une étrange sensation... Cela doit être... gratifiant. "

                            Gratifiant par la nature concrète du remède, et probablement aussi par la reconnaissance que cela inspirait. On applaudissait les guérisseurs, bien moins les pourfendeurs.

                            C y a l a n a


                            dit Kyuugeki, Jonin de Seizan
                            Fumiri Kunao
                            dit Kyuugeki, Jonin de Seizan
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                            Inventaire

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                              Objet: - Armure de fer ★★ - Un katana simple ★. - Un Katana Télescopique - Tantô ★ - Yakusha 訳者 (litt. Traducteur) - Miroir de Reset - Bois d'eden
                            À l'ombre des chênes.
                            Avec Yuriko ─ Teito - Flashback de l'hiver 805  


                            - J'imagine que la différence se fait sur la gratuité ou non de l'échange... Un complexe déjà flou quand je le provoquais, mais qui devait être expliqué maintenant. Je veux dire... Tuer pour tuer n'a aucun sens, et si l'on peut l'éviter par un moyen quelconque, autant le faire. J'ai eu parfois à assommer un adversaire plutôt que d'en finir, ou bien le blesser assez pour qu'il recule ou soit incapable de poursuivre sa fronde. Briser la volonté, plutôt que de déchirer le corps... Quid alors de l'homme implacable qui continuait sa route malgré les coups ? Il fallait bien achever la chose. Le bushido amène l'idée de se battre jusqu'au bout, et peu de samouraï dérogent à ce credo : Je n'attends pas à ce que le bandit suive également ce type de règle, alors je préfère parfois les désarmer, d'une façon ou d'une autre. Couper un doigt, ou une pluralité, pouvait l'empêcher de bander un arc ou de tenir fermement une lame... C'était extrême, mais si l'opportunité de la rapine était close, peut-être pouvait-il se pencher sur autre chose ? A vrai dire, on ne sait jamais vraiment quand la situation l'exige... Avec un peu plus d'efforts, sans doute que je peux faire craquer mon adversaire pour ne pas avoir à achever sa vie, mais évidemment c'est une économie de mouvement et d'énergie que d'en finir le plus vite possible.

                            Un emploi pragmatique de ses ressources attendait, lui, de passer le moins de temps dans un combat pour ne pas se blesser, ou se fatiguer... On ne savait jamais combien d'autres affrontements nous attendaient. Une vérité vorace vint toutefois atterrir sur mes lèvres :

                            - Je ne me pense pas assassin, pour autant. Genin, j'ai dû apprendre vite à faire abstraction du caractère morale... C'est devenu... Le mot "facile" me vint aux lèvres, mais ce n'était pas le bon mot (en tout cas pas dans cette situation sociale) alors, j'en choisis un autre. Acceptable. Une facette de mon métier, comme protéger les faibles... Ou servir mon village. Et c'était surement le pire, se dire qu'on faisait le bien teinté de mal, d'un côté. C'est ce que vous dites : L'inacceptable devient acceptable, avec le temps. Hochant la tête, je saluais la formule qui était, comme beaucoup de choses que la dame de Toge disait, parfaitement juste.

                            Le sujet vint alors sur le chakra, les capacités, et je témoignais d'un manque de pratique dans le ninjutsu basique... Pour autant, j'étais conscient de ma maitrise toute autre du chakra, sans mudra. Yuriko témoigna et valida de ma perception : Avec la correcte leçon, je pouvais utiliser le ninjutsu élémentaire... et toute la panoplie de technique de mes voisins. La vraie question, réthorique toutefois, survint ensuite : Est-ce que cela en vaudrait la peine ?

                            - C'est juste. Le regard franc, j'échangeais avec la dame Sugimoto. J'ai parfois réfléchi à cela, de manière pragmatique, car le bushido exige des choses, mais le temps passe et je le vois bien dans la pratique de mes pairs. Il y a de l'utilité, mais aussi pas mal de défaut dans le procédé : les mudras prennent du temps, un adversaire rapide et compétent peut agir pendant la manipulation, mais aussi l'énergie dépensée peut être un grand manque pour la suite du combat...  Une boule de feu, on pouvait l'esquiver, mes nombreux combats contre des utilisateurs du ninjutsu avaient démontré qu'une technique restait un pari, si j'esquivais alors le tout était inutile. C'était ma vision. Le renforcement demeure une valeur sûre pour employer ses ressources, on ne perd rien à esquiver et une frappe de katana demeure plus facile à employer pour moins d'énergie déployée.

                            Une perception presque froide de la chose, qui tranchait sévèrement avec l'iroujutsu : utiliser ses ressources, de manière intense, pour soigner et sauver. en expliquant les compétences de Yui, je compris que la question n'était pas les moyens employés, mais la finalité... Mon interlocutrice le comprenait aussi, évoquant à demi-voix que sauver une vie était tout autre chose.

                            - Gratifiant, je ne peux vous contredire. Une connaissance du corps, ses maux, et comment prévenir ou guérir rapidement... Hochant la tête, je comprenais en énumérant tout le travail cérébral et préparatoire avant de tout bonnement mobiliser son chakra dans quelque chose. Si mon entraînement demande des compétences techniques, et un peu anatomique, pour savoir où frapper... Ce n'est clairement pas du niveau de ce qui est demandé pour l'iroujutsu.  C'était comme ça, chacun son truc, mais il était clair que je tendais à viser autre chose... Être un pourfendeur, c'était mon truc, mais tuer pouvait peser à la longue, même si on essayait de relativiser l'exercice. Au final, se battre est une science quand on y réfléchit profondément, mais en échange, résorber les blessures de la guerre demeure également un travail complet.

                            Cela amenait plus de questions encore, et plus de réflexions... Une pensée vint alors à mon esprit, Toge était la capitale d'autre chose que de la noblesse.

                            - Les Yokai demeurent la seule chose qu'on peut tuer sans se poser trop de questions... Quand ils menacent des voyageurs ou nos camarades. Toussant, le froid finissant par attaquer mes bronches, je poursuivais. Toge est spécialisée dans l'observation de ces créatures, qu'en pensez vous ? Je veux dire... Quel est l'état de la recherche sur eux ?
                            CEYLAN



                            Chuunin de Toge / Souhei dans le Kamisuuhai
                            Sugimoto Yuriko
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                              • A l'ombre des chênes •

                              Fin de l'hiver de l'an 805
                              feat Fumiri Kunao



                              Tuer pour tuer n'avait aucun sens. La phrase sonnait un peu étrange, bien que Yuriko comprenait le sens que souhaitait y donner le samuraï. Pourtant, elle se demandait, soudainement, si sa quête de vengeance ne l'amenait pas tout simplement sur cette voie. Tuer pour tuer. Cela faisait déjà deux longues années qu'elle courrait après le spectre assassin de son défunt fiancé, et elle n'aspirait qu'à lui briser le cou. Alors quel sens donner à tout ceci ? N'y avait-il pas dans cette volonté un peu de "tuer pour tuer" ? Ou bien ne devait-on en rien considérer qu'il n'y avait jamais rien de gratuit derrière l'acte de mort ? Après tout, derrière le vide apparent de cette cruelle décision, on pouvait y trouver toujours de bien futiles excuses : la frustration, la colère, le sadisme, le plaisir, la peur, la lâcheté... Un peu de tout et un peu de rien.

                              La Souhei écoutait avec attention les propos de Kunao, lui parlant alors des règles bien connues du Bushido et son interprétation. Le samuraï, ce soldat que l'on imaginait parfait et prêt au sacrifice pour l'honneur, obéissant à son seigneur et ses règles, acceptant de se salir les mains pour un but plus élevé que le sien. Était-ce ainsi que Kaïto avait considéré son devoir ? Avec cette même ferveur ? Le clan Igarashi était connu pour cela, cette dévotion inébranlable. Était-il mort pour cela ? Yuriko, aussi loyale fut-elle, s'était un jour surprise à mépriser cette fidélité absolue au code. Égoïstement. Cela lui avait donné l'impression de passer à un plan secondaire. Mais quelle hypocrisie quand elle-même acceptait d'être piégée dans ce système... le renoncement de soi... pour autre chose. Le poids de sa peine et cette envie ardente de faire payer celui ou ceux qui lui avaient enlevé l'homme de sa vie était la seule incartade qu'elle s'accordait, une promesse à la hauteur de ses sentiments.

                              " Je vois... Une économie de mouvement et d'énergie... Veuillez m'excuser... je me suis mise à penser à voix haute... je trouve la formulation un peu étrange, mais je saisis le sens de vos paroles. "

                              L'esprit de la jeune femme se perdit un peu dans ses songes, mais elle avait toujours l'oreille un peu tendue. Ainsi, le seizanjin semblait en accord avec ses propos et l'idée de rendre acceptable ce qui en temps normal ne le serait pas. Un choix imposé par leur carrière militaire, et d'autant plus cornélien lorsque l'on prenait le chemin de la prêtrise à vrai dire... même si Yuriko n'était dévote que d'apparence.

                              Resserrant un peu son manteau sur elle pour ne pas laisser le froid lui mordre la peau, elle demeurait pensive, écoutant avec intérêt l'échange qu'elle avait avec ce garçon d'ailleurs. La prêtresse se surprenait à apprécier cette conversation "martiale", bien loin de tous les maux qu'elle était habituée à écouter depuis son entrée au temple. Cela était plus rafraîchissant que les complaintes et les vicissitudes maussades de ses pairs.

                              " Il est amusant de noter que votre manière de penser et de percevoir le monde trahissent votre nature de soldat. Votre regard est très analytique et dans la perpétuelle recherche d'efficacité. Mais si vous me permettez un modeste conseil...  si un jour vous vous sentez acculé, si vous ne percevez aucune solution logique, lâchez prise et suivez votre instinct...  Faites-vous confiance, car la raison n'est pas toujours celle qui amène les meilleures réponses. "

                              Laissant planer énigmatiquement ses propos, alors que ses yeux bleus se perdirent sur l'horizon des jardins enneigés, la jeune femme n'avait pas parlé en vue de faire le moindre reproche à son jeune camarade. Bien au contraire, elle lui soufflait simplement qu'il viendrait des moments dans sa vie où il aurait l'impression que tout ce qui l'avait appris ne lui serait peut-être pas utile.

                              Mais ce fut à cet instant que le jeune Fumiri déclara quelque chose qui la sortit de sa torpeur. Arquant un sourcil de surprise, elle tourna son visage vers lui.

                              " Oh ? Le pensez-vous vraiment ? "

                              Yuriko fit alors une légère moue et détournant le regard.

                              " Mmm... Nous ne savons que très peu de chose sur les yokaïs... du moins, nous n'en savons pas assez pour nous montrer aussi... affirmatif que vous le prétendez. Peut-on vraiment répliquer sans se poser la moindre question ? Si vous concédez être prêt à vous en poser lorsque vous vous lancez dans un combat, pourquoi en serait-il différent avec ces créatures ? Peut-être sommes-nous la cause de leur colère... et si nous nous en tenons à ce que racontent les histoires de notre monde, les yokaïs étaient là bien avant nous alors... sommes-nous réellement si légitime à devoir mettre fin à leur vie sans se poser de questions ? "

                              La prêtresse tourna à nouveau son visage vers Kunao.

                              " Ne soyons pas si prompt à donner la mort pour la simple raison qu'ils ne sont pas humains parce qu'alors, qu'est-ce qui nous différencierait de ceux que l'on nomme démon ? "

                              Humains ou yokaïs, seul l'avenir sera juge de celui qui serait le pire fléau pour l'Onogoro.

                              C y a l a n a


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